Candide Trudeau ou les chinoiseries de Justin

Cette déclaration d’admiration pour la Chine de Justin Trudeau est sans grande importance en soi. Et pourtant, l’erreur sera fatale au jeune chef libéral. 

Photo: Adrian Wyld/Presse canadienne
Photo: Adrian Wyld/Presse canadienne

La semaine dernière, vedette d’un évènement de financement par et pour les femmes, Justin Trudeau était en territoire conquis. Pas de journalistes pour poser des questions piégées, pas d’adversaires à l’affut. Il n’y avait aucun risque à l’horizon.

Une femme lui a posé une question bénigne en forme de balle donnée : «Quel pays admirez-vous le plus à part le Canada ?», lui a-t-elle demandé.

Avouez que c’est facile. Il aurait pu répondre les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France ou n’importe quelle autre démocratie, et pour toutes sortes de raison. Il aurait pu parler de l’Afrique du Sud et de Mandela. Il aurait pu mentionner un pays scandinave. Il aurait pu également répondre par une pirouette en mentionnant des traits qu’il admire dans tel ou tel pays et qu’il trouvait rassemblés dans son pays à lui, le Canada.

Mais non, il a offert la pire réponse possible en mentionnant son admiration pour la Chine, «une dictature qui réussit à se « revirer de bord sur un 10 cents », par exemple en investissant dans les énergies vertes» (ici, on tousse à s’en arracher les poumons, à cause de la pollution des centrales au charbon qui rendent l’air irrespirable dans les villes chinoises).

Le premier pays qui lui vient en tête, celui qu’il admire avant tous les autres, c’est une dictature brutale, un pays en train de rayer de la carte le peuple tibétain, un régime qui emprisonne les dissidents. Faut le faire !

Cet impair de Justin Trudeau est sans grande importance en soi. Et pourtant, cette erreur sera fatale au jeune chef libéral. Non pas à cause de la déclaration elle-même, mais plutôt par ce qu’elle révèle sur le personnage, en particulier son spectaculaire manque de jugement.

Suffit de lire les chroniqueurs politiques Andrew Coyne ou Margaret Wente (parmi bien d’autres) pour s’en convaincre.

C’est dur, le métier de chef politique. Beaucoup plus dur qu’on l’imagine généralement.

Contrairement aux députés ou aux ministres, le chef devient la cible principale de ses adversaires politiques et vit constamment sous la lumière crue des médias.

Lorsqu’il ou elle devient premier ministre, c’est généralement après avoir surmonté des épreuves difficiles. Le parcours de Pauline Marois en représente une illustration frappante. Il lui aura fallu perdre les élections de 2008, traverser une longue et pénible crise de leadership et, finalement, remporter une victoire à l’arraché le 4 septembre 2012 pour devenir première ministre.

Dans son entourage, nous savions que la première année au gouvernement allait être difficile, et nous savions qu’une crise allait survenir à un moment ou à un autre. Ce que les Québécois savaient aussi, c’est que Mme Marois allait passer au travers. Elle avait fait ses preuves.

Quand il est arrivé à la tête du Parti libéral du Québec en 1998, Jean Charest avait déjà une expérience de 5 ans comme chef d’un parti politique, en l’occurrence le Parti progressiste-conservateur. Il avait mené ses troupes lors des élections fédérales de 1997.

Malgré cela, il a éprouvé beaucoup de difficultés à trouver ses marques, il a essuyé la défaite en 1998 et à la veille des élections de 2003, son leadership était contesté au sein du Parti libéral. Il a surmonté les épreuves pour finalement devenir premier ministre en 2003. Ça lui aura pris 10 ans.

À Ottawa, Stephen Harper a pris la tête de l’Alliance canadienne, puis du Parti conservateur, et il a essuyé une première défaite électorale en 2004. L’été qui a suivi, les commentateurs politiques et bien des membres de son parti ont conclu qu’il n’avait ni l’étoffe, ni le charisme pour réussir. Ce fut une pénible traversée du désert.

Le chef conservateur a alors remplacé la presque totalité de sa garde rapprochée, il s’est accroché et il a finalement remporté la victoire en 2006, par quelques sièges. Le reste, c’est de l’histoire.

Je pourrais également donner les exemples de Jean Chrétien, ou de René Lévesque, qui aura eu besoin de huit longues années avant de finalement réussir à se faire élire et à devenir premier ministre.

