Alberta: le retour des conservateurs?

Selon la projection Qc125, le Parti conservateur uni a de fortes chances de balayer le gouvernement néo-démocrate lors du scrutin d’aujourd’hui en Alberta, ce qui pourrait changer le paysage politique canadien. 

Photo: La Presse canadienne

Quatre ans après avoir causé l’une des plus grandes surprises électorales de l’histoire récente du Canada en délogeant les progressistes-conservateurs, la première ministre de l’Alberta, la néo-démocrate Rachel Notley, risque cette fois de mordre la poussière, alors que les Albertains se rendront aux urnes ce mardi 16 avril.

Rachel Notley fait maintenant face à un seul parti conservateur, le Parti conservateur uni de l’Alberta (PCU), dirigé par l’ancien ministre fédéral Jason Kenney. Or, c’est la division de la droite qui avait permis au NPD de remporter une majorité de sièges à l’Assemblée législative de l’Alberta en 2015, avec 41% du vote. Le Parti progressiste conservateur de l’Alberta (PPCA), au pouvoir depuis plus de quatre décennies, avait récolté 28% du vote, et le Wildrose Party, un parti à la droite du PPCA, avait raflé 24%.

Déjà, plus de 400 000 Albertains ont voté par anticipation, soit plus du double qu’en 2015. Les sondages indiquent que le PCU est le grand favori pour remporter l’élection, malgré le fait que Rachel Notley se maintienne près de son résultat de 2015.

La liste complète des sondages de la course en Alberta se trouve sur cette page.

Voici la projection Qc125 pour l’Alberta en ce 15 avril 2019.

Projection du vote populaire

Le Parti conservateur uni de Jason Kenney est projeté en tête avec une moyenne de 48,5%, une baisse modeste de deux points et demi depuis le début de la campagne albertaine, lancée à la mi-mars. Ce niveau d’appui indique que le PCU est parvenu à consolider une grande partie, sinon la presque totalité des appuis récoltés par le PPCA et le Wildrose en 2015.


De son côté, Rachel Notley et le NPD ont gonflé leurs appuis de façon significative pendant cette campagne, obtenant désormais une moyenne de 39.1% — une hausse importante de près de sept points depuis le mois dernier. Le NPD domine dans la capitale, Edmonton, mais tire de l’arrière dans de nombreuses circonscriptions cruciales de Calgary. Hors de ces deux régions métropolitaines, le NDP est loin derrière son rival conservateur dans les intentions de vote (par plus de 25 points).

Le Parti albertain (parti centriste) est projeté à une moyenne de 7,0%. Son chef, Stephen Mendel, est projeté en troisième place dans la circonscription d’Edmonton-McClung.

Voici les projections du vote populaire avec les intervalles de confiance de 95%:



 

Projection de sièges

Fort de tels appuis, le Parti conservateur uni se trouve confortablement en tête de la projection, remportant en moyenne 58 sièges. Le seuil pour la majorité à l’Assemblée législative de l’Alberta est de 44 sièges.



Le NPD récolte en moyenne 28 sièges. Le plafond du NPD est considérablement plus bas que celui du PCU, car son vote est hautement concentré dans les deux grandes villes de l’Alberta, Calgary et Edmonton. Le NPD est projeté en avance dans seulement trois des 41 circonscriptions situées à l’extérieur de Calgary et d’Edmonton.

Voici les densités de probabilités des projections de sièges:



Probabilités de victoire

Avec de tels appuis, le PCU remporte le plus grand nombre de sièges dans plus de 90% des simulations effectuées par le modèle électoral Qc125 (92.1%).



Le NDP n’est vainqueur que dans 6.8% des simulations. Le PCU est considéré grand favori pour remporter l’élection de mardi.

 

Distribution régionale

La carte complète de la projection Qc125 Alberta a été mise à jour. Vous pouvez consulter les projections des 87 circonscriptions provinciales albertaines en consultant les pages suivantes:

En conclusion

Si Jason Kenney remporte le scrutin, cela pourrait avoir des conséquences importantes sur les élections fédérales à l’automne prochain. En effet, Jason Kenney fait campagne depuis des mois contre la tarification du carbone mise de l’avant par le gouvernement libéral, comptant parmi ses alliés Doug Ford, premier ministre de l’Ontario, et Andrew Scheer, chef du Parti conservateur du Canada.

Si Jason Kenney est élu, toutes les provinces comprises entre l’Alberta et le Nouveau-Brunswick seront dirigées par des gouvernements conservateurs ou de centre-droit, comme la CAQ au Québec. Feront-ils activement front commun contre Justin Trudeau et pour Andrew Scheer à l’automne? C’est ce que nous verrons sous peu.