Lentilles, haricots, canola, lin, moutarde et orge n’ont plus de secret pour Adel Bennani, PDG d’Alliance Zone, qui exporte graines, céréales et légumineuses canadiennes dans 50 pays. « Si mon client me demande du soya bio, sans gluten, nettoyé, avec 42 % de protéine, en sacs d’une tonne, on va le trouver ! »
Les six employés d’Alliance Zone, créée en 2013, assument l’ensemble de la chaîne logistique, depuis la négociation et l’achat jusqu’à la livraison de 1 000 à 1 500 conteneurs par an, en passant par l’empaquetage dans tous les formats imaginables. « La production canadienne est très recherchée des transformateurs, grossistes et supermarchés à l’étranger, assure l’entrepreneur de 47 ans. Nos agriculteurs savent répondre à leurs exigences de qualité, de variété, de pureté et de propreté. »
Dans ce commerce très concurrentiel, le diplômé en marketing de HEC Montréal s’est taillé une niche d’exportateur-conseil. « On suit les marchés et il nous arrive souvent de dire aux clients : “C’est le mauvais moment pour acheter.” On peut le faire parce que, contrairement à la plupart des exportateurs, on ne tient aucun stock. Nos clients savent qu’on n’essaiera pas de leur passer notre marchandise. »
S’il veut maintenir sa croissance, Adel Bennani devra relever de nouveaux défis. Outre le prix des conteneurs, de 5 à 10 fois plus élevé à cause de la pandémie, il s’inquiète de la présence accrue, tant en quantité qu’en qualité, des pays de la mer Noire. « La production ukrainienne, russe et kazakhe commence à concurrencer nos agriculteurs, et la mer Noire est proche des marchés européens et orientaux. Il va falloir trouver une solution. »
Cet article a été publié dans le numéro de janvier-février 2022 de L’actualité.