La fin de l’aventure pétrolière à Anticosti

Pétrolia devra faire le deuil d’Anticosti, car l’île au trésor est en fait un triangle des Bermudes financier. 

(Photo: René Bourque)
(Photo: René Bourque)

L’aventure pétrolière et gazière sur l’île d’Anticosti n’a plus aucune raison d’être. Les fondements économiques et financiers du projet se sont effondrés. Et ce n’est pas à coups de poursuites que l’on érige des succès économiques durables.

Sans l’appui financier du gouvernement du Québec, les obstacles économiques sont tels que les promoteurs du projet devront plier bagage et quitter ce qu’ils considéraient comme un eldorado de l’or noir.

En deux ans, les cours mondiaux du pétrole ont été divisés par deux. Les principales références — Brent de la mer du Nord et le brut américain (WTI) — gravitent autour de 40 dollars.

Les grandes pétrolières, qui ont les reins pourtant solides, délaissent les projets d’exploration les plus onéreux. Shell a mis en veilleuse ses projets dans l’Arctique canadien. En quelques mois, BP a annoncé la suppression de 8 000 emplois liés à l’exploration et la production pétrolière.

Aux États-Unis, où les coûts de production sont élevés, les faillites se multiplient. Le cabinet d’avocats texan Haynes and Boone recense 83 faillites de PME du secteur pétrolier depuis janvier 2015.

Mais surtout, rien n’indique que les cours du pétrole remonteront au-dessus des seuils de rentabilité sous peu. On produit trop de pétrole pour la quantité consommée et cela ne changera pas du jour au lendemain. Les estimations les plus optimistes, comme celle de l’Agence internationale de l’énergie, tablent sur un baril à 90 dollars d’ici 2020.

Deuxième et principal obstacle: la santé financière des partenaires privés dans le projet d’exploration sur l’île d’Anticosti. Ils sont au nombre de trois: la québécoise Pétrolia, Saint-Aubin (une filiale de la pétrolière française Maurel & Prom) et la canadienne Corridor Resources (21,67 %).

Aucune de ces sociétés n’est assez solide financièrement pour poursuivre l’aventure sans le coup de pouce du gouvernement du Québec.

La valeur de l’action de Maurel & Prom — petite pétrolière française qui exerce ses activités en Afrique — a fondu de 77 % depuis l’été 2014. Son flux de trésorerie est passé en deux ans de 355 à 92 millions d’euros. Résultat: l’entreprise a repoussé aux calendes grecques ses projets d’exploration et de forage, dont celui de Swan Lake, en Alberta.

La précarité financière de Maurel & Prom est telle que celle-ci devient une proie alléchante. La pétrolière d’État indonésienne, Pertamina, vient d’ailleurs de racheter le quart des actions de l’entreprise, devenant du coup son principal actionnaire.

Et la situation de Corridor Resources n’est guère mieux. Depuis la crise économique de 2008, son titre a dégringolé de… 96 %! La société n’a tout simplement plus «les ressources financières nécessaires pour entamer par elle-même l’exploration et le développement d’activités sur ses propriétés», peut-on lire dans son dernier rapport annuel.

Pétrolia — dont le titre s’est effondré de 90 % au cours des cinq dernières années — se retrouve aujourd’hui devant deux choix. Au mieux, elle s’entend sur un dédommagement financier et concentre ses énergies sur ses autres projets. Au pire, elle s’entête et s’enlise dans le bourbier des poursuites pour ramasser les miettes de partenaires qui ne veulent plus rien savoir du projet d’Anticosti.

Peu importe la voie privilégiée, une chose est certaine: Pétrolia devra faire le deuil d’Anticosti et se résoudre à ajouter son nom à la longue liste de sociétés qui ont échoué sur ses rives. Car elles sont nombreuses — Atlantic Richfield, Consolidated Paper, Encal, Hydro-Québec, Imperial Oil, Shell, la Société québécoise d’initiatives pétrolières (SOQUIP) — à avoir appris à leurs dépens que l’île au trésor était en fait un triangle des Bermudes financier.

Les commentaires sont fermés.

Non, il ne faut pas comparer les cie ainsi. Dans le cas d’Anticostie p/r Petrolia c’est nous Québécois obtus qui avons refusé l’exploration et la connaissance du vrai potentiel. Nous ne voulions pas connaitre le potentiel de peur qu’il soit interessant. Les prix sont bas car le marché est noyé par les Emirats. Les Emirats ne les maintiendront pas toujours ainsi. Juste assez pour faire reculer l’offre et maintenir ses parts de marché. Le Gouvernement effrait tous ceux qui pourraient investir chez-nous. On n’est vraiment pas brillant.

