Avant d’envoyer à la poubelle un bout de fil ou de tuyau, demandez-vous s’il renferme du métal que vous pourriez vendre. Une récente visite dans mon sous-sol m’a permis de rassembler, en moins de 10 minutes, quelques objets au potentiel intéressant. Parmi des rebuts de travaux de rénovation qui ramassaient la poussière, j’ai trouvé deux bouts de tuyaux de cuivre et un surplus de fils électriques laissés par les anciens propriétaires, en plus d’un vieux thermostat récemment remplacé. J’ai ensuite pris la direction du ferrailleur le plus près pour savoir combien il était prêt à me donner pour mes « déchets ». Et j’en suis parti avec de l’argent pour ainsi dire trouvé dans les poubelles.
Des entreprises de recyclage de métal, il en existe une dizaine dans la région de Montréal, presque autant dans la région de Québec, et de nombreuses autres réparties partout dans la province. Elles récupèrent et recyclent les métaux ferreux (comme le fer et l’acier) et non ferreux (comme le cuivre et l’aluminium) provenant de particuliers ou d’entreprises.
Il est possible d’aller porter à ces ferrailleurs pratiquement n’importe quel produit contenant du métal, qu’il s’agisse de barbecues, d’électroménagers, de cadres de porte, d’ustensiles, de batteries d’auto, de roues en aluminium (sans les pneus) ou d’appareils électroniques que vous étiez sur le point d’aller déposer à l’écocentre. Certains recycleurs acceptent même les véhicules automobiles entiers. De manière générale, le métal de ces différents objets est séparé et trié pour être vendu à d’autres entreprises qui se chargent de le faire fondre pour le réintroduire dans la chaîne de transformation.
Le verdict du ferrailleur
Dans le parc industriel de Longueuil, la façade de Métal Longueuil ne paie pas de mine. L’immeuble de briques et d’aluminium est entouré d’une cour où sont entassées des montagnes d’objets en métal. J’entre par la porte de garage grande ouverte. À l’intérieur, le bruit assourdissant du métal lancé dans des conteneurs par les deux employés présents est presque enterré par la musique qui joue à tue-tête.
L’un d’eux vient à ma rencontre et m’invite à déposer mon métal sur un chariot. L’approche est directe, mais courtoise. OK pour les tuyaux et les fils, qui prennent la direction de la balance, mais mon thermostat, lui, ne passe pas le test. L’employé le lance dans un coin de l’entrepôt que je devine être l’emplacement des matériaux inutilisables.
Les recycleurs sont prêts à payer pour vos rebuts métalliques quand ils savent qu’ils pourront empocher de l’argent en revendant ce qui s’y trouve. Combien ? Tout dépend de la valeur de chaque métal, dont le prix varie de jour en jour sur les marchés internationaux. Celui du cuivre et celui de l’aluminium ont par exemple grimpé de plus de 50 % entre mars 2020 — au début de la pandémie — et septembre 2022.
Pour avoir une idée du montant que vous pourriez toucher, vous pouvez vous référer à la liste de prix que plusieurs entreprises affichent sur leur site Web et mettent à jour périodiquement. Il faut surtout retenir qu’un métal non ferreux vaut plus cher qu’un métal ferreux, ce qui explique pourquoi on vous achètera un fil de cuivre isolé pour environ un dollar la livre et un morceau de fonte de fer pour seulement six cents la livre.
Pour faire le plus d’argent possible, il faut savoir distinguer les deux types de métaux — un aimant colle au métal ferreux, mais pas au métal non ferreux — et fournir des métaux dans leur forme la plus pure possible. Un fil de cuivre dénudé (sans la gaine qui le recouvre) vaut par exemple trois fois plus cher qu’un fil isolé. Dans le cas des appareils électroniques, il faut aussi savoir que la somme offerte est généralement très faible : à peine quelques sous pour un téléphone cellulaire ou un disque dur. Mieux vaut les vider de leur contenu avant d’en disposer, afin de ne pas compromettre ses données personnelles et s’assurer qu’aucune photo mémorable ne s’y trouve.
« As-tu un dossier ici ? », me demande l’employé avant de réclamer mon permis de conduire pour procéder à l’inscription. Quelques secondes plus tard, sans dire un mot, il me glisse mon dû sous le panneau de plexiglas qui nous sépare et me tend un reçu d’achat avec mon nom et mon adresse.
Tout y est inscrit : 3,34 $ pour les tuyaux et 15,40 $ pour les fils de cuivre, pour un total de 18,74 $. Presque 20 dollars pour des bricoles ramassées en quelques minutes à peine, c’est pas mal.
L’idéal est bien sûr d’accumuler tranquillement le métal dans un coin et de se rendre chez le recycleur lorsqu’on en dispose d’une quantité intéressante. Lors de travaux de rénovation, le jeu en vaut vraiment la chandelle : les parements extérieurs d’une maison en aluminium, les vieux toits de tôle ou encore les tuyaux de cuivre remplacés par des tuyaux en polyéthylène réticulé (PEX) peuvent être payants.
Bref, pour tous les objets et matériaux arrivés à la fin de leur vie utile, impossibles à réparer ou à utiliser autrement, vous gagnerez à rendre visite au ferrailleur, surtout si vous disposez d’un amas considérable. Cela s’avérera bénéfique pour l’environnement… et pour le portefeuille.
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