
Ils exprimaient la phase glorieuse du capitalisme et l’émancipation des mœurs. Mad Men, c’est la série de télévision des années 2000 pour les nostalgiques ou les envieux des années 1960. Après les années tragiques entourant les deux grandes guerres et la Dépression des années 1930, les publicitaires étaient en train d’inventer la société de consommation. Ils carburaient à la liberté et à la légèreté.
Mad Max était le personnage principal d’une série de films australiens de la fin des années 1970 qui se situaient dans un monde violent et post-apocalyptique où le pétrole était rare, la société morcelée, et où des bandes armées pillaient et imposaient leur loi.
J’ai quelquefois l’impression de vivre dans un immense studio où les personnages des deux productions cohabitent.
Ces bandes armées, nous les voyons aujourd’hui avec l’État islamique et ses crimes odieux contre les populations syrienne et irakienne. Les décapitations filmées de deux journalistes montrent crûment leur barbarie. De telles bandes armées existent aussi au Nigeria, où l’organisation Boko Haram sème la terreur, en Libye, en Afghanistan et au Pakistan. Certains ajouteraient la bande de Gaza et le Liban à cette liste d’endroits aux prises avec des partis et des milices armées qui établissent leur loi sur le territoire (ou une partie de celui-ci).
Le monde est aussi fragmenté, et les rapports de force sont de plus en plus exacerbés. Ce qui se passe en Ukraine rappelle à la fois les raisons qui ont conduit à la Première Guerre mondiale (avec le jeu des alliances entre pays) et la Seconde Guerre mondiale (avec la volonté d’un agresseur de venir «secourir», dans un État voisin, ceux qu’il considère comme ses frères et ses sœurs de sang). Hitler a envahi la Tchécoslovaquie en prétextant qu’il voulait protéger les Sudètes, de langue allemande ; Poutine a fait la même chose avec les russophones ukrainiens.
La réponse des pays occidentaux n’est pas évidente. Céder au bluff russe rappelle de fâcheux précédents historiques, l’affronter directement peut nous conduire en guerre.
Ajoutez à ce tableau l’épidémie de fièvre Ebola, en Afrique de l’Ouest — une épidémie qui serait hors de contrôle et qui pourrait faire des centaines de milliers de morts. Sans oublier une situation économique difficile dans de nombreux pays qui sont aux prises avec un taux de chômage très élevé et un endettement public et privé sans précédent.
Voilà pour le côté sombre du tableau. Car dans un univers parallèle, on voit le monde d’une autre façon.
Malgré ces événements, les marchés boursiers poursuivent une ascension qui défie déjà tous les pronostics. L’indice de la Bourse de Toronto a plus que doublé de valeur depuis son creux du 6 mars 2009. La croissance économique du Canada a atteint 3,1 % entre juin 2013 et juin 2014, et le gouverneur de la Banque du Canada nous dit que l’économie semble avoir renoué avec une reprise solide, que les investissements des entreprises apportent maintenant une contribution importante à la croissance et que les conditions financières mondiales demeurent très favorables.
Crise, quelle crise ? Des stars d’Hollywood sont scandalisées de voir leurs photos d’elles nues se retrouver sur le Web ; l’ex-première dame de France, Valérie Trierweiler, nous apprend que François Hollande n’aime pas les pauvres (qu’il appellerait les «sans-dents») ; la sortie du iPhone 6 sera annoncée la semaine prochaine ; puis, la NFL entame ce jeudi sa saison régulière.
Et puisqu’on parle d’univers parallèle, Google vient d’embaucher un physicien qui serait le spécialiste absolu de l’informatique quantique.
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À propos de Pierre Duhamel
Journaliste depuis plus de 30 ans, Pierre Duhamel observe de près et commente l’actualité économique depuis 1986. Il a été rédacteur en chef et/ou éditeur de plusieurs publications, dont des magazines (Commerce, Affaires Plus, Montréal Centre-Ville) et des journaux spécialisés (Finance & Investissement, Investment Executive). Conférencier recherché, Pierre Duhamel a aussi commenté l’actualité économique sur les ondes du canal Argent, de LCN et de TVA. On peut le trouver sur Facebook et Twitter : @duhamelp.
Madmen est ma série préférée, l’une des rares de je suis. Inouie ce qu’on fumait et buvait alors dans les bureaux!
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Avez-vous écouté Gerry en fin de semaine à RC? Gerry et ses chums buvaient de la 50 l’étiquette toujours bien en vue….
En 1939 le monde relevait péniblement d’une crise économique en autre en Europe, comme actuellement avec la crise de 2008. Les hommes créent les évènements ou les évènements créent les hommes. Ou plutôt les évènements font que nous doutons de nous au point où nous laissons des personnages radicaux occupés toute l’histoire. Ne dit-on pas que ceux qui ignorent l’histoire sont condamnés à la revivre! N’y avait-il pas le même genre d’insouciance au Canada et aux États Unis la veille de la 2 ième guerre? L’économie semble retenir son souffle car ne dit-on pas qu’ une correction est attendue depuis plusieurs mois?
Texte descriptif ré relatant les ´nouvelles’ tt à fait insipide et inutile malheureusement ! Désolé …