Daech à l’agonie

Des changements dans le nombre et les contenus des vidéos témoignent du recul de Daech en matière de propagande.

Un djihadiste de Daech dans les décombres à la suite d'une attaque aérienne dans la ville syrienne de Raga. (Photo: AFP/Getty Images)
Un djihadiste de Daech dans les décombres de la ville syrienne de Raga à la suite d’une attaque aérienne. (Photo: AFP/Getty Images)

En un an, le nombre de photos et de vidéos diffusées par le groupe armé État islamique (EI) est passé d’un pic de 761 en août 2015 à 194 en août 2016, note le Combating Terrorism Center, de l’Académie militaire de West Point, aux États-Unis.

Ce déclin serait d’abord attribuable à la mort de membres de l’équipe chargée des contenus visuels — dont celle du chef de la propagande, Wa’il Adil Hasan Salman al-Fayad — et à la destruction d’infrastructures de production de l’EI.

Le ton des vidéos publiées a lui aussi changé. Le groupe ne vante plus les mérites du « califat », comme il le faisait en 2014, en diffusant des images de commerces florissants et de vie civile prospère. Les vidéos présentent désormais à 70 % des nouvelles de nature militaire, selon les chercheurs de West Point.

Ce recul de la propagande de Daech est un coup dur pour un groupe qui a toujours cherché à attirer des combattants étrangers. Selon le Pentagone, le nombre d’étrangers rejoignant chaque mois les rangs du « califat » est passé d’environ 2 000 à à peine 200.

L’EI semble même peiner à maintenir ses troupes : tandis que les contenus vidéos se font dans l’ensemble moins nombreux, les images d’exécution de traîtres et d’espions présumés se multiplient. Un symptôme, selon les chercheurs, de craintes accrues que les combattants du groupe ne se retournent contre Daech.