Le marché de l’emploi et le débat sur les retraites

Les contribuables n’ont ni les moyens ni le goût de se saigner pour financer ce que la grande majorité d’entre eux n’ont pas la chance d’avoir : une retraite avant 60 ans, et avec de bons revenus garantis jusqu’au décès.

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Photo : Getty Images

Il y a avait de bonnes nouvelles pour le Québec dans le dernier bulletin de Statistique Canada sur le marché de l’emploi au pays, mais il y en avait aussi des mauvaises.
Blogue Economie

Commençons par les bonnes.

Saviez-vous que le taux d’emploi pour les personnes âgées entre 15 et 64 ans est aussi élevé au Québec que pour l’ensemble du Canada, et plus élevé qu’en Ontario ? En juillet dernier, 73,5 % des Canadiens et des Québécois âgés entre 15 et 64 ans occupaient un emploi, contre 72,3 % des Ontariens.

Le Québec fait encore mieux si on isole le groupe des 25 à 54 ans, avec un taux d’emploi de 80,7 % en juillet, contre 80,5 % pour l’ensemble du Canada et 79,4 % en Ontario.

Le taux d’activité des 15-64 ans — c’est-à-dire les personnes qui occupent ou qui cherchent un emploi — était aussi plus élevé au Québec en juillet (79,6 %) qu’au Canada (79,4 %) et qu’en Ontario (78,9 %). Chez les 25-54 ans, le taux d’activité était presque aussi élevé au Québec (86,7 %) qu’en Alberta (86,8 %) !

C’est après que cela se gâte.

Chez les 55 ans et plus, il n’y avait que 31,3 % des Québécois qui étaient au travail le mois dernier, contre 35 % des Canadiens et 36 % des Ontariens du même âge. La proportion des Québécois de 55 ans et plus au travail a augmenté depuis 10 ans, mais elle reste très inférieure à celle de nos voisins.

Les Québécois prennent leur retraite plus rapidement que les autres. En 2008, l’écart était de près de deux ans. Cela occasionne une pression supplémentaire sur la solvabilité des caisses de retraite. On contribue moins longtemps aux différents régimes, et nous recevons des prestations sur une plus longue durée.

Qui prend sa retraite rapidement au Québec ? Vous l’avez deviné, ce sont les employés du secteur public. Ils prennent leur retraite plus tôt, car ils ont de bons régimes de retraite. La contrepartie, c’est que ces régimes coûtent très cher à l’État, aux municipalités et autres institutions publiques et, évidemment, aux contribuables.

En 2009 et 2010, 57 % des employés du secteur public québécois ont pris leur retraite avant 60 ans. C’est presque deux fois plus élevé que dans le secteur privé. Plus de 50 % des Québécois travaillant dans les services à la population prennent leur retraite avant 60 ans, contre 33 % en Ontario et dans les provinces de l’Ouest.

La situation actuelle est intenable et les contribuables n’ont ni les moyens ni le goût de se saigner pour financer ce que la grande majorité d’entre eux n’ont pas la chance d’avoir : une retraite avant 60 ans, et avec de bons revenus garantis jusqu’au décès.

 

 

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Ce que je trouve un peu risible c’est cette pensée magique des gens opposés aux régimes de retraite généreux qui leur fait croire que si cet argent n’était pas investi dans les retraites, il reviendrait dans leurs poches sous formes d’impôts et de taxes moins élevés. On peut très bien s’imaginer que les économies que l’état réalisera en forçant même les employés dont le régime de retraite est pleinement capitalisé à contribuer à 50%-50% ne se rendra jamais jusqu’au citoyen. Elles vont être englouties dans le gouffre d’une gestion tout sauf optimale et d’un système de santé à l’appétit insatiable. Par contre, les travailleurs qui auront moins d’argent au net dépenseront moins et l’économie en général pourrait s’en ressentir. C’est pas parce que t’enlèves le beurre sur le pain du voisin qu’il apparaît instantanément sur le tien, mais si ton but c’est que personne ne goûte le beurre parce que toi t’en as pas, bravo, le but sera atteint.

Avec un pareil raisonnement il n’y aurait aucune limite aux avantages consentis à certains groupes tout en continuant d’ ignorer la capacité de payer de la population. Pendant les périodes économiques fastes il est normal d’en faire profiter les employés. Ce qui l’est moins c’est d’exiger la pérennité de ces avantages pendant les périodes économiques plus difficiles. La façon actuelle de répartir le bien publique est tout à fait injuste.

