Cachez ce niqab que je ne saurais voir

Un journaliste de Québec a été condamné à verser 7 000 dollars en dommages moraux pour avoir photographié et ensuite publié une photo d’une femme vêtue d’un niqab alors qu’elle se trouvait dans un marché aux puces.

Photo: Steve Bell/REX
Photo: Steve Bell/REX
Politique

Le 23 septembre dernier, un journaliste de Québec a été condamné par la Cour supérieure. Il devra verser 7 000 dollars en dommages moraux à un couple musulman. Sa faute ? Mihai Claudiu Cristea, éditeur et rédacteur du mensuel Les immigrants de la capitale, a photographié et ensuite publié une photo de la femme vêtue d’un niqab, et ce, alors qu’elle se trouvait dans un marché aux puces.

La publication du cliché constituerait une violation du droit à la vie privée. Pardon ? Le port d’un signe religieux aussi ostentatoire que le niqab dans un lieu public est exactement le contraire d’un geste relevant de la vie privée.

Il s’agit de faire du prosélytisme en affichant une vision sacrée du monde, celle de l’islam, partagée uniquement par les adhérents de cette religion. La femme, source de tentation et de péché pour l’homme, se couvre du niqab. Elle démontre ainsi sa pureté, sa piété et sa conviction. Elle envoie également un message fort à tous ceux qu’elle croise, en particulier aux musulmanes non pratiquantes. Je suis pure, pas vous.

En ce sens, porter un voile ou un niqab dans un lieu public est exactement le contraire d’un geste privé. Comme l’a souligné la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, «si un marché aux puces n’est pas un espace public, qu’est-ce qu’un espace public ? Si le port du voile intégral en public n’est pas d’intérêt public, qu’est-ce qui est d’intérêt public ?»

Constater que le droit à la vie privée n’a rien à faire ici relève de l’évidence la plus élémentaire. Sur quelle planète vit donc alors Marc Paradis, le juge qui est en cause ici ? Sa décision est tellement absurde qu’il est difficile de ne pas y voir les signes de l’idéologie antiraciste qui imprègne les bien-pensants. La pire insulte est de se faire accuser de racisme, d’islamophobie ou d’intolérance. Plusieurs institutions, groupes de pression, penseurs, chercheurs, chroniqueurs et politiciens relaient ce message depuis des années. Nous ne sommes jamais assez tolérants et ouverts envers les immigrants, ces nouveaux oppressés de la société. 

Un tel matraquage laisse des traces, et ce n’est pas un hasard si, au cours des dernières années, des décisions judiciaires complètement absurdes ont été rendues. C’est ainsi que la Cour suprême a permis aux élèves sikhs de porter des couteaux à l’école, tout comme elle a ouvert la porte aux musulmanes qui exigent de témoigner le visage couvert lors d’un procès criminel.

Pour les partisans de l’activisme judiciaire, nos chartes, en particulier la charte fédérale, protègent les droits des citoyens. Vraiment ? Quand un journaliste est condamné à une amende de 7 000 dollars pour avoir publié la photo d’une zélote se livrant à du prosélytisme sur la place publique, est-ce que nos droits sont mieux protégés ?

Les libertés ne sont pas absolues dans notre société. En cette matière, la question centrale est toujours de savoir qui décide de ce qui est raisonnable. Pour reprendre l’exemple d’Oliver Wendell Holmes, ancien juge en chef de la Cour suprême des États-Unis, en l’absence d’un incendie on ne peut pas crier au feu dans un cinéma, créer la panique et invoquer ensuite sa liberté d’expression pour se justifier. Il s’agit en fait de savoir qui a le pouvoir de tracer la ligne où s’arrêtent les droits individuels.

Avant l’avènement des chartes, ce sont les élus plutôt que les juges qui détenaient ce pouvoir, tout comme ils le détiennent toujours en Australie, ce pays qui a refusé de se doter d’un bill of rights. À cet égard, quelqu’un a-t-il lu récemment que les Australiens voyaient leurs droits bafoués en raison de cette terrible situation que constitue l’absence d’une charte chez eux ?

