Sur les quatre provinces les plus peuplées du Canada, celles qui font et défont les gouvernements à Ottawa, c’est au Québec que le Parti libéral de Justin Trudeau jouit des assises les plus solides dans les intentions de vote de mi-mandat.
Si des élections avaient eu lieu l’automne dernier — la saison politique la plus difficile qu’a vécue son jeune gouvernement —, M. Trudeau aurait perdu des sièges à l’ouest de la rivière des Outaouais. Au Québec, par contre, il aurait vraisemblablement augmenté suffisamment sa mise pour conserver le pouvoir.
Un sondage Abacus mené au début novembre donnait au PLC plus de 20 points d’avance sur le reste du peloton québécois. Un sondage Léger réalisé à la fin du mois précédent arrivait au même résultat.
On a pu mesurer l’attrait retrouvé du Parti libéral fédéral lors de l’élection complémentaire qui s’est déroulée en octobre dans Lac-Saint-Jean. Dans cette circonscription qui n’avait pas voté rouge depuis 1980 et que le PLC avait classée comme la moins prenable à l’est de la Saskatchewan lors des élections générales de 2015, le candidat de Justin Trudeau l’a emporté aisément.
La vigueur de l’équipe québécoise du premier ministre n’explique pas ce succès d’estime. Il n’y a pas dans la mouvance de M. Trudeau l’équivalent d’un Paul Martin ou d’un Lucien Bouchard. Ces deux personnages québécois étaient incontournables au sein des gouvernements de Jean Chrétien et de Brian Mulroney. Par comparaison, le premier ministre actuel n’a même pas daigné se doter d’un lieutenant québécois.
On ne peut pas non plus dire que le cours des relations entre Québec et Ottawa s’apparente à celui d’un long fleuve tranquille. Ces deux dernières années, le courant n’a pas toujours passé entre les deux capitales.
Pensez aux frictions entre le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, et son homologue de l’époque, Jane Philpott, au moment de la renégociation des transferts fédéraux pour la santé. Ou encore à l’annonce mal reçue de la conclusion d’une entente entre la ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, et Netflix, qui dispense cette dernière de l’obligation faite aux acteurs québécois de l’industrie de percevoir les taxes de vente.
Plus récemment, on a entendu les grincements de dents à répétition du gouvernement Couillard et des principaux partis d’opposition à Québec devant la marche forcée imposée par Ottawa pour s’adapter à la légalisation du cannabis dès l’été prochain.
À cela, il faut encore ajouter l’opposition du premier ministre Trudeau aux dispositions de la loi québécoise sur la neutralité religieuse qui portent sur l’obligation de donner et de recevoir des services publics à visage découvert. Sur ce sujet, les deux gouvernements vont sans doute finir par croiser le fer en cour.
Le Québec, qui aime davantage le gouvernement Trudeau à mi-mandat que les autres grandes provinces, était également l’endroit où on souhaitait le plus le départ du pouvoir des conservateurs de Stephen Harper. Dans cette perspective, il y a beaucoup de cohérence dans l’humeur actuelle de l’électorat.
Mais si Justin Trudeau semble jusqu’à présent triompher sans péril dans ses affrontements avec Québec, c’est aussi en partie parce que son homologue Philippe Couillard est un premier ministre mal aimé dont le gouvernement est mal en point dans les sondages.
La popularité du chef libéral fédéral ne rejaillit pas sur son homologue à Québec. À la limite, le profil du premier ministre fédéral fait de l’ombrage à Philippe Couillard.
À Ottawa, où aucun des principaux partis n’est désormais dirigé par un baby-boomer, le changement de garde générationnel est une réalité tangible plutôt que la vue de l’esprit d’un parti gouvernemental en quête d’un second souffle préélectoral.
S’il faut en croire les sondages, les valeurs qu’incarne M. Trudeau — en particulier sur le front de la diversité — pourraient coller davantage à la réalité de la génération montante d’électeurs que celles véhiculées par les ténors des principaux partis à l’Assemblée nationale.
Cela vaut également pour le cannabis, un projet sur lequel le PLC a fait campagne à visage découvert en 2015 dans une élection qui l’a vu remporter la majorité des 78 sièges québécois.
Justin Trudeau est le premier chef de gouvernement fédéral à dominer le paysage électoral du Québec depuis Brian Mulroney. Mais ce dernier était en symbiose avec la classe politique québécoise. À tout prendre, la relation du premier ministre Trudeau avec le Québec s’apparente davantage à celle qu’y a entretenue son père avant lui.
Cette chronique a été publiée dans le numéro de janvier 2018 de L’actualité.
