En mars et en novembre 2017, le gouvernement Couillard a introduit un combo de baisses d’impôt et de hausses des dépenses des missions de l’État. Dans l’année financière 2017-2018, ces mesures expansionnistes devront totaliser environ 2,8 milliards de dollars.
Elles ont été rendues possibles par un important retournement de plus de 6 milliards de dollars du solde budgétaire réalisé au cours des trois exercices précédents, lequel a procuré une confortable marge de manœuvre au gouvernement. En effet, dans la dernière année pour laquelle les chiffres vérifiés sont disponibles, en 2016-2017, un surplus de 4,4 milliards a été enregistré. En revanche, dans la dernière année du précédent gouvernement, en 2013-2014, le budget avait enregistré un déficit de 1,7 milliard.
Il s’agit donc d’un retournement de plus de 6 milliards en trois ans. Mais d’où provient-il ?
Le tableau ci-dessous est construit pour donner une réponse précise à cette question. Il repose sur l’idée que, pour analyser correctement un budget gouvernemental, il faut évaluer le poids que chacun de ses postes de revenus et de dépenses représente en proportion du revenu total de l’économie (son PIB) et observer son évolution au fil du temps.
Le tableau applique cette idée (classique, je n’invente rien ici… !) en comparant le budget québécois de 2016-2017 avec celui de 2013-2014. Les colonnes (1) et (2) rapportent les montants officiellement inscrits dans les comptes publics pour chaque poste de revenus et de dépenses et pour le solde budgétaire qui en résulte. La colonne (3) calcule le montant « théorique » de chaque élément qui aurait été observé en 2016-2017 si son poids en pourcentage du PIB était resté le même qu’en 2013-2014.
Comme le PIB a augmenté au total de 8,3 % de 2013 à 2016 (étant passé de 364 530 millions à 394 819 millions), chacun des montants théoriques de la colonne (3) s’obtient simplement en majorant le montant observé en 2013-2014 de 8,3 %. Par exemple, pour les impôts, taxes et tarifs, à la première ligne du tableau, on a : 69 171 x 1,083 = 74 918.
En comparant le montant théorique de 74 918 millions de dollars, qui aurait été observé en 2016-2017 si le poids des impôts, taxes et tarifs était resté inchangé, au montant réel de 77 407 millions, on constate que le fardeau fiscal s’est alourdi de 2 488 millions (colonne Différence). D’une part, c’est le résultat net des mesures fiscales adoptées de juin 2014 à novembre 2016 : hausses d’impôts et de taxes, réduction de dépenses fiscales, droits d’émission de GES, moins abolition de la contribution santé, bouclier fiscal, etc. D’autre part, on a observé une tendance naturelle des revenus fiscaux à croître plus vite que le PIB du Québec au cours de cette période[1].
À la deuxième ligne du tableau, on découvre qu’en 2016-2017 les revenus que le gouvernement a tirés de ses sociétés d’État ont été inférieurs de 777 millions de dollars à la somme qui aurait pu les maintenir au même pourcentage du PIB depuis 2013-2014. La principale cause est la détérioration des résultats d’Hydro-Québec. Ainsi, plutôt que de contribuer à transformer le déficit budgétaire de 2013-2014 en surplus, cette source de revenu a agi comme un frein au mouvement.
Les troisième et quatrième lignes du tableau montrent que les revenus de placement du Fonds des générations, dont l’importance est encore modeste, et les transferts fédéraux, qui ont suivi de près la croissance du PIB, n’ont pas beaucoup aidé à bâtir le surplus budgétaire.
À la cinquième ligne, on peut voir que la croissance des dépenses de missions (+ 5,5 % au total sur trois ans) a été plus lente que celle de l’économie (+ 8,3 %). Tout comme l’apport des impôts, taxes et tarifs, celui des dépenses de missions au retournement budgétaire a été majeur : 2 395 millions.
Le repli des dépenses a été très inégal selon les secteurs. Seul celui de la Santé et des Services sociaux (+ 8,7 %) a pu suivre le rythme du PIB. La hausse sur trois ans a été de 5,2 % en Éducation et en Culture, de 2,9 % en Économie et en Environnement, de 1,3 % en Gouvernance et en Justice et de 0,1 % en Soutien aux personnes et aux familles. Dans ce dernier cas, la réforme de 2015 en matière de services de garde à l’enfance a fait économiser environ 230 millions au gouvernement en subventions amoindries.
Enfin, la sixième ligne rapporte une contribution notable de 1 954 millions de la réduction du Service de la dette à l’amélioration du solde budgétaire. Pendant que le PIB augmentait de 8,3 % de 2013-2014 à 2016-2017, le Service de la dette diminuait de 10,1 %, soit de 10 600 millions à 9 527 millions. Presque toute cette heureuse divergence est due à la baisse du taux d’intérêt moyen applicable à la dette brute totale du gouvernement. Ce taux moyen est passé de 5,3 % en 2013-2014 à 4,5 % en 2016-2017. Les taux d’intérêt sur emprunts obligataires ont énormément baissé partout dans le monde depuis 25 ans.
Ainsi, à mesure que les vieux emprunts effectués aux taux d’intérêt élevés d’autrefois ont atteint leur échéance, ils ont été renouvelés à des taux de plus en plus bas. Cela a fait diminuer le taux d’intérêt moyen sur la dette.
Comment lire ces chiffres ?
Le tableau ci-dessus a permis de calculer qu’en 2014-2015, 2015-2016 et 2016-2017, sous le gouvernement Couillard, le solde budgétaire du Québec a été relevé de 6,2 milliards. On y observe en effet que, si les revenus et les dépenses avaient conservé leur poids de 2013-2014 dans l’économie, c’est un déficit de 1,8 milliard plutôt qu’un surplus de 4,4 milliards qu’on aurait enregistré. L’augmentation plus forte des revenus et plus faible des dépenses a en grande partie résulté des mesures budgétaires appliquées par les autorités, mais elle a aussi bénéficié de facteurs externes favorables. Le tableau a permis de calculer que les trois principales sources du retournement budgétaire ont été un alourdissement du poids de la fiscalité (2,5 milliards), un repli des dépenses de missions (2,4 milliards) et une baisse des intérêts à payer sur la dette (2,0 milliards). En contrepartie, la détérioration des résultats des sociétés d’État (surtout d’Hydro-Québec) a ralenti la hausse du solde budgétaire en retranchant près de 800 millions à l’opération.
En mars et novembre 2017, le gouvernement a annoncé des mesures d’allégement fiscal et de réinvestissement dans les dépenses de missions qu’on peut estimer respectivement à 1,6 milliard et à 1,2 milliard (donc, au total, à 2,8 milliards) pour l’année financière en cours. Cette remise est une fraction de ce qu’il a retiré du circuit économique depuis trois ans. La dernière estimation gouvernementale du surplus budgétaire (après mesures) pour 2017-2018 se chiffrant à 2,2 milliards, on peut en déduire que, sans ce train de mesures, le surplus projeté aurait pu atteindre 5 milliards. Les principales interventions sont un relèvement de l’exemption de base et une réduction à 15 % du premier taux d’imposition de l’impôt sur le revenu, l’abolition complète de la contribution santé, la prolongation du crédit RénoVert, un programme de réussite éducative, un réinvestissement dans l’enseignement supérieur, une subvention à l’achat de fournitures scolaires et des ajouts de services en santé.
Le retournement budgétaire des années récentes a reposé sur deux motivations, l’une financière et l’autre politique. La motivation financière était de bâtir une accumulation de surplus budgétaires pouvant assurer la conformité aux cibles d’endettement fixées par la Loi sur la réduction de la dette à l’échéance de mars 2026. Si la tendance se maintient, un surplus budgétaire moyen de 3 milliards par année d’ici 2025-2026 permettrait au gouvernement d’atteindre les cibles.
Alors pourquoi a-t-il laissé le surplus budgétaire grimper jusqu’à 5 milliards (avant mesures) cette année ? Fort probablement afin de se constituer une cagnotte lui permettant de distribuer des bonbons à l’orée d’une année électorale, ce qu’il a commencé à faire avec empressement en mars et en novembre dernier. Voilà pour la seconde motivation, la politique.
Il manque, à mon avis, la motivation la plus importante : mieux gérer cette énorme entreprise à « chiffre d’affaires » de 105 milliards par année qu’est le gouvernement du Québec (si je peux m’exprimer ainsi). Bien gouverner ne consiste pas seulement à empiler les beaux ratios financiers et à gagner un concours de beauté tous les quatre ans, mais aussi à offrir en tout temps, avec efficacité, diligence et humanité, les meilleurs services d’éducation, de santé, de solidarité, de culture, de transport, de justice et d’environnement possible avec les impôts qu’on prélève auprès des citoyens. L’avons-nous perdu de vue ?
