Faut-il avoir peur… des vaches américaines?

Le lait provenant des États-Unis a mauvaise presse au Québec. Que cache-t-il vraiment?

Une vache de race holstein, dans une ferme laitière pennsylvanienne. (Photo: iStockPhoto)
Une vache de race holstein, dans une ferme laitière pennsylvanienne. (Photo: iStockPhoto)

Des hormones?

En 1998, la somatotropine bovine, le vrai nom de l’hormone de croissance, a été interdite au Canada, alors qu’elle reste autorisée comme médicament vétérinaire aux États-Unis. Le lait sans hormone est aussitôt devenu un puissant argument de vente pour les producteurs du Québec. «On n’a jamais découvert de risque pour la santé humaine à consommer du lait de vaches traitées au moyen de cette hormone», explique Réjeanne Gougeon, professeure de nutrition retraitée de l’Université McGill, qui fut membre du comité d’experts mandaté par le ministère de la Santé du Canada pour examiner la somatotropine bovine. L’hormone de croissance est détruite par la pasteurisation… puis décomposée par la digestion. Le lait aux hormones qui perturberait la puberté des adolescentes, c’est un mythe!

Ce produit a en revanche été associé à un plus grand nombre de mammites, de douloureuses inflammations des pis très courantes chez les vaches, qui ont justifié son interdiction au Canada, au nom du bien-être animal. Aujour­d’hui, moins d’une vache sur six aux États-Unis reçoit de ces hormones, car ce produit coûte cher et les fermiers ne sont plus persuadés qu’il est rentable.

Des résidus d’antibiotiques?

Le lait américain contient-il plus d’antibiotiques que le lait canadien? À ma question, Pamela Ruegg éclate de rire. Cette professeure américaine de l’Université du Wisconsin, spécialiste de la qualité du lait, a travaillé des années au Canada avant de rentrer dans son pays natal. «Le Canada et les États-Unis produisent le meilleur lait au monde! Comme 40 % du lait américain est vendu à l’étranger, les producteurs exportateurs sont habitués à satisfaire aux règles qui existent partout ailleurs», affirme-t-elle.

Les Américains n’utilisent ni plus ni moins d’antibiotiques que les Canadiens, selon des études indépendantes menées des deux côtés de la frontière. «Le Québec est par contre le seul territoire en Amérique du Nord où les antibiotiques doivent être prescrits par un vétérinaire, alors qu’ailleurs ils sont en vente libre», précise Simon Dufour, professeur en médecine vétérinaire à l’Université de Montréal et directeur du Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine.

Selon ce spécialiste, même si les normes sont un peu différentes aux États-Unis et au Canada, le résultat est le même: dans les deux pays, il est interdit de vendre la production d’une vache tant que toute trace d’antibiotiques n’a pas disparu de son lait. En mars 2016, l’agence de l’alimentation et des médicaments américaine, la FDA, a mené une enquête sur du lait provenant de 2 000 fermes. Elle a trouvé des résidus de médicaments dans 0,4 % des échantillons. Pas de quoi paniquer! L’Agence canadienne d’inspection des aliments ne contrôle d’ailleurs pas la qualité des produits laitiers importés, sauf pour le lait de consommation. Mais elle vérifie que les transformateurs canadiens utilisent des ingrédients conformes aux normes de salubrité.

Des vaches maltraitées?

La taille gigantesque de certaines fermes américaines fait aussi figure d’épouvantail. On s’imagine la souffrance des vaches dans ces véritables usines à lait… Sauf que selon le vétérinaire Simon Dufour, professeur à l’Université de Mont­réal, les animaux de ces méga­élevages ne sont ni mieux ni moins bien traités que ceux des petites fermes québécoises. «Les pratiques varient d’une ferme à l’autre en fonction des propriétaires, mais elles s’améliorent depuis que les gens comprennent que les vaches en bonne santé sont bien plus rentables», explique-t-il. La taille des fermes n’a pas non plus d’incidence sur la qualité du lait, selon Daniel Lefebvre, directeur général de Valacta, le centre d’expertise en production laitière Québec-Atlantique, qui conseille les fermiers.

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La prétendue pauvre qualité du lait US est un mythe colporté par le lobby du lait pour défendre et pérenniser leur système absurde.

À la question faut-il avoir peur …? Pas du tout car il n’ y a pas seulement au Québec qu’ on peut avoir de la qualité à moindre prix !! Donc l’ UPA et l’ Association des producteurs de lait ; cessez d’ ameuter la population avec votre qualité soi-disant supérieure pour justifier le prix du litre de lait vendu sur le marché ! Si c’ est le ou les transformateurs disons-le et parlons des vraies affaires!

Pour le consommateur du lait c`est blanc, donc c`est propre, qu`il vienne des US, de la Chine, de l`Australie. Mais je suppose que si les fermes laitières du Québec disparaissent, que les bons US américanos avec notre dollars à 80 cent vont venir bien gentiment nous donner leur lait… et nous en bons Québécois on va créé des chômeurs chez nous, pour créer de la richesse aux US. On fait PITIÉ, c`est vraiment notre peuple de conquis d`être jaloux des fermiers du Québec qui se donner une discipline de production pour créer des emploies et une production stables, de lait propre, tout ce que l`on retient de notre histoire, c`est que l`on est descendant de fermiers et que un fermier ce doit être mal vêtu, crotté, et pas instruit et sentant le « caca », ce n`est plus cela de nos jours, sortez de la ville..

Bien d’accord que c’est un produit en trop avec lequel nos voisins du sud nous bombardent. Il y en a deja trop ici.. Les producteurs locaux ont besoins de nous.. Autrement, on va cesser de produire et nous contenter de consommer..