La divulgation des études secrètes sur la collusion a replongé l’hôtel de ville de Montréal dans une crise qui, croyait-t-on à tort, était en voie de se résorber avec la démission du maire Gérald Tremblay.
Dans Le Devoir mardi, j’expose l’attentisme de l’administration municipale, qui a pris cinq ans pour mettre en place des mesures de lutte appropriées. Avant 2009, il y avait «une absence totale» de mécanismes pour prévenir la collusion, la fraude et la fixation des prix…
Les six études ont été dévoilées par le Directeur général de la Ville, Guy Hébert, et le Contrôleur général, Alain Bond. Ce faisant ils ont court-circuité une demande d’accès à l’information de la conseillère Elsie Lefebvre (Vision Montréal), qui est la première à avoir demandé l’étude originale de 2004.
À raison, son parti a porté plainte à la Commission d’accès à l’information. Le traitement des demandes d’accès à l’information ne devrait jamais céder le pas aux impératifs politiques au sein d’un organisme public, même dans un climat de panique appréhendée.
Le plus surprenant fut d’entendre les dénégations des membres du comité exécutif. Personne n’avait vu les fameuses études avant la semaine dernière. Le candidat pressenti à la succession du maire, Richard Deschamps, a même annoncé la tenue d’une enquête pour savoir qui a caché quoi à qui et quand.
Guy Hébert a situé la production des études dans leur contexte chronologique lors de sa présentation. Chaque étude est une partie d’un tout, un jalon dans la longue marche de la Ville pour assainir les mœurs, un objectif finalement atteint en 2009.
Voilà une situation gênante pour le comité exécutif et l’ex maire Tremblay. Si on leur a caché les études, doit-on conclure que les mesures de lutte à la collusion ont été implantées à leur insu par la fonction publique? À l’inverse, s’ils en ont eu connaissance comme le prétend l’opposition officielle et l’ex directeur général Robert Abdallah, peut-on conclure à leur indolence?