Fabien Major est planificateur financier et animateur du populaire balado de finances personnelles Le planif. Il est conseiller en gestion de patrimoine depuis 1998.
Martine et Dany viennent d’apprendre une excellente nouvelle : leur valeur nette a franchi le cap enviable du million de dollars. Alors que tout le monde s’alarme de la chute récente des marchés boursiers, les conjoints âgés de 44 et 51 ans (présentés sous des pseudonymes pour des raisons de confidentialité) n’ont plus aucune inquiétude. Comme ils bénéficient tous deux d’un fonds de pension — Martine travaille dans le milieu de la santé et Dany, en éducation —, ils auront largement les moyens de financer une retraite confortable avant la soixantaine.
Mais comment un couple de la classe moyenne qui n’a ni hérité ni vendu des cryptomonnaies au bon moment a-t-il réussi ce coup ? Il n’y a là rien de très sorcier. Juste une série de décisions judicieuses et du gros bon sens.
1. Investir tôt, même de petites sommes
Le couple a commencé à amasser son pécule il y a 24 ans. À cette époque, Dany venait de terminer son baccalauréat en sciences biologiques et Martine en était à la dernière session de sa technique. Ils avaient de petits boulots à temps partiel et déjà quelques économies.
Dès la fin de leurs études, ils se sont mis à investir 200 dollars par mois pour elle et 375 dollars pour lui dans un fonds d’actions internationales diversifié, et ce, sans jamais faire de pause. Quatre ans plus tard, Martine et Dany avaient réussi à mettre de côté plus de 35 000 dollars, qu’ils ont utilisés comme mise de fonds pour l’achat d’un bungalow.
2. Programmer des cotisations automatiques. Et les augmenter.
Nouveau boulot ? Hausse de salaire ? Chaque fois que leur capacité d’épargne l’a permis, Martine et Dany ont augmenté leurs cotisations automatiques. Même durant les périodes d’incertitude économique, ils ne les ont jamais suspendues. Comme ces ponctions sont programmées, ils n’ont pas à y penser.
3. Vivre sous ses moyens
Le couple évite l’endettement à tout prix, explique Martine : « On vit sous nos moyens. On achète quand on a l’argent nécessaire ou on s’en passe. » Les promotions « achetez maintenant, payez plus tard » ne les intéressent pas.
Parents de deux ados de 14 et 16 ans, ils ont toujours appliqué cette devise : « L’épargne passe avant le gros fun ! » Ils consacrent au moins 10 % de leurs revenus nets à l’épargne et s’acquittent de toutes leurs obligations financières (impôts, solde complet des cartes de crédit, logement, chauffage, électricité, transport, nourriture et vêtements). La portion « gâteries » de leur budget — les vacances, les repas au restaurant et les cadeaux — est ajustée en fonction de ce qui reste. Ils n’ont pas l’impression de se priver ou de passer à côté de quelque chose, assurent-ils.
4. Devenir débrouillards
Martine et Dany achètent souvent d’occasion les équipements de sport et de camping, certains meubles, etc. Et ils bricolent pas mal. Ils ont fini eux-mêmes leur sous-sol et construit la remise du jardin. Réparer des objets ou faire de la rénovation est devenu une activité de loisir agréable. Et comme les enfants sont mis à contribution, ils passent ainsi du temps en famille.
5. Continuer d’investir quand les marchés sont en baisse
Une règle d’or : ne jamais cesser d’investir, même dans les marchés baissiers comme en 2001, 2008, 2011 et 2020. On obtient alors plus de parts de ses fonds de placement et on s’enrichit quand le marché remonte. « On détient des fonds équilibrés plutôt modérés quant au risque et on se tient loin de la saveur du mois comme les titres technologiques et les cryptomonnaies », précise Dany.
6. S’intéresser à ses finances
L’intérêt de Martine et Dany pour leurs finances personnelles les a certainement aidés à atteindre l’autonomie financière tôt dans leur vie active. Ils ont choisi une planificatrice financière dès leur entrée sur le marché du travail, et cette dernière a régulièrement fait le point avec eux, pour ajuster leur plan et diversifier leurs actifs. Ils profitent des subventions, incitatifs, exemptions et déductions fiscales des divers régimes d’accumulation (REER, REEE, CELI, etc.).
Dany a aussi eu un coup de chance en 1999. La société mutuelle auprès de laquelle il avait pris son assurance vie est devenue une compagnie cotée en Bourse. Il a touché 20 000 dollars en actions, qui valent maintenant près de 100 000 dollars.
Enfin, Martine et Dany ont fait des projections financières pour leur retraite dès la mi-trentaine. Savoir que leur plan stratégique leur apporterait la liberté financière a été une puissante motivation à le suivre. Et ils ont visiblement réussi.
Revenu d’emploi annuel | |
Martine Dany | 60 000 $ 81 000 $ |
Bilan combiné de la famille | |
REER CELI REEE* Fonds non enregistrés Actions Maison Dette court terme Hypothèque Valeur NETTE | 233 500 $ 87 900 $ 113 700 $ 72 000 $ 96 140 $ 565 000 $ (2 200) $ (31 800) $ 1 134 240 $ |
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