Le marché immobilier de la Colombie-Britannique serait gonflé à l’hélium. Le marché des condos à Toronto ne porterait plus à terre. L’immobilier serait hors de prix en Alberta. Le Québec, lui serait vacciné et à l’abri de toute bulle immobilière parce que le prix des résidences serait encore raisonnable et que l’appréciation de la valeur des maisons et des condominiums serait plus modeste.
Tel est du moins le consensus qui a cours au Québec depuis quelques années. Le Québec serait la dernière place au Canada où il pourrait y avoir une bulle immobilière. L’endettement des Québécois ? Pas grave, parce qu’il y aurait en contrepartie une valeur foncière robuste et quasiment insubmersible.
L’agence internationale de notation financière Fitch Ratings ne pense pas ainsi.
Selon elle, le marché québécois est aussi surévalué que le marché de la Colombie-Britannique, plus évalué que celui de l’Ontario et beaucoup plus que celui de l’Alberta. Le prix des maisons serait évalué en moyenne de 20 % dans les quatre principales provinces canadiennes et de 26 % au Québec.
Mais pourquoi Fitch s’intéresse-t-elle d’abord au marché immobilier canadien ? Comme ses concurrents Standard & Poors et Moody’, Fitch évalue le risque de crédit des gouvernements, mais aussi des institutions prêteuses. Et comme les banques canadiennes ont prêté 1000 milliards de dollars aux propriétaires de résidences canadiens, elle a décidé de scruter de plus près le marché immobilier canadien.
Pourquoi la situation du Québec serait si préoccupante ? Parce qu’il faut aller plus loin que la fluctuation à court terme des prix. La question de l’accessibilité à la propriété est cruciale. Le prix ontarien, qu’on juge stratosphérique au Québec, peut se justifier parce qu’il y a là-bas une population en pleine croissance et qui dispose de plus d’argent pour acheter.
Pour bâtir son indice, Fitch a tenu compte de nombreux facteurs. Parmi eux, il y a la croissance du PIB, le taux de chômage, les taux d’intérêts, la croissance de la population et les mises en chantier. Ces éléments contribueront à déterminer la valeur future des propriétés. Or, les économistes prévoient une croissance économique anémique au Québec au cours des prochaines années, en raison notamment du vieillissement de la population. De plus, la population du Québec n’augmente pas beaucoup quand on la compare à celle des trois autres provinces considérées dans cette étude.
Donc, loin d’être à l’abri comme nous le pensions, nous pourrions nous retrouver sur la ligne de front. Qu’est-ce que cela pourrait signifier ?
Les prix des maisons ne se mettront pas à baisser subitement de 26 %. L’inflation et le marché devrait amortir le choc. Fitch croit néanmoins possible une baisse pouvant dépasser 15 % de la valeur des propriétés québécoises. Les données sur l’endettement personnel prennent une toute autre signification quand on enlève 15 % de la valeur de notre actif immobilier.
Que vous aimiez ou non les conclusions de l’agence de notation, elles nous rappellent que la prudence et l’épargne sont de mise et que le marché immobilier n’est pas aussi sûr et constant que nous voulons bien l’admettre.
Absolument d’accord avec les conclusions de Fitch et ça fait longtemps que je le dis.
Le problème du Québec ce n’est pas tant la grosseur de la bulle immobilière, notre problème c’est notre faible potentiel de croissance pour faire face à son éclatement. La bulle n’est pas plus grosse au Québec, mais elle est plus dangereuse parce que nous sommes plus vulnérables et n’avons plus de marge de manœuvre.
La croissance démographique est importante bien sûr car à elle seule elle supporte une bonne part de la croissance économique. Or non seulement notre population grandit moins vite qu’ailleurs au Canada, en plus nous sommes une des sociétés qui vieillit le plus rapidement au monde! Pris seul ce facteur du vieillissement (autrefois un atout) promet de ralentir la croissance pour de nombreuses années à venir. Difficile de croitre quand le bassin de main d’œuvre active diminue, qu’une partie disproportionnée d’éléments productifs quittent le marché du travail chaque année et que les dépenses gouvernementales en santé explosent.
