Ces candidats qui magasinent leurs choux

Certains partis présentent des couleurs différentes, mais gardent le même goût. Mathieu Charlebois parcourt les champs de cette première semaine de campagne.

Photo: Antoine Bordeleau

« C’est un très grand honneur pour moi de me présenter pour [regarde son carton, pour être sûre de ne pas se tromper]… le Parti libéral du Québec. »
— Gertrude Bourdon (citation rêvée)

En 2018, ne pas être blasé et cynique envers la politique est un travail à temps plein. Personnellement, ça me prend environ huit heures par jour pour y arriver, par un mélange d’autohypnose et de féroce déni.

Débarquent alors les Gertrude Bourdon de ce monde pour bousiller tous nos efforts. La prestigieuse candidate inconnue du public est passée d’un flirt avec le PQ à presque candidate pour la CAQ, pour atterrir au PLQ. Tout ça publiquement et sans gêne, comme si elle avait simplement regardé le menu au Harvey’s avant de décider de manger au Burger King.

Il reste encore plus de 30 jours de campagne, remarquez. Ce n’est pas impossible qu’elle finisse la course au Parti marxiste-léniniste.

Opportuniste ? Mme Bourdon a choisi un parti qui s’enligne pour quitter le pouvoir, dans l’espoir d’avoir un emploi où elle gagnerait deux fois moins qu’en restant PDG du CHU. Si c’est une bonne gestionnaire, ce n’est pas de gestion de carrière dont on parle.

Elle renforce quand même cette impression que les candidats de PLQ et de la CAQ sont aussi interchangeables que ceux d’Occupation double. Au point que l’équipe de fact checking de Radio-Canada s’est penchée sur la question « Le PLQ et la CAQ, est-ce vraiment la même chose ? ».

Pensez à ça : une équipe de vérification des faits a dû enquêter pour savoir si les deux partis en tête des intentions de vote étaient vraiment identiques ou pas. Comme une version politique du jeu des sept erreurs.

Surprise : ils ont découvert que, si on y regarde d’assez près, il s’agit bel et bien de deux partis différents, avec parfois des idées qui ne sont pas pareilles ! Parfois. Bref, la CAQ et le PLQ, ce n’est pas vraiment chou vert et vert chou. C’est plutôt comme un chou vert… et un chou rouge ?

Les épouvantails libéraux

« L’enjeu de cette élection est simple : soit nous récoltons les fruits des efforts passés, soit nous compromettons des années de travail. […] Le choix se fera entre la stabilité ou l’instabilité, entre le progrès ou le recommencement. »
— Philippe Couillard

Un bon chef libéral ne part jamais en campagne électorale sans emporter quelques cravates, des noix et des fruits séchés pour les fringales et, surtout, une valise pleine d’épouvantails.

Pendant longtemps, c’est l’épouvantail référendum qu’on agitait. Le référendum, disait-on, allait plonger le Québec dans le chaos, les flammes allaient surgir de la terre et le Québec indépendant serait un univers tordu où on verrait les chiens être amis avec les chats.

En 2018, il n’y a pas de référendum à l’horizon. Qu’à cela ne tienne, le PLQ sort quand même son avertissement : si vous ne votez pas pour nous, le Québec va vivre dans l’anarchie et les Pop-Tarts vont se mettre à goûter le steak haché.

Leur Bonhomme Sept-Heures est tellement usé, c’est rendu un Bonhomme Onze-Heures-et-quart. Mais dans un monde où tout change tout le temps, c’est bien de savoir qu’on peut compter sur ce genre de comfort food électoral.

Et parlant de comfort food

Mourir pour le Canada

Ce n’est pas parce que la question nationale est en congé sabbatique que Philippe Couillard va se priver de soupçonner tout un chacun d’être un cryptoséparatiste.

« J’ai encore de sérieuses questions à propos de l’engagement de M. Legault envers notre pays. Il n’a jamais dit qu’il aime le pays. Il est juste “OK” avec le Canada… Ce n’est pas assez pour moi. […] Je suis à la fois un fier Québécois et un très fier Canadien. Ça ne suffit pas de tolérer le Canada. »
— Philippe Couillard

Non, ça ne suffit pas. Le Canada, il faut l’aimer. Il faut l’enlacer tendrement. Il faut écrire « Canada + François = 4ever 2gether » dans son journal intime.

François Legault aime-t-il le Canada comme Luc Plamondon aime les rimes faciles ? Trouve-t-il le Canada beau et sensuel ? Lui ferait-il langoureusement l’amour enroulé dans un unifolié, lui tâterait-il les Rocheuses, étendu sur un lit de grandes plaines ?

