Cent quarante-cinq jours. C’est tout ce qu’il aura fallu à la ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, pour écarter l’idée de revenir à l’équilibre budgétaire.
Le gouvernement de Justin Trudeau s’était refusé à tout échéancier depuis les élections de 2015. Puis, en novembre dernier, Freeland avait cassé le moule dans sa mise à jour budgétaire en promettant un retour au vert en 2027-2028 pour le gouvernement fédéral.
L’objectif est déjà abandonné, le temps d’un hiver. Le budget présenté mardi est encore écrit à l’encre rouge, avec un déficit de 43 milliards de dollars pour l’exercice 2022-2023, en hausse de 8 milliards par rapport à la mise à jour. L’année où l’équilibre devait revenir selon le plan proposé en novembre, c’est plutôt un déficit de 14 milliards qui est désormais prévu.
On a beaucoup parlé d’un budget réactif. Premier service : devant l’inflation, Ottawa double cette année le chèque de TPS pour les 11 millions de Canadiens les plus pauvres. Une mesure mieux ciblée que les chèques du gouvernement de François Legault.
Également au menu, 80 milliards sur 10 ans destinés au développement de l’énergie propre, en réaction aux politiques vertes des États-Unis. L’administration Biden cherche à attirer sur son territoire les investissements en énergie propre en y consacrant 387 milliards de dollars américains par la voie de subventions et de crédits d’impôt. L’effort canadien reste un investissement modeste par rapport aux ambitions du voisin du Sud, et il se financera en grande partie par la baisse des subventions aux énergies fossiles.
Mais le budget Freeland est attaqué avant tout en raison du déficit qu’il creuse. Il est ironique de lire ce que Chrystia Freeland écrivait dans l’introduction de son budget de l’an dernier : « […] permettez-moi d’être très claire : nous sommes absolument résolus à ce que notre ratio de la dette au PIB continue de diminuer. Nos déficits pandémiques diminuent et ils doivent continuer à diminuer. Les dettes exceptionnelles engagées pour assurer la sécurité et la solvabilité des Canadiens doivent être remboursées. »
Un an plus tard, le ratio de la dette par rapport à l’économie (PIB), qu’on disait vouloir faire descendre, passera de 42,4 % à 43,5 %, avant de baisser sous la barre des 40 % en 2027-2028 — si tout va bien. La dette accumulée grimpe copieusement de 1 181 milliards de dollars en 2022-2023 à 1 313 milliards en 2027-2028.
Pour vanter une « approche équilibrée entre la responsabilité fiscale et les investissements », la ministre promet un programme de réduction des dépenses, avec l’objectif de trouver 15,4 milliards d’économies sur cinq ans. C’est plutôt négligeable.
Les libéraux ont choisi leur table. Celle du NPD, qui leur assure qu’ils pourront continuer à gouverner en échange d’un programme de soins dentaires.
Mais surtout, le gouvernement Trudeau fait le pari de surfer sur ce qui a fait son succès. Après tout, il a été élu en 2015, 2019 et 2021 en promettant de sortir le chéquier. Pourquoi changer une recette gagnante ? L’épouvantail des déficits n’a plus la même emprise qu’avant sur les électeurs…
Sauf qu’on peut se lasser d’une recette. Et le contexte n’est plus le même : jusqu’à l’an dernier, les taux d’intérêt étaient presque nuls. Le gouvernement pouvait s’empiffrer sans se soucier des effets.
Ce n’est plus le cas. Les intérêts sur la dette passeront de 24,5 milliards par année actuellement à plus de 50 milliards en 2027-2028. C’est 25 fois le budget du ministère de l’Environnement cette année. Le poids des intérêts par rapport au PIB devrait augmenter de 1 % à 1,5 % au cours de la même période. Si, bien sûr, l’économie se maintient comme prévu et si les taux ne s’emballent pas non plus.
On objectera que la situation financière du Canada est la meilleure du G7, ce qui est vrai. Mais politiquement, le discours de rigueur budgétaire, qui a tant fait mouche dans les années 1990-2000, pourrait fort bien redevenir à la mode.
Pierre Poilievre pourra taper à sa guise sur Justin Trudeau en le dépeignant comme un premier ministre irresponsable qui pellette les déficits sur le dos des prochaines générations. Le chef conservateur aura néanmoins l’énorme pression de devoir concocter sa propre recette. Pour revenir à l’équilibre budgétaire, et offrir des baisses d’impôts comme il le promet, il lui faudra inévitablement sabrer quelque chose.
Sur le plan économique, la prochaine campagne électorale s’annonce riche et épicée.
Toujours ce comparé au G-7 pourquoi se comparé au pire Pays et pas se comparer au pays mieux administré et qui pense a l’avenir. Selon les spécialiste avec les changement climatique sa vas couté très chère pour se nourrir sans compté les dégâts. Quand on vas être la ont vas tellement payé de l’intérêt sur la dettes de Monsieur Trudeau que les prochain gouvernement vont avoir des choix déchirant a faire. N’importe qui peut administré un pays si ont ce fou de la dettes. Toutes les milliard en intérêt qui pourrait servir au peuple et non au Banque.