Ce mercredi soir, les Rolling Stones donnent à Québec le seul spectacle en sol canadien de leur tournée nord-américaine, qui prendra d’ailleurs fin sur les plaines d’Abraham. Les organisateurs du Festival d’été de Québec ont défoncé leur budget pour présenter le légendaire et infatigable quatuor.
À une époque où la durée de vie médiane d’une entreprise de plus de cinq employés est de 13 ans et où plus d’une société sur deux ne passera pas le cap des cinq ans, l’extraordinaire longévité du groupe rock mérite respect. Le groupe donnait en effet son premier spectacle au Marquee Club de Londres en juillet 1962, il y a 53 ans.
Son premier mégatube, «(I Can’t Get No) Satisfaction», fête cet été son 50e anniversaire. La majorité des Québécois n’étaient pas nés alors que leurs parents envahissaient les pistes de danse quand le plus célèbre riff de guitare de l’histoire du rock sonnait la charge. Des dizaines de milliers de Québécois seront à leur tour en transe, mercredi, lorsque le groupe interprétera, au moment du rappel, sa chanson emblématique.
Les Rolling Stones constituent une véritable entreprise. Le groupe proprement dit ne comprend que quatre membres, mais la société emploie plus d’une douzaine d’employés permanents. Et il faut en compter des centaines d’autres pendant les tournées, comme les sept musiciens qui accompagneront les Stones sur scène.
Dès le début, ceux-ci étaient une marque avec une identité propre et un positionnement clair. Face aux Beatles, proprets et mélodiques, les Stones étaient les mauvais garnements de bonne famille au son plus sale, plus blues et plus rock que celui de leurs grands concurrents. La mélodie appartient aux Beatles, le rythme est l’affaire des Stones.
Ils ont été, à une époque, prolifiques. Leur discographie comprend 29 albums studio, 13 albums tirés des spectacles, 109 simples (singles) et de nombreuses compilations. À ce jour, ils ont vendu plus de 240 millions d’albums. C’est énorme, mais les Beatles ont fait beaucoup mieux.
Alors que les Beatles ont cessé rapidement d’effectuer des tournées, les Stones sont devenus une énorme machine à remplir les stades. Les Beatles ont misé sur leurs albums, tous légendaires à un degré ou un autre. Les Stones ont accumulé les tubes à la douzaine et de grands disques (comme Sticky Fingers), mais ils se sont définis sur scène. À eux le studio, à nous l’aréna, auraient pu dire Mick Jagger et son comparse Keith Richards.
Les Beatles ont été l’affaire d’une courte décennie. Les Rolling Stones ont dépassé le demi-siècle. C’est d’autant plus remarquable pour un groupe qui vit de ses concerts publics. La gestuelle et les pas de danse inimitables de Mick Jagger sont tout aussi uniques et vigoureux qu’à l’époque, même si le leader des Stones a aujourd’hui 71 ans (il aura 72 ans le 26 juillet) et qu’il est arrière-grand-père. Et pas question de retraite pour lui, a-t-il dit récemment au magazine Rolling Stone.
Depuis 25 ans, le groupe a donné plus de 540 spectacles qui ont généré des revenus de tournée de 1,8 milliard de livres, soit presque 3,6 milliards de dollars canadiens. Il n’y a que U2 qui pourrait se vanter d’une performance comparable au cours de la même période.
La seule tournée Bigger Bang, entre 2005 et 2007, aurait généré des revenus de 558 millions de dollars. Billboard, titre spécialisé de l’industrie du divertissement, affirme que les tournées ont rapporté des revenus bruts de 360 millions de dollars depuis 2012 et attiré plus de 1,6 million de spectateurs.
La tournée du 50e anniversaire, en 2013, aurait rapporté 126 millions de dollars américains, et On Fire, 165 millions. Zip Code, la tournée en cours, aura accumulé des recettes de 80,7 millions après les 10 premiers concerts, ce qui en fait la tournée numéro un aux États-Unis à la mi-année. Chaque spectacle génère donc des revenus bruts moyens de huit millions de dollars. Le prix moyen des billets vendus a été de 178,44 dollars.
La fortune de Sir Michael Philip Jagger, peut-être l’ancien étudiant le plus célèbre de la London School of Economics avec l’ex-président américain John Kennedy, est évaluée par le Sunday Times à 450 millions de dollars canadiens. Celle de Keith Richards, à 420 millions. Ils sont les plus riches des Stones, car ils ont composé les chansons et empochent les droits d’auteur.
C’est beaucoup, mais c’est peu comparativement à Paul McCartney, dont la fortune et celle de sa femme est évaluée à 1,45 milliard de dollars canadiens par le journal londonien. La différence : Sir Paul est propriétaire d’un catalogue de 25 000 chansons, dont il possède une partie des droits. Parmi les pièces qui lui rapportent des droits d’auteur : celles de Grease !
Beau sujet je parie que Drouginsky pourrait nous en dire long là dessus s’il n’était pas en train de bouder 🙂
Ah…ah…ah…
<;o)))
Il ne faut pas oublier non plus qu’à leurs débuts, les Rolling Stones avaient pour gérant un certain Allen Klein (aujourd’hui décédé) qui, par de subtiles dispositions contractuelles, s’est approprié les droits de leurs chansons allant de leur débuts jusqu’en 1970. L’année suivante, le groupe a crée Rolling Stones Records pour avoir la mainmise sur leurs chansons suivantes. N’eût été cet escroc de gérant, les Stones disposeraient sans doute à l’heure actuelle d’une fortune encore plus considérable…
Par ailleurs, si j’avais à choisir quatre albums parmi leur vaste discographie, j’opterais pour « Beggars Banquet » (1968), « Let It Bleed » (1969), « Sticky Fingers » (1971) et « Exile on Main Street » (1972).
Au plaisir, et passez un bel été!
Les Stones c’est comme Charlebois et Aznavour: y’ont tout écrit les 10 premières années
Les Rolling Stone c’est comme Elvis et bien d’autres; ils sont arrivés au bon moment avec les bonnes chansons avec la bonne mentalité. C’est un coup de chance. C’est là qu’ils ont fait leur fric qui leur a permit d’investir dans l’avenir.
À 19 ans ils n’avaient certainement pas fait des études de marché.