L’auteur est chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand, où ses travaux se concentrent sur l’étude et l’analyse de la politique américaine.
Le 28 octobre dernier, le président des États-Unis s’est adressé aux élus de son parti en termes clairs : « C’est ma présidence qui va se jouer dans les prochains jours », en faisant allusion aux élections dans les États de la Virginie et du New Jersey, qui se tenaient mardi.
Une semaine plus tard, le verdict est tout aussi limpide : la présidence Biden est en crise. Et à moins d’un revirement majeur au cours des prochains mois, son parti se dirige tout droit vers l’abattoir pour les élections de mi-mandat, en novembre 2022.
Constat évident en Virginie
Le premier constat fait par l’ensemble de la classe médiatique à la lumière des résultats en Virginie, c’est que ce gain républicain (50,9 % pour Glenn Youngkin contre 48,4 % pour le démocrate Terry McAuliffe) fait particulièrement mal au parti du président. N’ayant pas choisi un seul candidat républicain pour un poste électif en plus d’une décennie, la Virginie vient en effet de donner aux républicains les postes de gouverneur, lieutenant-gouverneur et procureur général (tous élus séparément), en plus de leur accorder le contrôle de l’Assemblée législative de l’État.
De façon particulièrement impressionnante — et inquiétante pour les démocrates —, le candidat républicain élu gouverneur, Glenn Youngkin, est parvenu à inciter les « trumpistes » à voter massivement, notamment dans les régions ouvrières du sud-ouest de l’État… tout en effaçant les pertes républicaines dans la banlieue de Washington, dans le nord de l’État, subies pendant l’ère Trump. Autrement dit, il est arrivé à accomplir le grand écart : garder avec lui la base de Trump sans s’aliéner les électeurs clés qui avaient été repoussés par l’ex-président républicain.
La campagne Youngkin offre en ce sens un plan stratégique pour les républicains à la grandeur du pays en vue du scrutin de novembre 2022.
Et pourtant, aussi désastreuse sa victoire puisse-t-elle être pour les démocrates, ce n’est même pas ce qui devrait déclencher l’alarme la plus forte à la Maison-Blanche. Il s’agit plutôt d’une course à quelques centaines de kilomètres au nord remportée, ironiquement… par les démocrates.
Alarme au New Jersey
La semaine dernière, on écrivait sur ce blogue que le premier élément à tenir à l’œil, en vue des élections à venir, était la marge des démocrates. À quel point avait-elle diminué depuis la victoire de Joe Biden il y a un an ?
Si le New Jersey sert de guide, la réponse est sans appel : la marge a littéralement fondu. À telle enseigne que dans cet État où Biden l’a emporté par 16 points sur son rival Donald Trump à la présidence, le gouverneur démocrate sortant — qui avait lui-même été élu par 17 points il y a quatre ans — s’est retrouvé essentiellement au coude-à-coude avec son adversaire républicain. Le lendemain du vote, avec 90 % des bulletins dépouillés, la course était si serrée qu’aucune projection officielle n’avait encore été faite. Quelques milliers de voix seulement séparaient les deux candidats.
Les signes encore plus inquiétants pour la Maison-Blanche ne se trouvent même pas dans ce résultat catastrophique. L’essentiel du New Jersey est composé de deux énormes banlieues : celle de New York, dans le nord de l’État, et celle de Philadelphie, dans le sud. Mardi, c’est dans les banlieues que le vote démocrate s’est écrasé.

Un quatuor de comtés illustre bien la situation : ceux de Burlington et de Gloucester, à proximité de Philadelphie, ainsi que ceux de Passaic et de Bergen (le plus peuplé des 21 comtés de l’État), près de New York. Le son de cloche y est uniforme.
Ces banlieues, collées sur deux des métropoles les plus profondément démocrates au pays, servent de pare-feu au parti depuis des années. Cette fois, ces pare-feu se sont effondrés.
Et cet effondrement est lourd d’implications.
Car il est survenu en dépit d’un candidat républicain qui, contrairement à Glenn Youngkin en Virginie, dont le talent politique est réel, n’avait rien de spécial. Les animateurs des différentes chaînes américaines, le soir du vote, peinaient même à prononcer son nom — il s’appelle Jack Ciattarelli — tellement il avait peu fait parler de lui pendant la campagne.
Aussi, cet écroulement du vote démocrate laisse penser que le balayage républicain en Virginie n’est pas dû à des phénomènes locaux : il y a des vents d’envergure nationale qui soufflent contre le parti du président.
Si les résultats de cette semaine se reproduisent dans un an, ce n’est pas une défaite qui attend les démocrates — c’est un lessivage.
Même la moitié des démocrates pensent que le pays va dans la mauvaise direction. Ce « centriste » fait fuir les plus modérés et les indépendants. Sa cote de popularité est en baisse de manière constante. Après 9 mois de présidence ses chiffres sont semblables à ceux de Trump! Les deux pires performances par des présidents pour un premier mandat.
Ce vieux sénile est inapte à occuper ses fonctions et devrait contrôler ses coucous d’extrême gauche qui ont pris le contrôle du parti, et du pays qui l’amènent directement dans le mur.
Les «coucous d’extrême gauche»! Elle est bien bonne celle-là alors que Biden reprend presqu’en tout point les politiques de son prédécesseur Trump… Il a envoyé se coucher ses coucous et il en remet avec son hostilité envers la Chine et… le Canada! Il est loin d’être étonnant que les électeurs états-uniens choisissent les vrais républicains pas ceux qui prétendent être démocrates mais sont en fait des républicains de centre-droit.
Personne ne s’imaginait que Biden allait devenir un grand président. Entre deux maux, il est dans la nature humaine de choisir le moindre : c’est ce que l’électorat américain a fait aux dernières élections présidentielles…
Et ce même électorat choisira également le moindre mal en 2024 en réélisant Trump ou un Républicain pro-Trump.
Bien triste réalité tout cela!