
L’investissement est, avec l’éducation et la formation, le fer de lance de la croissance économique. On entend ici par « investissement » non pas les placements financiers, mais plutôt l’ensemble des dépenses que les entreprises et les gouvernements consacrent annuellement au maintien et à l’expansion de la capacité de produire de l’économie.
Cela comprend la construction de bâtiments non résidentiels (usines, immeubles, bureaux, etc.), les ouvrages de génie (routes, ports, aéroports, mines, barrages, pipelines, etc.), l’équipement de production (machinerie industrielle, meubles et matériel de bureau, ordinateurs, etc.) et le développement de la propriété intellectuelle (recherche et développement, logiciels, création artistique, etc.).
Ce n’est pas l’investissement qui est lui-même la source ultime de la croissance, mais plutôt les nouvelles idées que les entreprises et les gouvernements adoptent sur le quoi-faire et le comment-faire des choses. C’est toutefois l’investissement qui matérialise ces idées et fait arriver concrètement la croissance.
Il y a ici un choix de société à faire. L’argent qu’on investit aujourd’hui doit forcément être retranché du montant qu’on peut consommer dans l’immédiat. En contrepartie, cet investissement permet de maintenir et d’accroître la capacité de produire et de consommer demain. Investir plus, c’est se serrer la ceinture aujourd’hui afin de pouvoir en obtenir plus demain. Opter pour la fourmi plutôt que pour la cigale. Moins pour nous, plus pour nos enfants.
On mesure l’effort d’une société en matière d’investissement en observant le pourcentage des ressources à sa disposition (de son PIB, disons) qu’elle consacre annuellement à cette fin, c’est-à-dire son taux d’investissement.
Dans le présent billet, je vais répondre à deux questions qui concernent les taux d’investissement en Amérique du Nord. La première : comment le Canada se compare-t-il aux États-Unis ? La seconde : comment le Québec se compare-t-il au « reste du Canada » ?
Mes réponses vont reposer sur les données les plus récentes publiées par Statistique Canada et le ministère américain du Commerce. Naturellement, comme l’investissement, privé ou public, peut varier beaucoup d’une année à l’autre selon la conjoncture du moment, je vais me baser sur les taux d’investissement enregistrés en moyenne sur quelques années.
Je serai, en particulier, attentif à deux dimensions importantes du problème : 1) le niveau très élevé de l’investissement pétrolier et gazier dans certaines régions du Canada (Terre-Neuve, Saskatchewan, Alberta) et des États-Unis (Oklahoma, Texas, Louisiane), et 2) la place occupée par le secteur public dans l’économie.
Cette dernière dimension est importante pour deux raisons. Premièrement, la littérature scientifique est formelle : l’apport de l’investissement gouvernemental (éducation, santé, transports, énergie, etc.) à la productivité et à la croissance de l’économie est direct et majeur. Deuxièmement, la taille du secteur public variant d’une région à l’autre, les dépenses d’investissement qui sont assumées par le privé dans l’une le sont par le public dans l’autre. Ne pas en tenir compte fausserait inévitablement les comparaisons entre régions.
Le tableau ci-dessous contient les renseignements qui permettent de répondre aux questions posées.
Tableau. Investissement non résidentiel des entreprises et des gouvernements aux États-Unis, au Canada et au Québec en pourcentage du PIB, moyenne des années 2007 à 2012-2013

Notes :
1) L’« investissement » se conforme ici au concept statistique de « formation brute de capital fixe ». L’investissement de remplacement (« consommation de capital ») est inclus et la valeur de la variation des stocks est exclue.
2) Pour les États-Unis, le Canada, le Québec et l’Ontario, les données de 2013 sont les dernières disponibles ; pour les autres provinces canadiennes, celles de 2012 sont les dernières.
3) Les « entreprises » regroupent ici les entreprises privées et les sociétés d’État à vocation commerciale.
4) En 2013, 1 point de pourcentage du PIB représentait 168 milliards de dollars aux États-Unis, 19 milliards au Canada, 7 milliards en Ontario et 3,7 milliards au Québec.