[1] Après avoir exclu les revenus des sociétés d’État et retranché les effets envisagés des mesures fiscales, les mises à jour budgétaires automnales du gouvernement ont estimé à 11,3 % la hausse cumulative des revenus autonomes vérifiés qui a accompagné celle de 8,3 % du PIB au cours des trois années 2014-2015, 2015-2016 et 2016-2017.
Qu’est-ce qui se passe à Hydro-Québec pour que les résultats soient aussi minables?
A ce que je sache les tarifs n’ont cessé d’augmenter année après année?
Étonnant que les médias ne couvent pas mieux Hydro et laissent ca à une artiste…
Jack2,
Il n’y a pas qu’Hydro-Québec qui voit ses profits en baisse, c’est une tendance remarquée pour la SAQ depuis déjà 2013, laquelle s’est encore poursuivie au bénéfice des consommateurs par des baisses de prix. Il est remarquable qu’on puisse boire « bon » pour moins de 10$, une chose qu’on ne voyait plus depuis longtemps….
Trois des raisons du moindre revenu d’Hydro-Québec sont attribuables à la baisse de la valeur du huard (exportations vers la Nouvelle-Angleterre) et la concurrence sur le marché de l’énergie (1) ; des hivers un peu moins froids, ce qui limite la consommation (2)… mais pas les frais d’exploitation… lorsque la société d’État est confrontée à des frais importants pour la maintenance et la modernisation des réseaux (3).
Cela dit, le différentiel présenté dans le tableau de monsieur Fortin qui repose sur un « absolu » d’inflation, ne s’applique pas uniformément et de manière purement mécanique sur tous et le produits et les services. Pour Hydro-Québec, ce qui compte essentiellement, c’est que la demande en énergie reste au rendez-vous. Et les résultats restent globalement tout de même très bons.
*** Erratum :
Il ne s’agit pas d’un absolu d’inflation, mais plutôt d’un absolu de croissance du PIB. Le PIB qui ne croit pas mécaniquement ou uniformément sur tous les produits et services en même temps.
Bien que l’analyse soit fort belle, fort bien faite, présentée de façon compréhensible pour le lecteur moyen (comme moi)…. Ce qui permet de comprendre de quelle manière se sont concrétisés les surplus budgétaires ; bien que je ne sois pas un opposant de déficits budgétaires raisonnables pour assurer une gouvernance optimale d’un État, il n’en reste pas moins — selon moi -, que le bilan et la gestion du gouvernement de monsieur Couillard s’est avérée très positive dans le but d’atteindre les résultats escomptés.
Toutefois, je ne pense que cette embellie soit due exclusivement à une « commande politique » destinée à… je site : « distribuer des bonbons à l’orée d’une année électorale », j’ai le sentiment que les bons résultats budgétaires de l’État québécois sont aussi attribuables à la bonne tenue de l’économie québécoise. Ce dont il faut se réjouir.
C’est tant mieux si ces surplus permettent de supporter des investissements utiles sur plusieurs postes essentiels au bienêtre des habitants de la Province.
Sans doute, le gouvernement ne peut s’attribuer à lui seul les bons résultats, si ce n’est qu’un gouvernement se doit de créer un cadre qui soit favorable à l’économie, notamment en termes d’investissements qui soutiennent la création et le maintien des emplois. Sur ce point au moins, c’est une mission réussie.
Tout ne saurait être parfait, si ce n’est qu’il y a, je pense, réellement du mieux depuis plus de trois ans. Je ne conçois cependant pas que l’électeur moyen (dont je suis) soit dupe au point de voter pour les candidats du parti en place sur la seule annonce — en année électorale -, de surplus budgétaires et de réinvestissements nécessaires.
Déjà parce que les contraintes du système électoral, ne garantissent pas l’automatisme d’une réélection. Ensuite parce que le passé n’a jamais été garant de l’avenir (il donne seulement quelques indications). Enfin parce que la démocratie oblige (en principe) ceux qui sont élus à accomplir leur devoir envers les citoyens et ce quel que soit le parti qui occupe le pouvoir.
J’aimerais simplement conclure que depuis longtemps, on n’avait vu un gouvernement qui ait tenu pour l’essentiel ses promesses, tout en évitant de soutenir ses engagements sur le dos des personnes les plus vulnérables de la communauté.
Mon souhait le plus cher, quelle que soit la formation au pouvoir en fin de 2018 ; c’est que les élus poursuivent de si bonne façon une œuvre qui favorise le bienêtre de toutes les citoyennes et les citoyens en tous points. — Ce sont à tout le moins mes vœux pour l’année qui s’achève, tout comme celle qui s’en vient.
0,1 % d’augmentation des versements aux personnes et aux familles sur 3 ans alors que le PIB croît de 8,3 % … vous appelez ça des mesures sans heurts ???
@ Carl Laroche,
« … vous appelez ça des mesures sans heurts??? » (Sic)
Hormis le fait que vous m’attribuez des propos que je n’ai jamais écrit….
Jusqu’à nouvel ordre, aucunes prestations au Québec n’ont jamais suivi la croissance du PIB et ce quel que soit le parti qui soit au pouvoir. Dans le meilleur des cas, les prestations suivent l’inflation.
La loi actuelle est basée sur l’indexation (donc sur l’inflation) ; cela dit, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte dans le calcul des paiements. De telle sorte que tout dépendant de la situation de chaque famille, les prestations peuvent ne pas avoir variées ou n’avoir que peu variées au cours des années.
Si ce n’est pas trop vous demander, sur quelle base documentaire basez-vous cette affirmation de seulement 0,1% d’augmentation sur trois ans ?
Merci par avance & bonne et heureuse année.
AJOUT :
Ici monsieur Fortin définit les dépenses courantes du gouvernement du Québec sur la base de 5 missions de son choix :
1 — Santé et services sociaux
2 — Éducation et culture
3 — Économie et environnement
4 — Gouverne (ou Gouvernance) et Justice
5 — Soutien aux personnes et aux familles
Nous constatons qu’il y a bien eu croissance des dépenses courantes entre 2013 et 2017, ce qui établit qu’il n’y a pas eu de budget d’austérité.
Nous remarquons, selon les calculs de monsieur Fortin, que l’enveloppe budgétaire de la mission de : « Soutien aux personnes et aux familles » n’aurait pendant cette période crue que de seulement 0,1%. Il apporte néanmoins une réponse pour ce faible accroissement, je cite : « Dans ce dernier cas, la réforme de 2015 en matière de services de garde à l’enfance a fait économiser environ 230 millions au gouvernement en subventions amoindries. »
Cette baisse des subventions (en fonction du revenu familial) n’a-t-elles pas été compensées et mitigées par des mesures fiscales ?
Ne devrait-on pas établir une distinction pour la clarté et la compréhension du débat : entre une enveloppe budgétaire de mission composite (puisque composée de plusieurs ministères) et le montant exacte des prestations destinées aux bénéficiaires ?
Ne risque-t-on pas d’envoyer et de diffuser un message qui soit susceptible d’induire le lectorat en erreur ?
Le lieu où les députés siègent s’appelle un parlement. Dans ce mot il y a deux verbes, parler et mentir. C’est aussi simple que ça la politique.
So much pour la pseudo « austérité » tant décriée par la gogoche syndicaliste uquamienne diplômée en sciences molles pas de maths.
Grâce à la gestion saine et responsable des Libéraux (merci à M. Laetao), nous avons finalement accès a des surplus, chose qui ne s’était pas vue depuis des lustres au Québec et le tout s’est fait sans heurts ou presque.
Puisse cette équipe responsable être reportée au pouvoir et ainsi continuer son excellent travail.
BRAVO!!!
Un tel bilan de la part du PQ leur aurait valu des éloges..
Pierre Fortin n’arrive pas à livrer des analyses exemptes de partisanerie.
Carlos Leitao et Martin Coiteux ont quitté des emplois lucratifs pour la politique, motivés par leur amour du Québec, lequel se dirigeait tout droit dans le mur.. Ils ont mis leurs connaissances et leurs talents respectifs au service de l’État dans une tentative de redresser la situation..
Mission accomplie! BRAVO!
PS. Les investisseurs sont frileux quand le PQ prend le pouvoir.. l’instabilité n’offre pas un climat propice aux affaires… Voir la Catalogne et les sièges sociaux qui ont quitté comme au Québec après le référendum au détriment de Montréal en faveur de Toronto.
Entre 2014 et 2016, l’augmentation destinée aux dépenses a été de 0,8 % et l’inflation moyenne pour la même période a été de 1,8 %. Sans compter que l’augmentation des dépenses normales à cause de l’augmentation de la population et de son vieillissement est autour de 3 % à 4% annuellement.