Qu’attend François Legault pour répondre à ces questions ? ÊTES-VOUS PRÊT À MOURIR POUR LE CANADA, MONSIEUR LEGAULT ?

Pendant ce temps, si vous demandez à Jean-François Lisée, il vous dira que François Legault est encore plus fédéraliste que Philipe Couillard.
¯\_(ツ)_/¯

Si jamais la question nationale disparaît réellement des débats au Québec, je ne sais bien pas ce qu’on va faire pour se désennuyer.

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Monsieur Charlebois,

Je sais que ce n’est pas politiquement correct de s’en prendre au messager, qui plus est au chroniqueur que vous êtes, surtout en cette période où la presse écrite en particulier est tellement mal menée. Mais… conserver un silence compassé ne ferait pas avancer le débat d’un iota.

Alors j’aimerais commencer par vous dire que vous confondez « être cynique » avec « être blasé », ceux qui sont cyniques ce sont ceux qui n’ont rien ou pas grand-chose ou juste assez pour pouvoir survivre dans la dignité. Ceux qui sont blasés ce sont ceux qui ont tout, ceux à qui on a tout donné, ceux qui en ont encore trop, ceux qui en ont trop et qui en demandent toujours encore plus.

Je ne voudrais pas porter de jugement sur votre personne, je ne connais de vous que vos écrits, si ce n’est que mon sentiment me force à vous placer dans cette seconde catégorie : celle des blasés.

J’ai peur que votre regard sur la politique ne soit pas comique. Vous manquez simplement de nuance et de discernement. Vous êtes encore dans un âge où vous pouvez encore améliorer votre performance. En matière d’hypnose et d’autohypnose, je souhaiterais vous faire cette proposition d’un exercice de visualisation : Concentrez-vous, restez concentré, observez la silhouette d’un l’homme qui vous ressemble beaucoup, visualisez cette personne, ce qu’elle sera devenue dans dix ans. Attardez-vous sur les détails les plus insignifiants. Que restait-il dans votre mémoire ce 24 août 2028 de Philippe Couillard et plus encore de Gertrude Bourdon ?

Lorsque vous aurez effectué cet exercice, relaxez-vous. Cela ne vous rend-il désormais pas, envers celles et ceux qui tâtent de la chose politique : beaucoup plus conciliant ? Croyez-vous toujours que parce qu’on est libéral ou lorsqu’on choisit les libéraux qu’on a toujours eu tout facile et tout cuit dans la vie ?

Revenez en 2018. Comprenez-vous un peu mieux de quoi et avec quoi se forme le jeu politique ? Surtout faites profitez les médiocres internautes que nous sommes de votre éveil et de tout l’éclat de votre cheminement. La bonne nouvelle n’est-elle pas que d’ici dix, quinze ou vingt ans vous aurez la chance de vivre une époque autrement plus attrayante que celle de nos parents ou encore celle de nos grands-parents ?

Je souhaite que vous soyez capable de rendre la vie facile à vos enfants.

M. Drouginsky, sérieusement? « La bonne nouvelle n’est-elle pas que d’ici dix, quinze ou vingt ans vous aurez la chance de vivre une époque autrement plus attrayante que celle de nos parents ou encore celle de nos grands-parents ? »

Puis après ça se permet de faire la leçon sur comment on devrait revenir en 2018. La réponse à votre question est « non ». Signé, 99% de toutes les études sociales et écologiques. Après vaut mieux en rire qu’en pleurer. À chacun sa spécialité et je dis merci à M. Charlebois de faire rire tout en provoquant les esprits par son intelligence.

@ Sérieusement?,

Vous n’avez pas expliqué en quoi je fais la leçon à qui que ce soit. Fantasmez-vous ou se peut-il que ce soit vous qui soyez dans les choux ?

Je vous cite : « Signé, 99% de toutes les études sociales et écologiques » [Sic]. Peut-être que vous devriez vous relire avant de jouer à mon égard : « la justice et le parti pris »…. Bientôt un « Comité de salut public » dans une Province autodéterminée près de chez nous, lequel demandera ma tête au nom de la rectitude gauchiste et de la salubrité politique.

Mais puisque vous savez (tout ce que moi, je n’sais pas), pourriez-vous, s’il vous plait, me citer au moins une étude sociale et écologique qui ainsi pourfende l’ensemble de mes propos ?

Avez-vous la moindre idée de ce qu’ont vécu mes parents et mes grands-parents ?

Je suppose qu’en plus de me « sermonner » sur mon absence de culture sociale et écologique, vous voulez me réprimander sur mon manque de sens de l’humour. Sérieusement ! N’êtes-vous pas d’accord sur cette proposition : qu’il n’y a pas plus minable et plus pitoyable que moi ? Ayez au moins un peu de condescendance envers l’inférieur que je suis à défaut de compassion !