Renseignez-vous,

Depuis 10 ans, Pétrolia s’est entouré de partenaires comme Pilatus Energy (Loïk Le Floch-Prigent et Abbas Yousef) et Maurel et Prom (Jean-François Hénin). J’ai mis des noms afin que vous puissiez faire des recherches par vous-même et faire vos propres constats.

Croyez-vous vraiment que c’était brillant de la part de notre gouvernement, de céder plus de 3.5 millions d’acres en droits pétroliers et investir des centaines de milliers de dollars pour soutenir un compagnie junior qui ne trouve pas mieux que des partenaires à la réputation douteuse et avec un lourd passé pour « embarquer » dans leurs projets?

Tout ce que M Ulysse Bergeron relate ici est véridique. À cela on peut ajouter qu’une évaluation indépendante (http://bit.ly/28SthXT) des données des deux dernières années de forage ont permis de préciser ce qu’on avait entrevu déjà en 2011: Il n’y a aucune rentabilité possible pour extraire là ces hydrocarbures. Même avec si le prix du baril de pétrole remontait à $100, le pétrole récupérable n’arriverait à payer que le quart des coûts d’extraction. Les mesures plus précises des hydrocarbures en place n’ont fait qu’abaisser de 46 à 37Gbbl l’estimé calculé totalisant tout le pétrole + tout le gaz dans la totalité du territoire des permis des trois titulaires (Junex + Hydrocarbures Anticosti + TransAmerica). Les évaluations corrigées (entre 0,26Gbep & 0,47Gbep) pour le pétrole et le gaz que récupérait 4155 puits dans un scénario élaboré en 2015, sont en réalité cinq à dix fois plus faible que ce qu’un rapport gouvernemental biaisé publié en octobre chiffrait (2,6Gbep).

Magnifique pronostic! Au départ, ce projet n’aurait jamais dû être autorisé par Pauline Marois et son entourage. Par je ne sais quelle logique politico-économique les dirigeants du PQ se sont convaincus que ce serait payant de sacrifier le joyau Anticosti en acceptant de le laisser allègrement spolier au cours des prochaines décennies par des centaines, voire des milliers de puits remplis à haute pression de sombres concoctions toxiques. Des centaines de millions de litres d’eau potable, puisés à même les cours d’eau, à être sacrifiés pour réaliser ces pompages. Des eaux usées traitées selon une méthode encore inconnue et rejetées directement dans le le golfe du St-Laurent. Recette au potentiel mortel pour ce petit paradis et pour la faune du St-Laurent.

Heureusement que les cours du pétrole se sont effondrés! Parce qu’en terme de sécurité et de préservation de l’environnement, la feuille de route des pétrolières révèle que malgré leurs discours rassurants ces entreprises n’ont pas répondu adéquatement quand leurs opérations on dérapé au cours des dernières décennies.

On sait ce que l’exploitation du gaz de schiste a causé à la nappe phréatique dans certains états américains. Des robinets d’où s’écoule une eau inflammable et à l’odeur infecte. Un sous-sol empoisonné pour des dizaines, voire des centaines d’années. Qu’est-ce qui nous permet de croire que ça ne pourrait arriver ici?

Par ailleurs, les audiences de l’Office de l’énergie sur le pipeline Énergie Est ne font que commencer au Nouveau-Brunswick que déjà les préoccupations manifestées par plusieurs intervenants en ce qui concerne les dangers que cette infrastructure ferait courir à leur province n’ont été adressées que par de vagues réponses. Le moins qu’on puisse dire c’est que ça commence mou…

Autre mention notable à la feuille de route des pétrolières. Les villes de Prince Albert et North Battleford en Saskatchewan sont maintenant privées de leur approvisionnement en eau potable suite au bris d’un pipeline de Husky Oil. Bris qui n’a été dévoilé au gouvernement que 14 heures plus tard après qu’on ait mis autant de temps avant de fermer le flot du pipeline. Plus de 1500 barils de pétrole et de toxines on eu le temps de se déverser dans la rivière North Saskatchewan et ses alentours avant qu’on réagisse. Combien de barils de pétrole restera-t-il dans le lit du cours d’eau et ses environs après qu’on ait tenté de nettoyer ce gâchis?