De nos deux chartes, la plus problématique est la charte canadienne. La charte québécoise peut être amendée facilement. En 2008, au plus fort de la crise des accommodements raisonnables, le gouvernement minoritaire de Jean Charest l’a fait pour y affirmer le principe de l’égalité homme-femme. De plus, la portée de la charte québécoise est nécessairement moins grande puisqu’elle n’est pas enchâssée dans la constitution.

La charte canadienne est dans une autre catégorie. D’abord, la jurisprudence fondée sur celle-ci s’impose à la charte québécoise, comme c’est le cas, en partie du moins, dans ce jugement sur le niqab. Tentaculaire et plus forte, elle nécessite aussi un amendement constitutionnel pour être modifiée, ce qui semble impossible depuis que Trudeau a rapatrié la constitution sans le Québec.

Avec toutes leurs imperfections, les parlementaires sont élus et ils sont meilleurs à déterminer l’endroit où les droits doivent s’arrêter. Pour la simple et bonne raison qu’ils sont plus en phase avec la population, contrairement aux magistrats. Ceux-ci sont des experts du droit, certes, mais ce ne sont pas des experts des grandes questions sociopolitiques qui divisent la société. Surtout, ils proviennent très majoritairement des milieux aisés et très éduqués, lesquels constituent une petite minorité au sein de la société.

L’avènement des chartes, surtout depuis 1982, a transformé notre pays en une république des juges. Ce régime a encore de beaux jours devant lui.

* * *

À propos de Frédéric Bastien

Frédéric Bastien est professeur d’histoire au Collège Dawson et l’auteur de La Bataille de Londres : Dessous, secrets et coulisses du rapatriement constitutionnel. Il détient un doctorat en histoire et politique internationale de l’Institut des hautes études internationales de Genève.

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« …les signes de l’idéologie antiraciste qui imprègne les bien-pensants…»

Choix de termes fort regrettable, M. Bastien. Car si l’idéologie ennemie s’appelle carrément l’antiracisme, qu’est-ce que ça fait de vous ?

Mais la chose qui me fait le plus rire, M Bastien, c’est qu’en somme vous restes incapable, tout chroniqueur que vous soyez, du haut de votre chaire, de décortiquer efficacement l’idéologie bien-pensante que vous voulez pourfendre. Vous ne comprenez pas comment et pourquoi elle fonctionne, comment et pourquoi elle voit du racisme partout. Même si je dis:que cette idéologie est à l’antiracisme ce que le maccarthysme était à l’anticommunisme, c’est déjà ça, et pourtant même alors ça ne fait encore qu’écorcher la surface. Le phénomène est encore bien pire que ça, bien pire que ça. Mais aveugle que vous êtes, vous ne voyez rien, rien de rien ! Alors que vous y auriez avantage, ne serait-ce que pour les plus basses raisons de stratégie militante ! (Mais pas moi puisque je suis fédéraliste). Depuis plus de quarante ans – disons en gros de Trudeau à nos jours – qu’ils se font agonir d’accusations de racisme par les commentateurs anglophones et/ou fédéralistes, mes ennemis séparatistes ne voient jamais le pot-aux-roses qu’ils ont sous le nez, ils n’y voient que du feu !

Cela signifie qu’ils ne comprennent plus du tout ce qu’est le racisme – exactement comme leurs accusateurs.

Voilà. Je sais que ce n’est pas tellement le sujet du jour, mais voilà, m’sieur Bastien, vous avez pesé sur le mauvais piton. Sur le sujet proprement dit de l’expression de la foi religieuse dans le fameux « espace public », dans la vaste sphère de la vie sociale (« là où tout est désordre et vie », comme disait le comte Sforza), je devrai vous envoyer un autre billet. Et tout aussi désagréable, j’en ai bien peur.