Sources :
U.S. Department of Commerce ; Statistique Canada ; Institut de la statistique du Québec ; ministère des Finances de l’Ontario.
Le taux d’investissement aux États-Unis et au Canada
Les deux premières lignes comparent le Canada aux États-Unis. Deux résultats en ressortent. Premièrement, au cours des années récentes, le taux d’investissement total du Canada a été légèrement supérieur à celui des États-Unis : 16,6 % du PIB contre 16,2 %.
Deuxièmement, on constate que ce premier résultat découle d’un avantage du Canada du côté gouvernements (4,2 % contre 3,4 %), lequel a plus que suffi à compenser son désavantage du côté entreprises (12,3 % contre 12,8 %).
Cela n’a rien de surprenant. La part des administrations publiques dans la dépense globale en biens et en services est plus importante au Canada qu’aux États-Unis (26 % du PIB contre 18 %). Par conséquent, plusieurs dépenses qui sont assumées par le secteur privé aux États-Unis relèvent du secteur public au Canada. Cela comprend plusieurs dépenses d’investissement, comme en santé, en éducation, en transport et en énergie. Une comparaison non biaisée doit donc reposer sur la somme des dépenses des deux secteurs, et non uniquement sur celles des entreprises.
Il faut cependant apporter un bémol à la position globalement favorable du Canada relativement aux États-Unis en matière d’investissement. Le taux d’investissement enregistré au Canada est en effet dû, pour une bonne part, aux investissements astronomiques dans les installations pétrolières et gazières de Terre-Neuve, de la Saskatchewan et de l’Alberta. En moyenne, de 2007 à 2012, la valeur des travaux de génie dans ces secteurs a représenté 2,9 % du PIB total du Canada. Des investissements de cette nature ont évidemment eu lieu aux États-Unis, par exemple dans les États d’Oklahoma, du Texas et de la Louisiane. Mais ils n’ont pas dépassé 0,6 % du PIB total des États-Unis.
Si on reprend le calcul du tableau pour la période de disponibilité des données (2007 à 2012), mais cette fois-ci en omettant les secteurs du pétrole et du gaz naturel, on trouve que le taux d’investissement total hors de ces deux secteurs a été en moyenne de 15,7 % aux États-Unis et de 13,6 % au Canada. Autrement dit, hors du secteur des hydrocarbures, ce n’est pas un léger avantage de quelques dixièmes de points que le Canada a enregistré par rapport aux États-Unis, mais un désavantage de l’ordre de 2,1 points de PIB.
Deux raisons du sous-investissement canadien hors du pétrole et du gaz naturel viennent immédiatement à l’esprit. Premièrement, le Canada souffre plus que les États-Unis de l’étau qui enserre présentement son secteur manufacturier : dollar canadien cher, concurrence des pays émergents, industrie de l’automobile en difficulté. Deuxièmement, au Canada, l’investissement dans les technologies numériques accuse un certain retard par rapport aux États-Unis.
Le taux d’investissement dans les provinces pétrolières et non pétrolières
Les troisième et quatrième lignes du tableau confirment la grande importance de l’investissement dans l’exploration et l’extraction de pétrole et de gaz naturel au Canada. Deux groupes de provinces sont distingués. Celles du premier groupe, appelées « provinces pétrolières », sont les trois qui sont fortement impliquées dans ces activités primaires, soit Terre-Neuve, la Saskatchewan et l’Alberta. Celles du second groupe, appelées « provinces non pétrolières », sont les sept qui sont très peu ou pas du tout présentes dans l’exploration et l’extraction de pétrole et de gaz naturel. Cela comprend les trois provinces maritimes, le Québec, l’Ontario, le Manitoba et la Colombie-Britannique.
Le contraste entre les deux groupes de provinces est très marqué. Le taux d’investissement des entreprises dépasse 20 % du PIB dans les trois pétrolières, mais est inférieur à 10 % du PIB dans les sept non pétrolières.
Le taux d’investissement en Ontario et au Québec
Les deux dernières lignes du tableau présentent les résultats pour les deux plus grandes provinces non pétrolières, soit l’Ontario et le Québec.
