Ce qui va changer en Israël

Bien qu’il ait été reporté au pouvoir le 22 janvier, le premier ministre de droite, Benyamin Netanyahou, sort affaibli des élections, alors que le parti du centre dirigé par Yaïr Lapid a réussi une percée. Voici comment cette nouvelle donne influencera les politiques intérieure et extérieure de l’État hébreu, selon Élisabeth Marteu, spécialiste de la question israélo-palestinienne à Sciences Po Paris.

Photo : R. Zvulun/Reuters

Quels enjeux se révèlent prioritaires pour les Israéliens ?

Les questions socioéconomiques ont été au centre de la campagne électorale. Le parti centriste de Yaïr Lapid a martelé le thème du « partage du fardeau » et a plu en demandant l’élargissement de la conscription aux ultraorthodoxes [actuellement dispensés du service militaire] ainsi que des mesures économiques pour protéger les classes moyennes. Netanyahou devra en tenir compte.

Quel avenir pour la question israélo-palestinienne ?

Absente des élections, elle ne devrait pas devenir une priorité. Et rien n’indi-que que Washington, qui a beaucoup de poids dans ce dossier, s’investira davantage. Il faudra toutefois voir l’influence qu’aura Yaïr Lapid – qui est en faveur d’une relance des négociations israélo-palestiniennes – sur le gouvernement Netanyahou.

Peur-on s’attendre à une nouvelle approche envers l’Iran ?

Cette question transcende les clivages partisans. Mais les partis du centre, sans s’opposer à des frappes contre les sites nucléaires iraniens, veulent une concertation avec les États-Unis, critiquant ainsi la position unilatéraliste de Netanyahou. Sur ce point, les centristes pourraient influencer l’approche du gouvernement.