

À Montfermeil, les jeunes ont été nombreux à exercer leur droit de vote, lors du premier tour de l’élection présidentielle. Avec un taux de chômage deux fois plus élevé que le reste du pays, les gens des cités rêvent d’un gouvernement qui saura les entendre. Mais, en ce 22 avril, une chose importait avant tout: empêcher l’extrême droite d’accéder au second tour, comme ce fût le cas en 2002. Mission accomplie.

Une fillette masquée dans une rue bordée d’immeubles délabrés. Ces appartements, au départ privés, ont été loués et sous-loués au fil des ans. La mairie de Clichy-sous-Bois cherche à les acheter dans l’espoir de les démolir. Mais la France connaît une pénurie de logements sociaux. Les prix pratiqués dans le secteur privé, même en banlieue, sont prohibitifs pour les familles à faible revenu.

Des fillettes jouent à la corde à danser dans une tour de Montfermeil. Leur mère, une aide-soignante («préposée aux bénéficiaires») martiniquaise, a été victime d’une «escroquerie au logement»: elle a payé le loyer à un faux propriétaire qui n’avait pas le droit de lui louer l’appartement qu’elle occupe avec ses quatre enfants. Elle a reçu un avis d’expulsion et craint de devoir quitter son logement.

On ne va pas toujours chez la coiffeuse pour se faire faire des tresses africaines. Ici, une jeune femme rend service à une écolière. Les habitants du quartier parlent souvent de l’entraide et de la solidarité comme de valeurs importantes.

Sous leurs airs de durs à cuire et malgré leur mauvaise réputation, des jeunes gens sont parfois des pères de famille qui n’hésitent pas à s’occuper de leurs petits. S’ils traînent au pied d’immeubles plus ou moins désaffectés, c’est souvent parce qu’il n’y a pas d’autres endroits où se retrouver.

Des amis discutent dans un ascenseur. Dans ce quartier, même si les tours font parfois une dizaine d’étages, il n’est pas rare que les ascenseurs tombent en panne.

Les rappeurs de Shaolyn Gen-Zu, Mike Jack (Adama Tounkara) et Deehar Degaz, dans la cage d’escalier d’un immeuble de Montfermeil. Ces artistes, deux amis d’enfance, s’apprêtent à sortir leur premier street album, un CD indépendant, qu’ils ont produit eux-mêmes et qu’ils vendront eux-mêmes.

Le duo de rappeurs et leurs amis improvisent quelques pas de danse dans une tour de Montfermeil après une séance photo, organisée pour illustrer le site Internet où est vendue leur ligne de vêtements sport.

Mabijou N’Sona, chorégraphe et professeure de danse, retrouve ses amis dans la cité. Elle est la présidente fondatrice de Métiss’art de rue, une association culturelle qui cherche à jouer le rôle d’«agent» pour des artistes en devenir. Métiss’art de rue organise aussi des spectacles.

Dans un appartement insalubre, les propriétaires refusent souvent de faire les réparations qui s’imposeraient, sous prétexte que l’immeuble sera démoli. Des familles, souvent nombreuses, vivent dans des logements en très mauvais état, comme celui-ci.

Un garçonnet, encore assez jeune pour danser avec les femmes, esquisse quelques pas sur un air traditionnel marocain. Dans les fêtes, hommes et femmes dansent rarement ensemble. Dans cette famille, très ouverte d’esprit et accueillante, tout le monde est bienvenu, sans égard aux origines raciales et religieuses.

Sinedi, une jeune fille qui a toujours voulu être sage-femme, vient de commencer des études dans un hôpital universitaire, à Paris. Peu de jeunes obtiennent leur «bac» (baccalauréat, équivalent du diplôme d’études collégiales québécois), lequel ouvre les portes de l’université.