Charte des valeurs: de l’importance de qui parle

Et soudain, tout le Québec attendit Jacques Parizeau.

Photo: Pierre Roussel/Getty Images
Photo: Pierre Roussel/Getty Images

Et soudain, tout le Québec attendit Jacques Parizeau.

Après un mois où le débat sur la Charte a accaparé pratiquement toutes les tribunes sociopolitiques (dont celle-ci), la discussion tire à sa fin. Pas parce que la question est réglée: le projet de loi n’est même pas encore déposé, et le gouvernement n’a donné aucun signe qu’il s’apprêtait à changer de cap, malgré les excellentes suggestions qu’on lui a faites. Pas parce que le sujet est moins grave et fondamental qu’au départ: il l’est tout autant, sinon plus. Et certainement pas parce qu’un côté l’a clairement emporté sur l’autre, même si on sent (peut-être) le vent tourner: selon les derniers sondages, la population est profondément divisée sur l’enjeu de la Charte des valeurs.

Si le débat s’épuise, c’est parce que les arguments des deux camps ont pratiquement tous été entendus. Et que le hockey recommence.

Pendant des semaines les pro-Charte ont expliqué que la proscription des signes religieux dans la fonction publique (le seul point réellement en litige entre les deux camps) était nécessaire pour compléter la laïcisation de l’État québécois amorcée pendant la Révolution tranquille. Nonobstant l’avis contraire des commissaires Bouchard et Taylor, ils ont affirmé qu’il existe une crise réelle de la laïcité au Québec, qui exige une réponse calquée sur le modèle français. Ils ont fait valoir que l’interdiction du voile islamique, en particulier, était nécessaire pour protéger la liberté, l’égalité et les acquis des femmes, et pour «imposer notre culture» aux autres. Et ils ont abondamment dénoncé les «idiots utiles» qui ignorent ou sous-estiment la menace de l’islamisme radical — suggérant du coup que la Charte constitue un rempart efficace contre ce péril voilé et/ou barbu.

Parallèlement, les opposants ont expliqué que la laïcité et la neutralité de l’État québécois ne sont aucunement menacées et que la prétendue crise est largement artificielle. Ils ont attaqué la démagogie, la rhétorique populiste et l’opportunisme électoral du gouvernement. Ils ont fait valoir que le principe de séparation de l’église et de l’État n’implique pas la renonciation individuelle à ses croyances et pratiques religieuses et que, loin d’accroître la neutralité de l’État, la proposition péquiste rendrait celui-ci moins neutre en instaurant un biais institutionnel contre l’expression religieuse minoritaire. Ils ont finalement questionné l’utilité et la pertinence de la Charte dans le cadre d’une lutte efficace à l’islamisme radical.

Tout ceci a été exposé et répété sur une multitude de tribunes. Si bien qu’au point où nous en sommes, l’attention s’est largement déplacée de la substance des arguments vers leur auteur.

Un mois plus tard, l’important n’est plus tant ce qu’on dit, mais qui parle.

Sur la question de fond, les deux camps n’ont plus beaucoup de cartouches. Ce qui reste, ce sont les arguments d’autorité: Gérard Bouchard, Françoise David et Richard Desjardins d’un côté; Guy Rocher, Richard Martineau et Martine Desjardins de l’autre. Qui aimez-vous le plus?

Les pro-Charte disqualifient l’opinion des politiciens fédéraux sous prétexte qu’ils ne sont pas Québécois (même quand ils le sont), mais ils applaudissent l’intervention du Français Pierre Moscovici. Les opposants à la Charte, juifs et musulmans, fédéralistes et souverainistes, marchent et chantent ensemble aujourd’hui, mais ils s’opposeront demain. Le PQ clame haut et fort les appuis que sa Charte reçoit de la communauté maghrébine, alors même que les opposants réfèrent constamment aux dissidents souverainistes. À défaut d’apporter de nouvelles explications éthiques ou politiques en soutien à leurs positions, les deux camps cherchent de nouveaux «gros noms» ou des «cas vécus» à ajouter à la liste de leurs appuis.