Le père était un enfirouapeur et le fils, un peu Jocrisse, est conseillé par des politiciens aguerris qui savent comment profiter du masochisme des québécois.
…et les séparatistes de Bay St.
Bon encore le pauvre petit Québec sans défense victime des gros méchants Anglais…
Revenez-en de ce modèle dépassé et vieillot du Québec persécuté, voire supplicié et qui date du siècle dernier. Il y a longtemps que la province a pris les rênes de sa destinée tant politique qu’économique et qu’elle est totalement et entièrement responsable de ce qui lui arrive, en bien comme en mal.
Libre à vous de demeurer prisonnier du passé mais les Québécois épris de liberté ont depuis longtemps décidé de sortir de ce carcan idéologique et de se tourner vers l’avenir.
La cage à homards? NON merci!
Vous parlez avec raison du poids des 4 grandes provinces. Mais n’oubliez pas le bloc monolithique des 4 provinces atlantiques dont les derniers résultats électoraux fédéraux ont stupéfié tous ceux qui suivaient assidûment la soirée électorale. Y compris vous j’imagine.
Malgré le fait que c’est le Québec qui lui à donné sa majorité et que encore le
Québec qui éventuellement au pouvoir lors des prochaines élections , Justin
ne fait rien pour la Davie à Lévis pour des contrats de bateaux, alors que
2 autres constructeurs en ont plein de ces contrats.
Un petit effort du PLC serait le bienvenue, car nous pouvons avoir l’esprit
de vengeance une fois dans l’urne de votation.
La Davie est un autre canard boiteux qui vit à nos crochets depuis des dizaines d’années.
Comment se fait-il que cette usine n’ait pas encore été capable d’obtenir de contrats autres que ceux du gouvernement canadien? Aussitôt que confronté aux compétiteurs d’ailleurs dans le monde, la Davie est incapable de tirer son épingle du jeu.
Peut-être serait-il temps de fermer ce fardeau que l’on remorque et d’aider les employés à se recycler dans autre chose? On l’a fait avec la Gaspésia.
Un peu trop facile le fossé des générations. Trudeau est un grand parleur mais un petit faiseur et si les Québécois votent pour lui, ce n’est pas pour ses promesses d’élections mais plutôt par esprit un peu tribal que c’est probablement un moindre mal, surtout après le pénible règne Harper (la mémoire étant une faculté qui oublie, cela se dissipera probablement dans moins de 10 ans).
La magouille libérale est revenue au galop à Ottawa tout comme elle règne en maîtresse à Québec mais les électeurs ferment les yeux sur ça, un peu comme bien d’autres société dans le monde qui ferment les yeux sur la corruption, surtout quand les puissants y ont leur compte.
Deux ans sont une éternité en politique et Trudeau embarque dans une période qui sera probablement assez difficile avec toutes ses promesses qu’il a reniées ou celles qu’il est incapable de délivrer. Il s’est allié aux oligarques autochtones de l’APN mais il devra probablement faire face à la jeunesse militante (Idle no more) et ceux-ci peuvent vraiment lui mettre les bâtons dans les roues et il n’y a pas grand chose qu’il pourra faire en si peu de temps. Donc, on s’en reparlera à l’été 2019…
Je ne suis pas d’accord que Trudeau est un moindre mal. Je n’avais rien contre un changement de régime – les Conservateurs ayant fait leur temps- mais cette gouvernance par image est plus que tannante. C’est comme si la population, particulièrement au Québec, n’a de yeux que pour la belle gueule de Justin – et sa haine de Harper – et oublie de regarder ce qu’il fait. Trudeau ne gère que par symbole et le plus navrant, c’est que quand on regarde les gestes, ils sont souvent à l’encontre des symboles affichés. L’écologie, les premières nations, l’économie, qu’a fait concrètement Trudeau en dehors de l’imaginaire? On est devenu content de faire des déficits et d’habiter sur des territoires non cédés en s’excusant sans arrêt pour le comportement de nos aïeux. On se le fait communiquer dans une « Joly » novlangue que personne ne comprend et on en redemande. On est devenu fou ou quoi?
On s’offensait en 2011 de Bev Oda et de son jus d’orange à 16 dollars, mais les vacances de Trudeau chez l’Aga Khan à 215 000$ (ou en langage de 2011 , 13 437 jus d’orange) et ca passe comme une lettre à la poste. Faudrait en revenir un jour de la haine envers l’ancien gouvernement Harper et regarder froidement la situation. Se satisfait-on réellement d’un gouvernement qui n’a qu’une belle gueule, du « Joly » charabia et du cannabis à offrir?
