
Ainsi donc, dans sa recherche d’une position définitive sur la Charte des valeurs, le PLQ propose le maintien du crucifix à l’Assemblée nationale.
Il s’agit évidemment d’un compromis stratégique visant à rallier les électeurs qui, tout en ne partageant pas l’effroi frénétique des partisans de la Charte face à la diversité culturelle et religieuse, ne voient pas pour autant pourquoi il faudrait se départir de certains symboles «patrimoniaux».
En gros : vous pouvez garder vos voiles et vos kippas, mais nous gardons notre crucifix historique. La logique n’est pas très élégante, mais elle ne fait de mal à personne et elle peut aider au plan électoral.
Au plan théorique, cette position est évidemment incohérente. Dans la conception moderne et libérale de la laïcité de l’État, les institutions sont laïques, mais les individus demeurent libres. Il s’ensuit que les lois, les règlements, les décisions administratives et les édifices publics — l’Assemblée nationale au premier chef — doivent être strictement dépourvus de toute affiliation religieuse (ou antireligieuse), mais que les fonctionnaires et autres personnes rémunérées par l’État conservent leur liberté de religion, incluant le droit de porter des signes religieux quand ceux-ci n’interfèrent pas avec leurs fonctions.
La décision du Parti libéral de maintenir le crucifix à l’Assemblée nationale viole évidemment la première partie de ce principe. En ce sens, la position de Québec solidaire est philosophiquement plus rigoureuse : permettre le port de signes religieux par les individus, et retirer le crucifix de l’Assemblée nationale. Ce serait d’ailleurs ma préférence.
Mais, comme l’explique magistralement Lucien Bouchard dans une lettre ouverte publiée aujourd’hui, on ne construit pas une politique en se basant uniquement sur des principes désincarnés. Il faut évaluer les conséquences de ses décisions.
En l’occurrence, les conséquences du maintien du crucifix à l’Assemblée nationale sont d’une absolue banalité. Si ce crucifix officiel constitue sans l’ombre d’un doute une entorse symbolique à la laïcité de l’État québécois, il n’engendre aucun inconvénient concret, pour qui que ce soit.
L’Assemblée nationale comprend des députés chrétiens, athées, agnostiques et juifs, et aucun n’est empêché de faire son travail par la présence du crucifix. Celui-ci ne coûte rien.
Il ne colore pas nos lois et nos règlements. Il ne cause aucune perte d’emploi. Il n’introduit pas de discrimination réelle ni ne viole concrètement les droits de qui que ce soit.
Le crucifix national est un anachronisme incohérent — agaçant pour les puristes, mais ultimement sans importance. Si certains électeurs y sont attachés pour des raisons historiques, le compromis de son maintien au parlement ne constitue pas un énorme scandale, vu l’absence de conséquences concrètes.
Au reste, tout cela ne peut être que temporaire. Comme l’écrivait récemment Michel David dans Le Devoir, «les « valeurs » véhiculées par le PQ ne semblent pas correspondre à celles de la jeune génération». D’ici 20 ou 30 ans, il y a fort à parier qu’on pourra retirer le crucifix de l’Assemblée nationale sans crainte de naufrage électoral, et que l’instauration d’une authentique laïcité moderne et inclusive rencontrera moins de résistance de la part de l’arrière-garde conservatrice.
D’ici là, la politique exige parfois des compromis. Et s’il faut choisir entre l’incohérence symbolique du PLQ — qui ne fait aucune victime concrète, qui ne coûte rien, et qui n’introduit aucune nouvelle discrimination au Québec — et l’abdication par le PQ de la neutralité de l’État au profit d’un régime discriminatoire envers les minorités religieuses, avec des conséquences socioéconomiques très concrètes… on préférera sans hésitation la première option.
Il y a encore des personnes au Québec qui votaient du temps de Duplessis ou bien ce sont leurs parents qui votaient alors. Ces citoyens ont été éduqués avec des valeurs qui sont celles de l’Église catholique et le catholicisme est fondamental dans la tradition québécoise. Le drapeau fleurdelisé est partie intégrante de l’image de la province, c’est un signe important de la tradition et de la culture issue du patrimoine tout comme les symboles religieux, ce qui inclus évidemment le crucifix du salon bleu de l’Assemblée nationale.
Nous nous devons, dans une société libre, inclusive et ouverte de respecter les québécoises et les québécois qui sont attachés à ces valeurs constitutives. Aussi, la position clairement inclusive du PLQ a pour avantage en effet de n’apporter aucune nuisance à qui que ce soit.
Bien qu’il soit encore trop tôt pour évoquer une campagne électorale très prochaine, nous savons que le PLQ doit, s’il veut gouverner, faire des gains dans les régions. Ainsi, la reconnaissance et le respect de tous les citoyens où qu’ils soient et d’où qu’ils viennent et un élément fort pour donner à toute la société québécoise, la gouvernance qu’il lui faut.