Même les chroniqueurs et les militants embarquent dans la personnalisation du débat. Lise Ravary, opposante déterminée à la Charte, a récemment publié un long billet autobiographique qui retraçait les origines personnelles de sa résistance à une codification rigide de l’identité nationale. Djemila Benhabib, militante pro-Charte zélée, invoque constamment son expérience personnelle en Algérie pour justifier sa peur de l’islamisme conquérant. La contribution de Jean Dorion au débat en cours s’appuie en partie sur son expérience personnelle avec une éducatrice en CPE voilée. (Un jour j’écrirai peut-être d’où je viens et pourquoi je m’oppose moi aussi à cette Charte.)

Le dernier «gros nom» en lice est évidemment Jacques Parizeau, qui s’apprêterait à se prononcer contre la Charte.

À ce point-ci du débat, il serait étonnant que M. Parizeau avance des arguments qui n’ont pas déjà été invoqués, sous une forme ou une autre, ne serait-ce que par les autres éminents souverainistes opposés à la Charte. Mais vu la force de son aura personnelle, la dissidence de M. Parizeau — si elle arrive — sera impossible à ignorer pour le PQ. Le clan pro-Charte a tout fait pour balayer Maria Mourani et Jean Dorion sous le tapis. Ce sera impossible avec M. Parizeau.

Et pourtant, pourtant, ça devrait n’avoir aucune importance. Le bien-fondé de la Charte des valeurs ne dépend pas de qui l’appuie ou qui la critique. Une idée n’est pas bonne ou mauvaise selon qui la soutient ou la rejette. Dans un monde idéal — évidemment très loin de notre réalité médiatico-politique — la valeur des projets politiques ne devrait pas dépendre de l’aura personnelle de ses partisans ou de ses détracteurs: elle devrait pouvoir se justifier en elle-même, sur la bases d’arguments rationnels.

Si M. Parizeau se prononce contre la Charte, comme certains le prédisent, il est possible que ce soit la fin du projet péquiste. Les médias braqueront les projecteurs sur la fracture de la famille souverainiste. Ce sera une grosse histoire. Le PQ sera dans l’embarras. Les opposants à la Charte seront ravis.

Et pourtant, pourtant, ça devrait n’avoir aucune importance. À moins d’avoir abdiqué leur capacité de penser par eux-mêmes, les authentiques partisans de la Charte ne devraient pas changer d’avis simplement parce que M. Parizeau n’est pas d’accord avec eux. Et les opposants à la Charte ne devraient pas s’émouvoir outre mesure d’un appui tardif à une position dont la justesse et la justice ne dépendent pas de l’identité de ses adhérents.

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Je ne raconterai pas ma vie à mon tour mais disons que je vais en Europe depuis 40 ans et que j’ai vu partout la situation se gâter: France, Belgique, GB, Hollande. Danemark, Suède, Norvège, Allemangne, Autriche. Et maintenant même le sud est touché: Italie, Espagne, Grèce.

Partout c’est le même mal: immigration et islam.

On a des populations vieillissantes, très vieillissantes (20% de vieux en Grèce, en Italie, en Allemagne) qu’on remplace par des Africains (des Turcs en Allemagne). Ca crée des frictions. De grosses frictions. Ca crée des ghettos. Ca crée de l’aliénation (allez faire un tour dans un banlieue française pour le fun)

Ici, on était parvenu à les éviter. Mais voilà, depuis 10 ans on a doublé les niveaux d’immigration. Et comme les politiciens veulent avoir un bilan francophone à montrer en fin d’année, on va chercher les francos là ou on peut les trouver: en Afrique. Résultat, Montréal est aujourd’hui la ville la plus voilée en Amérique et la ville de Québec compte maintenant 3 fois plus de Noirs que tout l’État du Montana.

