Leaders 2015: Novo

« Créer un appareil à partir d’une simple idée, c’est toujours plus difficile qu’on ne pense », dit Alexis Bilodeau, président de Novo, qui montre avec fierté un boîtier orange sur trépied. Il s’agit d’un nouveau radar, que la société vient de réaliser pour Infinition, un fabricant trifluvien de… radars.

Infinition avait une excellente idée : utiliser sa technologie militaire pour le marché de la consommation, celui des amateurs de tir qui veulent mesurer la vitesse des projectiles. Problème : l’entreprise voulait attaquer le marché dès l’année suivante, soit 2014, et elle manquait de personnel pour produire l’appareil. Elle a donc confié le mandat à Novo.

En quelques mois, les designers, programmeurs, électroniciens et ingénieurs de Novo ont conçu le LabRadar, qui fait un tabac dans ce marché spécialisé — prix de détail : 559 dollars.

« Il y a un gouffre immense entre une idée et le produit final », explique Alexis Bilodeau, 35 ans, ingénieur en électricité diplômé de l’UQTR. C’est qu’il faut parfois des années pour mettre au point un prototype, à coups de centaines de milliers de dollars. Même des entreprises bien établies peuvent y laisser leur chemise. « Nous, nous connaissons les technologies, les procédés, mais surtout, nous avons une méthode. Avant de commencer à produire des solutions, nous analysons l’idée du client en profondeur. À qui s’adressera l’appareil ? Qui va l’acheter ? Pourquoi lui et pas un autre ? »

La forte croissance des dernières années s’explique par le souci des entreprises clientes de se concentrer sur ce qu’elles font le mieux : commercialiser une idée originale. Et sous-traiter la production. « Le Québec ne manque ni d’ingénieurs, ni d’inventeurs, ni d’excellents chercheurs, croit Alexis Bilodeau. Ce qui manque, c’est l’expérience pour connecter cette créativité au marché. »