

Le climat demeure très tendu à Hongkong, après plusieurs jours de manifestation pour demander à Pékin plus de démocratie et de liberté.
Dimanche, des dizaines de milliers de militants pro-démocratie ont pris d’assaut les rues de l’ex-colonie britannique avec, comme symbole de ralliement, des parapluies destinés à se prémunir contre les gaz lacrymogènes. Les forces de l’ordre font état de 78 arrestations et de 26 blessés, selon l’Agence France Presse.
Que dénoncent les manifestants ? Principalement, la décision de Pékin de modifier le mode de scrutin censé désigner le gouverneur local. Dès 2017, les Hongkongais auront à choisir le chef de l’exécutif parmi seulement deux ou trois candidats, préalablement validés par un comité électoral.
La campagne de désobéissance civile perdure depuis des semaines, mais elle s’est accélérée au cours des derniers jours. Le 22 septembre, 13 000 étudiants chinois ont lancé un mouvement de grève pour demander plus de démocratie et de liberté. Six jours plus tard, Occupy Central, une organisation pro-démocratie, a officiellement rejoint les manifestations. Elle réclame «le retrait» de la décision de Pékin et «une relance du processus de réformes politiques». En cas de refus, le «mouvement s’intensifiera», prévient-elle.
Instagram bloqué en Chine
Plus de 10 000 clichés portant le mot-clic #OccupyCentral ont été partagés sur Instagram, montrant notamment la police arrosant les manifestants de gaz lacrymogène. Or, dimanche, le réseau social était inaccessible en Chine, sauf à Hongkong.
De nombreux observateurs n’y voient pas un pépin technique, mais bien une réponse de Pékin à la mobilisation.
En ce qui a trait à la couverture médiatique, Courrier international souligne que le mouvement Occupy Central est qualifié d’«illégal» et de «violent» par certains médias pro-Pékin. D’autres passent même sous silence la «révolte des parapluies». Du côté des médias hongkongais, les manifestants sont encouragés à tenir bon face à la répression.
(Je suis québécois habitant à Hong Kong depuis plus de dix ans.) Votre texte explique mal que la modification attendue du mode de scrutin était d’avoir un choix « libre », mais surtout que depuis quinze ans, le chef exécutif de Hong Kong est déjà choisi par Beijing. Le problème est donc que Beijing voit cela comme une concession, alors que les Hongkongais voient cela comme un bris de promesse.