Les Québécois voient et sentent ce choc. Mais les élites politiques refusent d’aborder la question de fond: pourquoi accueille-t-on per capita 2 fois plus d’immigrants qu’aux États-Unis? Pourquoi le Québec est-il rendu à 14% d’immigrants alors que le Vermont n’en a que 4 et le Maine 3%?

On préfère parler voiles et turbans dans la fonction publique, un problème qui ne touche qu’une partie infime des fonctionnaires, plutot que de parler des vraies affaires: le nombre astronomique d’immigrants qu’on impose au bon peuple. Et le type d’immigrants qu’on leur impose.

Si jamais la sortie de Jacques Parizeau fait avorter cette fichue charte qui ne parle pas de frais affaires, je serai doublement consterné par le budget de près de 2 millions qui y est associé et qui sera perdu. Ce montant aurait bien pu servir à d’autres fins et aider. Cette semaine, on nous relatait la bourde des chèques versés en trop, ce gouvernement est d’un amateurisme crasse et je m’étonne pas de voir les belles-mères s’exprimer de temps à autre pour tenter de les ramener à l’ordre, mais c’est peine perdue, je crois.

Cette « fichue charte », Mistinguette, est un vaccin.
Face à une infestation, et la religion est une infestation tant du cerveau que de l’espace public, on a le choix d’agir ab initio et de vacciner, ou d’attendre et d’espérer que les antibiotiques vont fonctionner plus tard.
On reproche toujours aux gouvernements de ne pas agir en temps utile …et quand ils le font, on varge dessus!
Malgré votre haine affichée du Parti québécois, faudrait se brancher, ou au moins se garder une petite gêne!

Pourtant le vrai problème au Québec me semble escamoté puisque nous désirons tous un état laïque, et le dit projet de charte semble ignorer que le mot laïcité veut dire indépendance totale entre l’État et les religions. Or comment croire nos politiciens lorsque nous savons qu’ils existe des avantages pécuniaires important en crédit d’impôts qui chaque années permet de verser de centaines de millions aux différentes religions. Aussi pourquoi l’état refuse de reconnaître que tout les enfants québécois sont égaux et doivent recevoir une éducation qui reflète la pensée laïque que prône l’état. Elle subventionne pourtant à coût de millions les écoles religieuses de toutes religions choisies par un système discutable. Parler du crucifie n’est que poudre aux yeux.

Au moins maintenant , on commence à appeler les choses par leur nom.
Tout ce tintamarre est bien anti-islamique.
Le nombre de femme qui se couvrent le visage dans tout le Québec dépasse a peine les 450 selon les institutions musulmanes du Quebec ( sur une population de plus de 8 millions d’habitants.)
Le nombre de musulmans dans tout le canada actuellement est d’environ 600 000 sur une population de plus de 35 millions d’habitants.
Il faut compter environ 10 pour cent qui suivent les directives religieuses a la lettre : environ 60 000 qui forment des familles avec 5 personnes par famille environ ( 3 enfants et 2 parents).
Ce qui nous donne : 60 000/5 x 2= 12 000 personnes homme et femme.
Ce nombre divisé par deux fait que nous avons 6 000 femmes qui couvrent leur tête d’un voile sur une population de plus de 35 millions d’habitants.
La part du Quebec est peut être de 2000 femmes voilées dans ce décompte.( sur une population de plus de 8 millions d’habitants.)
Si on les remarque plus au Québec et surtout à Montréal c’est parceque la plupart des émigrants arabo-musulmans viennent d’Afrique et du moyen orient ( francophonie oblige)
Alors ,chaque fois fois qu’un gouvernement dans n’importe quelle partie du globe a des problèmes qu’il ne peut résoudre , il fait appel a un ennemi imaginaire ou qu’il crée sciemment pour détourner l’attention de ses faiblesses ou de ses crimes avérés ou à dissimuler ceux à venir,il fait tout pour créer une situation de crise pour focaliser l’attention sur un ennemi imaginaire surtout pour racoler les voix de tout ceux qui sont mécontents de leur situation et qui cherchent à rendre d’autres personnes responsable de leur déchéances au lieu d’endosser leur propre responsabilités sur leur échecs dans la vie qu’ils mènent.
Il est toujours plus facile de dire que c’est la faute de l’autre .
Il est criminel que ce gouvernement fasse appel a ces sentiments négationniste de l’autre et a des appels a la haine de l’autre juste pour récolter quelques voix d’électeurs.
Je voudrais rappeler a ces gens que c’est exactement ce qu’a fait Hitler avant la 2ème guerre mondiale et c’est ce qui se passe actuellement au moyen orient pour justifier tous les génocides auxquels nous assistons impuissants , tous les jours.
C’EST VRAIMENT CE QUE VOUS VOULEZ POUR NOTRE PAYS?