Les syndicats, je veux dire les gros, dont les patrons font quatre cent mille dollars par année, ne se laisseront pas faire par le gouvernement québécois libéral. Les travailleurs, ceux qui sont censés faire respecter la loi, vont descendre dans la rue pour vrai au cours des prochains mois. Les voyous vont se joindre à eux et tout casser à Montréal. Le gouvernement va reculer comme d’habitude. C’est une prédiction défaitiste, mais quand on connaît le Québec, on sait que le citoyen est maître… chez nous ! Les petites gens vont continuer de payer les pensions des policiers, et les mêmes policiers vont offrir des contraventions aux petites gens parce que les vitres de leurs voitures sont trop teintées.

Une contravention pour des vitres teintées n’est pas donnée juste comme cela, par goût, selon l’humeur ou quoi d’autres, mais parce que cela contrevient à un règlement municipale ou provinciale, tout comme les autres contraventions qui sont données. Et c’est très bien que les règles soient appliquées. Tant qu’à moi, ça n’arrive pas assez souvent, comme pour les cellulaires par exemples!
Et donc quel rapport?

le rapport c’est que les policiers devraient s’occuper des bandits de tout genre avec ou sans cravattes plutot que de s’occuper de la collecte de fond pour ensuite partir avec une retraite dorée à 52 ans

« …le rapport c’est que les policiers devraient s’occuper des bandits… » Et des vitres tintées.

L’état et ses employés sont essentiellement un mécanisme de redistribution de l’argent sur le territoire.

Autrement dit ces employés ou ces retraités font vivre une multitude d’employés du secteur privé. À l’épicerie, à la pharmacie, au garage, etc, etc.

Imaginons qu’on fasse disparaître ces employés ou retraités et c’est toute l’économie qui s’effondre.

Le système n’est pas parfait. Par exemple que penser de ces snowbirds qui vont dépenser leur argent en Floride ou ailleurs ? Une fuite d’argent qui dépasse au moins un milliard par année et qui fait tourner l’économie des américains.

Il y aurait lieu que les gouvernements trouvent des moyens de stopper cette hémorragie financière et de ramener cet argent dans notre économie…

Parmi les retraités qui dépensent leur argent à l’étranger, il y a d’ex-fonctionnaires municipaux de moins de 65 ans. Une réduction de leurs privilèges les amènerait à demeurer au Québec.

On oublie souvent que plusieurs «jeunes» retraités le sont devenus involontairement suite à des mises à pied, que ce soit dans le secteur privé ou public. À cet égard, le gouvernement Harper porte une grande responsabilité… Les perspectives de carrière après 60 ans pour les professionnels et les scientifiques sont par ailleurs plutôt limitées….

Je me suis abonné à « L’actualité » parce que je me souvenais y avoir lu des articles intelligents par rapport à certains journaux
quotidiens. Déception de lire un article réducteur comme celui-ci.

Je suis d’accord que ça va devenir insoutenable pour les gens qui vont payer les taxes et qui, en plus, n’ont pas la chance d’avoir de bons fonds de retraite. Cependant, ce qui me choque le plus , c’est que régulièrement ces jeunes retraités se font embaucher ailleurs et réduisent ainsi la possibilité à ceux et celles qui en ont vraiment besoin afin de gagner leur vie et eux aussi, prendre une retraite (si c’est possible) bien méritée.
C’est sur que certains vont vouloir tout casser et nous démontrer qu’on les vole, mais moi aussi on me vole. Je paie pour tous ces beaux régimes de retraite et je vais payer encore pour la casse…

Toute la révolution tranquille se définit par la prise en main de l’État par une génération de « dépendants » nés entre 1946 et 1970, avant la première crise pétrolière. Ils empochent depuis. Dans les années soixante, ils le firent grâce aux économies réalisées sous l’ère Duplessis, et au champs de taxation encore inutilisés à Ottawa. Depuis les années 80, en endettant la Province au-delà du raisonnable. L’équité entre générations ne sera jamais réalisée, à moins que les babyboomers laissent à leurs héritiers leurs avoirs. Ce ne sera pas le cas, car ils épuiseront, par des retraites hâtives, les fonds accumulés.

Je suis un de ces retraités dont vous parlez. J’ai travaillé 40 ans dans un domaine de pointe au service de l’état. Pour mes services, l’état m’a payé de 20 à 25pour cent de moins que le privé de l’époque. En échange, on me promettait un revenu fixé ma retraite.

vous aviez d’autres avantages comme la securité d’emploi, les congés plus genereux que le privé, etc.