Ma plus grande erreur dans la vie, est sans doute d’avoir pensé que je trouverai au Québec un coin de pays où il fasse bon vivre, d’avoir imaginé que les gens d’icite soient foncièrement bons, alors qu’« ignorance et méchanceté » forment le vil mortier (la valeur par excellence) qui sert de toute évidence à identifier le pays.

— Merci de me rappeler que décidément ma vie est ailleurs puisqu’à l’évidence, elle ne saurait sérieusement être là. Et puis définir le Québec comme société accueillante et inclusive, on repassera…. C’est plutôt le règne de l’arbitraire, du chacun pour soi et du cas par cas.

Je ne sais si c’est volontaire ou pas (peut-être subliminal?) mais j’apprécie l’ambiguïté de ce que je lis dans votre premier paragraphe : « … en cette période où la presse écrite en particulier est tellement mal menée ». Mal menée ou malmenée la pauvre presse?

Il faudrait une limite de jours de politique active avant de se presenter comme depute et il faudrait savoir ce qui arriverait avec une egalite caq plq ou caq remporte siege, mais plq remporte le vote populaire.

Il est parfaitement normal que les candidats magasinent leur parti surtout à l’ère de l’effondrement de l’option séparatiste. On en parle moins mais il y a une pléiade d’organisateurs politiques de toutes sortes qui sont récemment passés du PQ à la CAQ. De plus, l’histoire politique du Québec regorge d’exemples de transfuges entre les partis.

Les électeurs changent régulièrement d’opinion et évoluent. Pourquoi pas les candidats?

« François Legault aime-t-il le Canada comme Luc Plamondon aime les rimes faciles? »

C’est vrai que quand tu fais rimer walkman et cellophane ce n’est pas génial !!! Et puis surtout, c’est quoi un « ciel de cellophane » ? Quelqu’un le sait-il ?

Avec la montee du populisme et des medias de masse, il faudrait faire de la place a la politique personnage.
Fini le serrage des mains, caravan, dialogue, debat, equipe partisane.

Mon vote est à vendre.

Mon vote est à vendre à celui ou celle qui fera de son mandat le retour à la dignité humaine pour tous le monde. L’effort nécessaire est immense et le chemin pour y parvenir est tellement facile qu’il serait gênant que personne dans tous ceux qui se présentent devant moi ne puissent y penser.

D’abord, dans une société nanti comme la nôtre, il est indécent qu’il y est autant de laissés pour contre. Des gens que nous laissons dans la dèche par manque de compassion ou tout simplement par égoisme. Où on sommes-nous rendu avec notre dignité humaine, l’avons-nous perdu en économie, cette course folle à l’enrichissement qui s’opère austèrement à leurs détriments, c’est à réfléchir car ils sont de plus en plus nombreux et on ne les retrouvent pas nécessairement dans les bouches de métros ou le long des trottoirs de nos grands centres. Dernièrement, ils sont apparu dans ces grands bâtiments sans âme ou sont stationne les moins performants rendu en fin de course… honteux tout simplement indigne d’une société comme la nôtre, j’ai honte et peine à me regarder droit dans les yeux quand je me regarde dans une glace.

Ensuite l’éducation, n’est-il plus vraie aujourd’hui qu’une société riche est une société instruite. Et qu’une société vraiment instruite ne passe pas par des programmes réduits et des diplômés à rabais. Ne serait-il pas temps de redresser la barre dans ce domaine afin que notre société puisse faire face aux défis à venir dans un monde en constant changement et ou ceux qui s’en sortiront devront vraiment se démarquer face à la compétition planétaire car l’Amérique n’est plus seule en lice dans la course au développement ou les émergents ont émergé depuis longtemps maintenant.

Et une dernière pour finir, il y en a bien d’autres mais je vais me limiter pour un premier mandat. L’histoire, le fabuleux, honteux et nébuleux chemin passé d’où nous venons, comment est-ce possible de savoir où l’on se dirige quand on ne sait pas d’où l’on vient. Tant d’efforts inutiles future nous seraient épargné si nous connaissions tous notre passé et celui des autres afin de s’améliorer sans cesse. N’est-ce pas le but de toute société, l’amélioration et l’histoire est un empêcheur de tourner en rond. Donc les héritages ne sont pas là pour rien, peut importe le souvenir qu’ils représentent, ils sont là pour nous rappeler les bons et les moins bons coups afin que nous n’oublions pas et surtout pour ne pas qu’ils se répètent.

