
Libéo
Classement au palmarès des Leaders de la croissance : 13e
Activité : Conçoit des sites Web et des applications
Chiffre d’affaires en 2012 : 3,7 millions
Nombre d’employés en 2012 : 54
Croissance 2007-2012 : 567 %
Exporter son savoir-faire en France, Libéo, société de design numérique en logiciel libre, y songe. « Mais on va commencer par Montréal ! » dit Joé Bussière, directeur général de cette entreprise dont le siège est à Québec.
« Dans notre domaine, il faut une compréhension intime de la culture, renchérit le président et fondateur, Jean-François Rousseau. Ça va au-delà de la langue. »
Libéo, dont la fondation remonte à 1996, est l’une des plus vieilles entreprises au classement des Leaders de la croissance de L’actualité. Joé Bussière, qui n’a que 33 ans, s’est lancé en affaire à 16 ans : il s’occupait alors de la quincaillerie informatique de 13 écoles de la région de Québec. Avec les années, sa société est passée de la réparation d’ordinateurs à l’hébergement puis à la conception de sites Web.
Le « Lib » de Libéo fait allusion au choix technique des deux associés, Joé Bussière et Jean-François Rousseau, de n’utiliser que les logiciels libres de droit, donc gratuits — PHP, Ruby, Magento, WordPress, Alfresco, Koha, TYPO3. Les avantages techniques sont nombreux : l’entreprise profite de toutes les améliorations faites par la communauté des concepteurs et ses programmeurs n’ont pas à se casser la tête pour savoir si telle version de tel logiciel sera toujours sur le marché dans deux ans.
Jean-François Rousseau se félicite d’avoir suivi, à l’hiver 2013, une série de cours — donnés par des professeurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) — dans le cadre du programme Croissance Québec Techno, offert par la Fondation de l’entrepreneurship et le gouvernement du Québec. « Cette formation expliquait comment décupler la taille d’une société comme la nôtre en cinq ans. Cela a changé notre vision. » Notamment quant à l’importance d’établir des plans précis et des procédés très adaptés.
L’entreprise de Québec, qui compte des clients comme CAA-Québec et Imax des Galeries de la Capitale, a mis en route son plan d’expansion vers Montréal et Toronto. Les deux associés étudient aussi le marché américain pour en connaître le fonctionnement, les concurrents et les clients potentiels.
Les deux hommes sont habitués à investir. En 2003, ils avaient acheté le site Cinoche.com pour démontrer leur savoir-faire. « Certaines de nos idées étaient tellement originales que les clients avaient du mal à les accepter », dit Jean-François Rousseau. Maintenant que l’entreprise a connu de beaux succès, tout est plus facile. « Même pour le recrutement, poursuit-il. Il y a maintenant des diplômés du cégep dont le rêve est de travailler chez Libéo. »
Depuis 2012, Libéo est un des très rares concepteurs Web certifiés ISO 9001, ce qui le distingue dans un domaine dominé par les créatifs et les publicitaires. « Cette approche cartésienne tient un peu à notre histoire, explique Jean-François Rousseau. Nous n’arrivons pas du secteur de la pub, mais de celui de la réparation d’ordinateurs et de l’hébergement. Nous avons des procédures. Même nos créateurs suivent un processus documenté. »
Une des conséquences de cette approche est que Libéo n’accepte pas n’importe quel client. « Des PME qui veulent un site Web mais ne savent pas pourquoi, c’est très courant, dit Jean-François Rousseau. On n’accepte de travailler avec un client que s’il a un plan précis ou s’il est ouvert à ce qu’on définisse ce plan avec lui. On veut que son investissement soit rentable. »