
« Je viens de Montréal », a dit Yelena Vavilova, alias Tracey Lee Ann Foley, à une nouvelle voisine de Cambridge, près de Boston, intriguée par ses maladresses phonétiques.
L’espionne de 47 ans avait bien choisi sa couverture. L’accent québécois – plus nasillard et plus monocorde que celui de Paris, la référence en matière de français aux États-Unis – est méconnu des Américains. La popularité de Céline Dion dans ce pays n’y change rien.
Pourtant, Yelena Vavilova avait bien failli être démasquée. Sa voisine de Cambridge est – surprise ! – professeure de français. Et la conversation s’était soudainement poursuivie dans cette langue. « C’était étrange, a confié la voisine à un journaliste du Boston Globe : je comprenais ce qu’elle me disait, alors qu’habituellement je ne comprends pas les francophones de Montréal ! »