Ainsi donc, dans 37 jours irais-je voté ou bien je me contenterai de comptabiliser toutes les inepties proposés pour me les remémorées à la fin du mandat et ainsi constater encore une fois que ma société continue de reculer au lieu de progresser. Cela restera toujours un mystère pour moi l’accumulation de richesse, surtout quand elle se fait au détriment de la majorité et que ces sans gênes continuent à vaguer à leurs occupations sans se soucier de leurs responsabilités face à tout cela. Plus ma société progresse, plus elle se divise en deux et cela se produit au détriment de tous les beaux discours que j’entends durant toutes ces campagnes inertes en proposition humainement réalisable pour le bien-être de tous, impossible à atteindre sans l’apport juste et équitable de tous ceux qui font partie de ma société. On a beau y rajouter plus de gens venant de différents pays, absolument rien y change dans l’équation et en bout de ligne si rien n’est fait on risque de manquer de petits pains comme les exploités de ces pays ou y sévissent ces champions mangeurs de petits pains.

Pour faire référence au titre de votre chronique, on va en politique pour servir le peuple qui nous porte au pouvoir ou bien on va en politique pour se servir, là est la question auquel il faudrait s’attarder dans le contexte de magasinage qu’on nous propose. À quand des députés sur Amazon, car on arrête pas le progrès économique des comiques qui mènent le monde.
Cynique, blasé ou les deux. Il manque le carré pour un vote blanc sur les bulletins afin de le savoir vraiment et nos campagnols ne crie pas fort pour le faire ajouter.

Faudra s’y faire car faire de la politique aujourd’hui fait partie d’un parcours de carrière. De bons ministres, ont fait un bout de chemin de 4 années certains plus et font la conclusion qu’ils ont fait le tour du jardin. Je trouve ça sein au lieu de perdurer même si le coeur n’y est pas. Quand on veut changer d’employeur, on magasine. Le poste de ministre de la santé est celui pour lequel, on ne se bouscule pas au portillon s’il n’y a pas de candidat, c’est la décision du PM. C’est son souhait, tant mieux un problème de réglé pour le PM bien sur si elle gagne et son parti également. Concernant l’absence de référendum ou d’indépendance, ça fait un grand bien et soulagement à nos oreilles. Pourquoi? Parce que depuis des années, ça n’aboutit pas à rien de concret, on évite le sujet au lieu d’en parler mais on se promène ailleurs pour célébrer ceux et celles qui vont en référendum et qui sont sérieux, on cherche la recette gagnante mais elle est expirée.

J’adore votre façon d’écrire vos capsules. Un pur plaisir. C’est très bien ici.
Vive le cynisme et la bouffonnerie parce que malheureusement il ne reste plus grand chose pour nous divertir.

dans le but de se priver de rien, la politique devrait realiser la maternelle 4 ans, fournitures fournies, supercliniques, projet saint-laurent.

Le discours politique devrait inclure le terme progression : job progressive, taxe progressive, alimentation progressive.

Aimer un pays ou aimer l’argent
On comprends que Monsieur Couillard aime Canada. Aimer un pays veut dire aimer son peuple. Monsieur est médecin, comme son collègue Barrette.
Les malades d’une population, les patients et, même la population en entier a besoin de la SANTÉ. Il sait très bien que le Canada se place parmi les premiers dix pays du monde comme dépenses pour la santé. Pourtant comme nombre des lits ou nombre des médecins par 1000 habitants on se place environs
sur les dernières places de l’OCDE (28e – 30 e place). Si on parle d’efficacité du système de santé il est encore pire. Il suffit prendre le temps d’attente et observer que le Québec est le dernier au Canada et dernier en occident aussi.
L’amour pour Canada est si fort, que ceux deux médecins ferment des hôpitaux
(voir Hôtel-Dieu, Notre-Dame, St-Luc – le CHUM ), viennent de contingenter le nombre d’étudiants en médecine et en échange remplissent les poches des médecins d’une manière irresponsable. Je ne peux pas m’empêcher de penser que Monsieur Couillard aime plus l’argent et les opportunités offertes par Canada, que son peuple. L’hypocrisie de Monsieur Couillard en parlant de patriotisme est tellement grande qu’on reste perplexe au fait que ce sujet reste tabou pour les autres politiciens, journalistes etc.

Si Monsieur Couillard aimait plus l’argent que ses semblables comme vous l’écrivez, il aurait depuis longtemps démissionné et rejoint les rangs des neuro chirurgiens qui gagnent beaucoup plus d’argent que ce qu’il reçoit comme Premier Ministre. De plus, il est sollicité presque 24 heures par jour et 7 jours par semaine comme homme politique. Et c’est sans compter sur le fait qu’il pourrait pratiquer aux USA où les émoluments sont encore beaucoup plus élevés qu’ici et les conditions de travail bien meilleures.