Des Canadiens et Québécois tolérants à l’égard de la pratique religieuse

Deuxième partie du sondage EKOS sur l’attitude des Canadiens envers les questions religieuses, cette fois-ci selon les différentes confessions. 

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Les Canadiens, et surtout les Québécois, portent peu d’intérêt à la vie religieuse, apprenions-nous la semaine dernière, alors que les données d’un sondage EKOS nous confirmaient des tendances déjà observées, y compris dans les résultats du recensement de 2021. C’est au Québec que la vie religieuse a le moins d’importance (70 % de la population l’estime pas très ou pas du tout importante, contre de 46 % à 54 % ailleurs) et que la croyance en une intervention divine dans la création du monde est la plus faible (29 %, contre de 39 % à 48 % dans le reste du Canada). À peine un Québécois sur dix assiste à plus de deux services religieux par trimestre, moitié moins qu’ailleurs.

Maintenant, compte tenu de ces données sur les relations avec la chose religieuse, quel regard les Canadiens des différentes régions portent-ils sur ceux pour qui ça compte ? Le deuxième volet du sondage EKOS fournit une bonne partie de la réponse à l’aide d’une question somme toute épineuse : « Quel est votre point de vue personnel sur les membres des groupes suivants ? »

Selon les données du recensement, 63 % des Canadiens s’identifient comme d’affiliation chrétienne (ce qui regroupe plusieurs confessions, évidemment). Naturellement, nous nous attendons à ce que la perception des croyants chrétiens au pays soit généralement positive. Elle est plutôt indifférente, surtout au Québec, où 54 % des répondants ont exprimé une émotion ni positive ni négative, contre de 37 % à 42 % ailleurs.


N’empêche, de façon globale, de 82 % à 90 % des Canadiens des différentes régions ont un point de vue positif ou neutre sur les chrétiens et chrétiennes.

Les résultats selon les intentions de vote donnent 54 % des électeurs du Parti conservateur du Canada qui ont une perception positive des chrétiens, la plus haute proportion parmi les partis fédéraux. Les libéraux, les néo-démocrates, les bloquistes et les verts affichent quant à eux des chiffres semblables.

La perception des musulmans (soit 3,7 % de la population canadienne selon Statistique Canada) est différente. Dans l’ensemble du Canada, le cumul des opinions positives et neutres est de 76 %.

Le taux d’opinion négative est plus élevé au Québec (29 %) qu’ailleurs au pays (de 13 % à 19 %). Toutefois, comme ce genre de sondage sert justement à apporter des nuances et à éviter les généralisations, nous soulignerons aussi qu’une majorité claire de répondants québécois, 64 %, affirment avoir un point de vue neutre ou positif sur la communauté musulmane. Par ailleurs, l’écart entre l’opinion positive à l’égard des chrétiens et celle à l’égard des musulmans est plus faible au Québec (16 points de pourcentage) que dans la plupart des autres régions (jusqu’à 20 points en Alberta, en faveur des chrétiens).

Pour ce qui est du judaïsme (dont se réclament 1 % des Canadiens, toujours selon le plus récent recensement), la moitié des Canadiens (49 %) se disent neutres, alors qu’un tiers (34 %) ont un point de vue positif. Les perceptions négatives varient entre 5 % et 11 % dans le reste du Canada, alors qu’elles sont légèrement plus élevées au Québec, avec 17 %. Encore une fois cependant, une forte majorité de Québécois (77 %) affirment avoir un point de vue neutre ou positif sur cette communauté.

Qu’en est-il alors de la perception des gens qui ne pratiquent pas de religion ou qui sont carrément non croyants ?

Sans surprise, c’est au Québec que le cumul des opinions positives et neutres est le plus élevé (84 %). Dans l’ensemble du Canada, 31 % des répondants affirment avoir une opinion favorable des non-croyants, en plus de 49 % qui ont une opinion neutre. Plus précisément : 76 % dans les provinces atlantiques, 77 % en Alberta et dans les autres provinces des Prairies, 79 % en Colombie-Britannique et 80 % en Ontario. Étant donné la taille des sous-échantillons, ces écarts sont négligeables.

En ventilant les résultats selon les intentions de vote, nous observons que les électeurs du NPD et du PLC ont une opinion quelque peu plus favorable des non-croyants que la moyenne canadienne, mais encore une fois, les différences de perception selon les intentions de vote ne sont pas majeures.

Comment pouvons-nous interpréter ces résultats ?

Si l’on considère que le Canada est l’un des pays les moins religieux des Amériques et que le gouvernement fédéral a récemment annoncé son intention d’accepter près de 1,5 million d’immigrants au cours des trois prochaines années (et une moyenne de 500 000 par an jusqu’à la fin de la décennie), il est alors inévitable que de nombreux nouveaux arrivants au Canada auront émigré de pays où la religion occupe une place beaucoup plus importante dans la vie quotidienne des citoyens.

Malgré ce que nous pouvons lire sur les réseaux sociaux et dans les tabloïds, ces chiffres d’EKOS nous montrent qu’une forte majorité de Canadiens et de Québécois font preuve d’une grande tolérance à l’égard des minorités religieuses.

Or, avec le nouveau plan d’immigration du gouvernement fédéral (envers lequel près de la moitié des Canadiens expriment de la réticence), peut-être que le tissu social canadien sera bientôt mis à l’épreuve comme jamais auparavant.

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En qui concerne l’immigration, pour le Québec il faut évidemment privilègier des groupes dont les attitudes envers la religion sont les plus semblables aux nôtres, c’est-à-dire plus ou moins ferventes. Sinon nous allons déséquilibrer notre tissu social et causer des animosités. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe en France !

Le malaise envers la religion musulmane est nettement plus palpable au Québec qu’au Canada. Hypothèse : nous avons vécu de plus près que les anglophones les attentats à Charlie Hebdo et au Bataclan. Et de façon générale nous sommes plus au à l’écoute de la laïcité française.
Enfin, si le Québec veut des immigrants francophones, il y a de bonnes chances que plusieurs proviennent du Magreb.

Trudeau a furieusement bien choisi ses mots quand il a dit ¨ Le Québec a tous les pouvoirs pour déterminer s’il veut plus de 112,000 immigrants par année ¨. Il n’a jamais suggéré au Québec d’en prendre moins. C’est déjà une folie d’en prendre 50,000 et moins connaissant les capacités actuelles de les bien recevoir. Comme le Québec est le gros méchant mouton noir de la confédération canadienne multiculturaliste, tous les qualificatifs péjoratifs dont il est affublé continueront de lui pleuvoir sur le dos comme la misère sur le pauvre monde.
Une province ou un pays, c’est comme une éponge, ça peut absorber jusqu’à une certaine limite. Si le robinet reste ouvert à pleine capacité, les surplus s’accumulent et finissent par causer des dommages. Il en est ainsi de l’immigration incontrôlée, comme on peut le voir en Europe.
C’est malheureusement ce qui attend le Québec avec la folie furieuse de notre ¨post-nationaliste¨ premier ministre Trudeau. J’ai espéré en vain toute ma vie que le gros bon sens revienne à Ottawa, mais mon rêve est depuis longtemps devenu une chimère.
Vive le Québec ¨Libre¨.