On y constate que le taux d’investissement total du Québec (14,4 %) a été légèrement supérieur à la moyenne non pétrolière (14,2 %) et que celui de l’Ontario (13,0 %) lui a été inférieur de 1,4 point de PIB. Notons au passage qu’on ne constate pas au Québec de biais particulier en faveur de l’investissement des entreprises en construction de structures plutôt qu’en équipement de production et en propriété intellectuelle.
Un aspect particulier de la performance du Québec est que la contribution des gouvernements au taux d’investissement y a été plus importante qu’en Ontario et au Canada : c’est 5 % du PIB au Québec contre 4,2 % en Ontario et dans l’ensemble du Canada.
Cela résulte tout naturellement du fait que la part des administrations publiques dans la dépense globale en biens et en services est plus importante au Québec (30 % du PIB en 2007-2013) qu’ailleurs au pays (26 % du PIB). Au Québec relativement au reste du Canada, tout comme au Canada relativement aux États-Unis, le secteur public investit plus parce qu’il occupe une place plus grande dans l’ensemble de l’économie.
Pourquoi certains croient-ils que le Canada et le Québec sont des cancres de l’investissement ?
Au vu de ces résultats, il est légitime de se demander comment il se fait que certains auteurs arrivent à conclure qu’en matière d’investissement le Canada tire de l’arrière sur les États-Unis et que le Québec traîne à la queue du Canada.
Plusieurs raisons expliquent leur méprise.
Premièrement, leur attention se concentre souvent exclusivement sur l’investissement non résidentiel des entreprises. L’investissement public est omis ou déconsidéré. Le tableau des taux d’investissement tracés plus haut montre que, lorsqu’on tient compte de l’investissement des entreprises seulement, le taux canadien est inférieur au taux américain (12,3 % contre 12,8 % pour 2007-2013), même quand on inclut la contribution des secteurs du pétrole et du gaz naturel.
Le taux québécois, lui, est moins élevé que celui des sept provinces pétrolières (9,4 % contre 9,7 %). Ces différences sont comblées si on ajoute l’investissement des gouvernements à celui des entreprises. J’ai indiqué plus haut pourquoi l’omission de l’investissement public est une sérieuse erreur d’analyse.
Deuxièmement, en ce regarde le Québec, ces auteurs insistent généralement sur la comparaison avec le Canada entier ou avec le « reste du Canada », sans tenir compte de l’énorme différence entre le taux d’investissement des trois provinces pétrolières et celui des sept provinces non pétrolières. Lorsque les provinces pétrolières sont incluses dans l’ensemble canadien, la moyenne nationale se trouve tellement gonflée qu’elle est inaccessible aux provinces qui, comme le Québec, sont dépourvues de pétrole ou de gaz naturel.
Pour éviter cette incongruité, il faut exclure les trois provinces pétrolières de la moyenne et ne faire la comparaison qu’entre comparables, non pétrolières. Le tableau a montré que, lorsqu’on compare la performance du Québec à celle des provinces qui n’ont pas de pétrole ou de gaz naturel, le Québec affiche un taux d’investissement total qui se situe dans la bonne moyenne des provinces sans pétrole (14,4 % contre 14,2 %) et qui est supérieur à celui de l’Ontario (13 %).
Troisièmement, ces auteurs font souvent reposer la comparaison entre les pays et les provinces sur un indicateur qui fait mal paraître le Canada par rapport aux États-Unis, et le Québec par rapport au « reste du Canada », soit l’investissement des entreprises par travailleur. Pour 2007-2012, des analystes de l’Institut C.D. Howe ont, par exemple, estimé que l’investissement des entreprises par travailleur au Canada a été inférieur de 26 % à son niveau aux États-Unis ; et au Québec, inférieur de 41 % à son niveau dans le « reste du Canada ».
Le problème est que cet indicateur mélange tout : l’effort à investir avec la capacité à investir.
