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Depuis mardi, les corridors de l’hôtel Palace Royal, à Québec, où se réunissaient en caucus les 102 députés néo-démocrates, bruissaient de rumeurs au sujet de Roméo Saganash, l’ex-directeur des Relations gouvernementales et des Affaires internationales au Grand Conseil des Cris du Québec et figure importante du NPD dans la province. Il est actuellement critique de son parti en matière de Ressources naturelles.
Roméo Saganash n’a pas rencontré les médias, annonçant en coup de vent qu’il ferait part de ses intentions dans la course au leadership vendredi, à Val d’Or, dans sa circonscription. Or, L’actualité a appris de plusieurs sources qu’il a décidé de ne pas se lancer dans l’aventure. Son annonce concernera un ralliement à Brian Topp, le seul candidat déclaré dans la course jusqu’à présent.
Brian Topp fait d’ailleurs une tournée médiatique importante au Québec, aujourd’hui, afin de se faire connaître.
L’annonce de Roméo Saganash va créer une onde de choc, puisqu’il s’agit d’un deuxième député québécois bien connu en quelques jours (après Françoise Boivin) à se rallier au clan Topp, et ce, même si le député et chef adjoint du NPD, Thomas Mulcair, réfléchit toujours à la possibilité d’entrer dans la course. Ce dernier a affirmé cette semaine avoir l’appui de la vaste majorité du caucus québécois de 59 députés. Ce matin, quatre députés ont d’ailleurs manifestés publiquement leur appui à Thomas Mulcair : Jamie Nicholls (Vaudreuil-Soulange), François Lapointe (Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup), Robert Aubin (Trois-Rivières) et Claude Patry (Jonquière-Alma).
Dans le clan Mulcair, on affirme être bien au fait de la décision de Roméo Saganash depuis quelques jours et que cette annonce ne change rien à la réflexion en cours. Une source près du député d’Outremont affirme qu’un ou deux autres députés du Québec pourraient annoncer leur appui à Brian Topp, ou même se lancer dans la course – notamment parmi les jeunes députés du parti – dans les prochains jours.
Une source bien au fait de la réflexion dans le camp Mulcair affirme que les chances de voir l’ancien bras droit de Jack Layton au Québec se lancer dans la course sont de l’ordre de 65 %.
Thomas Mulcair jauge actuellement ses appuis dans le reste du Canada, où résident 95 % des 86 000 membres du NPD. La Colombie-Britannique, avec 35 000 membres, la Saskatchewan et les provinces Atlantiques sont les cibles prioritaires de l’équipe Mulcair à l’heure actuelle. Si les appuis sont suffisamment importants, le chef adjoint du NPD sautera dans l’arène. Une annonce est attendue d’ici trois semaines.
Plusieurs autres députés néo-démocrates se disent également en réflexion concernant la course au leadership, mais derrière les portes closes de l’hôtel Palace Royal de Québec, la lutte se précise.
Ainsi, L’actualité a appris que le député bilingue de la Colombie-Britannique, Peter Julian, annoncera très bientôt qu’il se lance dans la bagarre pour la succession de Jack Layton. Élu dans Burnaby-New Westminster pour la première fois en 2004, puis réélu en 2006 et 2008, il a longtemps été marié à une Québécoise. Peter Julian a vécu plusieurs années au Québec dans les années 1990, où il a été organisateur du NPD, contribuant à faire élire le premier député orange au Québec, Phil Edmonston, en 1990.
D’autres candidats pressentis vont toutefois passer leur tour, notamment l’autre chef adjointe, Libby Davies, qui ne maîtrise pas le français. Même scénario pour l’ambassadeur canadien à Washington et ex-premier ministre du Manitoba, Gary Doer.
Les députées Peggy Nash (Ontario) et Megan Leslie (Nouvelle-Écosse) auraient également décidé de ne pas plonger dans l’aventure. Peggy Nash en aurait informé ses collègues du caucus mercredi. En coulisse, on chuchote toutefois que l’une des deux pourrait revenir sur sa décision dans les prochaines semaines si aucune femme ne tente sa chance.