Ce qui me ramène à Justin Trudeau. Comment imaginer qu’un être aussi candide puisse traverser une campagne électorale fédérale sans tomber au combat ? Imaginez le chef libéral grillé par les dizaines de questions des journalistes, tous les jours. Imaginez-le confronté à Thomas Mulcair et à Stephen Harper au cours de deux débats des chefs.

Surtout, mettez-vous à la place des Canadiens pour qui le vrai premier ministre, c’est le premier ministre fédéral. Est-ce que vous pouvez imaginer Justin Trudeau premier ministre du Canada dans moins de deux ans?

Moi non.

Avant d’avoir l’étoffe d’un vrai chef politique, avant d’espérer devenir premier ministre, Candide Trudeau devra traverser l’épreuve du feu, sans doute subir une première défaite électorale et, ensuite, survivre à la contestation probable de son leadership. S’il parvient à surmonter toutes ces épreuves, alors nous pourrons lui retirer le sobriquet de «Candide»… et les Canadiens pourront peut-être songer à en faire leur premier ministre quelque part en 2019.

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Attention aux fautes de français.Il lui aura fallu perdre les élections de 2008, traversé une longue et pénible crise de leadership et finalement remporté une victoire à l’arraché le 4 septembre 2012, pour devenir première ministre. Il aurait fallu écrire: TRAVERSER et REMPORTER

Merci beaucoup Monsieur Bégin, nous venons de corriger le tout!

Pierre Duchesneau
Journaliste Web

Je suis content qu’enfin on remarque publiquement son manque de jugement qu’il démontre depuis longtemps. Une fois élu,il serait trop tard.

La Chine nous est présentée comme la pire des dictatures… Mais quoi ! On fait du commerce avec. On fait de l’argent avec. On la courtise pour qu’elle investisse chez nous. Nous vivons complètement dans l’ombre de nous-même. Dans la négation la plus totale. Dans le déni le plus abjecte. Quelle horreur.

Absolument d’accord avec vous ! Rien n’est pire que la dictature. Toutes les dictatures quel qu’elles soient. Il est par conséquent impératif de ne pas importer quelque produit et service que ce soit issu d’une dictature peu importe laquelle. Il faut fermer irrévocablement nos frontières (sauf pour des fins humanitaires), ne rien vendre à ces pays-là. Fermer évidemment nos ports et nos aéroports, retirer immédiatement tout représentation diplomatique. Pour bien faire (sauf pour des fins humanitaires), il faudrait expulser (si nécessaire manu-militari) tous ressortissants issus de l’une ou l’autre de ces dictatures qui vivent au Canada mais qui n’ont pas la citoyenneté.

Il importe de dresser une liste exhaustive et non restrictive de ces dictatures et d’appliquer ces mesures sans délais. Il urge qu’on exige de notre premier ministre et de tous les gouvernements provinciaux qu’ils s’exécutent sine die.

« Cet impair de Justin Trudeau est sans grande importance en soi. Et pourtant, cette erreur sera fatale au jeune chef libéral. Non pas à cause de la déclaration elle-même, mais plutôt par ce qu’elle révèle sur le personnage, en particulier son spectaculaire manque de jugement. » — Ah !

En somme soyons hypocrites, et pourquoi pas menteurs et opportunistes. Disons toutes choses et leurs inverses. Faisons toutes choses et leurs inverses. Autrement de quoi, il n’est point de salut ! Et un nouveau p’tit « iPhone 5s » avec ça 🙂

— Nota : Voltaire a choisi pour titre de son livre : « Candide ou l’Optimiste », celles et ceux qui ont eu le bonheur de lire et relire cet ouvrage remarqueront les milles tribulations par lesquelles est passé Candide lorsque par son optimisme innébranlable il triomphe de tout. Pour se lancer en politique, il faut une sacrée dose d’optimisme car il faut sur le chemin surmonter en effet mille obstacles. Le fait même que vous donniez à Justin Trudeau le surnom de Candide doit être considéré comme un compliment. Cela signifie clairement que comme le héros de Voltaire, il triomphera.