Les pétrolières voudraient nous convaincre que l’exploitation du gaz de schiste peut se faire de manière sécuritaire alors que les faits disent trop souvent le contraire. Elles nous déclarent que, malgré leurs trop nombreux et catastrophiques bris, les pipelines sont plus fiables que le transport ferroviaire qui nous a légué le drame épouvantable de Lac Mégantic. En réalité, malgré le discours pétrolier, il y a encore beaucoup de travail à faire avant qu’on arrive a vraiment sécuriser l’exploitation et le transport du pétrole quelle soit la méthode employée. Les faits parlent par eux-mêmes et il demeure que les pétrolières ne sont pas aussi fiables qu’elles voudraient nous convaincre. Les laissera-t-on continuer à saccager nos territoires et menacer notre sécurité comme elles l’ont fait trop longtemps avant de les forcer à se comporter de manière vraiment responsable?

de grâce,revisez votre histoire En 2008, la société d’État Hydro-Québec lance un appel d’offre pour céder les droits d’exploitation qu’elle détient à l’île d’Anticosti. Pétrolia acquiert ainsi 25 % à 50 % des parts pour 35 permis de recherche de pétrole et de gaz naturel.
2008 plq est au pouvoir, c’est eux qui dicte les lignes de conduite d’hydroquébec. Oubliez pas qu’andré Caillé a été PDG d’hydro québec de 1996 a 2004 et qui est aussi un des personnage important chez junex nomé conseiller stratégique en 2008. Ce que le pq a fait sous pauiline maroi (que j’ai jamais apprécié d’ailleur) a été ce conclure une entente que le plq faisait trainer. Cette entente devait rapporter environ 60% des profits a la province de québec. On s’entend tu que c’était un plan a l’origine du PLQ pour encore saboter l’économie de la province, comme ils le font depuis que Charest avais repris le contrôle (charest un bon fédéraliste qui vantait le plus beau pays pendant le dernier référendum avec son passeport et les merveilleuses rocheuses!!) Donc si les revenu des resources naturelles ne vont plus au privé mais au public, ils ons tout interrèts a saboter le projet, en plus que le prix du baril a baissé dramatiquement, c’est encore plus facile. Présentement ce qui peu encore aider a ruiner la province c’est de laisser les ancient partenaires poursuivre la province et régler ça hors cours en donnant des sommes colossales pour vider encore les coffres de l’état!. Seuls les aveugles ne voient pas ce qui se trame au niveau politique et croyent chaque parti blanc comme neige. Souvenez vous de couillard qui disait que c’était irresponsable d’augmenter de 50cennes les frais de gardes en cpe mais que dès qu’il est élu dépasse de loin cette augmentation, allant jusqu’a 22,50$ si vous avez un bon revenu. Je suis tanné des gens qui dorment au gaz et blament toujours l’autre parti quand ce parti ramasse les dégats généré par le parti qu’ils préfèrent!!. si vous croyez que je suis un péquiste fini, détrompez vous, j’ai voté pour presque tous les parti en fonction de leur plan, historique et projet. Je m’ennui de Robert bourassa au plq, c’était le dernier libéral provincial qui travaillait POUR la province!

Où voyez vous dans mon texte que je blâme le PQ au profit du PLQ ou de n’importe quel autre parti politique? Je déplore et condamne la décision du PQ d’enclencher le projet d’exploration pour l’exploitation des ressources pétrolières d’Anticosti en concluant l’entente de 2014 avec Pétrolia, Corridor Resources et Maurel & Prom et l’accord de principe avec Junex, point. Que les droits pétroliers d’Anticosti aient étés abandonnés par Hydro (et le PLQ) en 2008 n’a rien à voir avec mon propos. Les droits étaient déjà cédés depuis 6 ans de toute façon! Oui c’est scandaleux que les droits pétroliers d’Anticosti aient été cédés en 2008 mais qui est surpris vu que c’est le PLQ qui était derrière ça? Quant aux entente de 2014 du PQ, oui le gouvernement soutenait que celles-ci «permettront au gouvernement de contrôler près de 50 % des permis sur l’île d’Anticosti et d’obtenir plus de 60 % des bénéfices liés à l’exploitation pétrolière» tout en prévoyant des «retombées économiques de dizaines de milliards de dollars sur 30 ans en redevances, impôts et bénéfices». Toutefois, le rendement prévu des gisements était largement surestimé au point où on se demande quels sont les bénéfices réels que pourrait générer l’exploitation des hydrocarbures sur Anticosti, voire même que l’exercice serait seulement rentable (Réf.: http://bit.ly/2bdALZQ et http://bit.ly/2b3VL0y). Avec un projet ficelé comme celui-là, quel intérêt y a-t-il à saccager Anticosti de toute façon???

