Ergoresearch – Des jambes d’enfer grâce aux jeux vidéo

Les patients atteints d’arthrose du genou qui enfilent leur nouvelle orthèse Ergoresearch sont sûrement loin de s’en douter. Ce produit médical dernier cri, conçu sur mesure grâce à un scanneur 3D révolutionnaire, est dérivé… d’un accessoire pour console de jeu vidéo.

Les patients atteints d’arthrose du genou qui enfilent leur nouvelle orthèse Ergoresearch sont sûrement loin de s’en douter. Ce produit médical dernier cri, conçu sur mesure grâce à un scanneur 3D révolutionnaire, est dérivé… d’un accessoire pour console de jeu vidéo.

Les ingénieurs d’Ergoresearch, entreprise de Laval spécialisée en orthopédie, sont constamment à l’affût des nouveautés technologiques afin de concevoir des orthèses médicales mieux adaptées au corps des patients, et de le faire plus efficacement. Dès qu’ils ont posé les yeux sur la console de jeu Kinect, de Microsoft, qui détecte les mouvements des joueurs en trois dimensions grâce à une caméra infrarouge, le déclic s’est fait dans leur esprit. « L’équipe de recherche et développement s’est mise à “triper”, à en parler et à en voir le potentiel, dit le président et chef de la direction, Sylvain Boucher. Ç’a été une grande inspiration. Ça nous ouvrait un éventail de possibilités extraordinaires, et on a réussi à tirer parti de ça. »

Il existait déjà des scanneurs 3D de haute précision, employés dans les domaines de l’aérospatiale et de l’automobile, notamment, qui se détaillent entre 15 000 et 25 000 dollars. Avec la Kinect, Microsoft faisait la preuve qu’il y avait moyen de créer, pour quelques centaines de dollars, un scanneur facile à utiliser et bien assez performant pour les besoins des orthésistes. Ergoresearch s’en est donc inspirée pour mettre au point son propre outil : un appareil portatif qui balaie le genou de rayons infrarouges, saisit des milliers d’images en deux dimensions, puis les assemble afin de reconstituer un modèle en 3D.

En quelques minutes, dans sa clinique, l’orthésiste obtient donc des mesures précises du genou de son patient, sous la forme d’un fichier informatique, qu’il envoie instantanément par Internet au laboratoire d’Ergoresearch, à Laval. Puis, à partir de ces données numériques, un robot façonne une réplique du genou en mousse rigide, sur laquelle l’orthèse est ensuite fabriquée. Une quinzaine d’orthésistes au Québec ont déjà adopté la technologie dans les cliniques d’orthèses appartenant à l’entreprise (Ergoresearch possède les enseignes Clinique du pied Équilibre, Orthoconcept et Laboratoire Langelier).

C’est une petite révolution par rapport aux méthodes actuelles. Partout en Amérique du Nord, on produit la majorité des orthèses à partir d’archaïques moules en plâtre : on recouvre le genou du patient de bandes plâtrées, on les laisse durcir, puis on coupe le plâtre et on l’expédie au laboratoire orthopédique, où il sert de base à la fabrication de l’orthèse. La technologie d’Ergoresearch permet non seulement de gagner en précision, mais aussi d’éliminer les coûts et le temps de transport… ainsi que le risque que le plâtre se brise au cours du trajet.

Idéal pour une entreprise qui aspire à conquérir de nouveaux marchés hors Québec et qui a déjà des antennes en Colombie-Britannique et en France. En 2012, Ergoresearch a lancé une filiale française, Ergorecherche France, dont elle détient 10 % des actions. « Notre plan, c’est de donner cette technologie à des laboratoires externes, à Vancouver par exemple, qui, eux, vont scanner les genoux de leurs patients et nous envoyer le résultat par Internet. Nous, on reçoit ça dans la minute et on commence à fabriquer pour eux une de nos orthèses sur mesure. Pour nous, c’est un accélérateur de croissance et un facilitateur pour déployer nos produits dans le monde ! »


Ergoresearch

Activité : Conception de prothèses orthopédiques

Chiffre d’affaires en 2013 : 13,5 millions

Nombre d’employés en 2013 : 155 (+ 6 à temps partiel)

Ventes hors du Canada en 2013 : 1%

Croissance 2008-2013 : 463%