Quand les dépenses ne sont même pas à égalité avec l’inflation, c’est bien un régime d’austérité que nous avons subit par ce gouvernement.
Le faible en maths que je suis, comprend quand même cette petite identité comptable suivante : le solde des flux monétaires du secteur privé (Épargne – Investissement ou S-I), plus le solde des revenus et des dépenses du gouvernement (T-G) doivent être égaux avec sa balance courante (Exportation – Importation ou X-I). Ce qui donne l’identité comptable suivante : (T-G) + (S-I) – BC = 0.
Si le gouvernement obtient des surplus T-G > 0, alors nécessairement, les deux autres seront déficitaires ((BC + (I-S) < 0). C'est sans surprise qu'on nous apprend que l'économie progresse en vertu des dépenses de consommation des ménages et que ceux-ci s'endettent aussi rapidement.
Ça prend un cancre en économie pour féliciter ce gouvernement irresponsable, parce qu'« un bon gouvernement doit être en déficit » (J.M. Harribey).
@ Marc Sauvageau,
Bonne année tout de même…
Je ne voudrais pas partir avec vous une nième polémique…. Si ce n’est qu’en économie-politique, l’austérité est une politique qui vise généralement à restreindre la consommation.
Vous l’écrivez vous-même, je vous cite : « C’est sans surprise qu’on nous apprend que l’économie progresse en vertu des dépenses de consommation des ménages et que ceux-ci s’endettent aussi rapidement. »
Sur ce point, vous avez entièrement raison, c’est encore ce qui explique pour une bonne part cette belle progression des impôts et des taxes perçus qui dépasse les projections faites par le Ministère du revenu.
Le montant des enveloppes budgétaires est généralement calculé sur des prévisions. Lorsque les résultats excèdent ces prévisions, on obtient des surplus ; lorsque l’objectif initial était l’équilibre fiscal.
Usuellement les politiques d’austérité ont un impact négatif sur l’emploi, le PIB généralement stagne (quand il ne baisse pas). Au cours de ces trois dernières années cela n’a pas été le cas.
On peut préciser également, que les dépenses en santé sont modulées en fonction de l’âge des habitants. Les prévisions jusqu’en 2030 prennent en compte le vieillissement. Pour les personnes de 70 ans et plus, la croissance des budgets alloués dépasse les 3%. Les allocations budgétaires sont aussi ajustées à la croissance du nombre des habitants (immigration).
De plus j’aimerais ajouter que le budget des Provinces du Canada doit prendre en compte les transferts fédéraux (ce qui n’est pas le cas en France [votre référence à Jean-Marie Harribey]), lesquels peuvent varier suivant les années, tout dépendant des paramètres et des rentrées fiscales du Canada. Ainsi la balance est-elle assujettie à plusieurs variables dont on doit tenir compte dans l’élaboration du budget.
Les Provinces doivent se montrer prudentes à fin d’éviter les chocs budgétaires. La prudence est exactement l’exercice auquel s’est livré le ministre Carlos Leitão. Une tendance déjà largement amorcée avec Lucien Bouchard, Bernard Landry , Pauline Marois et à laquelle a souscrit en son temps François Legault.
Tout cela positionne actuellement le Québec parmi les meilleures Provinces du Canada, ce qui ne s’était pas vu initialement depuis longtemps.
@ Serge Drouginsky
Tiré de la chronique économique du Devoir de Gérard Bérubé (Jouer sur les maux) :« Il n’existe pas de définition officielle d’une politique d’austérité. Et la Grèce n’a pas le monopole de la référence. » Parfois appelée politique de rigueur, ce type de politique économique s’efforce d’agir sur la dépense publique, en la comprimant, et sur la dépense sociale, en augmentant les cotisations et en limitant les prestations « , lit-on dans Alternatives économiques.
Dans Trader-finance : une politique d’austérité s’inscrit » dans le cadre d’une politique budgétaire restrictive où les recettes fiscales augmentent et les dépenses publiques sont au contraire cantonnées « . Dans inFinance : » une politique d’austérité, aussi appelée politique de rigueur […] désigne une politique budgétaire restrictive où les recettes fiscales augmentent tandis que les dépenses publiques sont limitées « .
[…]
Cette énumération très sommaire ne nous permet pas de définir ce qu’est l’austérité. Puisque les mots « rigueur » ou « restrictive » en seraient des synonymes, passons par son opposé, emprunté au quotidien Le Monde : ces mots » désignent de manière générale une politique économique qui se veut l’inverse de la relance « . »
Je ne comprends pas quel est votre objectif en me signifiant qu’un gouvernement doit faire des prévisions notamment dans les dépenses de santé et les transferts fédéraux. Quand le gouvernement s’attribue des surplus, c’est en rapport avec les années fiscales précédentes sur des revenus et des dépenses déjà réalisés.
Qu’est-ce qui est préférable, l’endettement des ménages causé par des politiques de « rigueur » et dont les surplus enlèvent de la monnaie dans le circuit économique et provoquent des crises ou des États qui par leurs déficits remettent de la monnaie dans le circuit économique pour faire progresser leur économie ?
N.B. correction de mon commentaire précédent à propos de la balance courante : (Exportation – Importation ou X-M).
@ Marc Sauvageau,
Toutes ces définitions que vous nous proposez sont également valables. Ce qui prouve qu’il n’existe pas de définition purement stéréotypée de toutes choses économiques. Il n’empêche peu importe la définition que vous préférez, que la plupart des politiques d’austérité entraînent usuellement un baisse de la consommation.
Hors, vous le dites vous-même cela n’a pas été le cas ; un point sur lequel je suis entièrement d’accord avec vous.
D’ailleurs tout le monde parle de surplus, mais il conviendrait plutôt de parler : « d’excédents budgétaires », tout le monde (y compris moi-même) parle de surplus, si ce n’est que cela donne — selon moi -, une connotation péjorative à l’exercice réalisé par le gouvernement.
En principe tous les gouvernements constituent une réserve, puisque comme vous l’écrivez, je cite : « Quand le gouvernement s’attribue des surplus, c’est en rapport avec les années fiscales précédentes sur des revenus et des dépenses déjà réalisés. » L’État autant que faire se peut doit constituer des provisions puisqu’il ne peut prévoir de façon exacte ce que sera la tenue de l’économie et ses revenus de l’année en cours.
Il est possible que le gouvernement de monsieur Couillard se soit montré très (voire trop conservateur) sur ses prévisions. C’était son choix.
Il n’est pas tout-à-fait certain que des politiques de « rigueur » budgétaire aient un impact direct sur le niveau d’endettement des gens. S’il est indubitable que le niveau d’endettement des ménages Canadiens est élevé. C’est un phénomène qui peut être remarqué partout au Canada depuis de nombreuses années. Même les Québécois seraient un peu moins endettés que la plupart des canadiens. En 2016 la dette moyenne des Québécois (hors hypothèques) était de l’ordre de 18 000$ contre 21 500$ en moyenne canadienne.
En 2017 il ne s’était jamais vendu autant de chars neufs. Donc si les gens s’endettent, c’est plutôt par leurs choix de consommateurs que par les effets de la politique de rigueur proprement dite.
Vous posez une question pertinente quant au fait que l’argent dépensé par l’État a un effet multiplicateur. John Maynard Keynes avait inventé une équation pour le calculer…. Si ce n’est que le calcul semble moins juste présentement.
Si vous disposez de plus d’argent que vous dépensez pour rembourser votre endettement. L’effet multiplicateur ne se produira pas automatiquement. Dans le meilleur des cas, vôtre préteur disposera d’une marge de manœuvre supplémentaire pour vendre du crédit à d’autres gens. Ainsi votre désendettement fera croître pour d’autres la spirale de l’endettement ou bien ce sont les taux d’intérêts qui monteront.
Quoiqu’il en soit, il est indéniable que dans une économie comme la nôtre que les dépenses faites par l’État ou le fait de remettre plus d’argent dans les poches des moins nantis, que tout cela ne peut nuire aux bienfaits et l’accroissement naturel de l’économie.
@ Serge Drouginsky
Lorsque vous déclarez que l’austérité entraînerait une diminution de la consommation, c’est un effet possible de l’austérité, mais qui ne constitue pas son réel objectif qui est d’alléger les dépenses de l’État. Si vous n’avez pas constaté de diminution de la consommation, c’est que vous négligez que le gouvernement fédéral, lui, a augmenté ses dépenses et un autre point non-négligeable, le Québec a connu des surplus commerciaux avec le reste du Canada et par un curieux hasard, les provinces de l’Alberta et de l’Ontario ont fait des déficits pendant que le Québec engrangeait des surplus ce qui n’est pas un hasard, mais la conséquence des déficits de l’Ontario et de l’Alberta.