M . Cristea n avait qu à NE PAS LES IDENTIFIER, à l époque, en nommant leurs 2 noms….La sentence est , à mon avis…ridicule…..je l aurai puni beaucoup plus que ca

Pas certain Marc que vous déteniez la vérité du piton en question, ce n’est qu’un opinion il est possible que vous ayez raison mais votre exposé super fucké sur le racisme me laisse croire que vous êtes atteint du syndrome du colon irrité par ses propre origines qui le gêne et lui occasionne beaucoup de vent je vous souhaite un prompte rétablissement et que vous retrouviez tous vos sens!

« …mais votre exposé super fucké sur le racisme me laisse croire que vous êtes atteint du syndrome du colon irrité par ses propre (sic) origines qui le gêne (sic) et lui occasionne (sic) beaucoup de vent.»

Ah, mais mon exposé, vous ne l’avez pas lu encore : car le petit message ci-haut n’est qu’un teaser, comme on dit au cinéma. Délibérément, je n’ai pas mis une seule ligne, un seul indice permettant de déduire en quoi consiste selon moi le « pot-aux-roses que les séparatistes ont sous le nez et qu’ils ne voient jamais » en matière de racisme et d’antiracisme. Je me suis contenté de clamer (les baguettes en l’air comme à mon habitude) que je l’avais découvert quelque chose. Là où vous mettez le doigt dessus, pourtant, avec une perspicacité qui force l’admiration, c’est que oui, en effet, c’est très, très, très, très fucké.

C’est que sortir de l’eau ma baleine blanche est une opération extrêmement délicate, qui demande une précision maniaque et une tribune.

Mais fort curieusement, j’ai un homonyme qui travaille dans la même ligne et qui a publié chez Leméac à l’automne 2012 un ouvrage intitulé ‘LE MULTICULTURALISME EST UN RACISME QUI SE PREND POUR UN ANTIRACISME’. C’est loin d’être parfait – et au fond, c’est beaucoup trop court (180 pages) pour ce que ça a à dire – mais vous allez trouver là les bases essentielles pour l’affirmation suivante:

L’antiracisme canadien est racial.

C’est une malheureuse décision qui porte un dur coup à la liberté d’expression et qui ouvre la porte au gouvernement des juges puisqu’« [a]vec une telle décision, les médias auront l’obligation de se demander, à chaque fois, si un juge trouverait que la publication d’une photo est « nécessaire » au reportage. » (Pierre Trudel, Portée excessive du droit à l’image, J.de M.)

Le tort de M. Cristea a été DE NOMMER LES 2 NOMS DE CES PERSONNES….dévoilant ainsi leur identité

Lisez le jugement attentivement, c’est la publication de la photo qui est reproché à monsieur Cristea. Les deux premiers paragraphes sont assez significatifs :
« [1] Ahlem Hammedi et son conjoint Saber Briki réclament de Mihai Claudiu Cristea la somme totale de 150 000,00 $, dont 55 000,00 $ à titre de dommages punitifs, suite à la publication d’une photo d’eux dans l’édition de juin 2012 du mensuel « Les immigrants de la Capitale » dont le défendeur est journaliste, éditeur et rédacteur en chef.
[2] Ils lui reprochent essentiellement d’avoir porté atteinte à leur vie privée par la publication de leur photo sans leur consentement. »

Monsieur Bastien,

Ce n’est pas vrai que les choses se subdivisent en « espace privé » et « espace public ». La notion « espace public » que tant de monde ont utilisée de parts et d’autres du débat sur la laîcité, est foncièrement défectueuse car elle englobe dans un seul tenant la société et l’État. Ça se subdivise plutôt en trois : la sphère privée, la vaste sphère de la vie sociale, la sphère restreinte de l’État. Et c’est seulement dans la sphère de l’État, interprétée toujours dans un sens restreint pour préserver un maximum de liberté, que s’exerce la laîcité, si laïcité il y a ; car elle concerne seulement les rapports entre les cultes et l’État, selon le principe formulé par Cavour « Libera chiesa in libero stato », « Des Églises libres dans un État libre ». Un principe qui soit dit en passant protège tout autant les Églises que l’État : car il protège à la fois les Églises contre la politisation du spirituel, qui dégrade la foi au rang d’un militantisme identitaire, et à la fois l’État contre la spiritualistion du politique, qui l’exalte et l’extrémise indûment.

