Chefferie du PQ : « Ça ne tenait pas la route », dit Hivon

Véronique Hivon était prête à prendre les rênes du PQ en mai dernier, mais pas en décembre 2017 ou à l’été 2018. « Ce n’était pas audacieux, c’était complètement téméraire », juge-t-elle.

Photo: La Presse canadienne/Peter McCabe

La députée Véronique Hivon était prête à prendre les rênes du Parti québécois en mai dernier, trois mois avant le déclenchement de la campagne électorale, mais pas les deux fois où le chef, Jean-François Lisée, lui a proposé en secret de lui céder les commandes, en décembre 2017 et en août 2018.

La députée de Joliette a réagi au texte de Lisée, publié dans le magazine L’actualité, dans lequel il révèle plusieurs épisodes de sa vie de chef du PQ, notamment ses discussions en coulisses pour céder son poste à Véronique Hivon avant les dernières élections générales.

Trois conversations sérieuses ont eu lieu, en décembre 2017, puis en avril et en juin 2018, exposant les doutes qui assaillaient la direction du PQ pendant les mois précédant la campagne électorale, déclenchée le 23 août.

« En avril, nous avons eu une discussion à ce propos [la chefferie] et je l’ai questionné pour savoir s’il y avait des risques qu’il revienne à la charge, s’il pensait ne pas être là jusqu’à la fin », a expliqué Véronique Hivon, quelques heures après la parution du texte de l’ancien chef.

Le récit exclusif des événements par Jean-François Lisée se trouve dans le numéro du magazine qui sort cette semaine. Vous pouvez lire l’article dès maintenant en version numérique.

« Je voulais savoir à quoi m’en tenir, ayant vécu l’épisode du mois de décembre et voyant que les choses n’étaient pas si faciles [pour le parti], ajoute-t-elle. À ce moment, je lui ai demandé très clairement — parce qu’on avait une relation franche — s’il entendait démissionner, parce que c’était l’ultime possibilité. Nous avions une instance du parti en mai et c’était le moment pour le faire. Il m’a affirmé qu’il voulait rester jusqu’à la campagne, qu’il n’y avait aucun doute dans son esprit. »

Si elle était prête à prendre la relève au printemps 2018, ce n’était pas le cas en décembre 2017 ni à l’été 2018, tout juste avant le début de la campagne électorale. Dans les deux cas, Véronique Hivon a ressenti de profonds malaises devant ces possibilités, même si elle affirme y avoir pensé sérieusement.

« Ce n’est pas banal quand un chef vous dit qu’il souhaite quitter et qu’il souhaite que vous soyez couronnée. Chaque fois, j’y ai réfléchi, en ayant à cœur notre formation politique, mais chaque fois, le plan ne tenait pas la route », soutient-elle. La députée a également fait une mise au point sur sa page Facebook dimanche après-midi :

https://www.facebook.com/40953617216/posts/10156521190772217

En décembre 2017, l’idée de Jean-François Lisée faisait abstraction de la présence d’Alexandre Cloutier, qui avait terminé deuxième dans les deux précédentes courses à la direction du PQ et n’avait pas encore annoncé son retrait de la vie politique, explique Véronique Hivon. « Jean-François jugeait qu’il devait y avoir un couronnement, que je devais être couronnée. Ça posait plusieurs défis importants concernant les règles internes démocratiques de notre parti. Je n’étais pas du tout d’accord. Je pensais qu’Alexandre devait être impliqué dans les discussions. Jean-François a décidé, une dizaine de jours plus tard, de revenir sur sa décision et de rester chef. »

La députée dit avoir été « surprise » que Jean-François Lisée souhaite déclencher « l’opération Jacinda » l’été dernier, tout juste avant le déclenchement des élections. Le chef estimait alors que l’arrivée de Véronique Hivon à la tête du PQ serait un coup de tonnerre susceptible de changer la dynamique de la course et de remettre le PQ sur les rails de la victoire.

Véronique Hivon ne partageait pas cette lecture de la situation. « Ça ne tenait pas la route, dit-elle. Ça n’avait aucun sens en ce qui concerne le respect de notre démocratie interne. On n’avait pas de moyen de faire entériner ce changement de chef aussi près de la campagne électorale. Je serais partie avec le titre de chef intérimaire, sans légitimité, dans ce moment démocratique si important qu’est une campagne électorale. J’estimais aussi que cela créerait une zone de turbulences très intense en début de campagne et que ça pouvait donner une impression de panique et de déstabilisation, et que ce n’était pas la chose dont nous avions besoin. »

Elle ajoute : « Ce n’était pas audacieux, c’était complètement téméraire. »

La députée juge que ce remplacement de chef à la dernière minute distillait une dose de cynisme qui la rendait mal à l’aise. « Je tente de lutter contre le cynisme et de redonner confiance en nos institutions, explique-t-elle. Je trouvais qu’il y avait une petite part de cynisme en disant qu’on allait juste changer la tête du chef à une semaine du déclenchement des élections, qu’on allait faire un grand pari, un grand jeu, et que ça allait donner des résultats différents. Comme si un chef n’est qu’une image, et que ce n’est pas quelqu’un qui donne une impulsion, monte une équipe et met ses priorités de l’avant. Je devais décliner. »