« Les fondements économiques » n’ont jamais existé. Les récents changements dans les prix du pétrole ajoutent certes un nouvel élément négatif. mais dès 2011, toutes les données de l’époque montraient une absence de potentiel. Anticosti n’a jamais figuré sur aucune des cartes montrant les gisements potentiels en Amérique du Nord.

des ententes avaient été signées , je connais pas tout l enjeux mais après avoir mis cette compagnie sur le cul, j espère que le gouvernement ressort pas le projet sous une autre bannière, il vont ben manque monter la taxe sur l essence pour aider a payer la compensation ,,,pas drôle

Merçi juste Merçi a l’état des choses pour une fois que la lois du marcher donne raison aux citoyen .

Le plan des entreprises en question était probablement de pomper de l’argent publique comme le fait habituellement le privé. Le but étant plus de parasiter le peuple que d’extraire d’éventuelles ressources non-rentables.

On peut seulement se réjouir que le marché ait mis un terme à ce non-sens qu’était de vouloir dévellopper l’exploitation du pétrole dans cette région éloignée de tout. Malgré mes sympathies pour le gouvernement Marois, je n’ai jamais compris comment ils pouvaient justifier l’exploration puis l’exploitation de cette île alors même qu’ils voulaient mettre en place un plan d’électrification des transports! C’est vraiment un beau cas de main gauche qui ignore ce que la main droite fait.

L’abandon d’Anticosti par Couillard est la monnaie d’échange pour permettre à TransCanada Pipeline de passer son fameux pipeline Énergie Est. Ne soyons quand même pas dupes.

Voyons, il est totalement stupide de parler de la fin de « l’aventure » pétrolière à Anticostie.
Lorsqu’il y a une zone exploitable, jamais les exploiteurs n’abandonnent.
Cette pause sert à nous faire croire à une fin, mais il y aura sûrement une suite.
La pause sert à démobiliser les forces s’opposant à la destruction de cette île.

Serge Charbonneau
Québec
[email protected]

Encore une mauvaise décision du passé qui en entraîne une autre …….pour cacher le fait que les libéraux vont donner toutes les permisions pour laisser passer l’oéoduc à travers le Québec…..avec les dangers potentiels futurs.

Le véritable article a écrire aujourd’hui sur Anticosti n’est plus sur la viabilité du projet. Dans les faits, l’on sait depuis des années que le projet n’est pas économiquement viable. Encore moins, si l’on considère les impacts environnementaux.
Non, le véritable article à écrire à ce moment-ci sur Anticosti consiste plutôt à tirer les leçons quant à l’énorme gaspillage de temps, d’efforts et d’argent public, auquel il nous faut ajouter les querelles juridiques ainsi que les interminables débats politiques et environnementaux qui continuent de plus belle de miner à la fois notre capacité à innover et bâtir ainsi que notre réputation auprès des investisseurs.
Et tout cela à cause de quoi? Et bien en grande partie parce que nous sommes devenus comme société beaucoup trop dépendants et complaisants envers l’amateurisme, l’opportunisme et la suffisance d’une classe politique qui s’affaiblit par son manque de vision et la faiblesse de ses leviers financiers.
L’Anticosti des années 2010 était un projet piloté par des politiciens à la recherche d’un autre Plan Nord à des fins électorales. Ainsi a-t-on écarté les avis d’experts et l’on a fait fi de l’absence complète d’intérêts des entreprises ayant les ressources techniques, financières et humaines pour entreprendre un projet d’une telle envergure.
Au lieu on a choisi des partenaires de peu d’envergure s’accrochant désespérément aujourd’hui à notre argent pour la continuité de leurs opérations, voire leur survie. Et cela, parce que notre bienveillante gouvernance a cru bon signer une caution environnementale implicite quant à l’exploitation des schistes tout en s’astreignant légalement à assumer une part substantielle des dépenses d’exploration, et ce, sans égard aux conditions du marché qui se sont à ce point dégradées depuis que nous devrions sans hésitation surseoir à de telles activités.
Beaucoup de leçons à tirer sur le plan politique! D’autant que de telles leçons pourraient servir pour décider plus judicieusement en matière de bien d’autres projets.