Pour le bien de la vie politique comme de la vie spirituelle, il importe non seulement de rappeler de temps en temps que ces sphères sont deux, mais aussi d’indiquer symboliquement, dans les faits, une ligne manifeste de démarcation entre l’une et l’autre. Et donc, pour prendre un exemple, voilà pourquoi il ne saurait y avoir de signes religieux ni sur les murs ni sur les têtes dans l’enceinte parlementaire elle-même, coeur de notre vie politique. (Cet interdit qui doit inclure au moins un symbole autre que religieux: si on retrouvait la chemise rouge portée par Arthur Buies lorsqu’il prit part à l’Expédition des Mille aux côtés de Garibaldi, elle devrait être interdite, hélas, au mur du Salon bleu. Alors je dis interdisons-la bien qu’elle n’ait pas été retrouvée.) À l’autre bout du spectre, existe déjà un droit coutumier au sanctuaire, accordé avec raison au compte-gouttes, dans l’enceinte de toute église catholique (je ne crois pas que ça s’applique traditionnellement dans un temple protestant, une synagogue ou une mosquée). Quand est appliquée cette rare coutume catholique, la police – bras armé de l’État – ne peut pas entrer dans l’Église pour déloger – par exemple – le vieux monsieur musulman aveugle menacé de déportation, comme ça s’est passé il y a quelques années sur la Rive-Sud.

Mais justement : si dans quelques lieux et moments au demeurant fort peu nombreux, l’Église est libre de l’État, alors ne s’ensuit-il pas, ne serait-ce que pour des raisons d’équilibre, que dans quelques lieux et moments eux aussi fort peu nombreux, l’État soit libre des Églises? C’est cela la neutralité de l’État, et c’est un dur sacrifice que l’on demande là aux croyants – celui d’un symbole de leur culte dans certains lieux et moments symboliques – mais sacrifice nécessaire car c’est cette neutralité laîque de l’État qui est garante de l’Égalité de tous les cultes, c’est la neutralité même de l’État libéral qui assure que tous les cultes que l’on voudra pourront se côtoyer dans la concorde.

J’estime que seule, la neutralité laîque dans la sphère restreinte de l’État peut à terme assurer la concorde entre les différentes formes que prend la vie spirituelle des citoyens au sein de la vaste sphère de la vie sociale. Mais à cette formulation même, les lecteurs auront compris mon gros problème avec une notion défectueuse (soit dit pour rester poli) qui efface l’essentielle distinction entre la sphère de l’État et la sphère de la vie sociale pour lui substituer « espace public », comme si la société était engouffrée dans l’État, comme si l’État s’étendait sans discontinuer jusqu’au seuil de ma maison (figurant ici la « sphère privée »).

La subdivision binaire en « espace privé » / « espace public » ne marche pas. Car dès que je suis hors de certains lieux et moments symboliques dans la sphère de l’État, dès je suis dans la vaste sphère de la vie sociale, « où tout est désordre et vie », alors là, par contre, je peux m’attriquer comme je veux, y compris en burqa, et j’ai le droit de faire du prosélytisme pour une foule de choses, `du déisme de Mazzini à l’athéisme de Croce en passant par l’anticléricalisme d’Yvon Deschamps.. Par contre – et c’est en réalité un tout autre débat – si j’apparais de par les rues, sur une place publique, dans un terminus d’autobus, dans un marché aux puces, un stade de soccer, sur une piste cyclable, au restaurant, un terrain de paint-ball, devant la clinique d’un dentiste, dans une librairie ou une allée de bowling, que ce soit en burqa ou en chemise rouge, damn it, je dois m’attendre à être photographié !

Celui qui a utiliser cette photo est tout aussi coupable que celui qui la prise.Alors la question…As-t’on le droit d’etre vetue de la sorte au Quebec,Canada.Rep.S.V.P.S’il y a aucune loie interdisant d’etre habiller de la sorte,alors fouter leur la paix.Merci

« Celui qui a utiliser (sic) cette photo est tout aussi coupable que celui qui la (sic) prise. » Dans cette cause, c’est la même personne, ça ne change donc rien.

