L’auteur est chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand, où ses travaux se concentrent sur l’étude et l’analyse de la politique américaine.
L’année politique 2023 aux États-Unis a débuté de façon théâtrale, dans la tourmente et la dispute autour du tout premier et très simple geste que devait faire le nouveau Congrès : se choisir un président à la Chambre des représentants. Ce psychodrame de plusieurs jours a donné le ton à ce qui s’annonce comme deux années de conflits et d’obstructions entre, d’un côté, la nouvelle majorité républicaine à la Chambre et, de l’autre côté, le Sénat démocrate et la Maison-Blanche de Joe Biden. Sans compter les perturbations qui viendront de la frange des trouble-fête MAGA.
Peu de luttes plus importantes se dessinent à l’horizon que celle autour du budget. La menace de la fermeture partielle du gouvernement fédéral plane régulièrement, faute d’entente sur un budget entre les partis, qui détiennent désormais chacun un droit de véto sur les décisions de l’autre.
Les républicains voudront remettre en question une série de programmes prisés par les démocrates, comme l’assurance maladie pour les personnes âgées, alors que ces derniers chercheront à ouvrir davantage les valves pour financer ces mêmes programmes. La lutte sera présentée comme féroce, les deux partis comme diamétralement opposés sur ces questions.
Il y a néanmoins un point sur lequel démocrates et républicains s’entendent comme larrons en foire, et ce, depuis des années : l’armée. Incidemment, il s’agit — et de loin — de la plus grosse pointe de la tarte budgétaire (si l’on exclut les dépenses automatiques comme les pensions) de l’État fédéral américain.
La bonne entente est telle qu’aucun débat de fond sur l’à-propos de dépenser des milliards (808 précisément pour 2023, une hausse de 8 %) ne semble possible.
Où va l’argent ?
Le budget militaire des États-Unis pour l’année fiscale 2023 s’établit en fait à plus de 1 000 milliards de dollars, lorsqu’on y inclut l’aide militaire internationale et les pensions aux vétérans. Parmi la quinzaine de départements fédéraux américains (l’équivalent des ministères au Canada), dont la Santé, l’Éducation, le Transport et le Département d’État (qui dirige la diplomatie américaine à la grandeur de la planète), les deux plus importants sont, année après année, ceux de la Défense… et des Anciens combattants.
Le budget du Pentagone à lui seul dépasse les budgets militaires combinés des neuf puissances militaires suivant les États-Unis, y compris la Chine et la Russie. L’aide militaire américaine à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe, l’hiver dernier, dépasse le budget militaire total de la Russie. C’est aussi 50 fois les dépenses militaires canadiennes.
Et, de façon tout aussi remarquable, cette infusion de fonds publics sans limites s’accompagne d’une opacité également sans pareille. Depuis des décennies maintenant, des voix s’élèvent à droite et à gauche pour demander ne serait-ce qu’une vérification (un audit) du Pentagone pour voir comment l’argent des contribuables y est dépensé.
Parmi la poignée de partisans de la mesure se trouvaient, lors du dernier Congrès, le sénateur indépendant du Vermont, Bernie Sanders, et le sénateur libertarien du Kentucky, Rand Paul. L’establishment des deux partis, comme il le fait année après année, Congrès après Congrès, a vite fait d’enterrer l’initiative.
Et les médias privés américains, à commencer par les chaînes câblées comme Fox et CNN, de plus en plus définies dans les dernières années par leur affiliation tribale à un parti et leur opposition à l’autre, n’affichent que peu d’intérêt pour la question. Le conflit politique entre démocrates et républicains, entre gauche et droite, entre Trump et anti-Trump, est bon pour les affaires et génère des clics. Un consensus des deux partis, aussi digne d’intérêt public puisse-t-il être comme sur des dépenses militaires de 1 000 milliards, se vend moins bien. Et n’alimente par le fait même à peu près pas le débat public.
Plus d’argent, plus de guerres
Si c’était strictement une question de gestion de fonds publics, ce serait une chose. Or, il y a aussi des conséquences directes et indirectes très réelles sur la guerre et la paix dans le monde.
Depuis le début du XXIe siècle seulement, les États-Unis ont bombardé ou envahi près de 10 pays, dont la majorité sans même que le public américain le sache. Il y a bien sûr l’Afghanistan et l’Irak ; mais combien de gens étaient au fait des bombardements américains depuis les années 2000 au Pakistan, en Somalie, en Syrie ?
Combien de gens savent que l’une des guerres les plus brutales et meurtrières à faire rage depuis une décennie est celle au Yémen, où les armes utilisées par les forces saoudiennes, souvent pour tuer des civils, sont venues des États-Unis ?