Combien de gens vont vraiment perdre leur job si jamais la charte est votée?
http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/jacqueslanctot/archives/2014/01/20140125-123546.html?fb_action_ids=10203048130673161&fb_action_types=og.recommends&fb_source=other_multiline&action_object_map=%5B1417705061804870%5D&action_type_map=%5B%22og.recommends%2
Mais vous en connaissez, vous, des personnes qui préfèrent perdre leur emploi, renoncer à leur salaire, à leur sécurité d’emploi et aux autres bénéfices sociaux reliés à la condition d’employée de l’État (fonds de pension, régime collectif d’assurance, dont les soins dentaires, congés payés, etc.) plutôt que d’accepter de mettre un peu d’eau dans leur vin, c’est-à-dire d’enlever leur voile, durant leurs heures de travail ? Moi, leur sort me semble moins pire, disons, que ces milliers d’employés de Bombardier dont on vient d’annoncer le licenciement. Eux, ils n’ont pas l’embarras du choix. Et faire la grève ne leur servira à rien
Vous perdez votre temps. Cette charte ne passera même pas le test de la Charte des Droits et Liberté du QUÉBEC!!!
Dixit le Barreau du QUÉBEC et la Commission des Droits et Libertés du QUÉBEC…
En plus, plusieurs souverainistes QUÉBÉCOIS et non des moindres, la déclarent totalement abusive et de nature à freiner l’indépendance:
http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/andre-pratte/201401/27/01-4732957-des-souverainistes-contre-la-charte.php
Projet « rassembleur » qu’ils disaient???
Tant qu’au crucifix, il DOIT demeurer à l’Assemblée Nationale (tout comme la croix du Mont-Royal, le nom de nos villages et la croix de nos églises). On appelle ça du patrimoine.
Vous avez le viol facile. Le pragmatisme est tellement plus sain. Le pragmatisme, c’est de garder le crucifix dans l’assemblée nationale, et de garder le crucifix au-dessus du pavillon H de l’Hôpital Général Juif. Une institutions peut être neutre tout en arborant un crucifix, tout comme une institution peut être à la fois juive et neutre tout en arborant un crucifix.
M. Serge Drouginsky écrit : « Le drapeau fleurdelisé est partie intégrante de l’image de la province, c’est un signe important de la tradition et de la culture issue du patrimoine tout comme les symboles religieux, ce qui inclus évidemment le crucifix du salon bleu de l’Assemblée nationale. »
Le drapeau fleurdelisé représente, par ses fleurs de lys, la royauté française guillotinée en 1793 et la religion chrétienne par sa croix blanche. Le Québec se veut républicain, inclusif et laïc, tout le contraire de ce drapeau qui ne représente que l’élément venu de la France royaliste.
@ Gilles Bousquet,
La fleur de lys est un meuble héraldique qu’on trouve dans la tradition biblique — référence à la pureté et à la vierge -, qui était utilisée aussi par les chrétiens de l’Empire romain byzantin. Ce symbole a été adopté par les carolingiens puis en France par les capétiens. C’est le roi Louis VII qui introduit la fleur de lys d’or sur un champ azur, ce qui devient alors l’emblème de de la royauté française.
Les fleurs de lys du drapeau national du Québec sont blanches (argent) et non pas dorées, la croix horizontale blanche (argent) sur fond bleu est notamment une référence la croix de Saint-André blanche sur bleu, qu’on trouve notamment dans la bannière Écossaise dont les armoiries d’ailleurs sont également surmontées de la fleur de lys. Ce qui porte référence aux catholiques écossais qui sont venus peupler le Québec par la suite et dont beaucoup de familles se sont unies à la population d’origine française.
Plus pragmatiquement, le drapeau de la province est un emprunt direct au pavillon de la marine marchande en Nouvelle-France de 1600 à 1663.
S’il est vrai que c’est en 1793 que Louis XVI a été condamné à mort et exécuté, c’est parce qu’il dût répondre à des accusations de haute trahison et de conspiration contre l’État. Ce qui soit dit en passant n’est pas faux.
La référence du drapeau du Québec n’est pas spécifiquement une référence à la royauté, c’est plutôt une référence à la création d’une France nouvelle en Amérique. Hormis le choix de la couleur (blanche ou argent), si vous observez soigneusement le dessin de la fleur de lys québécoise, il est sensiblement différent de celui employé initialement par les rois de France.
Cependant, l’histoire revêt quelquefois de curieuses coïncidences. Louis XVI a été décapité le 21 janvier 1793 et le drapeau du Québec flottât pour la première fois le 21 janvier 1948. Quoiqu’il en soit, en ce sens on peut dire que le drapeau tout comme le crucifix de l’Assemblée appartiennent bien au patrimoine québécois.
