Dans 10 ans, l’automobile sera-t-elle…
… électrique ?
Longtemps associée au futur, la voiture électrique fait maintenant partie de la réalité au Québec. Plus de 21 000 sillonnent les routes de la province, et la demande pour certains modèles est telle que les consommateurs doivent patienter plusieurs mois avant de mettre les mains sur le volant.
Certes, les ventes demeurent minimes ; moins de 2 % des véhicules qui sont sortis de chez les concessionnaires en 2017 fonctionnaient à l’électricité. Mais si la croissance se poursuit au rythme actuel, la barre symbolique des 100 000 sera franchie en 2020, estime l’Association des véhicules électriques du Québec.
Le virage devrait s’accélérer au cours de la prochaine décennie, grâce à de nouvelles règles imposées récemment par l’État québécois aux constructeurs automobiles. À compter de 2018, ceux-ci devront accumuler un certain nombre de crédits en vendant des modèles électriques ou hybrides. La cible augmentera graduellement jusqu’en 2025, et les contrevenants devront acheter les crédits en surplus de leurs concurrents ou payer des amendes salées.
Cela prendra toutefois de nombreuses années avant que ces efforts transforment le visage du parc automobile québécois.
Ceux qui rêvent de transports électriques à court terme feraient mieux de déménager en Norvège. Grâce à de généreuses mesures incitatives — exemption de taxes à l’achat, stationnement municipal gratuit, accès aux voies réservées et plus encore —, 29 % des véhicules vendus dans ce pays scandinave en 2016 roulaient à l’aide d’électrons. Et la cible est de 100 % pour 2025. L’Inde s’est donné le même défi pour 2030, tout comme la France et l’Angleterre pour 2040.
… autonome ?
La voiture autonome n’est plus la chasse gardée d’une poignée de rêveurs chez Google. Selon la société de recherche américaine CB Insights, 44 grandes entreprises tentent activement de remplacer les conducteurs par des ordinateurs. Cela comprend la quasi-totalité des géants de l’automobile, ainsi que Samsung, Apple, Bosch, Uber et Tesla, entre autres. Google est toujours dans la course, mais sous un autre nom : Waymo.
À ce jour, les voitures de Waymo ont franchi plus de trois millions de kilomètres sur les routes américaines. Un humain est toujours présent pour prendre le volant en cas de problème, mais la fréquence des interventions ne cesse de diminuer. D’une fois tous les 2 000 km en 2015, elle s’approche aujourd’hui d’une fois tous les 10 000 km.
Un progrès énorme, mais les défis technologiques à surmonter restent gigantesques, notamment en ce qui a trait à la conduite dans des conditions météorologiques difficiles. Il faudra ensuite convaincre législateurs et consommateurs, qui ont des raisons légitimes de s’inquiéter, entre autres pour ce qui est des risques de piratage informatique.
Malgré tout, les apôtres de la Silicon Valley clament que le nombre d’années qu’il reste avant que le public se laisse conduire par des robots « se compte sur les doigts d’une main ». C’est ce que déclarait le cofondateur de Google Sergey Brin lors d’une conférence de presse… en 2012. Et devinez quelle a été la prédiction faite en 2016 par le fondateur de Lyft, un concurrent d’Uber ? « D’ici cinq ans », évidemment.
La fin de l’argent
Nos billets et pièces de monnaie sont-ils à la veille de devenir obsolètes ?
Selon Paiements Canada, qui a la responsabilité des systèmes de paiement au pays, 32,4 % de l’ensemble des transactions ont été réglées comptant en 2015. Il s’agit d’un recul d’un tiers depuis 2008, et tout porte à croire que le déclin se poursuivra : dans un sondage mené par l’organisation en 2017, 50 % des répondants se disaient prêts à abandonner le liquide et les chèques.
Pour le moment, la perte de popularité du papier bénéficie surtout au débit et au crédit. Mais une autre forme de paiement monte en puissance rapidement : les transferts en ligne.
Ceux-ci, qui comprennent notamment les virements Interac et Venmo, connaissent une croissance de 43 % par année depuis 2011. Certes, ils ne représentaient que 0,6 % de toutes les transactions en 2015, mais il ne faut surtout pas les négliger. Car en Suède, ce type de paiement contribue au fait que le pays est en train de tourner le dos à l’argent.
Dans cet État scandinave, les commerces et les banques qui refusent les espèces se multiplient. Les achats se font essentiellement par cartes, mais les échanges entre particuliers s’effectuent grâce à Swish, une application de transfert de fonds utilisée par la moitié de la population.
Bref, si vous possédez des couronnes suédoises à la suite d’un voyage dans la région, conservez-les ; elles pourraient devenir des pièces de collection.
Immobilier : bonnes nouvelles…
… POUR LES VENDEURS
La population du Québec continuera de croître au cours des prochaines décennies. Selon les projections de l’Institut de la statistique du Québec, il y aura ainsi 502 000 ménages de plus en 2036 qu’en 2016. Chacun aura besoin d’un toit pour se loger, ce qui stimulera la construction ainsi que le marché de la revente de maisons.
Une étude de la Société canadienne d’hypothèques et de logement estime d’ailleurs qu’il y aura 21 000 acheteurs de plus que de vendeurs en 2030. Un écart qui, en théorie, profitera à ceux qui mettront une pancarte devant leur maison.
… POUR LES ACHETEURS
Les données de l’Institut de la statistique du Québec montrent que la population continuera de se concentrer dans les centres urbains. Au point que la croissance des ménages sera presque nulle de 2016 à 2036 dans certaines régions, dont le Bas-Saint-Laurent, la Côte-Nord, le Saguenay–Lac-Saint-Jean et la Gaspésie. Ceux qui voudront y vendre leur maison risquent de devoir faire des concessions, pour le plus grand bonheur des acheteurs.
Même dans les grands centres, rien ne sera garanti. Les besoins d’une population vieillissante — et des familles qui la soutiendront — ne correspondront pas nécessairement aux résidences offertes sur le marché de la revente. De quoi donner du fil à retordre aux courtiers immobiliers.
>>> J’AURAI 18 ANS EN 2018
Jamila Baldé / Belœil / Sciences humaines, profil International Business / Collège Dawson / Métier rêvé : hésite entre le droit et la médecine
« Il faut s’adapter aux changements climatiques. C’est rendu inévitable. Je suis végétarienne, je recycle, je composte, je magasine dans les friperies. Je le fais pour sauver l’environnement, parce que les industries de la viande et du textile polluent beaucoup. J’aimerais faire encore plus attention à ma consommation. Quand je vais aller en appartement, je pense essayer le véganisme. »
« J’ai plus peur des virus contre lesquels des vaccins n’existent pas encore que du cancer. C’est ce qui pourrait être le plus menaçant pour un pays comme le Canada. Plus qu’un risque de guerre. On ne peut pas enrayer les pandémies. »
Cet article a été publié dans le numéro de janvier 2018 de L’actualité.