Est-ce qu’on se rappelle que les gens qui se retraitent aujourd’hui, ont payé, il y a 25-30 ans, le plein prix de la garderie pour les enfants (autour de $20,00 par enfant et ce, par jour)??? Est-ce qu’on se rappelle que les mamans de ce temps avaient 20 semaines de congé maternité payé et lorsqu’elles choisissaient de rester plus longtemps à la maison avec les bébés, c’était en congé sans solde??? Est-ce qu’on se rappelle que les papas n’avaient pas de congé parental!!!! Est-ce qu’on se rappelle que très peu de choses étaient dangereuses pour les femmes enceintes de ce temps, qu’avoir un retrait préventif était exceptionnel??? Est-ce qu’on se rappelle d’une coupure salariale de 20 % dans la fonction publique en 1982-83??? Peut-être que le régime de retraite est très beau et coûte cher mais la jeunesse d’aujourd’hui a de très beaux avantages qui coûtent très chers. Ils sont très chanceux d’avoir tous ces avantages pendant qu’ils sont jeunes, dynamiques, énergiques et au maximum de leurs capacités…

Ce ne sont pas les retraites des fonctionnaires provinciaux qui sont excessivement coûteuses, ce sont celles des employés des grandes villes comme Montréal et Québec.

Pierre Duhamel nous fournit le taux d’activité des plus de 55 ans, soit 31%. Il est normal d’être à la retraite après 65 ans. Il serait plus significatif de nous informer du taux d’activité des 55-64 ans.

Le gouvernement devrait offrir à ses employés de convertir leur régime de prestations déterminées en régime de cotisations déterminées. Les acquis qu’ils ont à ce jour pourraient être, selon la décision de chacun, soit mis dans le nouveau régime, soit transférés pour acheter une rente viagère.

Le nouveau régime à cotisations déterminées offrirait différentes options de placements que chacun pourrait choisir. Ce serait flexible.
Ainsi, les décisions seraient prises par les cotisants.

Avec les fluctuations de marché à la baisse tels que nous les avons connues en 2008, aucun palier de gouvernement peut se permettre de garder des régimes à prestations déterminées.

J’ai vécu ce même changement de régime en 2003 dans une compagnie privée et ça n’a pas fait de révolution au sein de l’entreprise. Les employés ont compris et se sont sentis respectés dans leurs choix.

Par contre, je ne toucherais pas aux avantages des retraités actuels.

Tres pertinent Françcois Beaulé! Les régimes les plus dispendieux proviennent des villes qui n, ont pas négociées de façcon sérieuse les conditions de travail de plusieurs syndicats de petites villes lors des fusions forçcées en 2000. Le gouvernement aurait dû a ce moment -la obliger les conditions de travail a se niveler avec la moyenne et non niveler vers le haut comme çca sè est produit dans les nouvelles villes de Montréal et Québec!! On a voulu acheter la paix pour faire avaler la couleuvre des fusions.

« La situation actuelle est intenable et les contribuables n’ont ni les moyens ni le goût de se saigner pour financer ce que la grande majorité d’entre eux n’ont pas la chance d’avoir : une retraite avant 60 ans, et avec de bons revenus garantis jusqu’au décès. »

Tout comme les Québécois n’ont pas les moyens de se payer les dernières augmentations accordés aux médecins par l’équipe de médecins actuels, et dont profiterons tout les médecins à l’avenir et ceux pratiquant actuellement jusqu’à leur retraite.
En passant quelles sont les conditions des régimes de retraites de ces mêmes médecins?

Les Québécois n’ont pas les moyens non plus de se payer des élections dans un comté où l’élu après quelques mois décide qu’en fin de compte il sera mieux de changer de carrière. Avec une prime de départ????????????????????????????????? On a les moyens?
En passant quelles sont les conditions des régimes de retraites de nos élus?

Et je pourrais continuer comme cela encore longtemps….

Et tiens donc, une tite dernière: les québécois n’ont pas les moyens de continuer à payer des centaines de millions voir probablement plus d’un milliard chaque année pour combler le manque à gagner de notre ministère du revenu pour:
-les déductions des pmes pour des fausses dépenses ou des dépenses inappropriées comme par exemple pour un salaire à un membre de la famille qui dans les faits n’y a jamais travaillé;
-les arrangements à l’amiable, à la baisse, conclus avec des fautifs devant de très gros montants, ce qui n’est pas possible pour le commun des mortels en manque de revenus temporaires, même pour des mères mono-parentales;
-les baisses d’impôts graduelles et régulières qu’ont bénéficié les compagnies depuis les 30 dernières années;
-les revenus falsifiés à la baisse en progression par des industries, compagnies, industriels, hauts dirigeants et qui d’autres, en transférant une très grande parte du chiffre d’affaires dans des paradis fiscaux;
-etc…, etc…, etc…

Et encore une autre, nous n’avons plus les moyens de payer des subventions de manière généralisée alors que c’était au départ pour aider des secteurs en ayant besoin, de payer pour les dégâts que font des compagnies et qui ne sont jamais poursuivies.

