L’actualité a remis en ligne un reportage marquant de Jacques Godbout publié une première fois le 1er janvier 1984.
Moscou, le 1er septembre 1982.
J’avais juré, écrit, promis de ne jamais mettre les pieds à Moscou et voilà que je me dirigeais vers le centre de la ville russe derrière les rideaux tirés d’un minibus à la suspension trop molle. La simple idée de passer quelques jours en URSS m’arrachait une grimace : je n’avais pas quitté l’orthodoxie catholique pour m’enfermer dans une autre religion, même laïque ! Iriez-vous faire du tourisme dialectique ? Et puis un échange de télégrammes entre Moscou et Ottawa avait fait de moi un très officiel membre du jury du XIIIe Festival du film de Moscou.
Ce n’est pas parce qu’on a de pleines valises de préjugés qu’on est plus bête qu’un autre. Une fois assis dans l’Ilyoutchine d’Aeroflot, devant une truite fumée et du vin de Géorgie, je compris les avantages des privilèges dans une société sans classe…
La première surprise est tout architecturale : Moscou est une ville belle, blanche, pêche, jaune et bleue, en partie héritée des tsars. La seconde surprise : les Russes ont pris Lénine au sérieux et conservé, restauré, mis en valeur, de façon étonnante, les monuments du passé, les caprices de la tsarine comme les églises des fortifications d’autrefois. Partout les coupoles des temples brillent au soleil, recouvertes de feuilles d’or.
Moscou voulait dire pour moi, avant d’y mettre les pieds, le Kremlin, l’armée, le Parti communiste omniprésent, les dissidents enfermés, les discours insipides. Nous passerons trois semaines à tout remettre en perspective. Par exemple : la place Rouge ne porte pas ce nom en souvenir de la révolution d’Octobre, mais se nomme place Rouge depuis le XVe siècle : en russe, le mot rouge veut dire indifféremment la couleur et la beauté.
La place Rouge fut notre premier contact avec l’histoire et la splendeur architecturale de la ville, mais aussi avec la ferveur des républicains de Géorgie, de Lettonie, d’Azerbaïdjan ou d’Ukraine qui viennent par centaines de mille, tous les jours, faire la queue pour visiter le mausolée (en porphyre rouge) de Lénine et jeter un coup d’œil, l’espace d’une seconde, sur son masque mortuaire.
À l’autre extrémité de la place, ce sont des taxis de fête qui s’arrêtent et les mariées de Moscou courent déposer des fleurs dans le jardin du Kremlin. Il faut qu’elles y croient : un mariage sur deux ne survit pas aux appartements exigus de la capitale et à l’attitude macho du Russe moyen qui refuse de partager les tâches domestiques.
À droite, comme un palais, le GUM, qui est un vaste magasin d’État où on trouve, sous des verrières magnifiques, de tout (et de rien). Au fond, derrière le mur, les anciennes demeures des tsars, les églises et la salle des congrès plus récente où se réunissent les délégués des Républiques. Cette salle est plutôt du style ingénieur, comme l’énorme hôtel Rossiya à deux pas de la place où nous logerons.
Habituellement, les touristes se retrouvent dans des hôtels situés à la périphérie de la ville, ce qui institutionnalise en quelque sorte la ségrégation. D’un côté les Moscovites taciturnes; de l’autre les visiteurs, bouche bée. On nous installa, au contraire, en plein cœur de Moscou, dans le plus vaste hôtel d’Europe (3 000 chambres avec télé couleur et frigo encastré), doté de trois restaurants, six snack-bars, deux salles à manger, un cinéma de 2 000 places. Le tout est construit autour d’un parc où dominent les épinettes. Pour chaque sous-groupe de 50 chambres, on trouve un salon et une concierge (la femme d’étage) avec qui on échange, selon le rite soviétique, notre carte d’identité contre la clé. Ainsi, à tout moment, on sait où nous sommes. Car peu importe qu’on soit surveillé ou non, on se sent, là-bas, épié. C’est le pays de la paranoïa.
Les Russes ont vu passer plus d’un Tartare. Napoléon, en 1812, transforma les églises en écuries. Les Japonais défirent le tsar en 1906. Les Allemands campèrent aux portes de Moscou en 1944. Les combats avaient lieu si près que les troupes russes se rendaient au front en métro.