Votre récit sur les réserves que se donnerait un gouvernement parce qu’ « il ne peut prévoir de façon exacte ce que sera la tenue de l’économie et ses revenus de l’année en cours » ne tient pas. Les dépenses des États précèdent leurs revenus. C’est la raison pour laquelle les États empruntent pour répondre aux anticipations des besoins de sa population. Comme un État peut emprunter à volonté, il n’a pas besoin de se munir de réserves pour se protéger contre toute éventualité.
Ma question faisait référence à mon commentaire précédent où je citais J.M. Harribey qui avait intitulé un article de son blogue « Un bon État doit être en déficit ». Cela n’a rien à voir avec le multiplicateur de Keynes, mais correspond à l’identité comptable des soldes sectoriels (sectoral balances) démontrée dans ma réplique à François 1 et développé par Wynne Godley.
Puisque le revenu de l’un est la dépense de l’autre, au niveau agrégé, on peut affirmer que les dépenses du secteur non-gouvernemental exprimés par les impôts et taxes sont égaux aux revenus du gouvernement. L’identité devient Revenu gouvernemental = Dépenses du secteur privé.
Lorsque le secteur privé, dans son ensemble, dépense moins que son revenu disponible, il est dit être excédentaire. Quand il dépense plus que son revenu, il est déficitaire. L’épargne privée nette est le montant par lequel le revenu disponible dépasse les dépenses privées.
L’identité peut donc être reformulée de cette façon : Déficit budgétaire = Épargne nette privée ou Déficit gouvernemental = Surplus du secteur privé.
Comme nous faisons commerce avec l’extérieur on peut ajouter un troisième secteur, soit les importations et les exportations à notre identité comptable. Comme pour l’exercice précédent nos importations constituent des revenus et les importations des dépenses, on aura cette nouvelle identité : Déficit budgétaire = Épargne nette privée – Exportations nettes. Cette nouvelle identité peut se reformuler ainsi : Déficit budgétaire + Exportations nettes = Épargne nette privée.
Ainsi, dans une économie ouverte, l’épargne nette privée peut provenir soit du déficit public, soit des exportations nettes.
Toutefois, les exportations nettes sont généralement négatives, ce qui signifie que le secteur extérieur soustrait de l’épargne privée nette. Cela laisse le déficit budgétaire comme seule source d’épargne privée nette. En d’autres termes, lorsque le commerce extérieur est déficitaire, comme c’est le cas pour le Québec ainsi que le Canada, il est impossible pour le secteur privé de faire des gains si le gouvernement n’a pas un déficit budgétaire.
Si cela ne suffit pas à la compréhension, voici un exemple chiffré. Supposons deux individus, le gouvernement et le privé. Le gouvernement décide de balancer son budget, il dépense 100 dollars et taxe 100 dollars. Le gain pour le secteur privé est 0 et il ne se passe rien.
Cependant, si le gouvernement décidait de dégager un surplus (politique d’austérité) en dépensant 80 dollars et en taxant toujours 100 dollars, le secteur privé devrait verser au gouvernement une taxe nette de 20 dollars et devrait vendre quelque chose au gouvernement pour obtenir les fonds nécessaires.
Disons maintenant que le gouvernement dépense 120 et que les impôts restent à 100 (politique de relance), alors l’épargne privée est de 20 dollars qui peuvent s’accumuler comme des actifs financiers. Les billets de 20 dollars correspondants ont été émis par le gouvernement pour couvrir ses dépenses supplémentaires. Le gouvernement peut décider d’émettre une obligation portant intérêt pour encourager l’épargne, mais, sur le plan opérationnel, il n’a pas à le faire pour financer son déficit. Le déficit public de 20 est exactement l’épargne privée de 20. (exemple tiré du blogue de Bill Mitchell – Billy blog)
@ Marc Sauvageau,
Merci pour ces longs commentaires forts intéressants. Je comprends pour l’essentiel le point de vue que vous défendez. Un point de vue que je trouve honnêtement plutôt théorique puisqu’il ne repose guère sur des cas bien précis.
Un État peut très bien réduire ses dépenses sans que cela affecte nécessairement le montant de taxes générées par la consommation. En revanche, une baisse de la consommation pourrait affecter le montant des taxes générées à moins d’augmenter les taxes pour compenser la baisse. Si on n’augmente pas les taxes, l’État peut soit emprunter (donc produire un déficit), soit réduire les services (réduction des dépenses).
On peut vouloir faire baisser la consommation pour diverses raisons. Par exemple en cas de surchauffe économique. Si l’offre ne peut satisfaire la demande. L’objectif dans ce cas, c’est de différer l’instant de consommation.
Bien que je respecte les arguments de votre longue démonstration… vous ne nous dites pas par exemple de combien de % de PIB nominal devrait être le déficit annuel d’une province comme celle du Québec pour parvenir à cet « équilibre » idéal que vous souhaiteriez introduire pour assurer un plein potentiel de développement de l’économie.
Vous n’êtes pas sans savoir que certains déficits sont soutenables, quand d’autres ne le sont pas.
Vous partez entre autre du principe qu’un État peut emprunter indéfiniment, mais vous ne dites pas à qui et non plus à quels taux. Si cette règle était absolue, tous les pays en voie de développement pourraient emprunter autant qu’ils veulent pour assurer leur plein développement.
Que cela vous plaise ou non, il existe des restrictions pour l’accès au crédit tout dépendant des États ou de collectivités territoriales comme une Province. Heureusement d’ailleurs le Québec peut profiter de taux d’intérêts très compétitifs. Ce qui établit simplement la capacité de la Province pour tenir ses obligations envers ses créditeurs. Ce qui établit encore, comme l’a démontré monsieur Fortin dans cet article que le poids de la dette baisse très sensiblement, ce qui affecte beaucoup moins les finances publiques que voici 20 ans.
Je ne commenterai pas tout faute de temps. Mais encore un point : vous attribuez la bonne tenue de l’économie québécoise au déficit public produit par Ottawa, par l’Ontario et par l’Alberta. Hormis le fait que l’Ontario produit des déficits depuis de nombreuses années, Il est possible toutefois qu’il y ait quelque rapport de cause à effet ; il faudrait pour se faire vérifier la croissance des échanges interprovinciaux et la balance entre le Québec et les Provinces mentionnées. Cependant comment expliquer alors que le Nouvelle-Écosse ou la Nouveau-Brunswick n’aient pas profité tout comme nous de ces effets bénéfiques qui logiquement devraient également largement profiter des largesses d’Ottawa et des déficits publics des provinces ci-dessus mentionnées ?
Comme vous nous l’expliquez, un des problèmes de l’accroissement du déficit public est intrinsèquement lié à l’épargne privé. Théoriquement en effet, les déficits publics devraient être moindres quand les entreprises investissent plus qu’elles ne thésaurisent. C’est pour cette raison précisément que l’État ne devrait pas avoir à se substituer à l’entreprise privée au chapitre généralement des investissements. Puisque cette substitution permet aux entreprises bénéficiaires de placer leur argent dans des produits financiers (incluant des endroits exotiques) au lieu de réinvestir leur capital dans le développement de leurs entreprises… ou à tout le moins de bonifier très sensiblement les dividendes servis aux actionnaires.
@Serge Drouginsky
Ma démonstration était peut-être longue – je ne croyais pas devoir expliquer l’identité comptable des soldes sectoriels – mais je constate qu’elle n’était pas suffisamment longue, car, par ce commentaire, je réalise que vous n’avez pas compris.
Vous me reprochez d’être trop théorique, mais la comptabilité est-elle théorique ? J’aurais pu vous fournir des exemples complets pour appuyer ma démonstration, mais cela aurait alourdi davantage mon commentaire. Voici quelques liens vers des graphiques qui illustre des situations bien concrètes :
http://neweconomicperspectives.org/wp-content/uploads/2012/03/sectoralbalances1.png?w=300
http://neweconomicperspectives.org/wp-content/uploads/2012/03/sectoralbalanceseuro.png?w=300
Ce que vous ne semblez pas apercevoir, c’est que nous sommes dans une économie monétaire de production et que s’il y a une quantité X de monnaie dans un circuit économique, quel que soit les flux, la quantité de monnaie est toujours en équilibre, seule les flux varient. Vous aurez toujours s’il y a un déficit une contrepartie qui aura un surplus. Par exemple dans ma démonstration avec les provinces, quand le Québec s’accapare un surplus monétaire dans ses échanges commerciaux avec les autres provinces, il faut nécessairement que des provinces aient un déficit commercial et comme je l’expliquais, si le commerce extérieur d’une province est déficitaire, la seule façon d’injecter de la monnaie dans le circuit, c’est lorsque le gouvernement de ces provinces dépensent plus qu’elles perçoivent et font des déficits.