Mais ce n’est pas tout, nous avons mis en place au Québec un carcan étatique tentaculaire qui tue la croissance, d’abord en surtaxant les citoyens mais aussi avec des excès de réglementation et d’interventionnisme qui court-circuitent le dynamisme inhérent à une économie libre.
La cerise sur le sundae est notre endettement monstrueux, inégalé dans le reste du pays, même nos grande villes Québec et Montréal (la corrompue) figurent au top du palmarès. Si on tient compte de l’endettement public ET privé que doivent supporter les Québécois nous sommes sans aucun doute une des sociétés les plus endettées au monde, certainement pire que la Grèce. l’Espagne et le Portugal!!!
Franchement quand on a compris tout ça on comprend à quel point on a zéro marge et qu’au bout du compte la conclusion de Fich au sujet du Québec est probablement optimiste!
Épargner c’est beau, mais avec les taux d’intérêts ridicules, plusieurs considèrent que d’emprunter pour acheter une maison est plus rentable. Et comment les blâmer avec des taux obligataires sous la barre des 1 %? Tant que les taux seront ridiculement bas, l’épargne sera faible et l’endettement en croissance. Et avec la croissance économique anémique, comment monter les taux? Tout un casse-tête à moyen et long terme.
Fichtre, les arguments (et épouvantails) de Fitch ne me convainquent pas!
Tant pis pour les autruches qui ne veulent pas l’entendre. J’ai vendu mon condo, je part en logement, je serai là pour ramasser votre maison à rabais dans 2ans hééhéhé
Pour ajouter à l’évaluation de Fitch : La revue The Economist du 12 janvier dernier (pages 61 et 62) nous signale que le prix des maisons est surévalué au Canada. Le ratio prix d’achat sur prix de location indique une surévaluation de 78 %, alors qu’en tenant compte du revenu disponible par personne, elle serait de 34 %. Dans son rapport sur l’économie canadienne publié le 14 février sur son site Internet, le Fonds monétaire international (FMI) va dans le même sens. Ses experts estiment que le ratio prix des maisons sur prix de location est 60 % au-dessus de sa moyenne historique, et que le ratio prix sur revenu est à presque 40 % au-dessus de sa moyenne de long terme. Se basant sur une analyse économétrique, ils avancent que le prix des maisons était, au troisième trimestre de 2012, 10 % à 15 % au-dessus du niveau auquel on devrait s’attendre en tenant compte des «fondamentaux» de l’économie canadienne.
@ Mathieu #4
Les autruches ne veulent pas voir!
Malheureusement pour vous la mienne ne sera pas à vendre. C’est pas un investissement, « it’s a way of life »…
@ M. Pierre Duhamel
Un autre hypothétique problème typiquement Montréalais que l’on veut exporter à l’ensemble de la province.
Il va y avoir un ajustement très pénible du marché immobilier au Canada, Québec aussi. les ménages sont très endettés et le gouvernement fédéral a maintenu une croissance apparente en laissant les gens s’endetter…
Les salaires n’augmentent pas ou peu, les gens spéculent sur l’immobilier, le modèle qui a fonctionné avec leurs parents ne fonctionnera pas pour eux…et les retraités vont vouloir aussi vendre des maisons trop grandes pour eux, etc…
Tout est en place pour une baisse de 20 % au moins, la main d’oeuvre de la construction au Québec représentant 27 % de la main d’oeuvre totale, on peut facilement imaginer les conséquences….
@ SensCommunRugueux (# 3):
Si la logique et le gros bon sens de Fitch ne trouvent pas de chemin dans votre cerveau, qui d’autre le pourra?
Les prix des maisons a TOUJOURS fluctué.
Je me souviens très bien de la déflation des prix au début des années ’80 et également celle du début des années ’90 où les prix avaient chuté de plus de 25% en moins de 2 ou 3 ans.
Les proprios remettaient les clés de leur maison à la pelle et les banques étaient « pognées » avec des milliers de propriétés mal entretenues dont elles ne savaient que faire. Elles les donnaient presque!