Il est difficile de comprendre à quel point l’Histoire joue ici un rôle, nous qui n’avons vu que l’invasion américaine repoussée une première fois, mais accueillie ensuite à bras ouverts quand les réfrigérateurs, les décapotables et le fast-food remplacèrent les mousquets…
Le discours officiel de Moscou veut que le gouvernement américain soit pourri et belliqueux, mais affirme que le peuple américain veut la paix. Je ne sais pas les ambitions réelles des dirigeants soviétiques, mais les Russes que nous avons rencontrés, avec qui nous avons discuté, mangé, ri, bu, marché, fraternisé, veulent aussi la paix. D’ailleurs, tout ce qui est américain, vêtement, gadget ou film, a la faveur des jeunes qui se promènent dans les rues avec des slogans sur la poitrine : Speedy, University of California, Apollo !
En URSS, les touristes voyagent surtout en groupe et sont encadrés par les services d’État (Intourist) et soumis souvent à des visites qui ne laissent aucun répit. Nous étions beaucoup plus libres de nos mouvements et de nos désirs, mais toujours « aidés » d’une interprète. D’ailleurs toute visite inopinée est découragée. Si on s’entête, on vous donnera à voir le lieu de vos désirs, mais avec un guide dont le souci du détail découragerait un saint. J’ai vu des Africains morts d’indigestion d’icônes, d’iconostases, d’histoires de saints, d’empereurs, du style de Roublev ou d’un autre. Mais en URSS, chacun vit dans son secteur. Les cinéastes fréquentent toute l’année et jusque pendant les vacances des cinéastes. Ce sont les syndicats (d’usine ou professionnels) qui organisent les études, les fêtes, les excursions, entretiennent les clubs de yachting ou de montagne, construisent des hôtels au bord de la mer.
Moscou compte neuf millions d’habitants (beaucoup de téléphones, mais pas un seul annuaire, le secret toujours), auxquels s’ajoutent l’été deux millions de visiteurs quotidiens qui descendent des trains et arrivent par les gares pour se déverser dans la cité. Le métro (à douze cents), les trolleybus, les trams, les autobus et même les hydroglisseurs sur les canaux transportent ces masses besogneuses à travers une ville où il n’est pas facile de marcher tant ses avenues sont infiniment vastes, bordées d’édifices de style monumental qui semblent avoir 100 ans quand en réalité ils furent construits après la guerre sous Staline qui dota la ville, entre autres, de sept édifices victoriens comme autant de gratte-ciels surannés. Je cherche un mot plus gros que monumental, mais je ne trouve pas. Cette architecture correspond aux dimensions de l’URSS. Deux cent soixante-dix millions d’habitants, un continent plus vaste que toute l’Amérique du Nord, 15 républiques autonomes, 57 langues nationales…
En réalité, ce qui étonne plus encore, c’est que tout ce qui nous entoure, quand nous déambulons dans les rues sous les tilleuls, a été un jour pensé par des bureaucrates. L’ordre des arbres, les dimensions des vitrines, le nombre de boîtes de harengs pour cette épicerie d’État, la quantité de serviettes nécessaires à cet hôtel d’État, le menu de tous ces restaurants d’État (peu importe la nationalité de l’affiche). Les camions, tous ces camions avec leurs chargements abracadabrants sont fichés quelque part, chaque appartement appartient non seulement à l’État, mais a été attribué à des couples suivant un système de pointage, et les chaussures sur les tablettes sont des chaussures d’État…
À Moscou, plus que dans les autres villes, il faut souvent faire la queue et on obtient rarement la qualité ou la quantité désirée. On fait la queue par discipline, une dame est préposée au contrôle de la circulation, on mesure la densité de la foule; il faut faire la queue pour payer, puis pour se procurer la marchandise. Cela a développé une mentalité d’assiégés : souvent les frigos sont pleins, mais les magasins vides. Les ménagères achètent et stockent, pour elles et leurs voisines, vivant dans la crainte perpétuelle d’une pénurie. Elles se précipitent dès qu’on déballe sur le trottoir des caisses d’oranges du Maroc.
C’est évidemment ce qui a donné naissance au marché noir et à la corruption qui touche beaucoup de citoyens, du plus haut placé au plus petit fonctionnaire. Ainsi un jeune couple laisse-t-il un pourboire hebdomadaire au boucher pour avoir les meilleurs morceaux. Il faut pouvoir compter, parmi ses connaissances, et les entretenir au noir, aussi bien un plombier qu’un mécanicien qui feront mal leur travail d’État et beaucoup mieux leurs petits bénéfices privés. Le gouvernement a promis de sévir, et l’a effectivement fait, entre autres contre des gérants d’usine qui produisaient à leur compte, avec des fournitures d’État, mais le système capitaliste parallèle qui s’est établi n’est pas près de disparaître.
