Recherchons travailleurs !
>>> La bonne nouvelle
La prochaine génération de travailleurs sera une main-d’œuvre convoitée. Autour de 2025, les derniers baby-boomers auront pris leur retraite et les Québécois nés à la fin des années 1990 et au début des années 2000, ainsi que les immigrants, ne seront pas assez nombreux pour compenser ces départs. Chaque fois que 10 personnes quitteront le marché du travail, seulement 8 seront disponibles pour les remplacer.
>>> La mauvaise nouvelle
Les prochaines générations travailleront plus longtemps que les précédentes… et contribueront davantage pour assurer les beaux jours de ceux qui sont déjà à la retraite ! En 2030, pour chaque personne âgée de 65 ans ou plus, seulement deux travailleurs cotiseront à la Régie des rentes du Québec (RRQ), alors qu’ils étaient sept à le faire en 1970. Afin de maintenir les coffres de la RRQ à flot, l’État pourrait pousser les travailleurs à retarder leur départ à la retraite à un âge plus avancé, d’autant que l’espérance de vie des Québécois s’allonge.
Révolution industrielle à l’horizon
>>> La bonne nouvelle
Ce n’est pas parce que les robots et l’intelligence artificielle s’apprêtent à envahir le marché de l’emploi et à le transformer radicalement que les humains finiront au chômage, prédisent certains experts. Nombre d’avancées technologiques augmenteront la productivité des travailleurs plutôt que d’éliminer leurs postes. Et si on se fie aux expériences passées, des emplois ont été perdus à cause de nouvelles technologies, mais d’autres ont aussi été créés. Prenons l’arrivée d’Internet : qui aurait cru, il y a 20 ans, qu’on pourrait un jour gagner sa vie en publiant des vidéos sur YouTube ?
>>> La mauvaise nouvelle
Personne ne sait vraiment quels nouveaux emplois seront issus de l’automatisation des tâches et de l’utilisation de l’intelligence artificielle. Grâce à l’invention du moteur, par exemple, un tracteur a remplacé des centaines d’ouvriers agricoles, mais il faut des centaines de personnes pour concevoir, fabriquer et entretenir ces machines. Pour les plus pessimistes des spécialistes, il existe un risque que ce transfert de main-d’œuvre ne se produise pas cette fois-ci. Si de plus en plus d’entreprises deviennent autonomes grâce à la technologie, où iront travailler les humains ?
L’équité salariale, c’est pour quand ?
Si le rythme actuel d’augmentation des salaires se maintient, les Québécoises rattraperont leurs collègues masculins aux alentours de… 2060.
Flexibilité et précarité
>>> La bonne nouvelle
Les employés qui rêvent de flexibilité des horaires et de travail à distance ont de bonnes chances de voir leurs souhaits se réaliser au cours des prochaines décennies. Les entreprises qui connaîtront le plus de succès seront en effet celles qui sauront améliorer la qualité de vie de leurs employés, avec notamment des compensations ou récompenses non financières. Celles, aussi, qui parviendront à créer une atmosphère de confiance, où les employés n’auront pas peur de prendre des risques et d’innover. Au sein de ces entreprises, les employés seront régulièrement évalués par leur patron, mais on observera également l’inverse, selon la société de consultants Deloitte.
>>> La mauvaise nouvelle
La concurrence entre travailleurs sera féroce dans les décennies à venir, puisque les entreprises auront tendance à faire appel à de la main-d’œuvre à forfait pour des projets particuliers, toujours selon Deloitte. Les travailleurs autonomes seront de plus en plus nombreux. En compétition constante, notamment avec de la main-d’œuvre internationale, les travailleurs devront suivre régulièrement des microformations pour rester à niveau et polyvalents. Aussi, les promotions ne consisteront plus à grimper dans un organigramme, mais à être courtisé pour des projets stratégiques. Selon un sondage de l’institut spécialisé en ressources humaines ADP Research, seulement 37 % des Canadiens croient que les structures hiérarchiques existeront encore dans l’avenir.
Les métiers de l’avenir… et ceux du passé
>>> La bonne nouvelle
Si votre profession nécessite de l’empathie, de la créativité ou une prise de responsabilité, ce n’est pas demain la veille qu’un robot vous remplacera ! Les enseignants, les éducateurs à la petite enfance, les infirmiers et les médecins, tout comme les coiffeurs et barbiers risquent moins que d’autres de voir leur profession être automatisé . C’est ce qui ressort d’une recherche de l’Institut Brookfield, dont le siège est à Toronto, qui a analysé les tâches de près de 500 emplois au Canada. Comme beaucoup de ces domaines sont traditionnellement féminins, les femmes sont moins à risque d’être remplacées par des robots que les hommes. De façon plus générale, les travailleurs les plus scolarisés sont aussi à l’abri.
>>> La mauvaise nouvelle
D’ici 10 à 20 ans, 42 % des travailleurs du Québec seront fortement touchés par l’automatisation de leurs tâches, selon l’Institut Brookfield. Les vendeurs du commerce de détail, les adjoints administratifs, les caissiers et les conducteurs de camion risquent davantage de voir leur métier disparaître. Aussitôt qu’il existe une certaine routine ou des tâches répétitives dans un métier, il devient potentiellement rentable de l’automatiser avec un logiciel ou un robot, capable de travailler plus rapidement et sans interruption. Et ce sont souvent les personnes les moins scolarisées et les moins bien payées de la société qui occupent de tels postes…
>>> J’AURAI 18 ANS EN 2018
Marc-William Gagné / Chicoutimi / Art et technologie des médias / Cégep de Jonquière / Métier rêvé : animateur télé
« J’ai toujours aimé la culture, l’écriture, être en avant. J’aimerais avoir ma propre émission télé, mais intelligente. M’écarter du divertissement et du sensationnalisme. »
« Je me fiche d’avoir un horaire atypique. J’ai toujours aimé travailler, apprendre de nouvelles choses. Mais je dois avouer que l’idée de ne pas avoir beaucoup de vacances, ça me stresse un peu. J’ai peur que, dans ce métier-là, le travail passe avant notre vie privée. »
« Dans le domaine des communications, les réseaux sociaux sont un couteau à double tranchant. Avec la cyberintimidation et les fake news, j’y vois plus d’inconvénients que d’avantages. »
Cet article a été publié dans le numéro de janvier 2018 de L’actualité.