
Haivision Systems
Classement au palmarès des Leaders de la croissance : 17e
Activité : Vend des systèmes de diffusion en HD pour ordinateurs
Nombre d’employés en 2012 : 181
Chiffre d’affaires en 2012 : entre 20 et 50 millions
Croissance 2007-2012 : 496 %
La technologie mise au point par Haivision a des années-lumière d’avance sur le logiciel Skype (que bien des internautes utilisent pour parler face à face avec leurs contacts) ou sur les communications par satellite. De même que sur Netflix, qui propose des films et des documentaires sur Internet. « Les gens me parlent de Netflix, mais c’est du préenregistré et du préencodé. Nous, on fait de la vidéo en direct », dit Miroslav Wicha, 52 ans, président et chef de la direction de Haivision.
Cette entreprise montréalaise, dont 99 % des ventes se font hors du Canada, a conçu les appareils et les logiciels qui permettent de transporter sur le nuage informatique, par Internet et à peu de frais, de la vidéo haute définition en direct et sans délai perceptible.
Haivision s’implante peu à peu dans les secteurs médical et militaire, mais aussi dans le secteur éducatif, les médias… et même chez les prêcheurs évangéliques américains ! « La demande de vidéo a beaucoup augmenté depuis cinq ans, mais on n’a encore rien vu, dit Miroslav Wicha. Ce serait super que notre technologie se retrouve dans 100 000 véhicules militaires et 1 000 hôpitaux. Je rêve de devenir la norme internationale ! »
JoAnne Gaudreau, vice-présidente au marketing, explique que les utilisateurs veulent faire de la vidéo en direct sans devoir embaucher 25 personnes qui coordonnent 40 technologies différentes. « Pour le médical et le militaire, on doit aussi assurer une sécurité et une confidentialité maximales », ajoute-t-elle.
Grâce à la technologie déployée par Haivision, Richard Grunberg, professeur d’arts télévisuels et radiophoniques à l’Université Ryerson, à Toronto, a pu réaliser son rêve de créer une CNN étudiante — Global Campus News —, qui relie des facultés de journalisme des quatre coins du monde. « L’École nationale de ballet, notre voisine à Toronto, est venue essayer le concept. C’était miraculeux : deux danseurs, un à Amsterdam et l’autre à Toronto, pouvaient danser ensemble et se parler sans délai. L’École est maintenant branchée sur Haivision. »
Selon Miroslav Wicha — qui fut un des artisans de Discreet Logic, société montréalaise précurseure dans les effets spéciaux —, la fragmentation du marché de la vidéo en direct entre une nuée de petits fournisseurs hyperspécialisés est une occasion à saisir.
« Haivision est en position d’intégrer une industrie naissante, dans un marché que nous créons à mesure. On s’interroge sur la façon de faire, d’obte-nir le capital », dit l’entrepreneur, très fier d’avoir réussi ses quatre dernières acquisitions (trois aux États-Unis et une en Allemagne). « Des entrepreneurs indépendants possèdent chacun un morceau du puzzle. Comme l’a démontré notre expérience avec les Allemands, ils sont prêts à vendre non pas au plus offrant, mais à l’entreprise qui a la bonne culture, susceptible de développer leur concept. »
Jusqu’ici, Haivision n’a eu besoin que d’un seul coup de pouce externe : les trois millions de dollars de Fondaction (le fonds de travailleurs de la CSN), en 2007. « Il est à prévoir que nous devrons trouver d’autres investisseurs pour nos projets ultérieurs, mais je tiens à ce que l’entreprise reste propriété canadienne », dit Miroslav Wicha.
Pas étonnant que Haivision ait entrepris une campagne médiatique afin d’être mieux connue au Québec !