Chérie, ils ont réduit les biscuits !

Vous avez l’impression que votre emballage de biscuits en contient quelques-uns de moins et, surtout, qu’ils sont plus petits ou plus minces ? Vous n’avez pas rêvé.

Vous avez l’impression que vous atteignez le fond de votre sac de croustilles plus vite qu’avant ? Que votre emballage de biscuits en contient quelques-uns de moins et, surtout, qu’ils sont plus petits ou plus minces ? Vous n’avez pas rêvé.

Plutôt que d’augmenter les prix — et risquer de repousser les consommateurs —, nombre d’entreprises choisissent désormais de diminuer la quantité du produit offert dans les emballages. Quelques grammes de moins de céréales par boîte, moins de tranches de bacon par paquet…

« Rien n’interdit le sous-dimensionnement, mais ça reste une pratique immorale et trompeuse, dit Lisanne Blanchette, avocate à Option consommateurs. Surtout que le client, souvent peu vigilant lorsqu’il choisit un aliment au supermarché, ne s’aperçoit pas toujours du subterfuge. »

Seul moyen à sa disposition pour faire des choix éclairés : consulter les affichettes du prix par unité de mesure — qui se trouvent à l’avant des étagères —, un outil exclusivement québécois.

actus_1er juin
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En fait, cette tendance à réduire les formats du conditionnement n’est pas d’hier, elle est en vigueur depuis plusieurs années, pour ne pas dire depuis plus de deux décennies pour certains produits. Cette façon de faire est devenue en contrepartie une sorte de généralité qui touche absolument toutes sortes d’items et pas seulement les produits d’épicerie.

Ce qui est irritant d’ailleurs, c’est de constater que cette pratique est menée par absolument tous les fournisseurs. Ainsi si le conditionnement du cheddar passe de 500 à 460 grammes, on s’aperçoit qu’en un rien de temps, ce sont tous les producteurs de cheddar qui passent à 460 grammes. Idem pour les biscuits, etc…

Peut-on parler dans ce cas-là de « libre concurrence », de « libre marché » et j’en passe, si tout le monde utilise exactement en peu de temps le même stratagème ? On devrait plutôt parler dans ce cas de « collusion »…

Ce qui devient une source supplémentaire d’irritation, c’est lorsque les épiciers se mettent de la partie en vous offrant des produits à « meilleur » prix… mais que vous devez vous procurer par deux, par trois et même par dix dans certains cas, lorsque ce devrait être le principe du prix unitaire qui devrait primer dans la grande distribution.

Étonnement, on ne voit guère de gouvernements, d’où que ce soit, bouger sur ces politiques commerciales douteuses, qui ne mènent qu’à une chose : accroitre globalement la note d’épicerie des clients à un moment où beaucoup de produits courants augmentent simultanément de 10 à 15%, contredisant par le fait-même tous les chiffres de l’inflation.

Et malgré tout, on vous dira que les marges bénéficiaires des détaillants, grossistes et autres intermédiaires n’augmentent pas ; quand la seule chose qui augmente ce ne serait bien sûr que les coups de la main d’œuvre et de la production. Bin voyons don’ !

**** Erratum :
Il fallait lire bien sûr les « coûts » de la main d’œuvre et non les « coups » 🙂

Quoique vous auriez pus aussi dire les « coupes » de la main d’œuvre avec toutes les pertes d’emplois que l’on voit depuis quelques années.

Une très grave conséquence de la réduction des quantités du produit offert dans les emballages est environnementale car ceux-ci sont des déchets, par exemple une boîte contenant 144 mouchoirs est moins polluante que deux boîtes en contenant 72.