Et une vraie dernière, j’ai cessé mon abonnement à l’Actualité, il y a quelques années, alors que mon magazine était de plus en plus mince et que la moitié et même plus des pages étaient constituées que de publicité…le dernier avait 73 pages. Quelques années après, il doit y avoir des mois qu’avec 50 pages dont 15 ou 20 d’articles, le reste en publicité?
Pour pouvoir continuer d’exister ou pour pouvoir faire de plus en plus d’argent, les actionnaires étant, c’est connu des êtres monstrueusement insatiables?
Ça pourrait s’appliquer aux chaînes de télévision aussi! Un exemple: ARTV a existé longtemps sans un seul commercial. Comment faisait-il pour revenir en onde l’année suivante…sans revenu? Puis tout-à-coup radio canada, oh pardon, ici radio canada l’a acheté…et les annonces ont commencées…puis se sont rajoutées. Je suis prêt à parier qu’avec la prochaine saison qui commencera d’ici quelques semaines, il y aura encore plus de commerciaux.

En conclusion, nos biens pensants, tout comme vous Monsieur, trop souvent du domaine financier ou d’une profession connexe ont siphonné nos poches aussi longtemps qu’ils l’ont pu… Ils ne lui restent plus beaucoup qui leurs échappent. Nous en sommes maintenant à s’attaquer à la source de tout: les revenus, les avantages sociaux, des frais de toutes sortes là où ce n’était pas nécessaire il y a peu, mais qu’après avoir changé tout les systèmes et en avoir accrochés par différents stratagèmes les poissons, on nous raconte maintenant qu’on en a plus les moyens et que l’on doit agir ainsi pour maintenir les acquis et pour l’équité envers les générations!
Et des actions envers ceux qui ont beaucoup, qui ont le plus, qui ont la main mise sur tout, mais qui paient peu toutes proportions gardées, eux restent intouchables?

effectivement, mais l’une n’empeche pas l’autre, ce n’est pas parceque le voisin vole une vache que cela me permet de voler un boeuf, s’il y’a d’autre groupe d’interet il faut en parler, c’est ça la democratie

Dans ce cas, je vous laisse deviner qui est le voleur, qui refuse de remplir la part de son obligation ?

Les personnes qui ont droit à une retraite rapide laissent leur place à d’autres personnes qui sont sans emploi et de plus demeurent des consommateurs qui rapportent des impôts et taxes. Cependant, le ratio 50/50 m’apparaît socialement juste et tel que plusieurs grandes entreprises le nombre d’années est un critère mais plusieurs y ont ajouté qu’un employé ne pouvait quitter avant l’âge de 60 ans. La multinationale où j’ai fait carrière avait une méthode de calcul particulière pour ce qui est des années de service. Une année était égale à 2,000 de travail et répondait très bien aux personnes qui travaillaient à temps partiel. Les heures au-delà des 40 heures “travaillées” par semaine étaient considérées pour les fins du décompte annuel comme étant une heure de travail et non égale à la majoration de 50% (temps et demi) pour les heures supplémentaires. Le modèle provenait de Lufthansa et Skandinavian Airlines. Les nouveaux modèles en relations industrielles étaient extrêmement difficiles à appliquer au Québec par rapport aux autres provinces et selon des confrères en RI, il semble que rien n’a changé depuis que je suis parti pour une retraite à 60 ans, après 30 ans de travail à temps plein et trois à temps partiel. Mais le problème des pensions du secteur public est un problème presque universel, il est le même en Europe, surtout en France où nous pourrions le qualifier de dérision. D’un autre côté il faudra cesser de payer pour que des employés prennent des pré-retraites entre 55 et 60 ans sous le prétexte de laisser leurs places à des nouveaux employés puisque la raison fondamentale est de diminuer la masse salariale de l’entreprise. Les citoyens ne voient que du feu, lorsque la question des pensions du secteur public est sur la place publique mais ne voient pas du tout que lorsque les entreprises payent des pré-retraites ils augmentent le prix des biens de consommation, mais cela personne n’en parle.

Quand on parle des travailleurs de 55 ans et plus, je suis fortement interpellée. En effet, à près de 56 ans, je souhaite demeurer sur le marché du travail, mais pas à n’importe quel prix! Or il se trouve que les emplois qui sont offerts aux gens de ce groupe d’âge sont souvent sous payés. Aussi, ayant contribué pendant presque 20 ans au régime public de rente de retraite, le REGOP, je souhaiterais bien retarder le retrait de ma rente, mais les emplois et le salaire que me proposent les employeurs ne suffisent tout simplement pas! On vante à qui veut l’entendre l’expérience, les compétences de gens de mon groupe d’âge, mais on voudrait qu’ils aient la même énergie que ceux de 25-30 ans et qu’ils ne coûtent pas trop cher! Ce serait vraiment très intéressant de se pencher davantage sur la réalité des travailleurs en chômage de ce groupe d’âge!