30 milliards de barils de pétrole.
A 50$ le baril, c’est 1500 milliards de dollars. Sept fois la dette du Québec
On n’a pas besoin de ca nous autres. On est post-moderne. On est déjà rendu à l’électricité
Va mieux en rire qu’en pleurer

Le véritable article a écrire aujourd’hui sur Anticosti n’est plus sur la viabilité du projet. Pour qui suit moindrement la scène pétrolière, l’on sait depuis des années que le projet n’est pas économiquement viable, et ce avant même que l’impact environnemental ne soit considéré.
Selon mon point de vue, le véritable article à écrire à ce moment-ci sur Anticosti, et bien d’autres d’ailleurs, c’est quant à l’énorme gaspillage de temps, d’efforts et d’argent public que ce genre de projet entraine. Qui plus est, non seulement cela mine notre réputation, mais surtout, cela mine notre capacité comme société à faire émerger de véritables batisseurs et à concentrer nos efforts et nos leviers de plus en plus faibles là où l’on peut innover et bâtir véritablement.
À cause de quoi? La réponse se trouve en grande partie dans le fait que nous sommes devenus au fil du temps beaucoup trop complaisants envers l’amateurisme, l’opportunisme et la suffisance de l’ensemble de la classe politique, dont la création de valeur doit être de plus en plus remise en cause.
Qu’on se le dise, l’Anticosti des années 2010 était avant tout un projet nourrie par des politiciens à la recherche d’un nouveau mirage rassembleur – un autre Plan Nord pour ainsi dire. Un projet s’inspirant de la Baie-James, développé et improvisé dans ce cas-ci sur la base de raccourcis motivés par des fins essentiellement électorales. Pour y arriver, on a écarté les avis d’experts comme Monsieur Durand et l’on a surtout fait fi du message qu’aurait dû nous envoyer l’absence complète d’intérêts des entreprises ayant les ressources techniques, financières et humaines pour entreprendre un projet d’une telle envergure et mitiger les risques. On a plutôt joué sur la fibre nationaliste, le mirage du nous contre les géants, l’instinct de loterie, une vision comptable tronquée, ainsi que les veilles rengaines dépassées sur l’immense richesse de notre territoire. Tout cela pour départager une classe politique divisée, sans moyens et desseins véritables, et qui se cherche comme jamais et qui est prête à se soumettre à des dictats de stratagèmes électoraux.
Pour y arriver, on s’est commis avec des partenaires de faible envergure s’accrochant aujourd’hui désespérément à l’argent de l’État pour assurer la continuité de leurs opérations, voire leur survie. Et si aujourd’hui nous en sommes rendus à un gouvernement qui frise l’illégalité et l’impénitence, c’est parce que notre bienveillante gouvernance passée a cru bon signer une caution environnementale implicite quant à l’exploitation des schistes tout en s’astreignant légalement à assumer une part substantielle des dépenses d’exploration, et ce, sans égard aux conditions du marché qui aujourd’hui devraient à tout le moins commander un report du projet.
Bref, parmi les facteurs qui pourraient certes aider le Québec à avancer et innover, il faut certes limiter ce genre d’interventionnisme décousu, amateur et opportuniste. Il faut aussi se questionner sur la notion de bon gouvernement. Peut-être que le temps est aussi venu de regarder le problème en amont, c’est-à-dire en se laissant moins subjuguer par des leaders charismatiques et des idéaux passéistes, au profit de représentants plus intègres et pragmatiques, capable de mettre en place la rigueur et la gouvernance nécessaire pour ainsi mieux déterminer ce qui marche collectivement et socialement. Michael Sabia en est peut-être l’archétype de ce nouveau genre de leader. Après tout, la Caisse sous sa férule n’est-elle pas devenue ces dernières années la véritable locomotive économique du Québec? N’a-t-elle pas par son ingéniosité sociale et économique faite un pied de nez à nos ministères à vocation économique quant à la manière de développer et gérer le développement économique et celui des infrastructures? Que dire aussi de la réflexion que cela impose sur nos structures parapubliques qui exigent elles aussi à la manière de l’AMT un méchant remaniement

Excusez la redite avec le commentaire précédent. Il s’est écoulé plus de quatorze heures avant que la première version de ce commentaire ne soit approuvée. Je croyais ne pas l’avoir envoyé et je l’ai réécrit. Quatorze heures pour l’approbation d’un commentaire?!