La question ne porte pas sur l’habillement, mais sur le droit de photographier une personne dans un lieu public, si cette personne suscite un intérêt public. Selon ce bon juge, la célèbre photo de Phan Thi Kim Phuc, la fillette photographiée nue durant la guerre du Viet Nam, aurait été interdite dans nos journaux, puisque cette jeune fille n’était pas une personnalité de notoriété publique. « [42] D’une part, les demandeurs n’exercent aucune activité publique et n’ont acquis aucune notoriété publique pouvant justifier que leur image devienne matière d’intérêt public. » Quelle absurdité !

À Marc Provencher, la section commentaire n’est pas le lieux pour vos diatribes haineuses, concentre toi sur le contenu plutôt que d’attaquer l’auteur. Cette section n’est pas non plus pour des textes de défoulement, pensez-vous sérieusement qu’on va lire un texte si long (votre 2e).

Visiblement, vous ne comprenez pas le comportement de la majorité des lecteurs des commentaires. Le texte pour avoir un effet doit être « vif » bien argumenté et surtout relativement bref, ce que à l’évidence vous ne maitrisé pas!

«À Marc Provencher, la section commentaire n’est pas le lieux (sic) pour vos diatribes haineuses.»

Pure rhétorique. Je crois que vous vous faites de la notion de « haineuse » une conception particulièrement galvaudée, pour ne pas dire slack. Seriez-vous membre d’un parti ? La chose la plus navrante est que j’essaie ici de vendre à M. Bastien une arme contre les accusations de racisme martelées depuis des décennies par mon propre camp.

« …pensez-vous sérieusement qu’on va lire un texte si long ? »

La longueur du texte est proportionnelle à la taille des bourdes que l’on entend réfuter. Ainsi cette dangereuse ânerie du binôme « espace public » / « espace privé » est un sacré noeud rhétorico-idéologique, avec plein de strates et de stades, répandu pendant tout le débat par les lologues de part et d’autre. Pour défaire ce noeud, il faut beaucoup d’espace.

Et encore, tout ça n’est rien comparé à la longueur de ma petite démonstration sur le faux antiracisme à la canadienne, hi hi !

Quand j’étudiais en photographie commerciale au CEGEP, une des premières leçon apprises était qu’au Québec, toute personne a le droit à son image et que nul autre ne peut en faire utilisation sans son consentement. Ici, quoique le sujet traité mise sur la religion, la vrai question en est une de protection des droits à son image. Que ce soit une femme avec un niqab, même en publique, ou n’importe qui d’autre, il faut avoir la permission avant d’utiliser l’image d’une tiers personne. Bravo à la madame d’avoir exercer son droit à la vie privé, dans ce monde où l’on respecte de moins en moins ce droit fondamental.

«Quand j’étudiais en photographie commerciale au CEGEP, une des premières leçon apprises était qu’au Québec, toute personne a le droit à son image et que nul autre ne peut en faire utilisation sans son consentement.»

Oui, cette histoire de « droit à l’image » – une offensive contre les médias en général et contre l’art de la photographie en particulier – fut introduite au Québec quelque part dans les années 90, au plus fort de la mode des poursuites absurdes et à l’envers du bon sens, lancée par une adolescente et surtout son avocat malin, ait eut gain de cause, fit jurisprudence et signifia que désormais, chacun doit daigner donner son imprimatur au photographe de presse (peut-être en ajoutant: « Je consens à ce que tu la publie si tu me verse tant » ?), et donc, on n’acceptera désormais la publication d’une photographie que si celle-ci le ou la montre sous un angle flatteur et « positif ». Fini le réalisme en photo, qui permettait, quand elle était réussie bien sûr, de voir la vraie personne percer sous le masque public.

