Adviso
Classement au palmarès des Leaders de la croissance : 16e
Activité : Offre des services-conseils en stratégies Web et médias sociaux
Chiffre d’affaires en 2012 : 3,4 millions
Nombre d’employés en 2012 : 39
Croissance 2007-2012 : 501 %
Simon Lamarche, associé et cofondateur d’Adviso, agence de cybermarketing située au cœur du Plateau-Mont-Royal, à Montréal, rêve secrètement d’entendre les dirigeants d’Amazon dire : « Eux autres, au Québec, ils m’énervent. »
Simon Lamarche estime que les détaillants québécois accusent un sérieux retard en matière de commerce électronique. « Ils se font bouffer tout rond. C’est réversible, cependant, si les dirigeants s’y engagent à fond. »

Actuellement, explique l’entrepreneur de 33 ans, les consommateurs qui entrent dans un magasin recourent aussitôt à leur téléphone intelligent pour comparer les prix sur le Web ! « Et ils commandent chez Amazon ou Home Depot avant même d’être ressortis du magasin ! Parce que c’est moins cher. Je rêve que nos clients soient meilleurs qu’Amazon dans leur catégorie. »
Bien que le chiffre d’affaires d’Adviso ait quintuplé en cinq ans, Simon Lamarche assure que son objectif n’est pas la croissance pour la croissance, mais de voir ses clients québécois devenir des leaders mondiaux dans leur catégorie.
Sur certains sites québécois, la moitié du trafic provient d’utilisateurs français. « Et ces sites ne vendent même pas de pub ciblée à des acheteurs français ! » On imagine bien que, s’ils le faisaient, les ventes seraient encore meilleures.
Le maître mot, chez Adviso, n’a jamais été d’augmenter la fréquentation des sites Web, mais de travailler le « taux de conversion ». « Comment transformer chaque page vue en commande, en abonnement, en achat, en courrier, en invitation, c’est notre obsession. Amazon réussit des taux de conversion de 6 %, 7 % ou 8 %. Bien des détaillants se contentent de moins. »
Même si Adviso compte des clients aussi prestigieux et diversifiés qu’Air Canada, Renaud-Bray et Uniprix, Simon Lamarche admet que son associé, Jean-François Renaud, et lui-même ont fait deux choix qui limiteront la croissance de leur boîte.
D’abord, ils tiennent mordicus à sa vocation hyperspécialisée de pro du commerce en ligne, laquelle n’est possible qu’avec une cinquantaine d’employés, pas 200. « Si notre objectif était d’avoir 200 personnes, on étendrait nos activités à toutes les sphères du marketing, mais on négligerait notre spécialité », dit Simon Lamarche.
Ce qui suppose que, lorsqu’elle répond à des appels d’offres, Adviso doit faire la preuve de sa valeur ajoutée contre les grosses boîtes de marketing généralistes.
L’autre choix est de ne pas offrir le service de construction de sites Web (comme Libéo, 13e au classement de L’actualité). « Pour faire un bon boulot, il faudrait maîtriser sept ou huit technologies distinctes. Nous voulons être libres de dire au client : “Pour répondre à vos besoins, telle technologie est plus appropriée”, au lieu de proposer notre technologie. On a refusé des millions de dollars liés au développement Web, parce que ce n’est pas notre métier », dit Simon Lamarche.
Les deux associés ont d’ailleurs l’expérience des choix difficiles. La société, qui vient de célébrer son 10e anniversaire, a été fondée en 2003 par quatre personnes, dont la consultante Michelle Blanc. Leurs chemins se sont séparés dès les premières années, car les associés avaient des visions différentes.
« Nous avons fait le choix d’être absolument les meilleurs dans notre créneau. Il faut l’assumer. On ne peut pas être tout pour tout le monde », dit Simon Lamarche.