Pour le voir, considérons mentalement l’exemple de deux régions, A et B, qui auraient le même nombre de travailleurs, disons 4 millions, et feraient le même effort d’investissement, consacrant chacune 10 % de leur revenu total à l’investissement des entreprises. Supposons maintenant que le PIB annuel de A soit de 400 milliards de dollars et que celui de B soit de 480 milliards. B est donc 20 % plus riche. La région A investirait alors 10 % de 400 milliards, soit 40 milliards ou 10 000 dollars par travailleur, et la région B, 10 % de 480 milliards, soit 48 milliards ou 12 000 dollars par travailleur.
On voit donc que, malgré que l’effort d’investissement soit exactement le même dans les deux régions (10 % du PIB), la région B a une capacité d’investir plus élevée de 20 %, tout simplement parce qu’elle est 20 % plus riche. Le fait qu’A investisse 2 000 dollars de moins par travailleur que B ne révèle absolument rien de pathologique dans son comportement. Même si son effort est identique à celui de B, elle investit moins parce qu’elle a, au total, moins de ressources à sa disposition. Sa capacité à investir est plus faible.
Ainsi, les estimations d’un écart d’investissement par travailleur de 26 % entre le Canada et les États-Unis et de 41 % entre le Québec et le « reste du Canada » réalisées par l’Institut C.D. Howe ne sont pas des différences dans l’effort à investir des régions comparées, mais plutôt des différences dans un combo formé de leur effort à investir et de leur capacité à investir, qui n’est rien d’autre que leur revenu monétaire de départ par travailleur.
L’investissement par travailleur est donc tout à fait irrecevable comme indicateur de l’effort ou du succès à investir d’un pays ou d’une province. Cet indicateur induit tout le monde en erreur.
Quatre points et deux conclusions
On peut résumer en quatre points l’examen qui précède du taux d’investissement non résidentiel des entreprises et des gouvernements aux États-Unis et au Canada pour la période de 2007 à 2013.
Point 1 : Globalement, le taux d’investissement a été à peu près le même au Canada qu’aux États-Unis : de 16 % à 16,5 % du PIB. Cependant, lorsqu’on retranche de ce total les investissements massifs dans les installations pétrolières et gazières, on constate que, dans l’ensemble des autres secteurs de l’économie, le taux d’investissement du Canada a été inférieur d’environ 2 points de PIB à celui des États-Unis. Les difficultés propres du secteur manufacturier et un certain retard dans l’application des technologies numériques font sans doute partie de l’explication.
Point 2 : Au sein même du Canada, l’écart de taux d’investissement entre les trois provinces pétrolières (Terre-Neuve, Saskatchewan et Alberta) et les sept non pétrolières (Québec compris) est tout simplement énorme. Le taux a été de 24,5 % pour les premières et de 14,2 % pour les secondes. La largeur du fossé a donc dépassé les 10 points de PIB.
Point 3 : Parmi les sept provinces non pétrolières, le Québec a affiché un taux d’investissement de 14,4 %, soit légèrement supérieur à la moyenne de 14,2 %, tandis que l’Ontario a enregistré un taux de 13 %, qui lui est inférieur.
Point 4 : Le taux d’investissement des gouvernements a été de 3,4 % aux États-Unis, de 4,2 % au Canada et de 5 % au Québec. Cette gradation s’ensuit tout naturellement de la place qu’occupent les dépenses totales des administrations publiques dans chaque région : 18 % du PIB aux États-Unis, 26 % au Canada et 30 % au Québec. Une société qui choisit de se donner un secteur public plus important doit forcément s’attendre à ce que l’investissement public y soit plus élevé et l’investissement privé, plus faible qu’ailleurs, sans que cela traduise un défaut pathologique de l’environnement économique ou des politiques publiques.
Deux conclusions s’imposent finalement :
Conclusion 1 : Les données disponibles ne permettent en rien d’affirmer que le taux d’investissement du Québec a été inférieur à celui des six autres provinces non pétrolières du Canada au cours des années récentes. Par contre, le Canada non pétrolier dans son ensemble (Québec compris) semble accuser un retard équivalant annuellement à environ 2 points de PIB sur les États-Unis — et, en toute probabilité, sur d’autres pays avancés — en matière d’investissement. Dans le cas du Québec, on peut chiffrer ce sous-investissement relatif à 4 à 8 milliards de dollars par année.
