Royaume-Uni: Restera? Restera pas?

Deux récents sondages montrent que les Britanniques pourraient voter pour quitter l’Union européenne. Tour d’horizon des enjeux cruciaux.

Photo: Facundo Arrizabalaga/EPA
Photo: Facundo Arrizabalaga/EPA

Les Britanniques sont plus divisés que jamais sur la question de leur appartenance à l’Union européenne. Deux sondages ICM publiés le 31 mai dans le quotidien The Guardian révélent que 52% des répondants sont pour le Brexit, contre 48% favorables au maintien dans l’Union Européenne.

Fin du suspense le 23 juin, à l’issue d’un référendum historique dans lequel chaque clan a ses arguments…

Économie

Pro-Brexit : L’UE mine les entreprises par sa lourdeur administrative et ses régulations monétaires anti-compétitives. De plus, le Royaume-Uni paye une contribution annuelle de 8,5 milliards de livres pour financer ses projets. Il pourrait récupérer cet argent et l’injecter dans sa propre économie tout en maintenant des échanges commerciaux selon un accord de libre-échange à l’image de la Suisse ou de la Norvège.

Anti-Brexit : Le marché unique de l’UE privilégie les échanges commerciaux entre ses membres. 44% des exportations britanniques et 54% de ses importations en dépendent. Difficile de se passer d’un tel partenaire… D’autre part, la négociation d’un accord de libre-échange pourrait prendre plusieurs années, ce qui risque de décourager nombreux investisseurs et d’ébranler l’économie nationale.


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Immigration

Pro-Brexit : Le Royaume-Uni doit récupérer le contrôle de ses frontières intraeuropéennes pour limiter l’immigration en provenance de l’UE et réserver ses emplois aux citoyens britanniques.

Anti-Brexit : La contribution des immigrés à l’économie de leur pays d’accueil est supérieure aux dépenses publiques et aux prestations sociales qu’ils engendrent selon Jean-Christophe Dumont, chef de la division des migrations internationales à l’OCDE (institution européenne).

Souveraineté

Pro-Brexit : L’indépendance de l’UE redonnera au Royaume-Uni sa pleine gouvernance. L’UE limite le pouvoir décisionnel britannique en imposant des politiques à ses membres. Par exemple, la Politique agricole commune contrôle les prix et les subventions accordées à tous les agriculteurs.

Anti-Brexit : David Cameron a négocié des compromis, en février, pour renforcer les intérêts du Royaume-Uni s’il restait dans l’UE. Entre autres, la garantie de ne jamais devoir adopter l’euro, la limitation des allocations sociales pour les travailleurs européens immigrés, la supervision des banques britanniques par la Banque d’Angleterre et non plus la Banque Centrale Européenne.

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Un autre enjeu – assez sensible pour les Britanniques – du BREXIT: les bénéfices sociaux payés aux migrants provenus des nouveaux membres de l’Union Européenne (les pays est-européens). Les partis nationalistes adeptes du BREXIT (surtout UKIP) promettent aux Britanniques que la Grande-Bretagne, une fois sortie de l’UE, serait libre de modifier sa politique d’immigration et les principes de l’octroi des bénéfices sociaux aux migrants venus de l’Europe de l’Est. David Cameron, le PM conservateur, promet qu’au cas où es Britanniques voteraient pour le maintien du pays dans l’UE, il va négocier lui-même avec celle-ci certains principes, y compris celui de l’octroi des bénéfices sociaux aux migrants est-européens.