Vous me dites : « Vous partez entre autre du principe qu’un État peut emprunter indéfiniment, mais vous ne dites pas à qui et non plus à quels taux. » À qui emprunte-t-on ordinairement de l’argent ? Aux institutions financières, surtout quand cet État possède sa propre banque centrale. Quant aux taux, c’est celui basé sur le taux directeur de la banque centrale.
Vous ajoutez : « Si cette règle était absolue, tous les pays en voie de développement pourraient emprunter autant qu’ils veulent pour assurer leur plein développement. » Expliquez-moi à quoi servent la Banque Mondiale et le FMI, au juste ? Le frein dans ce cas, pour ces pays est leur capacité de remboursement.
Vous écrivez encore ceci : « Cependant comment expliquer alors que le Nouvelle-Écosse ou la Nouveau-Brunswick n’aient pas profité tout comme nous de ces effets bénéfiques qui logiquement devraient également largement profiter des largesses d’Ottawa et des déficits publics des provinces ci-dessus mentionnées ? » Je n’ai pas des réponses à tout, il faudrait examiner les échanges commerciaux de ces provinces avec les provinces déficitaires et voir les résultats.
Vous affirmez ceci : « Théoriquement en effet, les déficits publics devraient être moindres quand les entreprises investissent plus qu’elles ne thésaurisent. » Vous avez omis cette question essentielle, d’où vient l’argent pour investir ? Certes, les banques commerciales font du crédit, mais cette création monétaire est temporaire. Le seul qui a le monopole de la monnaie, c’est l’État qui injecte la monnaie lorsqu’il dépense. C’est quand l’État fait des déficits que les entreprises peuvent s’enrichir. Une province ne possède pas de banque centrale comme l’état fédéral, cependant, lorsqu’elle dépense par des emprunts, elle injecte de la liquidité dans le circuit économique.
@ Marc Sauvageau,
— En réponse à vos propos du 5 janvier :
Je pense que j’avais bien compris vos écrits depuis le début ; comme je pense surtout que vous cherchez à m’impressionner, ce qui n’est pas très malin…. Est-il possible que vous ne compreniez pas bien tout ce que vous écrivez ?
Sans vouloir me montrer plus désobligeant qu’il ne faut, lorsque vous exclamez ceci : « À qui emprunte-t-on ordinairement de l’argent ? Aux institutions financières, surtout quand cet État possède sa propre banque centrale. Quant aux taux, c’est celui basé sur le taux directeur de la banque centrale. »
Par ces propos, c’est vous qui démontrez que vous ne savez pas pourquoi il y a variabilité des taux, ni comment fonctionne le marché monétaire usuellement transigé en bourse.
Et précisément s’il existe la Banque Mondiale et le FMI, c’est bien parce que toutes les collectivités ne peuvent pas emprunter la quantité d’argent dont elles ont besoin au taux préférentiel des institutions financières que vous mentionnez. Qui plus est les prêts accordés par ces organisations ne sont pas inconditionnels et illimités quantitativement.
Cependant vous évoquez tout de même, je cite : « la capacité de remboursement »… précisément qu’est-ce qui détermine la capacité et qui sont les « chiens de garde » de cette capacité de remboursement ?
En effet, les investissements faits par le secteur privé peuvent contribuer à réduire les déficits publics ou bien considérant un déficit stable, ce sont les allocations des sommes empruntées qui serviront à bonifier diverses missions qui reviennent à l’État, ce qu’un soutien constant au secteur privé ne permet pas.
Les compagnies doivent en principe juridiquement produire des bénéfices. L’argent retiré peut soit être redistribué (exemple : employés et/ou actionnaires), soit servir à réduire leur endettement (et pouvoir le cas échéant contracter de nouveaux emprunts), l’argent peut-être investi directement dans l’entreprise ou bien être placé dans divers véhicules de placements.
Par exemple au lendemain de la crise de 2008, de nombreux gouvernements ont produit des déficits importants. Si certains secteurs de l’économie ont été touchés, d’autres sont restés bénéficiaires, hors nombre d’entreprises bénéficiaires ont préféré conserver et accumuler leurs bénéfices pour privilégier des véhicules de placements (parfois exonérés d’impôts comme dans des Paradis fiscaux) plutôt que de choisir de redistribuer cet argent sous d’autres formes ; de sorte que dans ce cas, le déficit sert essentiellement de substitut à des investissements qui devraient être produits par le secteur privé, telles choses que devraient pourtant faire normalement tout bon citoyen corporatif responsable.
L’argent des entreprises pour investir vient donc bien des bénéfices réalisés par la vente de ses produits et services auprès de ses clients. Ce sont aussi les ratios dettes/bénéfices qui permettent à des préteurs de calculer le volume d’argent que peut emprunter une entreprise tout dépendant également de sa capacité de remboursement.
Les États n’injectent que la monnaie dont ils disposent. Les États sont soumis aux mêmes règles d’emprunt que n’importe quel emprunteur. Ni plus, ni moins.
Les Banques centrales impriment ou (si besoin est) retranchent la quantité ou la quote-part de monnaie nécessaire au bon fonctionnement de tous les échanges commerciaux. Comme la quantité de monnaie disponible agit sur le taux d’inflation, les Banques centrales veillent à ne pas mettre sur le marché des quantités de monnaie qui accélèrent de manière inconsidérée l’érosion de l’argent.
— Ce qui m’amène à conclure, tout comme François 1, que la gestion dynamique des Libéraux est saine et plutôt bien adaptée au cadre économique de la Province dans le moment présent.
@ Serge Drouginsky
Quelques remarques sur votre dernier commentaire.
Les taux d’intérêt des emprunts des États suivent le taux directeur de leur banque centrale. Quand on vérifie les taux d’intérêt des emprunts à court terme avec le taux directeur, on constate qu’il y a une corrélation presque parfaite pour plusieurs des pays du G20.
Vous posez la question « qu’est-ce qui détermine la capacité et qui sont les « chiens de garde » de cette capacité de remboursement ? » C’est le taux d’intérêt. Tant que la croissance du PIB dépasse le taux d’intérêt réel (diminuer de l’inflation), un État peut emprunter indéfiniment sans que sa dette augmente ou augmente modérément.
Vous affirmez que « [l]’argent des entreprises pour investir vient donc bien des bénéfices réalisés par la vente de ses produits et services auprès de ses clients. » Les bénéfices viennent toujours en dernier. On ne peut recevoir des bénéfices avant d’avoir produit et d’avoir vendu sa production. Au départ, obligatoirement, l’investissement ne peut se faire que par des emprunts. Par la suite, les bénéfices ne suffiront jamais à combler les besoins d’argent pour l’investissement, l’emprunt sera encore nécessaire et vous me donner raison lorsque vous ajoutez ceci au commentaire cité qui précède : « Ce sont aussi les ratios dettes/bénéfices qui permettent à des préteurs (sic) de calculer le volume d’argent que peut emprunter une entreprise tout dépendant également de sa capacité de remboursement. ».
Vous avez écrit : « Les États n’injectent que la monnaie dont ils disposent. Les États sont soumis aux mêmes règles d’emprunt que n’importe quel emprunteur. Ni plus, ni moins.
Les Banques centrales impriment ou (si besoin est) retranchent la quantité ou la quote-part de monnaie nécessaire au bon fonctionnement de tous les échanges commerciaux. Comme la quantité de monnaie disponible agit sur le taux d’inflation, les Banques centrales veillent à ne pas mettre sur le marché des quantités de monnaie qui accélèrent de manière inconsidérée l’érosion de l’argent. »
Commençons par l’inflation. La quantité de monnaie ne joue aucun rôle dans l’inflation quoi que peut dire les économistes « mainstreams » qui ne comprennent rien à la monnaie de toute façon. La FED a injecté ces dix dernières années plus de monnaie dans l’économie américaine avec sa politique de Quantative Easing que toute la monnaie crée depuis la naissance des États-Unis et l’inflation n’a jamais été aussi faible.
Pour la Banque du Canada, le dollar est une dette, un passif. À chaque fois qu’elle veut créer un dollar, pour balancer son compte, elle doit obtenir des actifs. Ces actifs sont les obligations et les bons du Trésor du gouvernement canadien. Il ne peut donc y avoir de la création monétaire sans endettement du gouvernement canadien et pour que la Banque du Canada puisse diminuer la quantité de monnaie, il faut donc que le gouvernement canadien décide de diminuer son endettement.
Le gouvernement canadien attribue à la Banque du Canada le rôle d’émettre ses obligations et ses bons du Trésor par voie d’adjudication. Je ne connais aucun emprunteur régulier qui fonctionne de cette façon.