Au début des années 1990, à la fin de la guerre froide, le secrétaire américain à la Défense, un certain Dick Cheney, avait mis sur pied un plan stratégique qui visait « l’empêchement de la réémergence d’un nouveau rival » sur la scène internationale.
Le plan avait pour but, en d’autres mots, la domination américaine suprême de la planète. Controversé et contesté, il avait fait l’objet d’une fuite et s’était retrouvé sur la première page du New York Times en mars 1992.
Lorsque 30 ans plus tard, en 2022, l’administration Biden a elle-même présenté son plan de défense stratégique décennal, ce dernier appelait à la suprématie du pouvoir et des valeurs américaines dans le monde — et il a à peine été discuté sur la place publique.
Au milieu des années 2000 et de l’invasion américaine de l’Irak, un brillant documentaire intitulé Why We Fight est sorti. Il retrace la montée de ce que l’ex-président Dwight Eisenhower avait nommé dans son discours d’adieu le « complexe militaro-industriel », expression devenue célèbre. Le point était déjà clair : ce n’est pas une question d’un président ou d’un parti, les États-Unis sont un pays profondément militariste, et ils ont bâti des structures autour de l’industrie de la défense devenues graduellement difficiles, voire impossibles à contester.
Au cœur du documentaire figure cette déclaration, percutante par sa simplicité, de Chalmers Johnson, politologue et ex-agent de la CIA : « Lorsque la guerre devient aussi rentable, je vous le garantis : vous allez en voir davantage. »
Heureusement pour nous qu’il y a les États-Unis pour défendre nos frontières, car le Canada en est incapable. Ex militaire , je préfère de beaucoup les avoir comme alliées permanents. Une des tâches des Américains est qu’ils sont devenus les policiers du Monde et ils sont les seuls capable de l’ëtre. L’ONU est une risée, beaucoup de paroles et peux d’actions et peu d’argent.
Nous les Canadiens avont la méchante tendance à faire du America Bashing peu importe les décisions prises par nos voisins. Par exemple: pourquoi les Américains soutiennent-ils autant les Ukrainians, cent fois plus que l’Union Européenne ? C »est stratégiquement sage entre-autres de démontrer que la Russie est militairement d’une faiblesse inouï et peut-être battu par un beaucoup plus petit pays et ce à l’extériure d’un conflit mondial. Je suis cependant d’accord que les E »U » ont fait des erreurs par le passé et en font toujours. Mais bravo pour la Fortresse Amérique, grâce à eux cela me permet de dormir en paix, chez moi, au Canada. C’est peut-être pour cela que le Canada est le cancre de l’OTAN …
C’est sur que l’ Onu ne fonctionne plus La Russie et la Chine ont droit de Véto dans toutes les décision.
Qui vient en premier, la poule ou l’oeuf ? M. Jacob, que je lis ou écoute toujours avec plaisir a choisi : c’est le budget américain de $1000 mds.
Mais ce budget effroyable a été engendré par :
1, le renforcement de la dictature choinoise, tant en puissance économique qu’en armements et vers Taïwan,
2, la faillite de la démocratie ruse installée par Eltsyne en 1992,
3, la surenchère furieuse de la dynastie communiste de la Corée du Nord,
4, la volonté des Russes Blancs de refaire l’URSS si leur guerre en Ukraine réussit.
5, le refus des pays arabo-musulmans de se transformer en démocraties tel que le leur avaient demandé dès 1991 les deux présidents Bush (pourtant pas des lumières ces deux-là).
Les guerres où les USA participèrent sont presque toutes liées au conflit du Proche-Orient où les USA sont inconditionnellement sionistes. L’erreur de Truman en 1948 dont le monde pâtit. Pauvres juifs, ils auraient dû choisir d’émigrer aux USA ou au Canada. Là, ils y prospèrent en minorité heureuse et prospère.
Enfin, les USA se font attaquer presque toujours par suprise : le Lusitania le 7 mai 2015, le 6 décembre 1941 et le 11 septembre 2001. Ailleurs, c’est comme pour prévenir le coup… qu’ils tapent au loin, très loin de leurs frontières.
Sans les Américains, toute la Planète lècherait les bottes (je demeure ici poli…) des fascistes ou des communistes victorieux et planétaires.
Oui, les Américains sont des talons d’Achille (leur avidité économique, leur droite biblique arriérée, leur refus de la sociale-démocratie tentée pourtant par les Démocrates mais sabotée par les Républicains dès Nixon).
Les dictateurs en divers pays ont fourni des forces à la droite américaine qui, parano, écrase la société civile amércaine sous le poids des impôts mal dépensés et inégalement fixés. Plus l’outrageante et injuste inégalité, affront à la justice et déni du Rève américain.
Alors que va faire la poule ? Que doit faire la poule ? Elle a intérêt à pondre un tank !
Malgré tout, 30 pays en saine démocratie et plus sur Terre vivent en paix et en sécurité grâce à eux.