Il est interdit de photographier quelqu’un et d’utiliser sa photo sans son consentement. C’est une loi qui s’applique aussi aux femmes voilées. Votre analyse relève de la surinterprétation et est visiblement très émotive.
Quand même, j’ai essayé très fort de suivre votre raisonnement, mais j’ai complètement décroché lorsque vous commencez à déraper en disant : « Elle envoie également un message fort à tous ceux qu’elle croise, en particulier aux musulmanes non pratiquantes. Je suis pure, pas vous. » Les femmes voilées s’habillent selon leurs convictions, point à la ligne; le reste relève de votre interprétation, c’est votre ressenti par rapport à leurs tenues et non un fait. Faut-il pénaliser les femmes musulmanes parce que VOUS éprouvez des sentiments négatifs en les regardant?

M. Provencher je suis très d’accord avec vous. C’est complètement ridicule ! Premièrement le voile ne devrait pas être toléré au Québec ou au Canada.
Le voile équivaut à la soumission des femmes et en 2014 je crois que nous avons évolué et ce n’est que dégradant lorsqu’on les voit s’abaisser devant un homme pour la simple raison d’une idéalogie d’une religion. Elles font pitié !

@ Sylvie.

Euh… Il y a malentendu. En fait, c’est plutôt avec M. Bastien que êtes d’accord, il me semble. Ce que vous dites n’est pas ce que je dis. À mon opinion, on peut s’attriquer comme on veut dans la vaste sphère de la vie sociale, là où tout est désordre et vie. C’est uniquement dans la sphère restreinte de l’État – et encore, dans quelques lieux et moments fort peu nombreux, car aussi symboliques que le sont les symboles religieux eux-mêmes – que les différents cultes, peu importe lesquels, doivent mettre chapeau bas, littéralement, devant la neutralité laïque de l’État libéral, qui seule permet à terme d’assurer la concorde entre les différentes formes que prend la vie spirituelle des citoyens.

Il y a des convictions qu’on ne peut pas tolérer en tant que société, même au nom des croyances spirituelles. Je crois que l’infériorité de la femme par rapport à l’homme fait partie de celles-ci.

On pourra argumenter longtemps à savoir si les différents voiles représentent ou pas l’ostracisation de la femme, comme beaucoup d’autres choses encore acceptés ou mal décriés. Mais une chose est certaine, il est plus sain d’en débattre que d’accepter tout comportement sur la seule excuse qu’il est à la base de croyances religieuses.

Est-ce parce que c’est à Québec, loin du Plateau, que cette cause hallucinante, produit de la triste Charia Trudeau, a si peu d’échos dans les grands médias?
On parle d’un amende de 7,000$ pour avoir publié la photo d’une femme voilée! Une femme dont on ne pouvait pas voir le visage!
Hallucinant.

@Provencher. Vous êtes ben le seul qui n’a pas compris l’idéologie antiraciste de nos bien-pensants! lol

Bravo à Frédéric Bastien !
Je suis un homme tolérant, mais là, c’est « l’boutte du boutte » !
De colonisé nous deviendrons bientôt un peuple assimilé .
Mine de rien, le cheval de Troie avance lentement mais sûrement
sur notre territoire.

N’ayez crainte M Frédéric Bastien !

Comme, là est la problématique des Juges qui s’assoient désormais que sur la jurisprudence devenue leurs consciences. Mais devant le Grand Juge, qu’est aussi La Vie, il n’y a pas de jurisprudence mais que les gestes commis préjudiciables à autrui qui en sont scrutés sans la considération d’une hiérarchie. Et tout cela se joue par sa sentence dans et par l’Amour, le Vrai amour des gestes dans sa considération envers son prochain. Alors n’ayez crainte, même si certains chercheront la mort en ses pulsions, ne pourront jamais échapper à La Vie même après. La Vie, est le meilleur des Juges, même pour un juge.