@ Marc Sauvageau,
Ce qui vaut pour une vingtaine de pays dans le monde, ne se vérifie pas automatiquement pour les plus de 180 pays restants.
Le « QE » (ou Assouplissement Quantitatif) peut être considéré par quelques économistes comme une forme d’injection de liquidité dans l’économie, si ce n’est qu’il s’agît d’un rachat de titres financiers. Cette injection repose sur une valeur attribuée à ces titres… donc en l’occurrence sur des actifs.
Mais l’essentiel n’est-il pas que vous soyez pleinement satisfait de vos propos ? Qu’importe au fond que ce que vous dites soit vrai ou faux ?
Qant-à-moi cela ne me dérange pas d’être en la matière « mainstream » ; puis… si cela vous convient d’être « hors de la track » ; eh bien c’est tant mieux !
PS : une petite chose encore, dans toutes formes de crédits accordés, vous oubliez qu’il rentre en compte le « facteur de risque » et que ce facteur influe nécessairement sur le taux.
@ Serge Drouginsky
Tout ce que j’ai écrit est facilement vérifiable, soit dans les journaux ordinaires, soit dans des articles de revue économique ou des sites internet qui discute d’économie.
Vos affirmations reposent bien souvent sur du vent et vous n’avez jamais été capable dans nos échanges de me faire une seule démonstration appuyée par des preuves.
On sent la frustration dans votre dernier commentaire. Je ne commencerai pas à me flageller si en économie, j’en connais un peu plus que vous.
J’ai un scoop pour vous, l’achat de titre financier par une banque centrale ne se fait pas avec des bonbons, mais avec de la monnaie. On a jamais vu les réserves des banques commerciales aussi pleine.
N.B. Les liens plus haut, fonctionnent seulement en copiant l’adresse dans un nouvel onglet.
J’ai en effet vérifié certaines de vos affirmations, l’équation : (T-G) + (S-I) – BC = 0 que vous présentez comme une « identité comptable » est à toutes fins pratiques un « indicateur de mesure de l’économie » ; c’est donc en macroéconomie un outil d’analyse.
Hormis le fait que vous confondiez (BC) balance courante et balance commerciale, vous sautez dans votre « puissante » démonstration une coche, soit l’équation suivante :
(S-I) + (T-G) = (X-M)
X étant les exportations
M étant les importations
Ou plus simplement X étant ce qui sort et M ce qui entre.
Si on souhaite mettre dans votre équation la balance courante et non la balance commerciale, il faudrait faire le même exercice (X-M) pour : la balance des services, la balance des transferts courants et la balance des revenus.
La probabilité que cette équation soit égale à zéro est assez faible où que ce soit dans le monde. Ce qu’il faut considérer, c’est la valeur de l’écart entre >0 ou <0.
Le surplus budgétaire de la Province de Québec est-il sensiblement de 1% supérieur au PIB de la Province. Cela indique le dynamisme actuel de l’économie québécoise couplé d’une gestion maitrisée des finances publiques.
Inutile d’en rajouter, le reste de vos élucubrations est à l’avenant.
Ce que vous démontrez essentiellement c’est que vous vous attribuez des démonstrations que vous ne faites pas. Alors que vous ne produisez pas l’effort intellectuel de démontrer quoique ce soit.
Quant à ma « frustration » elle ne regarde que moi et vous n’êtes pas invité à poursuivre ce genre de commentaires sur ma personne. C’est complètement « hors sujet ».
Fini les âneries.
La Balance Courante égale les Exportations net, plus le Revenu Net Extérieur (composé de tous les transfert monétaire des étrangers) ou BC = (X-M) + RNE.
Par simplification, l’identité s’écrit souvent : (T-G) + (S-I) = (X-M) ou (T-G) + (S-I) + (M-X) = 0. X-M est une simplification des exportations net tout comme T est une simplification de la somme provenant des revenus des impôts, des taxes, des permis et des tarifs.
Dans un monde de commerce, il y a des vendeurs et des acheteurs. Pour vendre, ça prend un acheteur et pour acheter, ça prend un vendeur. Dans un monde où il y a un pays A et un pays B, si le pays A vend à B pour 200 $ et le pays B vend à A pour 100 $. Le pays A aura au net 100 et le pays B aura au net -100. La somme A plus B (A + B) donnera toujours zéro (100 + (-100) = 0). Il ne peut y avoir > 0 ou < 0. C'est une équation qui est toujours vérifiée.
Le même exercice peut se faire avec le secteur gouvernemental et le secteur privé. Le revenu net de l’un est l’opposé du revenu net de tous les autres réunis. Le solde net des revenus du secteur privé domestique plus le solde net des revenus du secteur privé étranger sera toujours égale au solde net des revenus de l'état.
Correction :
X-M est une simplification des exportations net plus les revenus net extérieur.
Je doute que la méthodologie de faire croire les dépenses au rythme de la croissance du PIB soit réaliste. J’aurais tendance à utiliser un taux de croissance des dépenses près de l’indice de croissance des produits à la consommation, l’IPC. D’ailleurs les salaires augmentent à un rythme se rapprochant de l’IPC, pas le PIB.
Connaissez-vous les raisons du manque à gagner, s’il en est un, de la part d’Hydro-Québec ou s’agit-il d’un investissement à long terme pour défrayer les coûts des nouveaux projets hydro-électrique. Si vous ne pouvez me répondre de mémoire, je pourrai consulter leurs derniers rapports annuels. Merci.
@ Wentworth Roger,
Il n’y a pas à proprement parler de « manque à gagner », ce devrait être plutôt le contraire au fil des années puisque la demande en électricité est encore très susceptible d’augmenter.
Il y cependant les investissements — comme vous le mentionnez -, qui sont importants. L’un des principaux est le projet de la Romaine (8 à 9 milliards de dollars suivant les dernières évaluations) toujours en cours d’édification, il faut encore mentionner la construction et le renforcement de plusieurs lignes de « haute tension » ce qui représente des investissements qui dépassent les 2 milliards de dollars pour le moment.
Sans oublier les coûts de la maintenance qui sont toujours croissants pour le plus grand réseau électrique d’Amérique du nord.
Vous pouvez consulter pour plus d’informations sur la Romaine le lien suivant :
http://www.hydroquebec.com/romaine/
@ M. Drouginski.
Je n’ai réellement aucun besoin de vos leçons d’économie 101. Le dit « manque à gagner » s’inscrit dans le rapport ventes anticipées et ventes réelles rien de moins rien de plus. En ce qui a trait aux investissement vous ne semblez pas du tout comprendre le principe d’amortissement sur investissement des infrastructures qui est appliquable que pour les infrastructures d’une sociétés du gouvernement. Les investissements proviennent notamment http://www.hydroquebec.com/relations-investisseurs/documentation/
Vous devrez lire les 3 sections attribuables aux programmes d’emprunt pour mieux saisir la complexité de cette fiscalité puisque les sociétés dites para-gouvernementales ont une fiscalité totalement différente de celle attribuée aux entreprises tans au niveau provincial que fédéral.
P.S. Je passe outres vos commentaires et apprécierais que vous en fassiez de même pour les miens. Je vous ferez remarquer cependant que vos obstinations infantile sur les spécifications des avions et leur exploitation sur le terrain ont été éclaircie depuis et m’ont entièrement donné raison sur toute la ligne puisque ce que je disais répondait à la réalité sur le terrain qui ne peut en soit être résumé en quelques lignes.
Votre manque de connaissance dans certains domaines vous font dire des absurdités parce que vous ne saisissez pas les inter-actions entre tous les facteurs dans ce domaine fort complexe.
Je vois qu’il en est de même sur la fiscalité de par votre commentaire qui tente de pointiller un mot dans une phrase pour faire dérailler un commentaire donnant un ensemble de notions pour expliquer ce qui s’avère beaucoup plus complexe.
@ Wentworth Roger,
Vos commentaires à mon égard relèvent purement et simplement de l’impertinence et même carrément de l’impolitesse. Tout cela démontre le caractère veule de votre personnalité et toute absence de délicatesse.
Vous devriez plutôt vous relire, je vous cite : « Connaissez-vous les raisons du manque à gagner, s’il en est un, de la part d’Hydro-Québec ou s’agit-il d’un investissement à long terme pour défrayer les coûts des nouveaux projets hydro-électrique. »
Je vous ai apporté les réponses qui convenaient à votre questionnement.
Je n’ai jamais abordé dans mes commentaires les questions relatives à la fiscalité des sociétés d’État (et non des sociétés « para-gouvernementales » comme vous écrivez de manière apocryphe). Vous devriez plutôt savoir gré de ma sollicitude à votre égard et vous feriez mieux sans doute de relire vos propres mots qui n’abordaient en aucun temps le volet fiscal que vous sortez tout droit d’une boîte de Pandore aujourd’hui.
