Le grand démantèlement

Les vieux barrages font-ils partie du patrimoine historique ou doit-on laisser les rivières reprendre leur cours ?

Photo : Alexandre Thibodeau / Regroupement d'informations sur les vestiges oubliés du Québec

Hydro-Québec démolit en ce moment un barrage désaffecté situé sur la rivière Bazin, près de Parent, en Haute-Mauricie. « À la suite du démantèlement, le cours d’eau reviendra à son état naturel », promet la société d’État. Les 14 200 m³ de béton seront concassés et transportés à La Tuque pour être recyclés dans des ouvrages municipaux. Coût de l’opération : près de 2,7 millions de dollars.

La vie de la centrale hydroélectrique de Parent a été de courte durée — de 1956 à 1966 —, mais l’ouvrage en décrépitude devenait une préoccupation en vertu de la Loi sur la sécurité des barrages. La société d’État a calculé que l’entretenir coûterait plus cher que de le démolir. C’est le neuvième barrage à passer sous le pic des démolisseurs depuis 15 ans.

Bernard Hugonnier, de la Fédération québécoise du canot et du kayak, se réjouit de cette initiative. « L’élimination du barrage est une bonne nouvelle, car on retrouvera des rapides disparus sur près de 500 m », note-t-il.

Alexandre Thibodeau, responsable du Regroupement d’informations sur les vestiges oubliés du Québec, voit la chose d’un autre œil. « Conserver notre patrimoine historique est important, surtout lorsqu’un vestige représente un pan d’histoire d’une région », dit-il. Il aurait préféré qu’Hydro-Québec solidifie le barrage et aménage un accès sécuritaire.

Avec 600 barrages et digues sous sa responsabilité, Hydro-Québec n’exclut pas d’autres démantèlements, mais aucun autre chantier n’a été annoncé. Aux États-Unis, le démantèlement de barrages est un enjeu écologique national ; l’an dernier, 72 barrages ont été démolis pour permettre aux rivières de retrouver leur cours, selon American Rivers.

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Je crois que ceci est un beau gaspillage d’argent et une atteinte à l’écologie de l’endroit. La faune et la flore se sont adaptées au fil du temps et là, tout d’un coup bang, ce qui a mis des décennies à se faire est détruit en quelques jours, sans oublier tous les dégâts causés par la machinerie. L’avoir laissé tranquille, il aurait petit à petit disparu avec le temps, mais sans l’impact écologique et monétaire causé par sa destruction subite.

L’impact est minime car le réservoir était petit, la capacité hydrolique minime. C’était vraiment dangeux. C’est un très petit barage, peux etre 10 mètre. C’est mieux ainsi.

La réhabilitation de ces petits barrages seraient sans doute mieux que les milliards de dollars dilapidés dans toutes sortes de sources d’énergies « à la mode », mais qui ne sont pas réellement « au point » pour notre climat. De plus, ces « nouvelles énergies » ne sont pas rentables pour les québécois, et quand il y a profits, ce sont des compagnies étrangères qui « empochent ».