Une technologie québécoise pour inspecter les fusées de SpaceX

Découvrez les vedettes méconnues de l’entrepreneuriat québécois dans notre palmarès qui recense les entreprises dont le chiffre d’affaires a explosé au cours des dernières années. Parmi celles-ci : Eddyfi Technologies.

Illustration : Paule Thériault
FABRICANT D’APPAREILS D’INSPECTION POUR LE SECTEUR INDUSTRIEL
Croissance : 771 %
Chiffre d’affaires : entre 20 et 50 millions
Employés : 230
Siège social : Québec

Martin Thériault se souviendra toujours de la journée où il a dû licencier 34 personnes. C’était en 2009, et l’entreprise américaine pour laquelle il travaillait, à Québec, lui avait donné le mandat de réduire les dépenses. « J’ai ajouté mon nom à la liste pour être le 35e à partir. »

Avant de plier bagage, il a toutefois racheté une technologie d’inspection des matériaux dont son employeur arrêtait le développement, même si elle était prometteuse. « Ça m’a coûté 25000 dollars », raconte Martin Thériault, qui a utilisé cette acquisition pour fonder Eddyfi. Aujourd’hui, l’entreprise brasse des affaires dans 84 pays et compte la NASA et SpaceX parmi ses clients.

Les produits d’Eddyfi sont à l’industrie ce que les échographies sont à la médecine. Sans rien endommager, ils détectent les défauts imperceptibles à l’œil nu dans les matériaux, que ce soit les ailes d’une fusée ou les composants d’un téléphone intelligent. Cela permet de prévenir des bris coûteux, voire des catastrophes — le géant français de l’énergie, EDF, emploie les appareils de l’entreprise dans ses centrales nucléaires.

La croissance d’Eddyfi est telle que son chiffre d’affaires frise désormais celui de l’entreprise américaine qui a cédé sa technologie à Martin Thériault. « On vient même d’acheter un de leurs concurrents. J’imagine qu’ils regrettent un peu leur décision. »