Lorsque vous déclarez : « Le Québec se veut républicain, inclusif et laïc (…) ; d’accord avec vous pour l’inclusif et la laïcité mais pour ce qui est de la république, on repassera, je n’ai encore jamais entendu parler qui que ce soit, même au PQ d’une république du Québec.
— Petite question : Est-ce que vous préféreriez à la place, l’adoption du drapeau français : républicain, laïc et pas toujours si inclusif que ça ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Drapeau_du_Qu%C3%A9bec
Je sais…je sais…c’est Wikipedia mais ça vaut quand même le détour.
Extrait:
« De couleur blanche, la croix renvoie au catholicisme. Centrée et droite, elle est typique des anciens royaumes d’Europe occidentale. L’utilisation de croix blanches sur les drapeaux français remonte au xiiie-xive siècle.
Comme pour le « Carillon », ancêtre direct du fleurdelisé, le bleu symbolisait à l’origine la Vierge Marie. S’éloignant peu à peu de sa symbolique originelle, la couleur du drapeau est devenue nettement plus foncée au fil des années. Les drapeaux bleus à croix blanche sont attestés en France comme symboles militaires ou de la marine marchande dès le xvie siècle. Le fond bleu royal rappelle la couleur du blason des souverains de France qui régnèrent durant la domination française en Amérique.
Quant au lys comme symbole de la monarchie française, il est attesté à partir du xiiie siècle (une légende le fait remonter à Clovis). Les fleurs de lys du drapeau québécois se distinguent de celles du blason royal français par leur couleur. Les premières sont blanches, la couleur du catholicisme, mais aussi celle du royaume de France sous les Bourbons, les fondateurs de la colonie. Les secondes sont dorées, la couleur des Capétiens directs. Ces fleurs de lys blanches ont été apposées sur le drapeau du Québec afin de rappeler l’époque de la Nouvelle-France, elles ne signifient pas un quelconque attachement du peuple québécois à la monarchie française[réf. nécessaire]. Le lys de l’héraldique, décliné en différentes couleurs selon les régions, s’est imposé comme symbole de la francophonie nord-américaine, du moment que la feuille d’érable devint un emblème pan-canadien. »
D’ici 20 ou 30 ans!
Il est j’espère, possible d’envisager de retirer ‘ce crucifix’ et aussi d’entrevoir un changement dans les valeurs qui feront paraitre bien futile ce débat sur la peur occasionné par »l’envahissement imminent de l’islam ».
De plus, d’ici 20 ans, il y a fort a parier que l’embarras envers les ‘étrangers’ diminuera au profit du respect des différences et de l’inclusion de tous; chaque citoyen ayant les mêmes droits peu importe son sexe, sa couleur de peau, sa langue maternelle et ses convictions morales ou religieuses.
La tentative du gouvernement d’instaurer, sans aucune justification réelle ou prouvée, un régime discriminatoire envers les minorités religieuses doit être arrêtée: dans 20 ans nous aurons moins peur de » L’autre ».
Pierre Guay
La position libérale n’est nullement incohérente:
« Techniquement, toutefois, la position libérale, même si elle est opportuniste, a au moins le mérite de la cohérence. Comme les libéraux ne militent pas pour une laïcité mur-à-mur, et qu’ils ne veulent pas empêcher les employés de l’État, dans la plupart des cas, d’afficher des symboles de leur appartenance religieuse, il n’y a rien d’illogique à ce qu’ils permettent à une majorité catholique d’afficher elle aussi, ses propres symboles. » (Alain Dubuc)
Quand je constate que lePLQ utilise le crucifix comme moyen de propagande politique afin de s’attirer des votes je me vois revenir dans les annees 50 et de plus je considere ça comme un sacrilege.
Raypi. 29-01-14
Certains utilisent le crucifix, d’autres, par contre…l’islam…
Dans la définition de la nation « moderne », telle que définie en France quelques 100 ans après la Révolution (voire particulièrement Renan), les individus sont appelés à devenir des citoyens, ce qui inclut une éducation civique pour les affranchir des carcans religieux, régionaux, politique, etc. issus de la famille. Ceci afin de leur permettre en toute cohésion de participer à la société. C’est en ce sens que, sans enlever rien de leurs libertés dans la sphère privée, dans les institutions communes ils ont certains devoirs citoyens, comme celui de neutralité.
C’est plutôt dans la définition postmoderne et postnationale, qu’on fantasme de pouvoir faire société avec une collection d’individus encouragés à se voir totalement libres de se définir comme ils veulent et d’ignorer toutes normes sociales, perçues comme la « tyrannie de la majorité ». La seule norme reconnue comme légitime alors est la plus minimaliste : soit celle de ne pas physiquement attaquer autrui, et à laquelle on a récemment ajouté celle de ne pas offenser (cette dernière injonction, bien que minimaliste à souhait, devient pourtant de plus en plus kafkaïenne alors que tous les individus qui nous entourent se définissent avec des normes divergentes et qu’ils choisissent de manière idiosyncrasique ce qui constitue pour eux une offense…).
