
Le centre-ville de Montréal est la région métropolitaine canadienne où l’on trouve la plus forte concentration de copropriétés appartenant à des propriétaires étrangers, confirme la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Depuis quelques années, les anecdotes abondent dans le domaine de l’immobilier concernant les étrangers qui achètent condos et propriétés de luxe dans le centre-ville de Montréal. Les courtiers et promoteurs ont tous leur petite histoire du riche Chinois qui débarque avec des millions en poche pour s’acheter un penthouse au centre-ville, avant de repartir illico.
En novembre dernier, par exemple, le groupe chinois Gansu Tianqing Real Estate a annoncé un investissement de 150 millions de dollars pour devenir propriétaire à 50 % du projet de condos de luxe YUL du groupe montréalais Brivia, par l’intermédiaire de sa filiale de Vancouver, Tianco. Il s’agit de l’un des plus gros projets de condos à Montréal.
Tout porte à croire que les investisseurs étrangers sont en train de faire main basse sur le centre-ville de Montréal. Mais est-ce vraiment le cas ? La dernière Enquête sur les logements locatifs de la SCHL, publiée en décembre 2014, donne pour la première fois une idée de la proportion de copropriétés appartenant à des étrangers au Canada.
Il en ressort que le centre-ville de Montréal et L’Île-des-Sœurs sont les endroits au Canada où les investisseurs étrangers sont les plus actifs. Le taux de propriétaires étrangers y est de 6,9 %, comparativement à 5,8 % à Vancouver et à 4,3 % à Toronto.
Les raisons qui amènent les étrangers à acheter à Montréal sont simples : les prix y sont encore relativement abordables, et ils ont augmenté moins vite dans les dernières années que dans les autres villes canadiennes. Si bien que s’il y a crash, la chute sera moins importante qu’ailleurs.
Toutefois, cette ruée vers Montréal n’est pas sans risque. Les analystes craignent qu’en cas de ralentissement, ces investisseurs étrangers soient plus prompts à vendre leur unité, inondant ainsi le marché et provoquant une chute brutale des prix. Romana King, journaliste au magazine de finances personnelles MoneySense, recommande même aux chercheurs de condos d’éviter le centre-ville de Montréal.
La même étude montre toutefois que si le centre-ville est particulièrement prisé par les étrangers, ce n’est pas le cas de la grande région métropolitaine de Montréal. Le taux baisse à 1,5 % lorsqu’on inclut l’ensemble de la région métropolitaine de recensement (RMR). À ce titre, c’est Toronto qui remporte la palme, avec 2,4 % de propriétaires étrangers, et Vancouver, avec 2,3 %.
Ville | Copropriétés appartenant à des investisseurs étrangers |
---|---|
Victoria | 1,1 % |
Vancouver | 2,3 % |
Calgary | 0,2 % |
Edmonton | 0,1 % |
Saskatoon | 0,3 % |
Regina | 0,1 % |
Winnipeg | 0.1 % |
Toronto | 2,4 % |
Ottawa | 0,7 % |
Montréal | 1,5 % |
Québec | 0,6 % |
Source : Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) – Enquête sur les logements locatifs au Canada, décembre 2014.
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À propos de Kathy Noël
Kathy Noël est chroniqueuse et blogueuse à L’actualité. Journaliste économique depuis près de 15 ans, elle a auparavant travaillé au journal Les Affaires et au magazine Commerce, où elle a occupé le poste de rédactrice en chef adjointe de 2002 à 2009. On peut la suivre sur Twitter : @kathy_noel.
Je pense que les parents d’étudiants étrangers constituent une bonne part de cet intérêt pour les condos à Montréal. On achète pour loger sa progéniture en faisant un «investissement» qui permet de sortir (souvent en prenant quelques détours…) de l’argent du pays d’origine.
Il y a aussi pas mal d’asiatiques, encouragés pas la bulle immobilière dans leur propre pays, l’immobilier est souvent pour eux ce qu’ils considèrent comme le meilleur placement pour s’enrichir rapidement.
En ce qui me concerne c’est de la spéculation et ça va finir comme la spéculation finit toujours : dans les larmes et la douleur!
De toute façon l’immobilier résidentiel est gravement surévalué presque partout au Canada, grâce à notre bonne amie la SCHL n’importe qui ayant un pouls peut emprunter à des taux AAA, pas de trouble pour les banques le gouvernement endosse le risque. Évidement l’endettement a explosé mais on se dit que c’est pas grave puisque Y’a un actif en arrière. Grave erreur, la croissance économique Canadienne carbure au crédit depuis trop longtemps, le retour à la réalité ne peut être autre chose que pénible. Et vous croyez voir de l’austérité maintenant, vous n’avez rien vu et y’en a une maudite gang qui vont être surpris
Est-ce que les chiffres de la SCHL comprennent les propriétaires étrangers de locaux commerciaux ? Si oui, quel est leur proportion sur les pourcentages donnés. Merci