N’en déplaise aux partisans de la décroissance, la population québécoise — et mondiale — consomme de plus en plus. Et de plus en plus, elle le fait en ligne, note Jean-Guy Côté, directeur général du Conseil québécois du commerce de détail, une association qui représente plus de 5 000 commerces dans la province. Selon la dernière enquête NETendances de l’Académie de la transformation numérique, qui relève de l’Université Laval, les Québécois ont dépensé 16,1 milliards de dollars en ligne en 2021, une hausse de 30 % par rapport à 2019.
La croissance se fait également sentir chez Diff, une entreprise techno de 110 employés qui aide les détaillants à créer des sites transactionnels léchés. « On ne parvient pas à embaucher des gens assez vite pour répondre à la demande », dit le PDG Benjamin Crudo. Bien qu’il évolue dans le milieu depuis plus de 10 ans, il estime qu’on en est encore « au début de l’expérience » du commerce en ligne, et que les occasions d’affaires demeurent nombreuses.
Les occasions d’affaires
Transition réussie
Encore aujourd’hui, certains détaillants ne demandent pas le courriel de leurs clients, s’étonne Jean-Guy Côté. « On parle vraiment de la base. » Quiconque offre des services d’accompagnement de qualité pour aider les commerçants à réussir leur transition numérique, que ce soit en ce qui concerne le marketing, la technologie ou l’analyse de données, trouvera facilement des clients.
Le retour de l’infopublicité
Vous souvenez-vous de Shopping TVA, ou encore des infopublicités diffusées la nuit à la télé ? La formule s’est réincarnée sur le Web, sous la forme du « commerce social ». Comme à l’époque, des personnes charismatiques vantent en direct une foule d’articles, à la différence près que les auditeurs peuvent, en plus d’acheter les produits, interagir par clavardage avec l’hôte. Le commerce social est extrêmement populaire en Asie et, selon bon nombre d’experts, il s’agit de l’avenir du commerce en ligne. L’occasion idéale pour les entrepreneurs-influenceurs.
Chacun sa niche
Jean-Guy Côté remarque que beaucoup de détaillants numériques prospères ont commencé en « vendant un produit très spécialisé pour lequel ils sont passionnés ». Ouvrir un magasin dans un village isolé pour propager votre amour de l’aviron ou de la papeterie japonaise n’est pas très réaliste. Mais en ligne ? Il est tout à fait possible d’y trouver une clientèle tout aussi fanatique que vous. « Surtout si vous avez une sélection unique », ajoute Benjamin Crudo.
Attirer des clients
Les outils de commerce en ligne sont aujourd’hui si perfectionnés qu’il suffit d’entrer « votre numéro de carte de crédit et pouf ! vous avez votre site transactionnel », dit Benjamin Crudo. Il croit que la prochaine étape technologique consistera à automatiser le marketing afin d’attirer des clients sur son site autrement « qu’en payant Facebook et Google ». Ceux qui parviendront à créer de telles plateformes numériques toucheront le gros lot.
Miser sur les centres d’achat
N’importe qui peut vendre ses produits sur Amazon, souligne Jean-Guy Côté, ce qui en fait en quelque sorte un « centre d’achat numérique ». Et ce n’est pas le seul qui existe : les sites de Best Buy, Walmart, Alibaba, Wayfair et Mercado Libre sont aussi des places de marché en ligne ouvertes à tous — tout comme est censé le devenir Le Panier Bleu, au Québec. De nombreuses entreprises vivent uniquement de la vente sur une ou plusieurs de ces plateformes, sans présence physique ou numérique ailleurs. Et il y a de la place pour bien d’autres.
Cet article a été publié dans le numéro de juin 2022 de L’actualité, sous le titre « 50 idées pour se lancer en affaires ».