« Les gens sont souvent cupides, admet un intellectuel du Parti, mais ce n’est pas parce qu’ils sont parfois égoïstes qu’on ne peut tenter de construire un monde meilleur… » Évidemment. Personne n’a promis le paradis, on a parlé du paradis des travailleurs !
Bon. Les besoins essentiels sont presque partout assurés : on a des vêtements, on mange et on travaille. Mais la liberté ? À peine ai-je posé la question que nous voilà à Byzance ! La liberté se définit toujours par les règles. De même la vérité. Le journal important de Moscou, c’est la Pravda. « Pravda » veut dire vérité. Dans le sens moral. Non pas la relation des faits, mais l’objectif moral visé, la norme.
« Nous ne laissons pas circuler toutes les œuvres intellectuelles occidentales parce que nous n’avons pas encore terminé notre œuvre socialiste », m’expliqua un journaliste. Une jeune fille ajouta : « Il ne faudrait pas confondre la liberté d’expression dont nous disposons avec le droit au mensonge dont vous abusez. »
L’approche collectiviste et la vision socialiste sont tellement aux antipodes de notre système de pensée que, effectivement, nos vérités sont leurs mensonges et vice versa. De plus, nous sommes soumis, de part et d’autre, à des systèmes de propagande excessivement raffinés. Les Soviétiques ne voient qu’une version des faits. Et nous, le plus souvent ?
Pendant 10 après-midi j’ai assisté, au petit cinéma Octobre, à la projection de courts métrages d’information sur tous les combats de la Terre, en Afrique, en Asie ou en Amérique latine. Je vis et entendis des opinions contraires à celles que j’avais avalées devant mon écran de télé à Montréal. Les révolutionnaires du Salvador, les communistes de l’Afghanistan, les survivants du Kampuchéa nous montraient des images auxquelles ils donnaient un sens qui nous est totalement étranger. Peu à peu je me mis à comprendre à quel point vérité et mensonge sont des propos politiques plus que des réalités. Un exemple ? À Montréal on disait que les marches de la paix organisées en Occident affaiblissaient les forces libres et que protester contre les fusées atomiques ne se pratiquait que dans nos contrées. Or j’ai vu à l’écran un film norvégien sur une marche des femmes nordiques pour la paix. Parties de Stockholm vers Minsk, elles traversèrent Leningrad et Moscou ! J’ai vu des femmes de Leningrad avec leurs enfants pleurer et chanter comme les femmes anglaises, américaines ou allemandes quand elles manifestent. Vous en avez entendu parler, vous, au téléjournal, de cette grande marche pour la paix en 1982 en Russie ?
« Nous n’avons aucune intention d’envahir les États-Unis ou le Canada », me dit un député pendant un banquet au saumon fumé, à la vodka, au concombre cru, suivis d’un bifteck et d’une glace au citron, « nous ne saurions qu’en faire et je ne crois pas qu’on puisse construire le socialisme chez vous » ! Mais les pays en voie de développement ? « Ils choisissent le socialisme parce que c’est la voie démocratique et nous les aidons. » Ils aident en effet de mille manières : ainsi les enfants cambodgiens qui, sous Pol Pot, n’allaient plus à l’école parce qu’elles avaient été transformées en étables viennent par groupes de 3 000 passer quelques années en URSS et se scolariser pour rattraper leur retard. Quand ils retourneront chez eux, ils auront été proprement « éduqués ». L’URSS ne reçoit pas, comme nous, d’immigrants du Tiers Monde.
Autour de nous, sur les places publiques, dans la rue, dans les transports en commun, partout, des gens lisent. Au musée Tretiakov ou Pouchkine, des milliers de Soviétiques se pressent devant les tableaux. On leur explique tout, ils écoutent avec attention, ils n’en ont jamais assez de savoir. Ils parcourent (à la japonaise) les monuments historiques, visitent les monastères des siècles passés, les musées d’art occidental, dont ils possèdent de magnifiques collections, rencontrent les astronautes au salon de l’espace, par familles, groupes, disciplinés et disponibles comme on le voit rarement en Occident. Disponibles ou soumis ?