D’ailleurs, des citoyens qui avaient eu la prévoyance d’économiser au lieu de sauter dans le train déjà en marche de l’inflation de la bulle immobilière de ces 2 époques ont fait des « deals » extraordinaires car en immobilier, il ne faut pas l’oublier, le profit se fait à l’achat et non à la vente!!!
@ 2 – Guy Masson
Lorsque les taux obligataires sont dans le plancher comme c’est le cas depuis 2008 que fait-on? Simple, on investit dans les actions. Le Dow Jones a établit un nouveau record et effacé la crise de 2008 hier. Est-ce que cela veut dire que ce serait LA solution pour vous, peut-être pas, mais de là à dire que l’épargne ne fait qu’engranger des 1% de rendement, il y a une méchante marge. Il n’y a qu’à vous informer à votre conseiller financier!
Je suis d’accord avec plusieurs intervenant et je suis d’ailleurs à loyer actuellement, à investir dans les actions et à planifier une acquisition de maison dans 2-3ans. Plusieurs loyers sont vraiment de superbes aubaines actuellement. Avec les faibles augmentations accordées par la Régis du logement, la part de mon logement dans mon budget diminue d’année en année contrairement à tout le reste. Pas sûr que les intérêts, taxes et l’entretien me couteraient moins cher que mon loyer. Faites le calcul pour vous!
@ Francois 1 (#8)
«Or, les économistes prévoient une croissance économique anémique au Québec au cours des prochaines années, en raison notamment du vieillissement de la population.»
Les prévisions des économistes rivalisent de précisions avec les astrologues. Ils sont les liseuses de bonne aventure du 21e siècle.
Quant au vieillissement de la population, ça fait 30 ans que l’on m’horripile avec cet épouvantail sans que rien n’y fasse.
Alors en réponse à votre question: des arguments solidement fondés dans la réalité par des personnes hautement crédibles et objectifs (lire non liés à des groupes d’intérêts particuliers).
@ SensCommunRugueux (# 11):
Prenez quelques minutes de votre temps pour lire cet article ainsi que ceux qui s’y rattachent et venez ici nous dire où le modèle québécois a fonctionné:
http://www.antagoniste.net/2013/02/28/le-declin-tranquille-xvi-la-recherche/
@ Francois 1 (#12)
C’est exactement ce que je vous affirmais: une source crédible, indépendante de tout lien avec des intérêts quelconques et objective. Elles se trouvent généralement dans certaines institutions universitaires (mais encore, il faut conserver un esprit critique).
Mais, certainement pas un site de propagande de droite biaisée…
@ SensCommunRugueux (# 13):
Dites-nous où au juste les affirmations de l’article dont je vous ai fourni le lien au # 12 sont fausses ou biaisées SVP.
@ Francois 1 (#14)
Ce ne sont pas les faits qui sont faux, mais l’analyse qui en est fait qui est tendancieuse.
Plusieurs bon commentaire! mais pour être dans le domaine du courtage depuis une 10 années et avoir posséder plus d’une 50ènes de propriétés entre 84 et 2013 je n’ai jamais perdu un sous a la revente c’est le meilleurs investissement que vous puissiez faire mais c’est comme des actions il ne faut pas vendre quand c’est au plus bas tout est une question de logique
« Donc, loin d’être à l’abri comme nous le pensions, nous pourrions nous retrouver sur la ligne de front. Qu’est-ce que cela pourrait signifier? »
La région de Montréal est déjà sur la ligne de front dans plusieurs secteurs et le sera pour plusieurs années:
http://affaires.lapresse.ca/economie/immobilier/201302/14/01-4621465-le-marche-immobilier-montrealais-en-pleine-mutation.php
http://theeconomicanalyst.com/content/revisiting-important-post-impending-construction-slowdown-and-montreal-sales-declines
@benoit.
« je n’ai jamais perdu un sous a la revente c’est le meilleurs investissement que vous puissiez faire »
Complètement faux si vous considérez l’ensemble des coûts reliés à la propriété, ce qui représentement une somme très élevée au fil des ans:
http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/297852/trop-cheres-les-maisons