Un test de QI peut-être?
Les propos de ce monsieur m’interrogent souvent. Il ne faut pas agir comme les libéraux et faire la sourde oreille à tous les propos que peut tenir un soi-disant chef.
gérard turcotte

Je ne crois malheureusement pas que cette bourde enfantine lui soit fatale. Il va en commettre d’autres, et nous allons les excuser comme nous l’avons fait pour celles des récents élus. Au-delà du contenu, nous choisissons des images bien façonnées par des faiseurs de plus en plus habiles. Une gaffe? On la corrige au photo shop tout simplement!
Ce monsieur n’a pas l’étoffe d’un premier ministre, et il s’est essayé à un triple salto arrière, manoeuvre dont son père s’était rendu maître, mais s’est lourdement retrouvé sur le postérieur. Nous aimons les candides maladroits, les gros-jean et les coquilles vides. Vous n’avez qu’à regarder ce que nous avons fait à Montréal dernièrement…

C’est à croire qu’il y aurait de relents de monarchisme: Le Roy est mort vive le Roy… sinon quel jeune homme venu de nulle part aurait cette popularité…aurait remonté la cote du parti libéral en se faisant élire chef? Aussi, ce manque d’adversaires vraiment très solide et connus pour la course à la chefferie, selon moi. Je ne pense pas vaincra aux prochaines élections. Encore des croûtes à manger selon l’expression bien connue.

Alors soudainement, il ne faudrait pas admirer la Chine.Harper leur vend nos compagnies et les visite en plus d’accepter leurs pandas.Trudeau est aimé partout sur la planète , exception faite des conservateurs et des bloquistes en devenir.

Je suis de ceux qui pensent que stratégiquement parlant…. Justin Trudeau doit être PM du Canada le plus rapidement possible…dans la mesure que le PQ de Pauline Marois pourrait être majoritaire d’ici 6 mois.
Je m’explique:
Imaginer le topo:
1- Le PQ majoritaire en 2014
2- J. Trudeau PM du Canada en 2015
3- Le dossier de la Charte de la laïcité Québécoise en Cour Suprême du ROC fin 2015-début 2016
4- J. Trudeau qui multiplie les âneries, les conneries et les chinoiseries…qui fait monter la colère des québécois québécoises.
5- Utilisation lourde des éléments de preuves contenu dans le volume « La bataille de Londres » sur l’inconstitutionnalité, illégitimité et l’utilisation du qualificatif de coup d’état par des diplomates britanniques du rapatriement de la constitution de 1982 et de sa charte des droits et libertés canadiennes.
6- La grande et formidable opportunité de mettre en continuelle contradiction et/ou sur la pénible défensive J. Trudeau sur les propos et les agissements de son père en 1982

Voilà ce que j’appelle des conditions gagnantes pour la tenue du dernier et gagnant référendum sur la Souveraineté

Aucun doute dans mon esprit…Sauvons le soldat Justin Trudeau…Il va faire NOTRE meilleur PM du Canada..pour les souverainistes…

Trudeau est probablement le meilleur ami de Harper et lui assure une réélection dans 2 ans! Les conservateurs n’ont qu’à rester assis et le laisser s’enfirouâper dans ses déclarations à l’emporte-pièce et le tour est joué. De plus, Trudeau est assez populaire pour diviser le vote du centre entre son parti et le NPD, ce qui, encore une fois, donne la chance aux conservateurs de passer entre les deux et de garder le pouvoir. Ce n’est pas chinois et c’est à se demander si ce n’est pas justement la stratégie libérale! Peut-être se complaisent-ils en vacances dans l’opposition!

Un mot sur la bourde: la Chine est un pays honorable, composé de gens très honorables et il n’y a pas de honte à transiger avec eux. Par contre, admirer son système politique, c’est là une bourde monumentale – c’est le parti unique, la dictature, et les violations des droits humains sont très répandues comme l’écrit M. Gobeil. Il est certain qu’une dictature est beaucoup plus efficace et rapide à se retourner sur un « 10 cents » car le pouvoir est entre les mains de peu de gens, voire une seule personne. La démocratie est un plus grand défi car on doit concilier des vues souvent divergentes et refléter les diverses tendances de l’électorat. Pour un politicien, la démocratie est certes frustrante mais ici, au Canada, elle est tellement bancale qu’on frôle la dictature – imaginez un Premier ministre tout-puissant avec sa majorité qui peut changer la face du pays avec moins de 40% des votes! De plus, il n’est pas tenu de respecter de limite au nombre de mandats qu’il peut obtenir, contrairement la la grande majorité des pays démocratiques! L’empereur Harper peut se représenter à vie et avec un adversaire comme Trudeau, on peut imaginer qu’il sera roi encore longtemps…

Bravo Justin, les naïfs disent la vérité et ça choque les intellos qui s`habillent tout chinois, ont des souliers made in china, des centaines de « bébels » fabriqués en chine etc..ça nous a valu que toutes nos industries sont toutes en chine, tant canadiennes qu`américaines, bravo et vive le chômage.