La plus grande réussite du socialisme, c’est l’effort soutenu pour l’éducation des masses. Le choix de la culture sur le divertissement (ainsi au retour de Moscou, quand l’avion fit une escale à Gander, nous vîmes dans cet aéroport minable, porte d’entrée de notre civilisation, un des grands metteurs en scène de théâtre de Moscou qui était dans l’avion, rapidement entouré par 40 marins soviétiques pour discuter d’une pièce de théâtre à laquelle ils avaient assisté pendant une de leurs permissions. Le jour où les marins canadiens…).
Certaine nuit, roulant vers Leningrad, étendu sur la couchette du haut, dans le compartiment 36 d’un train bruyant, je ne pouvais m’endormir : les autres occupants de la chambrette étaient des Mongols et venaient de m’ouvrir (dans l’ordre) leurs bouteilles d’alcool, leur cœur, leurs traditions, en évoquant les paysages du désert de Gobi. Nous avions parlé de bouddhisme, de socialisme, d’indépendance, de cinéma, de la Chine qui veut éliminer la culture mongole, et toujours ces images tentaient de s’ajuster aux milliers d’impressions déjà accumulées depuis notre arrivée. Au petit matin la femme du wagon vint nous servir un thé bouillant qu’elle avait préparé sur un petit poêle à charbon de bois au bout du couloir. La boisson jaune fumait dans des verres qu’on prend par une tasse en filigrane d’argent. La vieille Russie me chatouillait les narines.
La vieille Russie. Est-elle bien différente de celle d’aujourd’hui ? Entre l’époque où la Grande Catherine accumulait dans son palais de l’Hermitage, dans un délire propre aux collectionneurs, des milliers d’œuvres d’art qu’elle réservait aux souris et celle où le peuple use ses planchers de marqueterie sans vergogne, que s’est-il passé ? La Russie a fait le saut du Moyen Âge à l’ère socialiste sans phase intermédiaire. Le pays s’est industrialisé (son produit national brut est le quart du nôtre), il s’est modernisé, doté de moyens de transport, de villes énormes, mais le peuple russe est resté dans sa culture toujours le même, plein de crainte de l’autorité.
Devant une des églises du Kremlin, on trouve une cloche de bronze grosse comme un bungalow. Les maîtres fondeurs du tsar l’avaient coulée pour montrer aux Occidentaux qu’ils n’étaient pas des sauvages sans industrie. « Montrer » aux Occidentaux, prouver aux Occidentaux qu’ils ne sont plus en retard sur l’Europe, voilà un des ressorts de l’entreprise soviétique. Pour le reste, ces hommes et ces femmes élevés (quatre générations déjà !) dans le socialisme ne veulent pas en changer. Ils croient leur système supérieur au nôtre, plus moral, plus humaniste. Ils veulent l’améliorer certes, non pas le troquer contre nos systèmes de gaspillage.
Mais le plus étonnant, c’est de découvrir des traits qu’on croyait propres au communisme, le secret, les traitements psychiatriques pour les dissidents, les prisons sibériennes, les hiérarchies, la servilité, la paranoïa sont des constantes russes. Les communistes au pouvoir à Moscou n’ont rien inventé : ils ont poursuivi la tradition. Il suffit de lire les Lettres de Russie, publiées par le marquis de Custine au siècle dernier, pour saisir que la Russie de 1839 et celle d’aujourd’hui sont profondément semblables.
Cette nation prédestinée fait trembler la terre. Le peuple russe a la force de ses bras, la disponibilité de son intelligence, le puritanisme de ses valeurs, le sens paysan des réalités fondamentales. L’histoire l’a chargé d’administrer (au sens religieux du terme) le socialisme mondial et il le fait sans beaucoup en profiter matériellement. La Russie est, de toutes les Républiques, et Moscou de toutes les villes de Russie, la plus exploitée. L’impérialisme enrichit l’Europe et les USA, il appauvrit la Russie.
Nous sommes rentrés de ce séjour à Moscou et de brefs voyages à Leningrad et à Kiev persuadés que nous ne saurions nous adapter au système : quand les Russes encouragent la virtuosité, nous préférons encore la créativité. Quand ils soumettent le bien commun au bien individuel, nous disons qu’ils briment la liberté. Mais ce sont des réactions de riches. La dictature socialiste n’apparaît pas aussi dictatoriale à ceux qui n’ont pas, dans les pays en voie de développement, l’essentiel. Les réussites techniques soviétiques impressionnent parce qu’elles ont été voulues par des hommes politiques. De plus, à mesure que le socialisme gagne du terrain et s’éloigne de Moscou, il se transforme et inquiète même les Russes.