Comme vous vous devriez de lire mes propos attentivement à fin d’y répondre adéquatement, si besoin est.
Une petite chose encore, je vous cite : « Je vous ferez remarquer (…) » [Sic] s’écrit à toutes fins pratiques : « Je vous ferais remarquer » (conditionnel présent).
— Quant à mes commentaires en matière d’aviation, ils étaient « up to date », lorsque les vôtres… bien malheureusement (pour vous), ils ne l’étaient hélas pas du tout. « Errare humanum est, perseverare diabolicum » — Locution latine.
Je vous souhaite une bonne et heureuse année. Au plaisir de vous relire sur les blogues de L’actualité.
Et en plus, un article dans La Presse + nous révélait hier que, suite à quelques enquêtes, que les Québécois comptaient parmi la population la plus heureuse en Amérique du Nord.
Bonne Année 2018 à tous et cessez de vous faire influencer par certains chroniqueurs perfides dont les articles n’ont pour but que de discréditer nos gouvernements en place en montant en épingle nos pseudos « problèmes cruciaux » pour vendre de la copie et surtout pour satisfaire les visées politiques du boss de leur Empire.
C’est toujours, un discours à la limite de « la perfidie », que vous attribuez à certains chroniqueurs, que le vôtre « François 1er. »
Vous gagneriez beaucoup en lecteurs libéraux et caquistes si vous le pondériez.
Je n’ai dès lors qu’un seul conseil : continuez ainsi !
Très belle étude, disons que le terme BONBON utilisé dans votre démonstration fait un peu enfantin. Votre analyse sera probablement comprise par 0,5% de la population Québécoise et dans ce groupe le retour partiel au contribuable des surplus n’est pas interprété par BONBON mais par une gestion responsable qui mérite des félicitations. Dans ce monde de chiffres les interprétations projettent souvent des images qui sont parfois positives ou négatives dépendant des opinions personnelles du lecleur.
que se soit un gouvernement ou l,autre se son toute des voleur et des arnaqueur il nous font à croire qu,il baisse les taxes et nos impôt il nous prenne pour des imbécile on devrait faire comme dans les pays qui son gouverné par des dictateur les foutre dehors à grand coup pied au cul.mais sa ne changera pas quand tu es gouverné par des avocat et des docteur et pour appuyer les fait regarder quand il son en entrevu il on de la misère à boutonner leur beau veston alors les citoyen continuer à pays vos impôt et les merveilleuse taxe à le gouvernement qui prend soin de votre portefeuille.
Les foutre dehors mais les remplacer par qui au juste?
Le Canada ainsi que le Québec traversent actuellement l’une des meilleures périodes de leur histoire. L’économie tourne à plein régime, le taux de chômage est à un creux historique, les surplus s’accumulent au Québec, les entrepreneurs sont d’un optimisme sans pareil, la croissance du PIB est incroyable, etc…
Les chances que nous puissions « topper » ça avec quelqu’un d’autre sont…disons…minimes.
Parfaite la situation? Non bien sûr mais nous en sommes au point maintenant de deviser comme société sur des problèmes de riches. Pas trop mal non?
« Les chances que nous puissions “ topper ” ça avec quelqu’un d’autre sont…disons…minimes. » (F1)
Les chances que nous puissions « topper » ça avec les mêmes sont…disons…minimes.
Les Libéraux ont fait leurs preuves. Clairement! Ils sont ceux qui nous ont fait atteindre les sommets que nous connaissons aujourd’hui et qui profitent à TOUS.
Par contre, personne dans l’opposition ne peut prétendre la même chose et surtout, SURTOUT pas le PQ; plutôt le contraire dans son cas.
Pourquoi prendre une chance de voir se détériorer une situation économique que nous envie la planète entière en élisant un parti politique vague, hésitant et hasardeux alors que nous avons la privilège de pouvoir compter sur l’un des meilleurs économistes AU MONDE (M. Leitao)?
La sagesse ne vous a-t-elle pas appris qu’un tiens vaut mieux que deux tu l’auras?
L’éducation et la santé sont des vases communicants.
En augmentant le budget en éducation, nous aurons une population nécessitant moins de soins de santé.
Savoir c’est pouvoir.
Tiens tiens tiens, enfin un commentaire qui va droit au but et ne peut nullement être contredit. Merci Mlle Trottier.
C’est bien de réduire les dépenses mais il y a plus que ça. Actuellement, quand ça va mal dans un secteur, on injecte des millions. Facile, on a des surplus. Pourtant, en santé par exemple, les services diminuent dangereusement au lieu de s’améliorer. Il faut arrêter d’injecter des M$ et regarder la manière de faire et d’apporter des correctifs. Ces millions additionnels sont gaspillés si on continue à mal gouverner. Les services des médecins spécialistes par exemple coûtent de plus en plus chers et sont de moins en moins efficaces. C’est le même partout, surtout dans les ministères qui dépenses les plus. Pour survivre, une Compagnie doit réduire ces coûts de productions et améliorer son efficacité. Au Gouvernement, les coûts augmentent et la productivité diminue. Il est temps que les élus se réveillent.
Bonjour monsieur Bouchard.
Il est normal d’injecter des millions supplémentaires lorsque les besoins deviennnent plus grands que prévu. Lorsque le gouvernement dépose son budget, il ne fait que répondre aux besoins sur une moyenne des trois à cinq dernières années et ajoute de l’argent lorsqu’il prévoit le début d’un ou plusieurs nouveaux programmes rattaché(s) à un ministère.
C’est pour cette raison que certains ministères font des surplus ou demande l’injection de budget supplémentaires, ils doivent faire face à la demande en temps réel durant les 12 mois suivants le dépôt du budget fin mars de chaque année.
Le gouvernement a institué un encadrement des dépenses et de la performance des entités de chaque ministère afin d’y apporter le plus rapidement possible, de nouvelles méthodes pour parvenir aux budgets prévus et l’ajuster en cours de route, ce qui permet d’atteindre une meilleure performance au lieu d’attendre la fin d’une année complète et commencer à faire des changement qui auraient en fait dû être mis en place 6, 7, 8, 9, 10 mois auparavant et dépenser inutilement de l’argent pour donner des services mal conçus et / ou exploités.
Le gouvernement n’est pas une entreprise. Une administration gouvernementale ne doit pas répondre à un “univers de rêves” mais bien à “celui de la nécessité”, actuelles et à venir puisque les services qu’elle déploit sont en continuels changements tenant compte d’un nombre effarant de critères, besoins ainsi que demande des citoyens.
Les dépenses faramineuses dues à la masse salariale des spécialiste s’atténuera le plus rapidement possible en octroyant le plus grand nombre de places au niveau universitaire. Plus il y aura de spécialistes et plus il seront en surplus. Ce n’est que dès lors que le gouvernement pourra diminuer la masse salariale attribuée à cexu-ci.
Dois-je rappeler que c’est le P.Q. qui a donné le contrôle du nombre de places disponibles dans les universités du Québec en médecine et octroyant au Collège des médecins (en d’autre mot le syndicat des médecins) sous la gouverne d’Augustin Roy qui s’est permis tout ce qu’il voulait et fit des contingents afin de limiter le nombre de places pour que nous nous retrouvions avec le moins possible de médecins.
La prémice démontre qu’il désirait qu’il y ait moins de médecins et ainsi augmenter leurs salaires au point où nous sommes rendus aujourd’hui.
Le gouvernement a renversé cette pratique et voyons un nombre de spécialistes augmenter rapidement… enfin !
Ha ce merveilleux Parti Québécois qui ont mis les pieds des québécois dans la merde pour des décennies à venir. J’ose espérer que les gens ont finalement compris. Lorsque je vois apparaître un ti-coun tel que Nadeau machin truc pour remplacer sa majesté « Lisée » ou l’incontournable Legault de la CAQ qui se croit le plus expérimenté parce qu’il a mis sur pieds, avec d’autres investisseurs, une société aérienne qui a fait ses millions en profit sur le dos de ses employés, nous repasserons s.v.p.
Cher Monsieur Fortin ,
« L’austérité Budgétaire québécoise va amputer la croissance de 4 milliards$ en 2015-16 » selon vous dans l’Actualité déc. 2014 .
Avez-vous fait amende honorable depuis ? Car c’est tout à fait le contraire qui est arrivé . Peut-être que vous aviez oublié de tenir compte dans vos calculs du bonus que nous donnerait l’élimination du spectre du PQ . Maintenant on peut laisser à ceux qui ont eu la recette pour créer les ressources , de faire les choix pour en faire la redistribution selon leurs valeurs .