Conclusion 2 : Le Québec a beau se classer dans la bonne moyenne des provinces non pétrolières du Canada pour ce qui est de l’investissement, cette moyenne elle-même n’est pas très reluisante en comparaison de celles d’autres pays avancés. Encourager les investissements de qualité — pour reprendre l’heureuse expression de Michael Sabia, PDG de la Caisse de dépôt — constitue sans l’ombre d’un doute une grande priorité de la politique économique du Canada et du Québec. À cette fin, l’éducation des jeunes, la formation des travailleurs, un solide soutien à l’entrepreneuriat, un environnement d’affaires plus concurrentiel, une fiscalité intelligente et de bonnes infrastructures publiques demeurent nos meilleures armes de combat.
Il faut cesser de répandre l’idée fausse et démobilisante qu’au départ, le Canada et le Québec sont des cancres de l’investissement au plan international. Je ne doute pas un instant de la bonne foi des pessimistes qui véhiculent cette idée. C’est juste qu’ils se trompent.
MISE À JOUR : En réaction à mon billet sur les parts du revenu intérieur du Canada et du Québec qui sont consacrées à l’investissement des entreprises et des gouvernements, monsieur Marc Sauvageau dit qu’« il aurait été souhaitable, à des fins de comparaison, de voir un tableau des investissements d’autres pays avancés. »
Il a raison, bien évidemment. Mais il y a deux (gros) problèmes de mesure ici. Le premier est que la définition de l’investissement n’est pas toujours la même d’un pays à l’autre, bien que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) travaille présentement à améliorer la comparabilité internationale des données. En se concentrant sur les États-Unis et le Canada, on a au moins l’assurance que les définitions des concepts concordent.
Le second problème est encore pire. Les taux de conversion des monnaies qu’il faut utiliser pour rendre comparables les dépenses d’investissement d’un pays à l’autre soulèvent de sérieuses difficultés. Les taux habituellement utilisés sont ceux de l’OCDE. Par exemple, l’Institut C.D. Howe et le Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal font l’hypothèse que 1 000 dollars US d’investissement aux États-Unis contiennent en moyenne le même volume réel d’investissement que 1 200 dollars CA au Canada. Il s’agit du taux de conversion suggéré par les fonctionnaires de l’OCDE. Mais les chercheurs les plus compétents trouvent ces taux complètement inacceptables.
Les chercheurs de Statistique Canada indiquent que cela prend seulement 970 dollars CA au Canada pour équivaloir aux 1 000 dollars US d’investissement aux États-Unis. Grosse différence ! Il ne fait aucun doute que l’estimation de Statistique Canada, dont la base scientifique m’apparaît irréprochable, est celle qu’il faut retenir. Mais alors, cela remet en question l’ensemble des taux de conversion entre pays que la bureaucratie de l’OCDE suggère de retenir. Il faut conclure que les comparaisons internationales offertes par l’OCDE et, à sa suite, par l’Institut C.D. Howe et le Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal, sont fort douteuses.
Cela explique pourquoi, dans mon billet, je ne me suis pas «embarqué» dans les comparaisons internationales autres que celle qui concerne les États-Unis et le Canada.
«Mais hors des secteurs du pétrole et du gaz naturel, la moyenne n’est pas très reluisante.»
Êtes-vous en train de dire que l’industrie des hydrocarbures en est une de BS corporatif? Incroyable! Je n’aurais jamais cru cela avec nos bons conservateurs. [/sarcasm]
Article intéressant, mais il aurait été souhaitable, à des fins de comparaison, de voir un tableau des investissements d’autres pays avancés, puisque toute la conclusion 2 repose là-dessus.
Bonjour M. Sauvageau ! M. Fortin a tenu à répondre à votre commentaire. Une mise à jour a été faite à la fin du texte. Merci !
