
Les fonds de retraite génèrent en moyenne des rendements annuels légèrement supérieurs à 10%. Réal Desrochers, lui, fait trois fois mieux. À titre de directeur de l’investissement spéculatif pour le CalSTRS – caisse de retraite des professeurs de l’État de Californie -, il investit l’argent, pour ne pas dire l’avenir, de quelque 500 000 enseignants dans les secteurs les plus difficiles de l’économie: capital de risque, fonds pétroliers et fonds de dettes.
Depuis 1998, Réal Desrochers est à la tête de l’un des plus gros portefeuilles d’investissement spéculatif aux États-Unis. Et l’un des plus rentables, selon la réputée société McKinsey & Company. L’année dernière, sa petite équipe et lui ont enregistré un rendement de 35%. Depuis son bureau, à Sacramento, il « brasse » plus de 17 milliards de dollars américains – l’équivalent du produit intérieur brut d’un petit pays comme Madagascar!
Avant de se joindre au CalSTRS (la troisième caisse de retraite publique en importance aux États-Unis), Réal Desrochers a imprimé sa marque pendant 12 ans à la Caisse de dépôt et placement du Québec, où il fut notamment responsable du portefeuille international. Né à Warwick, en Estrie, il a appris l’éthique du travail dans la ferme familiale où il a grandi. Levé à 5 h, cet aîné d’une famille de 16 enfants aidait son père avant de se rendre à l’école, et il l’assistait encore après les classes. « Et avec tout ça, il fallait réussir nos études! dit-il. Le succès, c’est bien plus le résultat de la persévérance que du génie. » Peu connu du grand public, vénéré dans les milieux financiers, Réal Desrochers s’est fait un devoir d’avoir « le bras long et la langue courte » dans sa carrière. Ses résultats parlent d’eux-mêmes.