Cinq gestes pour aider nos commerces locaux 

Acheter local en ligne, c’est bien. Mais on peut faire plus encore. Voici comment.

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La COVID-19 frappe fort. La santé des gens, mais aussi la santé des entreprises. Leurs activités sont chamboulées, leur clientèle absente, quand elles ne sont pas tout simplement fermées par décret gouvernemental. Si plusieurs entreprises, surtout les grandes, ont les ressources et la capacité d’emprunt pour faire face à la crise, de nombreuses autres sont en péril.

De nombreuses opérations sont en cours pour nous inciter à acheter local, même lorsqu’on achète en ligne, dont #OnSeSerreLesCoudes ou encore la campagne des libraires indépendants rappelant qu’ils sont ouverts en ligne et les nombreux efforts pour répertorier les commerces locaux toujours en activités.

Le gouvernement du Québec a également annoncé ce dimanche son appui au projet Le Panier Bleu, mis en place afin de fédérer les différentes initiatives qui ont vu le jour pour stimuler l’achat local au Québec depuis le début de la crise liée à la COVID-19.

« La crise sanitaire nous a permis de réaliser à quel point nous avons besoin d’une stratégie ambitieuse pour le commerce local et électronique », a notamment souligné le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.

Mais la livraison ne sauvera pas toutes les entreprises. Que peut-on faire de plus pour encourager nos commerçants favoris ?

 

1. Acheter des cartes-cadeaux

De nombreuses entreprises connaissent déjà des problèmes de flux de trésorerie. Certaines dépenses ne peuvent être reportées et avec les revenus qui ne sont pas au rendez-vous, le compte bancaire se vide rapidement. Les gouvernements l’ont bien compris et mettent en place des programmes, mais un mouvement populaire est aussi en train de prendre forme : l’achat de cartes-cadeaux. Comme les entreprises touchent ainsi les revenus immédiatement et pour des services qu’elles rendront plus tard, les cartes-cadeaux deviennent, en temps de pandémie, des outils de microcrédit. Acheter une carte de 100 dollars de votre commerce préféré est une façon de lui prêter cette somme à 0 % d’intérêt jusqu’à ce que vous utilisiez la carte. C’est simple et efficace pour en aider certains à garder la tête hors de l’eau en attendant les chèques gouvernementaux.

2. Prendre tout de suite des engagements

Un autre facteur qui limite la capacité d’emprunt et augmente le risque de faillite est l’incertitude sur les revenus à venir. Si vous le pouvez, réservez immédiatement des services pour plus tard cet été ou cet automne. Ce carnet de commandes permettra aux entrepreneurs de garder espoir et de se rappeler que des jours meilleurs viendront. Certaines industries ne profiteront pas du rattrapage des dépenses. Si les voitures et les téléphones mobiles qui n’ont pas été remplacés au printemps 2020 peuvent toujours l’être plus tard cette année, les chambres d’hôtel vides, les tables de restaurant inoccupées et les rendez-vous annulés au salon d’esthétique ne seront jamais remplacés. Des restaurants aux spas, en passant par les salons de coiffure et les hôtels, des commerces auront besoin de savoir leur clientèle toujours au rendez-vous pour assurer une reprise dynamique et maintenir les emplois.

3. Laisser tomber son remboursement

Le milieu culturel est particulièrement touché par les annulations de spectacles et de productions télévisuelles. Le fait que le Cirque du Soleil ait mis à pied temporairement 95 % de son personnel marque les esprits, mais cette réalité frappe l’ensemble de l’industrie. Les artistes et artisans, les salles de spectacle et les distributeurs, les producteurs, bref tout le monde y passe. De nombreuses entreprises du secteur artistique sont déjà fragiles. Pour éviter que les annulations de spectacles et les demandes de remboursement mettent leur survie en péril, le mouvement #billetsolidaire s’est rapidement organisé. Faisant écho à un mouvement citoyen hongrois similaire, on invite les détenteurs de billet à les conserver plutôt qu’à s’en faire rembourser le coût. Ce geste simple permettra à de nombreuses productions de soutenir ses employés et ses artisans pendant la crise et ainsi assurer leur présence après la tempête.

4. Faire connaître ses coups de cœur

Les entreprises locales ne profitent généralement pas de la notoriété des grandes chaînes et des marques mondiales. Vous pouvez joindre le camp de David contre Goliath et les aider à se faire connaître. Découvrez l’influenceur social qui sommeille en vous et, armé de votre tablette ou de votre mobile, laissez un avis positif sur un moteur de recherche ou faites un commentaire sur la page sociale de l’entreprise. C’est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur les coups de cœur des autres et d’ajouter encore plus de commerces locaux à votre liste de chouchous.

5. Reprendre une vie presque normale… à la maison

Il n’est pas question de sortir ou de transgresser les règles d’éloignement social ! Par contre, aucun décret gouvernemental ne vous interdit de vous coiffer, vous raser, vous maquiller pour faire vos appels-conférences. Maintenir une routine presque normale est une façon d’assurer une consommation presque normale. Les produits d’hygiène, les vêtements et les cosmétiques sont des catégories importantes pour l’économie et, si bien des marques sont mondiales, les détaillants sont souvent locaux. Et tant qu’à y être, c’est peut-être le moment de rénover une pièce ou de redécorer… pourquoi pas un beau bureau à domicile ?

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Vous avez des questions sur la COVID-19 ? Consultez ce site Web du gouvernement du Québec consacré au coronavirus.

Vous avez des symptômes associés à la maladie ? Appelez au 1 877 644-4545 ou consultez un professionnel de la santé.

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Plusieurs commerçants vendent des produits qui proviennent de différents pays. Est-ce possible de leur demander d’identifier avec un autocollant Panier bleu les produits du Québec ? Cela faciliterait notre sélection de produits québécois. Merci.
Jean-Pierre Plouffe
Gatineau

Je ne suis pas d’accord avec le numéro 5. Il faut que notre économie soit plus verte et il faut la faire décroître… Redécorer sa maison juste pour entretenir le capitalisme exacerbé n’est plus le message à envoyer. Si je veux encourager mon café du coin, mon fabricant de chaussures local parce que j’en ai vraiment besoin, je peux, mais pas redécorer ou me maquiller inutilement.

Acheter une carte cadeau? Ne pas se faire rembourser ses billets de spectacles…

La majorité des gens ont perdu leur boulot…ils ne savent pas quand et si ils vont le retrouver.

Les gens vont s’occuper à survivre et payer leurs dettes avant de faire survivre quelqu’un d’autre. Surtout qu’on est même pas certain que ces entreprises vont encore exister dans quelques semaines. De l’argent fort probablement jeté au poubelle. C’est idéaliste comme article mais pas réaliste.

Je ne dirais pas, non, que la majorité des gens ont perdu leur boulot. Certes, des gens ont perdu leur boulot, et on ne demande pas l’impossible à ceux qui ont perdu leur boulot. Y a des gens (j’en suis) qui, pour le moment, n’ont pas perdu leur boulot et veulent aider des entreprises qu’ils aiment.