Regrette-t-elle d’avoir dit non, maintenant que les résultats électoraux sont connus et que le PQ a subi la pire défaite de son histoire ? « Je ne regrette pas, dit-elle. C’était la décision la plus sage. Ça ne tenait pas la route. Je suis en paix avec ça. »

Les révélations de Jean-François Lisée, qui lèvent le voile sur les interrogations d’un chef à la tête d’un parti qui souffrait dans les sondages, permettent de mieux comprendre la dynamique interne du parti dans les mois précédant la campagne électorale. Elles rendent toutefois mal à l’aise les députés péquistes, qui doivent revivre le passé.

Le malaise est évident chez Véronique Hivon. « Il faut être tournés vers l’avenir, on a beaucoup de boulot devant nous, tranche-t-elle. Il faut se concentrer à la relance de notre mouvement. Ce sont les choix de Jean-François Lisée [de rendre ça public]. C’est à lui de l’assumer. Je suis ailleurs. »

Elle estime que le PQ a « fait une bonne campagne » jusqu’à la décision de Jean-François Lisée d’attaquer de front Manon Massé au débat de TVA. Une décision qu’il explique dans son texte pour L’actualité, et qu’il dit ne pas regretter, même s’il a pris seul cette décision controversée.

« On ne refait pas l’histoire, affirme Véronique Hivon. Plan B, c’est une série télé très intéressante, mais c’est de la fiction ! On ne peut pas retourner en arrière et changer des choses. »

Est-ce que le PQ est tiré vers le bas par la couverture médiatique ambiante négative depuis quelques années, comme le laisse entendre Jean-François Lisée en couverture de son livre, qui doit paraître plus tard au mois de mars ? « Je n’ai pas la même lecture que lui », dit-elle simplement.

Et la course à la direction du PQ, qui doit se mettre en branle l’an prochain, y songe-t-elle ? « Je ne suis pas dans ça, très sincèrement, parce que je crois profondément qu’il ne faut pas se précipiter dans une course à la chefferie. L’horizon est 2020. Je l’ai dit clairement. Il faut être sur le “quoi” et le “comment” avant d’être sur le “qui”. »

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au moins il y aura une autre campagne à la chefferie et là les nouveaux candidats pourront faire preuve d’audace et changer le pq.

Le Bloc québécois et le PQ visent à côté de leur mission : FAIRE DU QUÉBEC UN PAYS. À la place, le PQ veut gouverner le Québec DANS LE CANADA et le Bloc affirme pouvoir défendre les intérêts du Québec DANS LE CANADA, une affaire pour conforter les Québécois DANS LE CANADA.

Effectivement, le problème du Bloc et du PQ c’est qu’ils cherchent des électeurs pour être élus en faisant toutes les simagrés possibles et imaginables, plutot que d’attirer des électeurs en proposant de faire enfin du Québec un pays souverain en faisant la démontration que le Canada réel est un pays de ti-counes, avec une piasse à trois-quarts de dollars et deux-tiers d’euro, un passeport dont se foutent les Chinois et les Saoudiens, et des frontières si poreuses qu’on peut les traverser sans coup férir

Si voulez faire l’innocent et pas comprendre que le PQ est le seul instrument politique pour libérer le QUÉBEC, vous êtes trop assimilé dans le système médiatique qui fait le jeu de l’aveuglement du peuple francophone face à sa survivance. merci
Invitez-vous une vrai implication pour l’avenir…

Madame Hivon dit que ce que proposait Lisée ne « tenait pas la route ».

1-J’ai lu quelque part que les femmes avaient un moins bon sens de l’orientation que les hommes. On a fait des expériences scientifiques sur ce sujet et il parait que c’est une question d’hormones et peut-être même que ça s’est inscrit aussi dans l’évolution. Remarque : Vous pouvez aussi chercher les explications scientifiques sur google, ou la confirmation du fait dans vos expériences personnelles avant de m’accabler de sexisme.

2-Quelqu’un a dit aussi que le sens de l’orientation est essentiel en politique. Parce qu’il faut imaginer où l’on est, où on veut aller et comment vaincre les obstacles entre ces deux endroits virtuels. C’est une femme qui énumérait les qualités pour être en politique que j’ai lu aussi grâce à google et que vous pourrez sans doute retrouver aussi.

3-J’ai toujours trouvé que Madame Hivon avait des réactions bourgeoises en politique qui est quand même un sport de contact. Elle parle de témérité comme si c’était la dernière des horreurs, mais j’ai dans l’idée certains hommes actuellement ou anciennement au pouvoir qui n’en ont jamais manqué.

4-La politique remplace un peu la guerre à quelque part, ou entk il faut être disposer à être agressif pour faire de la politique et non à fumer le calumet de la paix ou s’occuper uniquement du sort des femmes dans la société… Bon, j’en ai assez dit pour ne pas me faire publier. je crois 😉