L’investissement public n’est pas entièrement équivalent a celui prive. Pour chaque dollar d’investissement public il faudrait ajouter de 10 a 30p.c. de couts de distorsions économiques qui résultent de la hausse d’impôts nécessaire a financer l’investissement.
Un autre article de M Fortin dans sa série « On est donc ben cheu nous » 🙂
En attendant au Québec l’investissement privé non immobilier (par travailleur) est dernier au Canada, derrière même le N-B et PEI, une première en 30 ans, faut le faire!!!
Voila qui nous garantit un avenir radieux…
Mon Dieu, que c’est pénible pour certains de concevoir quoique ce soit de POSITIF pour le Québec…. Ils préférèrent les statistiques qui appuient un DÉNIGREMENT très pervers mais si utile à leurs peurs…
Au lieu de faire des remarques inutiles, si vous nous expliquiez à la place, pourquoi vos statistiques, basées sur les investissements par travailleur, sont meilleures que ceux de Pierre Fortin qui lui, nous explique clairement pourquoi il n’a aucune confiance dans l’indicateur « investissement par travailleur » et aux comparaisons qui ne prennent pas en compte les investissements publics.
Pourquoi il n’a aucune confiance dans l’indicateur « investissement par travailleur »???
Simple; parce que ça ne va pas du tout dans le même sens que sa propagande.
C’est de la propagande à vos yeux, parce que votre idéologie ultra-libérale vous rend incapable de penser.
Ah…ce cher Hayek avait parfaitement raison et vous en êtes la pétante preuve: « Si les socialistes comprenaient l’économie, ils ne seraient pas socialistes » qu’il disait.
François 1, c’est ce que je disais. Ce sont les autres qui pensent pour vous.
Elles sont meilleures parce que c’est le secteur privé et ses entreprises qui créent la richesse. Ces statistiques indiquent qu’il y a un sérieux problème de ce côté et qu’il emplire.
Si le secteur privé faiblit le secteur public qui dépend de cette richesse suivra, d’ailleurs si vous avez suivi les actualités vous savez que c’est déjà le cas, il y a une limite à s’endetter pour compenser…
« Elles sont meilleures parce que c’est le secteur privé et ses entreprises qui créent la richesse. » C’est un argument qui est faible et sans fondement. Si l’État arrêtait d’investir dans les écoles, cégeps, universités qu’adviendrait-il de la richesse supposément créée uniquement par le privé, sans travailleurs et dirigeants instruits ? Quelle richesse produirait le privé si l’État arrêtait de construire ou d’entretenir les routes, arrêtait d’investir dans les réseaux d’aqueducs, dans la protection des citoyens, etc. ?
Pour une explication plus savante maintenant : « Ce que ne comprennent pas ceux qui enverraient bien dans un camp de rééducation, ou pire, s’ils en avaient le pouvoir, tous les citoyens qui ne pensent pas en rond comme eux, a trait à l’économie vue comme un circuit. Ils ne comprennent pas qu’on puisse mettre en doute l’idée selon laquelle seule l’économie marchande crée de la richesse, en tant que biens et services utiles, mais aussi de la valeur, en tant que quantité de monnaie qui circule dans l’économie en contrepartie de la production. La thèse que je soutiens est que, à l’inverse, les travailleurs employés dans la sphère non marchande créent eux aussi de la richesse qui a une valeur économique monétaire, bien que non marchande, qui s’ajoute à celle produite dans la sphère marchande. […]
quand j’achète une automobile, la valeur de cette automobile a été engendrée par le travail productif de tous les travailleurs de ce secteur …, et je paie individuellement cette automobile, sans que l’on puisse dire que j’en ai créé la valeur ; quand j’envoie mes enfants à l’école pour qu’ils apprennent à lire et à écrire, l’instituteur engendre une valeur d’usage ô combien indispensable et aussi une valeur monétaire qui s’ajoute dans le PIB, pendant que nous tous, en tant que citoyens ayant accepté le principe d’une école publique non marchande, en payons le prix collectivement via l’impôt. J’ai ainsi démontré que les services non marchands ne sont pas payés par un prélèvement sur la seule activité marchande. » (Jean-Marie Harribey, http://alternatives-economiques.fr/blogs/harribey/2013/11/24/la-haine-de-la-republique-et-lincapacite-de-penser/)
« i l’État arrêtait d’investir dans les écoles, cégeps, universités qu’adviendrait-il de la richesse supposément créée uniquement par le privé, sans travailleurs et dirigeants instruits ? Quelle richesse produirait le privé si l’État arrêtait de construire ou d’entretenir les routes, arrêtait d’investir dans les réseaux d’aqueducs, dans la protection des citoyens, etc. ? » (sic)
Le privé prendrait la relève dans le temps de le dire, à meilleur coût et avec de meilleurs services.