On ne parle depuis deux ans que de laïcité, alors que nous assistons à une guerre religieuse: catholiques identitaires contre un islam insaisissable, imaginé à partir de quelques phantasmes et de peurs sourdes. Nous nous retrouvons avec une chasse aux sorcières contre quelques femmes voilées supposément enclines au prosélytisme, sans preuve aucune, devant lesquelles on brandit un crucifix dont on ne sait plus s’il est patrimonial ou liturgique! Un exorcisme à la noix, digne des temps anciens. La sortie de la religion, au Québec, demeure une idée philosophique très vague. La Grande noirceur est-elle vraiment derrière nous? En tous cas, nous en répétons les gestes et les paroles.
Tout ceci est une tempête dans un verre d’eau. On parle strictement de symboles religieux, que ce soient des articles vestimentaires ou le crucifix à l’Assemblée nationale, rien de plus… mais rien de moins que la laïcité de l’État (dans le sens d’un organisme public qui représente tous les citoyens). Dans ce sens, le maintien du crucifix à l’AN est de la plus haute hypocrisie de part et d’autre. On ne regarde pas l’insignifiance de l’objet en soi ou de son coût matériel mais bien du symbole qu’il représente – tout comme la kippa, la burqa etc. ce sont des symboles en soi insignifiants mais très importants dans le sens de la représentation religieuse. En soi, donc, le crucifix dans ce qu’on appelait jadis le «salon de la race» est un symbole puissant de l’asservissement de l’État québécois à une religion en particulier, l’Église catholique romaine. C’est dans ce sens que les politiciens sont hypocrites – ils veulent faire croire au bon peuple qu’Ils prônent la laïcité de l’État québécois mais dans les faits il n’en est rien et toute cette tempête n’a qu’un sens dans le contexte d’une élection où on tente de siphonner le plus de votes possibles, sans égard pour les principes.
[…] En l’occurrence, les conséquences du maintien du crucifix à l’Assemblée nationale sont d’une absolue banalité. Si ce crucifix officiel constitue sans l’ombre d’un doute une entorse symbolique à la laïcité de l’État québécois, il n’engendre aucun inconvénient concret, pour qui que ce soit. […]
écrivez-vous…
Pour moi, l’inconvénient concret comme vous dites, et pas seulement à l’Assemblée nationale, c’est de voir une potence, un poteau de torture, surexposé partout depuis toujours! plutôt qu’un autre objet qui lui symboliserait la Résurrection. Alors donc, dites moi, si le Christ avait subi la chaise électrique en 1930… aurait-on des chaises électriques lumineuses dans des villes? des chaises électriques comme bijou? pendentif? sur nos murs dans nos maisons? et au dessus du siège de l’Assemblée nationale?
« Il s’ensuit que les lois, les règlements, les décisions administratives et les édifices publics — l’Assemblée nationale au premier chef — doivent être strictement dépourvus de toute affiliation religieuse (ou antireligieuse), mais que les fonctionnaires et autres personnes rémunérées par l’État conservent leur liberté de religion, incluant le droit de porter des signes religieux quand ceux-ci n’interfèrent pas avec leurs fonctions. »
Les lois doivent donc « être strictement dépourvu[e]s de toute affiliation religieuse » alors, lorsque le préambule de la Charte canadienne des droits et libertés de la personne mentionne « que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu » est-ce que ça fait aussi partie de « la conception moderne et libérale de la laïcité de l’État » ? Jérôme Lussier s’imagine-t-il que les institutions de l’État sont un cadre vide ? Il ne réalise pas qu’en laissant les fonctionnaires le droit de porter des signes religieux où bon nous semble, au nom de la liberté religieuse, il ne pourrait empêcher – au nom de cette même liberté – la pratique religieuse. Il s’imagine que cela n’interférera pas avec leurs fonctions ! « [C]ela voudrait dire qu’un employé de l’État pourrait faire du prosélytisme sur les lieux de travail (transmettre sa religion par l’enseignement) et en pratiquer le culte et les rites. Vous voyez la scène ? En entrant au bureau de l’Assurance automobile, des employés catholiques reçoivent la communion de leur aumônier ; au palais de justice, des employés évangéliques nous exhortent à nous convertir pour éviter la colère de Dieu ; au ministère de la Culture, des musulmans prosternés face contre terre font leur prière en direction de La Mecque. » (Daniel Baril, « Nos valeurs excluent l’exclusion » : quand la désinformation exclut l’honnêteté intellectuelle)