
Cet été, partez à l’aventure dans les archives de L’actualité pour (re)découvrir les grands classiques estivaux du Québec.
L’annonce de la relance de deux réacteurs nucléaires au Japon samedi dernier, une première depuis l’accident de Fukushima le 11 mars 2011, donnera un coup de pouce à un pays en manque d’électricité depuis plus d’un an. Mais cela risque d’être trop peu, alors que les climatiseurs feront bientôt grimper en flèche la consommation.
Craignant une pénurie, le gouvernement mise donc sur une série de mesures pour économiser l’électricité. Et les petits gestes que peuvent poser tout un chacun ne sont pas sous-estimés. Voici quelques exemples.
Soyez cool, restez frais
Au centre de sa campagne d’économie d’énergie intitulée « Super Cool Biz », le gouvernement japonais incite les employés de bureau à laisser tomber cravates, vestons et souliers lassés au profit des polos, des chemises au col ouvert et même des sandales.
Implantée en 2005 pour faire économiser l’énergie, la campagne n’a pas fait beaucoup d’adeptes au départ. La petite révolution vestimentaire qu’elle suggérait a été perçue comme «malpropre» et «indigne» dans le monde très conformiste des salarymen, ces salariés travaillant dans les grandes corporations du pays. Mais avec les années, une majorité de travailleurs a fini par adopter les vêtements plus légers dans les tours à bureaux pendant l’été. Dont les chemises hawaïennes, qui semblent devenues bien populaires…
Cette campagne va de pair avec une autre mesure, celle de ne pas climatiser les bureaux avant d’atteindre 28 degrés Celsius. Et un petit ventilateur portatif, a aussi indiqué le gouvernement, peut parfois très bien faire l’affaire.
«Cool Share»
Pour réduire l’utilisation des climatiseurs à la maison, le gouvernement suggère aux membres d’une même famille de se réunir et de dormir dans une même pièce, histoire de ne faire fonctionner qu’un seul appareil. C’est le programme Cool Share.
Autre suggestion aux citoyens : sortez de chez vous et allez dans les endroits publics (climatisés), tels la bibliothèque et les musées. L’État demande d’ailleurs à ces derniers d’ouvrir leurs portes gratuitement.
Les vieilles ampoules aux oubliettes
Les Japonais pourraient bientôt devoir se passer définitivement de la bonne vieille ampoule incandescente, puisque Tokyo vient tout juste d’intensifier sa campagne visant son remplacement par des modèles moins énergétivores, comme l’ampoule LED et la fluocompacte.
Signe que cette mesure est jugée importante, c’est le ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie, très puissant au Japon, qui en fera l’annonce cette semaine. Il demandera à l’industrie de faire son effort de guerre volontaire en cessant la production du vieux modèle, aux commerçants de ne plus en faire la vente, et aux individus d’acheter des modèles plus économes.
Selon l’Institute of Energy Economics, la consommation d’électricité chuterait de 9 % au pays si toutes les ampoules incandescentes étaient remplacées par les modèles LED. Ce qui représente, grosso modo, la production électrique de 13 réacteurs nucléaires.
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Portrait de l’énergie au Japon
Le Japon compte 50 réacteurs nucléaires, tous mis hors fonction pour examen depuis Fukushima.
Avant la catastrophe, le nucléaire fournissait 30 % de l’électricité. Le Japon était le troisième producteur d’énergie nucléaire, derrière les États-Unis et la France.
Le Japon est le premier importateur mondial de gaz naturel liquéfié (LNG), le deuxième importateur de charbon et le troisième importateur de pétrole.
Il est très dépendant des importations d’énergie et ne produit que 16 % de l’énergie consommée.
Les énergies renouvelables ne comptent que pour 1 % de l’approvisionnement énergétique, mais le gouvernement veut faire passer ce chiffre à 25 %, voire 35 % d’ici 2030.