Je me demande si vous avez déjà évalué combien de milliards$$$ et combien de « JOBS » ont coûté aux québécois toutes ces années d’incertitudes causées par le spectre de l’indépendance du Québec et tout le temps et les ressources perdus à en discuter ,plutôt que de se concentrer sur les vrais affaires que tout le monde réclame.
Merci de me rappeler à mes responsabilités, Monsieur Brodeur. Je n’ai pas changé encore mon calcul d’impact économique de l’austérité depuis 2 ans, mais je dois le refaire d’ici deux semaines. Voyez mon message à Monsieur Drouginsky ci-dessous sur la méthode que j’utilise, qui est celle du FMI. On peut tout de même déjà voir un ralentissement « inattendu » de la croissance québécoise en 2015. On a eu 1,0 % au lieu du 2 % prévu antérieurement par Monsieur Leitao. Or, un écart de 1 % sur un PIB de 400 milliards, c’est 4 milliards . Les gens comme moi qui ont des emplois sécuritaires et bien payés n’ont pas été très conscients de cela, mais il y a bien des petits salariés et des petits proprios de PME qui en ont souffert. Pendant ce temps, en 2015, on a eu une croissance de 3 % en Ontario. Notre taux de chômage est resté collé au-dessus de 7,5 % alors que celui de l’Ontario baissait progressivement vers 6,5 %. On peut aussi constater que le revenu par habitant du Québec a progressé plus vite que celui de l’Ontario de 1985 à 2013, mais a connu une chute abrupte et soudaine en 2014 et surtout 2015 relativement à notre voisin. Contrairement à ce que bien des gens croient, la reprise actuelle au Québec, qui est essentiellement parallèle à celle de l’ensemble du Canada, ne fait pas remonter notre revenu par habitant relativement à l’Ontario,mais le fait cesser de se détériorer.
Quant à la politique, vous semblez avoir des préférences très nettes. Mais la politique, très peu pour moi, merci.
PF
Quelques commentaires posent la question de savoir pourquoi les revenus que le gouvernement a obtenu d’Hydro-Québec ont diminué de 2013 à 2016. Bonne question, évidemment. Voici des précisions sur l’évolution des revenus versés par Hydro-Québec au gouvernement de 2013 à 2016, qui sont tirées du Rapport annuel de 2016 d’Hydro-Québec (pages 25, 78 et 79). La chute du bénéfice net d’Hydro-Québec versé au gouvernement de 2013-2014 à 2016-2017 s’explique par une progression très lente des revenus de l’entreprise, et non par une augmentation excessive de ses coûts. Alors que le PIB a crû de 8,3 % de 2013 à 2016, les coûts (frais financiers compris) n’ont augmenté au total que de 5,4 %. Mais les revenus, eux, ont augmenté de 3,6 % seulement. Pourquoi ? Principalement pour deux raisons : 1) les ventes d’électricité au Québec ont baissé, passant de 173 milliards de kilowattheures (kWh) en 2013 à 169 milliards en 2016 (apparemment, il a fait moins froid en 2016 que dans les années antérieures) ; 2) les ventes d’électricité hors Québec n’ont que légèrement progressé, atteignant 33 milliards kWh en 2016 contre 32 milliards en 2013, tandis que les prix de ces ventes à l’exportation sont demeurés faibles (moins de 5 cents le kWh en moyenne). De son côté, la hausse des prix intérieurs n’a pas été excessive (en moyenne 6,9 % au total de 2013 à 2016).
Il faut rappeler, par ailleurs, que l’ensemble « impôts, taxes et tarifs » au budget du gouvernement inclut des redevances hydrauliques, la taxe sur les services publics et des frais de garantie sur les emprunts, soit au total près de 1,2 milliards $ provenant d’Hydro-Québec en 2016.
Merci à tous pour cette question.
PF
Une affirmation souvent faite est que la croissance de l’économie fait automatiquement diminuer le déficit budgétaire. Cela est possible à court terme lorsque l’économie sort d’une période de ralentissement marqué. Les revenus bondissent avec le retour de la croissance et les dépenses de soutien à l’économie (aide sociale, solidarité, transferts) ralentissent. Mais à moyen et long terme, quand l’économie croît à son plein potentiel, ce n’est pas nécessairement le cas. Les revenus croissent bien avec le potentiel, mais les dépenses croissent elles aussi à son rythme (à supposer que le gouvernement n’applique pas de compressions délibérées) : la masse salariale émergeant des conventions collectives et la demande de services publics progressent à un rythme proche du PIB. L’effet net sur le solde budgétaire est incertain.
J’en profite pour préciser que ce n’est pas moi qui ai décidé de répartir les dépenses courantes du gouvernement autres que le service de la dette en cinq missions précises (Santé et services sociaux, Éducation et culture, Économie et environnement, Gouvernance et justice, et Soutien aux personnes et aux familles), mais bien le gouvernement lui-même dans la présentation de ses Comptes publics annuels.
PF
@ Pierre Fortin,
Ce qui rend peut-être difficile la compréhension de certaines données ; c’est ce qui se trouve précisément à l’intérieur de chaque catégorie. Ainsi par exemple en 2015-16, on apprend que les dépenses de programmes en Santé et service sociaux représentent (hors dette) 49,4% du budget du Québec. Soit 32 851 millions de dollars.
En 2016-17, la catégorie Santé et services sociaux représente une dépense de 38 400 millions de dollars (somme arrondie).
Même chose pour l’éducation 16 926 millions de dollars (2015-16) et 21 600 millions en 2016-17 avec un budget de la culture amalgamé à l’éducation (somme arrondie).
Par ces deux exemples, il est facile de comprendre que dans le détail pour ces deux catégories, la composition de l’enveloppe budgétaire a changé entre chacune de ces deux années.
N’est-il pas difficile dans ce cas d’évaluer avec précision la progression de chacun des postes budgétaires lorsque dans le détail la composition est susceptible d’évoluer dans le même temps ?
— Un autre point est le suivant :
Le terme d’austérité revient quelques 14 fois dans les commentaires des internautes. Qu’est-ce qui défini un budget d’austérité ? Est-ce que la politique budgétaire du gouvernement au cours de ses trois premières années de mandat en était une d’austérité ? Faut-il conclure comme l’estiment des internautes que le déficit public soit indispensable pour remédier à toutes formes d’austérité ?
Accessoirement, on peut poser la question autrement : un budget déficitaire ne peut-il pas être toujours austère si l’État perçoit de façon récurrente, toujours moins que ses dépenses de programmes (hors dette) ? N’est-il pas en telles occurrences indispensable de procéder à toutes sortes d’ajustements pour s’assurer d’une gestion rigoureuse des finances publiques à fin de créer à terme l’abondance plutôt que s’emprisonner de façon permanente dans une sorte d’auto-insuffisance prolongée ?
M. Drouginsky. Vous avez parfaitement raison de vous plaindre de l’incohérence temporelle des données publiées par le ministère des Finances. Le MFQ a cependant fait un effort pour introduire un peu de cohérence en publiant des données redressées pour l’analyse historique (que j’ai utilisées pour calculer mes pourcentages) dans le fichier Excel mis à notre disposition dans les Renseignements additionnels qui accompagnent le Budget et intitulé Statistiques budgétaires du Québec (voir la rubrique 5 ce ce fichier).
Votre interrogation sur la définition de l’austérité budgétaire est aussi tout à fait justifiée. Quant à moi, je me base habituellement sur la notion de solde primaire corrigé des variations cycliques définie par le Fonds monétaire international (FMI) dans l’appendice méthodologique et statistique de sa publication périodique Fiscal Monitor, la dernière livraison datant d’octobre dernier. La variation annuelle du rapport entre ce solde et le PIB, lui aussi corrigé des variations cycliques, fournit une évaluation globale des décisions budgétaires (sans qu’il soit nécessaire d’y aller item par item). Le tableau A.4 de l’appendice en question vous donne une bonne idée des résultats pour les pays avancés. Notez que dans le cas d’un budget provincial, le solde primaire doit porter seulement sur les revenus autonomes, donc exclure les transferts fédéraux, et sur les dépenses totales, donc inclure les dépenses d’investissement (mais exlure évidemment le service de la dette). Vous êtes bon en math, alors, comme on dit dans les restos de Montréal: « Savourez-Enjoy ! »
Sur la répétition de « buzzwords » comme austérité, je vous ferai simplement part que le mot « innovation » et ses racines apparaissent 261 fois dans le Budget 2017-2018 du Québec ! Espérons que tout cela voudra dire plus que des mots (un malin me souffle que « www » veut en fait dire « words, words, words ». Mais il est méchant, ce malin).
PF
@ Pierre Fortin,
Merci pour ces informations supplémentaires.