Bonjour,

De toute évidence, nous sommes conscients en tant que Canadiens que les plus grandes attentes, que les plus grandes spéculations et supputations viennent de nos amis les nationalistes québécois, toute cette gang de « Janettes devenues ». Est ce que nos Purs et notre bande de Durs ont toute la gang ensemble si peur de Monsieur Justin Trudeau ? Monsieur Justin Trudeau étudia en Arts Dramatiques et fit une Maîtrise touchant encore une fois le domaine de la culture. Tandis que la très grande majorité de nos nationalistes québécois sont beaucoup plus dans les faits « agriculture que culture » . Car les plus grandes colonies de nationalistes québécois viennent des régions rurales du Québec profond avec souvent le Fleurdelisé planté tout à côté de la grange tout en ayant une « peur bleue pour la culture ».

Serait ce un clin d’oeil à son Paternel, soit le brillant et flamboyant Pierre Elliot Trudeau qui mit tous les nationalistes québécois dans la petite poche arrière de son pantalon ? Quoique la très très grande majorité de nos nationalistes québécois, toutes ces Janettes devenues ne connaissent cette flamboyante revue qu’était Cité Libre fondée par Monsieur Pierre Elliot Trudeau. Tous ceux qui se prétendaient des intellectuels au Québec ont tous essayé de se mesurer au flamboyant Paternel de Monsieur Justin Trudeau ? Encore une fois, en rendant hommage à la Chine alors que le Paternel rendait des hommages sentis à MAO en plus d’être un admirateur incontesté de ce grandiose pays qu’est la Chine……..

En passant vous Autres les nationalistes québécois qui avez depuis toujours cette forte propension à chercher la chicane même en vous Autres, avez vous déjà vu des Chinois se chicaner pour tous ceux qui connaissent Montréal ?. Où bien des Chinois chercher le trouble ? Ce grand Peuple est pacifique et Monsieur Justin Trudeau fit un choix des plus objectifs si nous comparons les Chinois aux Yankees, ces grands amis de nos « Janettes nationales devenues » assez pour avoir été les plus farouches partisans du Libre Échange avec les Américains……

En conclusion, serait ce que nos Janettes nationalistes ont une peur bleue du retour de la Trudeaumanie ? Monsieur Justin Trudeau est le sosie de sa mère soit Madame Margaret Sinclair tandis que son frère Monsieur Alexandre Trudeau qui étudia en philosophie est le portrait de son Paternel en tout point surtout dans l’argumentaire . Et en passant pour toutes nos Janettes que sont les Purs et la bande des Durs devenus tout comme entendu très souvent dans l’Agora entre péquistes » nouveaux » : Salut les filles et portez vous bien tout en cessant les » filles » d’avoir une peur Bleue de Justin. Avec plaisir, John Bull.

Si Justin est le sosie de Margaret, ça explique bien des choses… C’est donc dire que Justin n’a pas fini de se mettre les pieds dans les plats, à l’exemple de son illustre mère… Mais bon, depuis quelques années, les partisans du PLC procèdent à répétition à l’élection de chefs pour ensuite les chasser illico. Ils voguent de désillusions en désillusions et ne semblent même plus s’en formaliser, pressés qu’ils sont de prendre le pouvoir à tout prix. Tout simplement lamentable!

Le fils emprunte directement la sensibilité politique du père, interventionnisme étatique ouvert aux interventions contestables: Repatriement de la constitution avec la complicité de juges de la Cour suprême selon l’enquête de F.Bastien et sans considération du Québec, politique musclée d’octobre 70 avec les mesures de guerre, en ajoutant cet appui inconditionnel de P.Trudeau le père envers F.Castro. Le fils Justin semble avoir fait un copier collé d’inspiration de l’ensemble de la pratique et des décisions du père comme premier ministre c’est inquiétant.

J.Trudeau en tant que fils et maintenant chef libéral semble prouver cette adhésion inconditionnelle à la politique paternelle en défendant l’utilité politique d’une dictature comme la Chine au nom d’un développement industriel qui promeut le capitalisme sans retenue qui pollue la planète davantage et qui fait cohabiter le marché avec la dictature.

Un nom ne fait pas une politique car le copier collé de la sensibilité paternelle ne fait pas un individu, un chef de parti doué d’une vision et non de réflexes politiques.