Je suis sans voix. Est-il possible que nous soyons tous atteints du syndrome du culte de la personnalité ? Les bras m’en tombent et ça fait même pas mal….
Yes we can ! – In Justin we trust !
Justin profite de la division du vote au Québec comme son père dans son temps. Le timing est renversant.
Tant que le Bloc ne s’effondrera pas, pour aliment le NPD et les Conservateurs, les Libéraux vont être assez forts pour arracher la majorité au Québec.
C’est incroyable lorsqu’on sait à quel point ce gouvernement est minable
-Déficit énorme
-Scandale Phénix
-Scandale Morneau
-Scandale de la Commission sur les femmes disparues
-Multiculturalisme extrême
-Abandon de la Davie
-Abandon des soldats suicidaire
Et j’en passe
@ Jack2,
Le système de paye Phénix est un magnifique legs du Parti Conservateur. Il devait nous permettre d’économiser 70 millions de dollars par années. Le problème est attribuable à la firme IBM, dont l’architecture du système est déficiente partout où elle a été installée.
Certains choix « soi-disant » économiques du PCC, se sont avérés peu économiques, c’est d’ailleurs le cas de tous les navires mis en œuvre pour les besoins de la Marine Royale. Les employés de la Davie sont en quelques sortes les victimes collatérales des très mauvais choix encore une fois pilotés par le gouvernement de monsieur Harper.
Je ne saurais que trop vous recommander d’éviter de voir des scandales en tout et partout et de ne les attribuer qu’aux seules performances du gouvernement Trudeau.
Il est évident que : ¨ Tel père, tel fils ¨ est vraiment la réalité avec le premier ministre! Aurait-t’on pu penser autrement ? À la différence que Justin est juste une pâle copie du père! Il a su profiter de l’ opportunisme du moment , de l’ usure du pouvoir et de quelques erreurs du NPD et le voilà premier ministre du Canada !
Mais comme on dit , il n’ est pas sorti du bois car après 2 ans de pouvoir , il s’est enlisé dans une direction que n’ a jamais vécu son père. D’ abord l’ expérience de son cabinet de ministres et surtout l’ inefficacité de son ministre des finances à qui les jours sont comptés et par le fait même l’ intégrité de son gouvernement est mis à rude épreuve !
Pierre Élliot Trudeau avait un rôle important à jouer du côté de l’ unification des provinces contre la dangereuse séparation possible du Québec . Grâce à la division entre séparatistes et fédéralistes ; il s’ est maintenu au pouvoir car les canadiens avaient une peur bleue de la confédération divisée! Aujourd’ hui l’ enjeu n’ est pas du tout le même. en effet si Justin continue à ignorer le Québec et à faire ses séances de braillage électoral , il va perdre les bonnes grâces des électeurs québécois et surtout de ses alliés naturels du Québec! Car si l’ on veut un jour se sortir de la péréquation , il faudra bien recevoir notre part de la manne fédérale !
Pots, couteaux dans les avions, traiter d’autres députés d’islamophobe, dire que l’economie du Canada comme « egale » à la Chine, faire voiler des députées au parlement, ….ajouter la Davie….et l’applaventriste religieux, Netflix… et..et….ceci..
https://goo.gl/images/CrdK1w
https://youtu.be/B2xGlngt8qI
Cela m’apparaît plus comme un brown noser qu’ il faudra remplacer au prochaines elections.
Le père Trudeau, un Québécois pure laine dont nous devons tous être fiers, avait une intelligence, un sens de la répartie et une personnalité incomparables qui semblent faire défaut au fils. Rappelez-vous le 24 juin 1968 où les séparatistes québécois, l’imbuvable Pierre Bourgault en tête, avaient organisé une démonstration (qui vira à l’émeute!) contre Trudeau et les fédéralistes et celui-ci, courageux, leur a fait face avec caractère et bravoure. Le lendemain, Trudeau était élu et fortement majoritaire AU QUÉBEC!!!
Trudeau père avait su mâter de verte façon René Lévesque et tous les séparatistes québécois. Pas sûr que le fils y parviendrait.
Il reste encore 2 ans au fils pour faire de lui un vrai premier ministre, ensuite, ce sera les élections. Je lui souhaite bonne chance bien que j’aie mes doutes…
Je m’étonne de votre admiration à l’égard du père Trudeau. Sur les plans économique et politique, je vous croyais de droite. Car au-delà de la Trudeaumanie, cette navrante création médiatique des années 1960, on sait de nos jours que le véritable responsable du dérapage des finances publiques fédérales, ce fut bel et bien le gouvernement Trudeau.
