À peine ouvert, le BEI est déjà dans le rouge

L’organisme a déjà réclamé plus de financement auprès du ministère de la Sécurité publique, même si aucun mandat ne lui a encore été confié.

La directrice du Bureau des enquêtes indépendantes, Me Madeleine Giauque. (Photo: Ryan Remiorz/La Presse Canadienne)
La directrice du Bureau des enquêtes indépendantes, Me Madeleine Giauque. (Photo: Ryan Remiorz/La Presse Canadienne)

Le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) n’a pas encore amorcé une seule enquête que sa directrice, Me Madeleine Giauque, soutient que son organisme est sous-financé.

Officiellement en opération depuis le 27 juin, le BEI a pour mandat d’enquêter sur le travail des policiers impliqués dans des événements où des citoyens seraient tués ou blessés.

Pour y arriver, Mme Giauque pourra compter sur un maigre budget d’à peine quatre millions de dollars. Même si son bureau n’a jusqu’à maintenant reçu aucun mandat, sa directrice sait déjà que cette somme est insuffisante. « On va voir à l’usage », lance Madeleine Giauque, qui devra rivaliser d’inventivité pour joindre les deux bouts.

Installé à Place Charles-Lemoyne, à Longueuil, le BEI compte pas moins de 26 employés qui se partagent une enveloppe salariale d’un peu plus de deux millions. La cohorte de 18 enquêteurs commande des émoluments qui varient de 81 400 $ à 109 880 $ chacun, alors que la directrice recevra un salaire de 175 540 $, sans compter les employés de l’administration.

Et les budgets risquent de varier en fonction de la tâche. « Dans les cinq dernières années, il y a eu une moyenne de 38 à 39 enquêtes dans tous les coins du Québec », avance Mme Giauque, bien consciente que la réalité géographique du Québec risque de la rattraper.

« Si je dois envoyer quelqu’un dans le Grand-Nord, pour noliser un avion, ça me coûte entre 15 et 25 000 dollars. Au niveau de la flotte de véhicules, ça me coûte environ 15 000 dollars par mois, les stationnements, 1 200 $. Ça va très vite. Il y a énormément de frais qui ne sont pas considérés », dit-elle.

Sans compter que des mandats spéciaux pourraient s’ajouter et que sa brigade d’enquêteurs pourrait ne pas être suffisante. « On devra voir quel sera le mandat en fonction des inconduites à caractère sexuel. S’il y a un volume très important, peut-être qu’on ne sera pas assez nombreux. Je n’ai pas non plus l’intention que mes enquêteurs fassent des burn-outs parce qu’ils sont toujours au travail », prévient l’avocate.

Pour être réaliste, elle estime qu’il lui faudrait un million et demi de plus. Des représentations ont d’ailleurs été faites auprès du ministère de la Sécurité publique, mais la directrice refuse d’en dire davantage. « Écoutez, je ne parlerai pas de ce qui s’est fait au niveau des démarches à l’interne. Moi, je me suis engagée à tout faire pour entrer dans les budgets qui m’ont été autorisés et par la suite on verra ».

La porte-parole du ministre Martin Coiteux, Marie-Ève Pelletier, souligne qu’il est trop tôt pour parler d’une augmentation des budgets au Bureau des enquêtes indépendantes.

« On s’attend à ce que la directrice, Mme Giauque, gère avec rigueur les derniers publics », dit-elle, avant d’ouvrir la porte à d’éventuels fonds spéciaux. « Au besoin, des discussions auront lieu entre le gouvernement et le BEI », indique Marie-Ève Pelletier.

Mme Giauque prévient qu’elle ne s’écartera pas de son mandat pour quelques centaines de milliers de dollars. Elle demeure confiante que le gouvernement ne la laissera pas tomber. « C’est pas quelque chose (les enquêtes) qu’on peut reporter à l’année prochaine. Il est certain qu’il n’y a pas un matin où je vais dire : je n’enquête pas parce que je n’ai pas l’argent pour le faire ».

Les commentaires sont fermés.

Elle prevoit déjà des burn-out et des dépassements de coût alors que personne n’a encore travaillé! Je me méfie des qualités de gestionnaire de cette dame.J’espère qu’elle n’a pas fréquenté la même école que la vice reine Lise Thibeault.

Mais Dieu du ciel, qui sont ces employés pour » mériter » de tels salaires ? Ca part très mal…déjà la directrice général, plus que très bien payée, n’a pas de limites dans ses dépenses professionnelles ! M. Coiteux va devoir surveiller cette nouvelle bande de bien payés qui a l’air de vouloir piger dans le plat à bonbons allègrement !!!

On parle de « la machine », cette chose informe qui gravite autour de l’action du secteur public. Quand on parle de ce dernier, il ne faut pas tout mettre dans le même panier, le secteur de la santé a une mission claire et des clients facilement identifiable. Je reviens donc à ma machine, cette nébuleuse informe qui parasite le secteur public dans la mesure où un organisme qui n’existait pas il y a quelque mois nous dit aujourd’hui qu’il manque d’argent comme si ce dernier poussait dans les arbres et dans 5, 10 ou 15 quand on voudra abolir le BEI, il y aura toujours quelqu’un pour nous dire à quel point cet organisme est une nécessité absolue! Nos vieux peuvent bien recevoir un bain par semaine!

Les enquêtes, c’est pour expliquer le passé et punir les méchants. Il faudrait peut-être mettre plus de fonds dans la formation éthique dans les écoles et les universités, et donner plus de cours aux gestionnaires et aux politiciens pour leur faire comprendre ce que veulent dire cohérence, responsabilité, et force morale.

la madame aime beaucoup le possessif; mon budget, mes enquêteurs, mes bureaux… quelqu’un pourrait-il lui faire comprendre qu’elle demeure une employée au sein d’une organisation gouvernementale?

Chez nous on fait avec ce qu’on a! Pour quoi engager 18 enqueteurs d’un coup avant d’avoir un seul cas
C’est le sydrome de « deep pockets » le gouvernement va payer!
C’est nous qui paie. Etre avocate et ne pas comprendre comment ça fonctionne dans le vrai monde?
Je suis un enqueteur retraité…….si on payer l’enqueteur $50,000 en plus de leur pension qu
´on paie deja…moi .j’en serai aux anges
,mais je ne suis qu’on payeur de taxes…..avec des certificats en droit