Loi de Godwin : « Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de 1. »
Wow! Vous êtes rapide sur la détente. Vous vous êtes discrédité vraiment rapidement. Je croierais que c’est un record!

Ainsi donc, Monsieur, qui fut un grand serviteur de l’État et un grand politique, et qui a beaucoup aidé à la modernisation du Québec, essaierait maintenant de racheter sa déclaration malheureuse de 1995 sur « l’argent et les votes ethniques ».
Il serait maintenant favorable au retour du religieux dans le domaine public, et au recul conséquent de cette modernité qu’il a si efficacement promue et défendue.
Si c,est bien le cas, quelle misère!
Et, toujours si c’est bien le cas et pour vous paraphraser, j’espère de mon côté que ceux qui appuient la Charte ne seront pas ému outre mesure d’une opposition tardive, et, le cas échéant, un peu pitoyable, à une proposition dont la justesse et la justice ne sont pas remises en cause par l’identité de ses opposants.

M. Parizeau n’aimait pas trop M. Lucien Bouchard mais il suggère maintenant que le Québec se guide sur le rapport de Gérard Bouchard, son frère, pour la charte sur les valeurs québécoises. En résumé (enlever le crucifix du salon bleu de notre Assemblée nationale pour le placer à côté et permettre aux employés de l’État québécois de porter leurs signes religieux, ostentatoires ou pas sauf pour les juges, les gardiens de prison et les policiers.

La lettre de M. Parizeau est une douce musique pour les frères Bouchard et une cacophonie pour Mme Marois.

Notre Charte des valeurs québécoises et distinctes réglera tout cela. Plus besoin de penser. Nos élites s’en chargeront, en évoquant les trémolos dans la voix: l’égalité québécois-québécoise, le prosélytisme laïc, l’achat chez nous, le patrimoine de souche et le danger islamique.

Finalement il a dit qu’il était pour la Charte sauf pour la question des signes ostantatoires et sur le crucifix à l’AN.
Femen et Monsieur: même combat

Dans ce dossier, Drainville et Marois ont l’air d’écoliers du primaire en culottes courtes comparé à la pensée de Parizeau, Bouchard et Chrétien.

Pendant ce temps-là, les alliés naturels du Parti québécois (i.e.: les grosses centrales syndicales) passent dans le tordeur de la Commission Charbonneau et l’économie québécoise s’enfonce dans le marasme…

Aille! Peut-on s’occuper des VRAIES affaires SVP???

C’est simplement une petite jambette de M. Parizeau envers Mme Marois qui a fait de la peine à sa Lisette.

La charte des Valeurs Quebecoises, il faut se demander de QUEL Quebecois, est une prevue inconstestale de l’intolerance des dits quebecois de souche. Je ne posrte pas le voile, je ne fait partie d’aucune communauté culturelle visible, je suis blonde aux yeux bleus.. Cependant ayant travaillé dans un hospital francophone dont on taira le nom, je me suis fait faire la remarque tous les jours d’aller me laver, car `c’est bien connu que les francais ne se lavent pas`. A vous d’en tirer les conclusions.. Je travaille maintenant en Anglais Hugh!