Vive la grandeur historique du peuple américain !
Jacques Légaré
ph.d. en Philosphie politique
maître en Histoire.
@ Jacques Légaré,
Il y a dans vos commentaires une petite faute qui doit en être une d’inattention ou peut-être imputable à votre traitement du texte, toujours est il que vous mentionnez le naufrage du Lusitania. un des paquebots transatlantique des plus luxueux de son temps : le 7 mai 2015 lorsque l’année à retenir est bien sûre 1915.
L’attaque qui n’avait rien d’une surprise n’était pas dirigée contre les États-Unis qui à ce moment-là n’étaient pas en guerre ; mais bien contre la couronne britannique.
Ironie du sort, c’est le Lusitania qui avait volé au secours du Titanic dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 et recueilli les survivants.
Toujours à propos du Lusitania, la thèse d’un agression volontaire des Prussiens (les Allemands) est actuellement contestée. Bien que le Lusitania ait poursuivi le transport des passagers. Dans le cadre de l’effort de guerre, le navire avait été armé par les britanniques. Le fait qu’il ait été torpillé viendrait de la confusion du commandant de l’U-20 ; l’apparence du navire était celle d’un croiseur auxiliaire. La compagnie Cunard qui exploitait le paquebot était parfaitement au courant des risques encourus par la poursuite des traversées et les passagers – qui en étaient informés – le faisaient à leurs risques et périls.
Ce qui est plus problématique, c’est qu’il n’est pas certains que le naufrage soit directement imputable à la torpille, puisque avec sa double coque divisée en caissons étanches, le bateau quoique endommagé aurait dû se maintenir à flots ; a tout le moins pendant plusieurs heures jusqu’à l’arrivée de secours.
Le navire a pourtant sombré en 12 minutes. C’est une seconde explosion qui serait la cause du naufrage. Les autorités britanniques ont attendu 1970 pour reconnaître qu’à ce moment-là, le Lusitania transportait en plus des passagers, des stocks importants de munitions et 46 tonnes de poudre d’aluminium qui de l’avis d’experts est explosive au contact de l’eau. Cela les passagers du Lusitania ne le savaient pas.
Vous écrivez également ceci : « Pauvres juifs, ils auraient dû choisir d’émigrer aux USA ou au Canada. Là, ils y prospèrent en minorité heureuse et prospère. »
Voici sur le sujet de qu’écrit dans son journal intime Mackenzie King le 29 mars 1938 : « Nous devons garder cette partie du continent libre de troubles et libre d’une trop grande mixité avec du sang étranger, c’est à peu près la même chose pour le problème oriental. Je crains que nous ayons des émeutes si nous acceptons une politique d’admission de nombre de Juifs. »
L’Encyclopédie canadienne nous indique que le 7 juin 1939, le paquebot MS Saint-Louis avait à son bord 907 réfugiés juifs qui fuyaient l’Allemagne nazi, qui se sont vus refuser l’entrée au Canada. Les États-Unis avaient aussi refusé de leur offrir l’asile. Finalement refoulés vers l’Europe, plus du quart d’entre eux ont péri dans des camps de concentration.
Peut-être ne faut-il pas s’étonner outre mesure que pour bon nombre de juifs, la seule maison sécuritaire soit l’État d’Israël. Ce n’est probablement pas un hasard, si un grand nombre tant aux États-Unis qu’au Canada détiennent une double nationalité israélienne. Voici quelques semaines à peine Douglas Emhoff l’époux de la vice-présidente Kamala Harris, appelait – lors d’une rencontre diffusée publiquement à Washington – à lutter contre l’épidémie de haine et contre l’antisémitisme. Voici un extrait de ce qu’il déclarait : « Notre pays fait face à une épidémie de haine. Laissez moi dire clairement que les mots comptent. Les gens ne se contentent plus de dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas. Ils le hurlent, littéralement ».
Dans cette excellente chronique à lire, adéquatement recherchée, Rafael Jacob lève le voile sur ce que d’usage nous nous refusons de regarder. Pour bon nombre de gens animés d’une spiritualité manichéiste où toute composante de la vie représente une lutte sans fin du bien contre le mal. Il existe un axe du bien dont le chef d’escadrille ou le vaisseau amiral (selon que vous soyez plutôt air ou mer) sont les États-Unis d’Amérique ; le mal étant tous les autres qui ne suivent pas les États-Unis….
Cette position militaire réellement dominante a commencé à se forger avec l’entrée en guerre des États-Unis en seulement avril 1917 (Première guerre mondiale) sous la présidence de Woodrow Wilson qui a été aussi le rapporteur du principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (droit à l’autodétermination) présenté dans un discours en 14 points pour une paix durable devant le Congrès le 8 janvier 1918.
