Écosse: l’indépendance, un défi économique

L’éventuelle indépendance de l’Écosse soulève plusieurs questions-clés.

Photo : Gouvernement écossais / CC BY-NC 2.0
Photo : Gouvernement écossais / CC BY-NC 2.0

Le 18 septembre 2014, les Écossais décideront à l’occasion d’un référendum s’ils veulent l’indépendance, et donc une séparation du Royaume-Uni. Dix mois avant l’échéance, le premier ministre Alex Salmond, chef du Parti nationaliste, a dévoilé son livre blanc pour l’indépendance, écrit pour convaincre les sceptiques de rejoindre le camp du « Oui ».

Et des sceptiques, il y en a ! Un sondage paru dimanche dans le Sunday Times donnait un appui de 38% au « Oui », en retrait de neuf points par rapport au « Non ». Comme souvent, les indécis sont seront la clé de l’élection puisqu’ils représentent 15% des sondés, un total capable de faire basculer le vote d’un bord comme de l’autre.

Le livre blanc de 670 pages, sobrement intitulé « Le futur de l’Écosse : votre guide pour une Écosse indépendante », présente des mesures afin de panser les blessures causées par les « vastes disparités sociales qui ont conduit le Royaume-Uni à devenir l’une des sociétés les plus inégalitaires du monde développé ».

Très axé sur les politiques sociales, notamment concernant la garde des enfants (« 30 heures de garderie gratuite par semaine pour tous les enfants de trois et quatre ans »), le livre blanc se penche aussi sur les questions économiques, notamment en ce qui a trait au partage des revenus pétroliers de la mer du Nord (l’Écosse garderait une part maximale de 90%) et à la devise (la livre sterling serait toujours utilisée au sein d’une union monétaire).

Ces deux questions sont essentielles, rappelle un article du Monde. En effet, « 90% de la production d’hydrocarbures du Royaume-Uni se situe dans les eaux territoriales écossaises. Une manne pesant aujourd’hui 1,6 % des recettes fiscales de Londres, mais qui représenterait 15% de celles de l’Écosse indépendante ».

Ainsi, selon le Parti national écossais, l’Écosse pourrait devenir « l’un des pays les plus riches au monde, avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant de 31 130 euros par an, contre 26 340 euros dans le reste du Royaume-Uni ». Cependant, les revenus des hydrocarbures sont « très volatiles, variant de 2,5 à 13 milliards de livres sterling (de 3 à 15,7 milliards d’euros) par an selon le prix du baril », rappelle le journal français.

Quant au partage de la dette publique qu’entraînerait l’indépendance, il s’agit d’un épineux problème. Sur quelle base devrait-il être calculé ? Toujours selon Le Monde, « la dette du nouvel état devrait s’établir entre 75 % et 120 % du PIB – et plus probablement autour de 85 % ». Pour répondre à une probable hausse du taux d’intérêt de ses obligations à dix ans et pour contenir sa dette, l’Écosse serait alors (peut-être) amenée à subir une cure d’austérité…

Enfin, au lieu de créer une nouvelle monnaie écossaise en cas d’indépendance, Salmond a opté pour l’idée de conserver la livre sterling. Ce qui ne serait pas sans réduire la marge de manœuvre de l’Écosse en terme de finances publiques, comme l’explique très bien une vidéo d’animation proposée par le National Institute of Economic and Social Research, un think tank britannique.

Les commentaires sont fermés.

Lancer une monnaie aujourd’hui serait vraiment suicidaire.
Qu’en est-il au Québec?
Est-ce qu’un Québec indépendant garderait la piasse? Créerait une nouvelle monnaie? Ou -mon choix- prendrait le US?
Est-ce que quelqu’un pourrait poser la question à Marceau?

Lors du dernier référendum, Parizeau a promis de garder le passeport Canadien, la monnaie Canadienne, les frontières Canadiennes, les institutions Canadiennes et même les fonctionnaires Canadiens.

Voilà votre réponse.

De retour du Royaume-Uni depuis quelques jours. Des banques écossaises impriment déjà des pounds écossaises, bien que la livre britannique soit acceptée partout en Écosse. Par contre les billets écossais ne sont pas acceptés partout au Royaume-Uni. Il en est ainsi au Pays de Galles et en Irlande du Nord.

Si vous lisez l’anglais…

http://en.wikipedia.org/wiki/Banknotes_of_the_pound_sterling

Les chances que l’Écosse se sépare sont à peu près nulles et les sondages le confirment.

Ils ont même refusé de recevoir Mme. Marois, trop associée aux échecs des 2 référendums québécois.

Ma prédiction? L’Écosse demeurera encore longtemps dans le moelleux et confortable giron de la Grande-Bretagne tout comme le Québec avec le beau et grand Canada.