À la fin du séjour, exceptionnellement, les portes du Kremlin s’ouvrirent pour un banquet nocturne dans la salle Saint-Georges (60 mètres sur 20 sur 17 de hauteur) resplendissante de marbre blanc, avec six portes dorées, un orchestre caché dans les voûtes et un buffet pour mille convives, servi avec Fanta, vin blanc et rouge, et l’inévitable vodka pour accompagner le caviar.
À l’un des dignitaires, je fis remarquer que ces richesses, dans la patrie du socialisme, étonnaient. « Elles font partie de l’Histoire, me dit-il. Sur les murs, vous pouvez lire les noms de tous les soldats qui ont libéré le Kremlin… » Un autre, qui avait vécu aux USA, vit que nous étions troublés : « Nous sommes pauvres », lança-t-il en levant son verre vers le plafond richement illuminé, « mais nous sommes très révolutionnaires ! »
Il entendait par là aussi que rien, en Russie, ne doit se lire comme on le croit; tout, dans la culture russe, nous échappe, et les Moscovites sont perpétuellement traversés par deux grands sentiments : l’un, généreux, romantique, qui leur met facilement la larme à l’œil, l’autre qui puise dans la tradition asiatique et leur permet d’habiller la vérité le sourire aux lèvres. Il ne faut jamais oublier que Moscou, comme hier Byzance, est aux confins de l’Europe et de l’Asie.
Les Russes connaissent beaucoup mieux l’Occident que nous ne connaissons leur histoire. Il nous faudrait enseigner le monde et rappeler aux enfants québécois qu’ils ne sont pas seuls sur Terre. À force de vivre notre nationalisme, sans voisins au nord ni à l’est, et avec uniquement les USA au sud, nous voilà de beaux ignorants. Même Radio-Canada n’a pas de correspondant à Moscou.
Mais Dieu merci, il reste les voyages !
Dans l’avion qui nous ramenait à Montréal, assis à mes côtés, un Québécois de 30 ans revenait de Vladimir (à 200 km de Moscou) où vit sa fiancée, une jeune Russe qu’il a rencontrée l’année dernière lors d’un voyage touristique. Ce jeune garçon, un technicien chimiste, a demandé d’immigrer en URSS pour épouser l’enseignante qu’il aime ! Les autorités soviétiques lui répondront dans un an et demi. Il espère être accepté parce qu’il préférerait la vie en Union soviétique. Il apprécie surtout le caractère rural que, malgré l’industrialisation, on a conservé à la vie quotidienne là-bas… il a commencé à apprendre la langue… il est très sérieux… il sait que ce sera difficile, mais il fuit notre décadence… c’est un puritain. Il leur fera un bon citoyen.
Wow ! Donnez nous en encore des comme ça! Une secousse a notre devoir de mémoire et de réflexion . Merci , riche initiative !
Intéressant… mais que de fautes de français !
Bonjour Monsieur Brunet,
Merci pour votre message. Je tiens à vous rassurer : la version que vous avez lue n’est pas celle publiée à l’origine, dans le magazine. Nous constatons plutôt que des fautes se sont glissées dans la version mise en ligne en 2012 et republiée en décembre 2022. Par respect pour notre lectorat et pour le grand écrivain Jacques Godbout, qui signe le texte, nous avons procédé à une révision linguistique dès que nous avons été avisés du problème.
Merci pour votre vigilance et votre compréhension.
Julie Gobeil, chef du pupitre éditorial
Je suis outrée que vous ayez repris cet article, déjà plutôt ancien, sans même prendre la peine de corriger les fautes d’orthographe qui feraient rougir un élève de 5e année ! Vraiment, les « ménagèrent » achètent ?… et je ne parle pas de la syntaxe et autres inélégances. Bref, j’ai honte à mon magazine préféré.
Bonjour Madame Thivierge,
Merci pour votre message. Je tiens à vous rassurer : la version que vous avez lue n’est pas celle publiée à l’origine, dans le magazine. Nous constatons plutôt que des fautes se sont glissées dans la version mise en ligne en 2012 et republiée en décembre 2022. Par respect pour notre lectorat et pour le grand écrivain Jacques Godbout, qui signe le texte, nous avons procédé à une révision linguistique dès que nous avons été avisés du problème.
Merci pour votre vigilance et votre compréhension.
Julie Gobeil, chef du pupitre éditorial
Très intéressant cette immersion dans le monde Russe ,deux mondes ,sur notre planète terre .
Quel beau texte riche d’enseignements. Merci!