« Quand un journaliste est condamné à une amende de 7 000 dollars pour avoir publié la photo d’une zélote se livrant à du prosélytisme sur la place publique, est-ce que nos droits sont mieux protégés ? »

Je regrette de lire ça de ma revue préférée.
Je suis aussi abérré par cette décision du juge, mais cet article est selon moi loin de qualifier aux hauts standards de notre excellente revue.

le monde en l enver je n y comprend plus rien , qui peut m expliquer la logique si ont se bat pour la liberty est ce la liberté hum 1

Le tribunal de l’INQUISITION à la solde de l’idéologie dominante… L’État judiciaire pour circonscrire la démocratie…

Vous êtes enseignant d’histoire au collège Dawson et vous ne connaissez pas la définition du mot « prosélytisme »? Soit ça ou alors vous l’interprétez aussi large que vous pouvez pour prouver votre point. Dans le deuxième cas, une simple recherche dans un dictionnaire aurait dû vous le faire voir. À moins bien sûr que vous vous soyez dit que de toute façon les gens ne vérifieraient pas ce qui fait preuve d’un grand mépris. Mais peu importe votre motivation pour utiliser ce mot, vous avez tort.

Le dictionnaire Larousse décrit le « Prosélytisme » comme étant du « Zèle ardent pour recruter des adeptes, pour tenter d’imposer ses idées. »

Dites-moi en quoi une femme qui porte un niqab fait preuve de zèle ardent pour recruter des adeptes ou pour tenter d’imposer ses idées. À ce que je sache, elle ne fait que respecter les dogmes de sa religion ou du moins ce qu’elle s’est fait enseigner en être la bonne pratique.

Si elle s’était promenée avec un écriteau disant « Je suis pure, pas vous », puisque c’est ce que vous comprenez du port du niqab, ou qu’elle avait tenté, ce jour-là, d’influencer femmes et filles à faite comme elle, alors oui, elle aurait fait du prosélytisme. Mais dans le cas actuel, c’est plutôt vous, M. Bastien, qui interprétez le tout comme étant du prosélytisme et cette femme n’est évidemment pas responsable de votre interprétation très personnelle. C’est donc à vous de faire un examen de conscience sur votre réaction face à elle. Mais je peux vous dire, M. Bastien, que votre réaction et votre texte sont ternis des effluves, sinon d’intolérance, de xénophobie pure et simple, malsaine et dangereuse pour les gens qui, comme cette femme, ne fait que pratiquer sa religion, ne demandant rien à personne et ne s’attendant à rien de personne sinon qu’on lui foute la paix.

Vous trouvez que je suis un bien-pensant? Pourtant, si je me fie encore au dictionnaire Larousse, la xénophobie se décrit comme étant une « Hostilité systématique manifestée à l’égard des étrangers. »

Votre interprétation plus que large du mot « prosélytisme » me semble être exactement ça, de l’hostilité.

Comme si se promener avec une Burka, dans un marché aux puces de Ste-Foy (ok le député est un Syrien) n’était pas du Prosélytisme exposant 10.
Comme si la madame ne faisait pas un immense doigt d’honneur à tout le monde, un peu comme le ferait une femme en short qui entrerait dans une mosquée à Alger ou Fès.

Votre réponse, aussi teinté de peur (phobie) de ce qui vous est étranger (xéno) me démontre que vous, comme beaucoup d’autres, n’avez pas l’assurance nécessaire pour ne pas vous sentir menacé par un simple symbole religieux.

Le voile islamique portée en Occident, a peu à voir avec la religion. Il est surtout politique, profondément anti-occidental, voire haineux.
Renversant de voir notre belle gauche éclairée défendre pareil symbole haineux.

Si je ne m’abuse, il est maintenant obligatoire d’obtenir le consentement écrit d’une personne pour publier sa photo. Votre article passe donc complètement à côté du jugement. Le fait qu’elle porte un niqab n’a rien à voir avec a condamnation. Elle a toujours les même droits, malgré son niqab. À moins bien sûr, que vous ne considériez que le fait de ne pouvoir être reconnue lui enlève une partie ou la totalité de ses droits? Si je vous suis dans cette piste glissante, je crois que cette dame n’a besoin ni d’un imam, ni d’époux pour la limiter et la soumettre, puisqu’elle vous a vous.