Je savais que j’aurais une réplique de ce genre, sauf que la réponse est déjà dans le lien que j’ai mis ci-haut. Je me permets de citer le passage pertinent puisqu’il semble que vous ne l’avez jamais lu.
« Un dernier effort : imaginons le cas inverse où l’on supprime tout le PIB non marchand et donc l’impôt puisqu’il n’y a plus besoin de payer l’école et l’hôpital publics. Donc, selon les ultra-libéraux, plus besoin de « prélever sur la seule activité légitime à leurs yeux, la marchande ». Résultat : le PIB marchand s’en trouverait-il accru sans, désormais, ce prélèvement ? Nullement. Il s’accroîtrait uniquement si les forces de travail licenciées du secteur non marchand étaient « récupérées » pour aller produire de la marchandise. Et c’est d’ailleurs la seule motivation profonde de tous ceux qui hurlent après l’impôt et la dépense publique et qui appellent à la privatisation générale. Mais, et là Keynes parachève un Marx dépoussiéré, il est hautement probable que, dans ce cas où le secteur non marchand serait privatisé, le PIB diminuerait car la propension marginale à consommer étant inférieure à 1 et étant plus élevée pour les classes pauvres que pour les classes riches, le multiplicateur jouerait dans le mauvais sens, même le FMI l’a reconnu cette année. Explication : le risque d’une privatisation des services non marchands est que les pauvres consomment un peu moins d’école et de soins sans l’école publique et la Sécurité sociale (pensons déjà à la baisse des soins des dents et des yeux, faute de revenu suffisant, dans beaucoup de ménages) ; il s’ensuivrait une contraction de leur demande et donc de la production. » (note de bas de page omise)
Puisque je suis un « socialiste » qui ne comprend rien en économie, je vous laisse le soin de nous expliquer ce qu’est le multiplicateur keynésien.
Si vous croyiez que le privé fournirait des services à meilleur coût, expliquez-nous alors, pourquoi les collèges privés ont si peur que le gouvernement arrête ses subventions, si c’est si bon marché ?
Les infrastructures? Comme nos écoles moisie, nos universités sous-financées et nos routes défoncées.
L’incapacité du gouvernement de faire correctement ces choses illustre parfaitement notre faiblesse sur le plan de la création de la richesse.
Foutaise de dretteu!
Tu na jamais de références de ce que tu affirme, jamais aucune.
Mais pourquoi diable le secteur privé hésite-t-il tant à investir au Québec?
– Est-ce à cause de l’hypothèque référendaire du Parti québécois?
– Est-ce à cause des lois et des règlements complaisants envers les grosses centrales syndicales?
– Est-ce à cause de la corruption endémique qui sévit au Québec?
– Est-ce à cause du manque de productivité proverbial des Québécois?
– Est-ce à cause des coûts sociaux titanesques qu’entraînent les politiques socialo-gauchistes des gouvernements québécois?
– Est-ce à cause de la bureaucratie étouffante occasionnée par les innombrables lois et règlements gauchistes des gouvernements qui ont sévi au Québec?
– Est-ce à cause des trop nombreux groupes de pression subventionnés qui tentent d’interrompre toute tentative d’investissement privé au Québec?
Toutes des questions pas rapp!
Quand est qu’un dretteux va poser une question avec un minimum d’intelligence.
J’oubliais, c’est impossible.