Ce gâchis s’est produit en deux temps. D’abord, dans les années 1970, la dette fédérale nette a explosé pour passer de 18 à 61 milliards. Quant au déficit, il s’est multiplié par 16 pour passer de 780 millions en 1971 à 12,6 milliards en 1979. Ensuite, de 1980 à 1984, il a fait passer le déficit fédéral de 13 milliards à 38 milliards.
En outre, c’est le gouvernement Trudeau qui a lancé dans les années 1980 la ruineuse Politique énergétique nationale, où on a naïvement cru qu’il suffisait de nationaliser à prix fort une pétrolière d’importance secondaire pour contrôler le marché. Les seuls gagnants ont été les actionnaires belges de Petrofina! La société issue de la nationalisation, Petro-Canada, n’a jamais réussi à contrôler quoi que ce soit, et a fini par être privatisée.
Par ailleurs, sous son règne, le nombre de chômeurs au Canada a presque quintuplé, passant de 300 000 à 1,4 million. Le taux de chômage est passé de 4,3 à 11,7 %.
Bref, pareil bilan n’a rien de reluisant. Pierre Trudeau était davantage un grand dépensier qu’un grand premier ministre.
[source : Claude Picher, La Presse, 10 septembre 2007]
@ Yann:
Vous avez en partie raison mais ce n’est pas parce que j’admirais les politiques nationalistes de Trudeau senior que j’en admirais également les politiques économiques, mais il faut prendre le bon avec le mauvais. Aucun parti politique ne répond exactement et à 100% aux attentes des électeurs. On fait la part de choses et on vote pour celui qui répond le mieux (ou le plus) à nos critères et dans mon cas, étant un fédéraliste convaincu comme la vaste majorité des Québécois, j’appuyais Trudeau.
Pour ce qui est de ses politiques économiques, il faut également voir le tableau d’ensemble. Comment se comportait l’économie mondiale à l’époque? Traversait-on une crise économique? Ou une crise du pétrole? Comment se comportaient les autres pays du G-7, etc…?
Le problème des gérants d’estrade de l’opposition, c’est qu’ils jugent très sévèrement les attitudes des politiciens au pouvoir APRÈS les faits et surtout en utilisant les critères d’aujourd’hui.
Y-ONT-ILS VRAIMENT RÉFLÉCHI?
Je suis pour la légalisation du pot, mais qui va renforcir le forces policières déjà débordées? Gare aux piétons surtout. Ils sont déjà trop menacés.
Les autos/camions auto-guidés vont sûrement posséder une prise en charge (« over-ride ») manuelle. Ainsi les têtes chaudes et les impatients vont être plus dangereux que jamais, non?
« Sacrificing a bilingual Supreme Court to indigenous reconciliation a questionable idea »–Toronto Star. And if they had picked a native-Canadian, they’d have been slammed for picking a man or perhaps someone not yet ready.
Tel père, tel fils, le vieux dicton se prouve encore.
Les Québécois sont fiers d’avoir un beau premier ministre, têtu, avec ses priorités personnelles futiles et frivoles, qui nous envoie ses deux lascars comme son père le faisait, pour nous en passer une ‘tite vite. Quand j’entends Mélanie Joly et Marc Garneau, je revois Jean Chrétien et Lalonde qui viennent nous dire qu’il nous entendent et que tout ce que notre PM fait est parole d’Évangile…
que c’est bon pour nous et que le Québec est bien servi… pendant que les magouilleurs se servent à deux mains dans le plat de bonbons rouges.
…et pourtant, ce sont ces mêmes « magouilleurs » Trudeau sénior, Chrétien et Lalonde qui ont terrassé les séparatistes à DEUX (2) reprises!!!
Ça en dit long sur les incommensurables faiblesses de l’argumentaire séparatiste ne trouvez-vous pas?
Et ne me revenez surtout pas avec la justification du « référendum volé » qui est en fait une excuse des séparatistes pour justifier, en blâmant les autres (une spécialité des péquistes), de leur dernière défaite.
C’est relativement facile pour Junior au Québec vu que les journalistes québécois le protègent en ignorant ou en minimisant tout ce qui pourrait le faire mal paraître. Il faut comprendre l’anglais pour s’informer sur la politique fédérale.
Je ne comprends pas pourquoi on aime plus Trudeau que Couillard. Pourquoi on vote pour des cherleaders et on ne vote pas pour des politiciens competents et respectés. AVEC CETTE ATTITUDE ENVERS LA POLITIQUE, ON SE PRIVERAIT D’UNE ANGELA MERKEL