Des propositions visionnaires et audacieuses qui ne firent pourtant pas consensus qui pourtant devaient apporter une coexistence pacifique de toutes les nations, peu importe leur taille et la forme de régime politique. Wilson avait d’ailleurs déjà bien compris à l’époque que dans une véritable coopération de la Russie bolchevique et de l’Amérique se trouvait la clef du succès.
Dès lors… puisqu’on ne parvenait pas s’entendre, les conditions étaient réunies pour faire des États-Unis le « complexe militaro-industriel » qu’il est plus que jamais devenu désormais ; la table était mise pour des conflagrations à répétition.
Merci à monsieur Jacob, d’avoir évoqué le conflit au Yémen, une guerre en premier lieu civile presque oubliée (commencée en 2014) qui malgré un cessez-le-feu précaire (mars 2022), a produit ses millions de personnes déplacées, apportée la malnutrition pour plus de 20 millions d’habitants et la destruction en partie du patrimoine archéologique classé d’un des précieux berceaux de l’humanité, plus connu dans sa forme biblique sous le nom de royaume de Saba ou de Shéba.
«Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités». Les États-Unis assument les leurs, contrairement au Canada, qui néglige son armée depuis des décennies grâce à la protection américaine, et à bien d’autres pays occidentaux.
Plus de transparence souhaitée dans l’utilisation des fonds publics ? Bien sûr. Mais est-ce que quelqu’un fait confiance aux chiffres diffusés par les Russes et les Chinois quant à leurs propres budgets militaires ?
Nous vivons tranquilles grâce aux États-Unis. Et l’Ukraine a une chance grâce à eux. Et la Chine se garde encore une petite gêne grâce à eux. Ceux qui croient que les dictatures respectent autre chose que la force vivent dans un monde parallèle.
Je suis d’accord. Dans les mots de George Bush, Sr. en 2003, dont il voulait « creer une monde unipolar ou l’etats unis avait aucune competitor ».
Merci aux Etats-Unis d’être là.
Cela ne doit pas, par contre, nous permettre de ne pas tenir compte de la piste du dollar. Il y a, d’un côté, le complexe militaro-industriel qui dépend de la guerre pour sa survie, et les politiciens qui dépendent, pour leur propre survie, de la largesse des projets du complexe militaro-industriel logés dans leur cour.
Au-dessus de tout cela, bien sûr, au niveau pan-national, il y a le désir de sécurité, d’un côté, et aussi le désir de dominer.
Finalement, la Chine, et l’Inde, inexorablement, vont vouloir/pouvoir dominer à leur tour. Je peux m’accommoder des valeurs du pays d’à-côté, que je connais assez bien. L’acceptabilité des valeurs des deux autres est moins certain.
Bonjour.
Oui nos voisins sont des belliqueux de premier ordre, surtout après la deuxième guerre mondiale, y aurait-il eu moins de conflits guerriers s’ils n’avaient droit de veto. Posez la question aux vétérans du Vietnam et de l’Irak, quand l’agresseur vient d’ailleurs, il n’a pas la légitimité. Le cœur de l’agressé est décuplé, même avec tout l’arsenal les USA ont échoué au Vietnam. En Irak, on connait tous, les désastreuses conséquences. Est-ce que le conflit Ukraine-Russie est une nouvelle approche pour faire la guerre, je le crois, il y a l’Europe qui regarde et fournit un peu d’armement et il y a les Américains qui appuient l’Ukraine pour 50 milliards. Espérons que la démocratie gagne même si elle est imparfaite, elle vaut mieux que la vision d’un homme comme Poutine.
Tout cet article sonne faux. Dépendance morbide des États-Unis à la guerre, alors qu’ils étaient en pleine vague néo-isolationniste sous Trump, qu’ils se sont définitivement retirés d’Afghanistan sous Biden et, qu’aujourd’hui, ils s’abstiennent prudemment – avec raison sans doute- de combattre directement la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine? Quant au budget militaire énorme des Etats-Unis, il me semble que des pays démocratiques comme le Canada devraient plutôt s’en réjouir que s’en inquiéter, compte tenu des actions de plus en plus belliqueuses de la Russie et de la Chine et de leur réarmement frénétique? La guerre en Irak était peut-être une erreur politique, mais elle avait pour but non pas de « dominer le monde », mais de renverser Saddam Hussein, un des pires dictateurs de la planète. Les bombardements en Afghanistan, au Pakistan et en Somalie visaient pour leur part à lutter contre le terrorisme islamique ; il ne s’agissait pas de guerres de conquête. C’est quand même extraordinaire d’accuser les États-Unis de bellicisme et de volonté impérialiste alors que ce sont leurs adversaires, qui sont aussi les nôtres, qui sont actuellement les seuls véritablement belliqueux et impérialistes, au sens le plus pur et le plus littéral de ces termes !