
UN CLIVAGE SOCIOÉCONOMIQUE
Les chemises rouges sont issues du nord et du nord-est du pays, un milieu rural et pauvre où le sentiment d’aliénation à l’égard des élites de Bangkok est très fort. Elles incarnent désormais ce sentiment pour l’ensemble des populations rurales et défavorisées, qui représentent 65 % de la Thaïlande.
PAS DE LÉGITIMITÉ
Le premier ministre non élu, Abhisit Vejjajiva, n’a pas donné suite à la principale revendication des chemises rouges : tenir des élections anticipées d’ici novembre. Les « rouges » sont restés fidèles au premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé par un coup d’État en 2006. Celui-ci avait adopté des politiques populaires, notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation.
UN VIDE AU SOMMET
Le roi de Thaïlande, Bhumibol Adulyadej, perçu au pays comme la seule personne capable d’apaiser les tensions entre les deux camps, est resté muet jusqu’ici. Il est présentement hospitalisé. Le très populaire octogénaire était intervenu pour calmer le jeu dans chacune des crises passées. Son fils n’a pas sa carrure de chef d’État, ce qui laisse craindre un vide politique à beaucoup d’observateurs.