Sans me prononcer sur le débat que vous tentez de soulever, je suis extrêmement déçu par le niveau de sensationnalisme de votre article. L’actualité nous a habitué à un journalisme qui porte un regard aiguisé sur la société, pas un regard émotif. Vous n’êtes peut-être que la pointe de l’iceberg, car il faut dire que depuis les débats sur les accommodements raisonnables, L’actualité perd légèrement de son objectivité et tombe facilement dans les propos éditoriaux tendencieux. Ou est-ce sa façon de s’adapter à l’ère de Twitter et des blogues d’opinions?

D’une façon ou d’une autre, sachez que ce billet ne m’aurait pas fait réagir si je l’avais lu dans le Journal de Montréal, il m’aurait simplement confirmé mon désir de ne jamais ouvrir ce journal. Je crois que votre plume vaut plus que cela et que si vous relisiez votre article, vous constateriez l’égarement dans vos propos et le caractère décousu de vos allégations.

Jean Lagacé a commenté le lien de Carl Boileau.
10:17

Le journaliste a publié la photo de la femme et celle de son mari. Bref, il était possible d’identifier la personne qui se cachait sous le niqab. Si la règle est de demander la permission avant de publier la photo d’un inconnu sur la rue, alors force est de constater qu’il y a eu dérogation dans ce cas ci. Je peux comprendre qu’on veuille protéger le droit des citoyens de sortir dans l’espace public tout en étant assuré que leur binette ne se retrouvera pas dans un journal parce qu’on les aura surpris à la sortie d’un cinéma porno ou en train de fumer un joint dans un parc. Dans ce contexte, la décision du juge Paradis était inévitable. Se doutant surement de la façon dont elle allait être reçue, il lui a quand même fallu faire preuve d’un certain courage pour accepter de se charger de cette cause quand elle lui est tombée dans les mains. Après tout, il aurait pu se déclarer malade. J’aurais été le juge que j’aurais été contraint de faire la même chose. Et Frédéric Bastien aussi, sans doute. Autrement, j’aimerais bien qu’il élabore et nous offre le raisonnement qu’il aurait offert pour rejeter le recours.

Franchement, quand on n’est pas informé on ne se prononce pas. Bien évidemment, vous parlez du niqab comme étant la soumission de la femme.
Ce n’est pas son seul but. Et en passant, le niqab n’a rien à voir avec la religion, mais bien avec les coutumes de certains pays plus conservateurs. La preuve, c’est que même en Algérie, d’où mes parents viennent et où je suis allée plusieurs fois alors que vous, certainement pas, le niqab est quasi inexistant, comme dans PLUSIEURS autres pays musulmans. Alors, Monsieur le soi-disant professeur, arrêtez de propager le salissage de l’islam en émettant une opinion complètement erronée et dépourvue de connaissance et de bon sens, et retournez donc à l’école. Mieux encore, faites la connaissance de musulmans provenant de différents pays et ils vous diront la vérité. Ce n’est certainement pas en lisant Jamais sans ma fille et en écoutant Richard Martineau que vous vous ferez une opinion respectable.

Déplorable qu’on vous donne à vous l’opportunité d’écrire, ça me fait perdre la foi en l’espèce humaine.

Bien dégoûtée,

Alya Raffa

Bonjour,

Je vous invite à lire ma réponse à ce billet sur le site La Montagne des dieux. Plusieurs concepts sont badassés à tord par M Bastien… Comprendre l’islam comme une vision sacrée du monde et la burqa comme prosélytisme est d’une erreure les plus »élémentaires »…

http://montagnedesdieux.com/la-burqa-invisible/

Hugues St-Pierre

On s’enfarge dans tous les supposés droits – N’importe quel mal avisé peut revendiquer au nom des fameuses Charte, les élus ne peuvent plus gourverner et on est à la merci des Juges qui ont le jugement on ne sait OÙ…

Enlevez le POUVOIR à la Cour supérieure et de grâce donnez-le aux élus (que nous le peuple délogerons) s’ils s’avisent de rendre de tels jugements !!!!